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FEUILLETON DU MESCHACÉBÉ. LA FILLE DU FORGERON. PAR HENRI DEMESSE. DEUXIÈME PARTIE. III SrITE E Elle continua. après un sounir: -C'est moi qui t'ai servi de mère, puisque tu n'en avais pas ; tu étais tout chétif; on assurait que tu ne vivrais pas ; moi, j'ai dit : Alions donc ! Je me suis attachée à toi ; je t'ai soigné : j'ai défendu ta vie, et je t'aime, en raison des soucis que tu m'as donnée, de la peine que j ai prise pour toi. Ilsfdisent tous que tu es mon préféré : ils ont rai son ! Jacques, mon enfant, dis-moiula vérité. Je te consolerai, si tu souffres ! Allons, parle ; j'attends ! Le jeune homme, qui avait écouté ces paroles, tout d'abord, avec un calme re latif, comme ai la voix de Louise avait, pour un instant, calmé la souffrance très réelle qu'il ressentait, re leva tout à coup. Il apparut, terrible, aux yeux effarés de sa mère nourricière. Sa faoe avait une expression de hamne farouche. Ses narines, dilaté 3, battaient, et ses yeux s'étaient, subitement, tachés de rouge. -Mère ! fit-il d'une voix rauque, as tu entendu parler de ces crimes que la passion suscite, parfois ? On est hon nête, tranquille, doux; puis, on aime, on est méprisé, on souffre, on devient fou, et on tue ! -Jacques, tu me fais peur ! dit Loui se en frissonnant. -J'en suis 1là! reprit Jacques. -Tu aimes donc ? -Oui! -Qui? --M -- 'e -Tu ne m'en a jamais rien dit. -J'emsyis de me le eacher moi -Poarquoi t -Paroe que je voulais arracher de mon oeur cet amour impossible... -Mais tu peux prétendre... -Non... Charlotte me hait ! -Pourquoi? -D'instinct. -Allons donc ! Il ne faut pas déses pérer; courtise-la !... Tu lui plairas ! Quand le diable y serait, elle ne trouve rait pas mieux que toi dans le pays. Son grand-père est riche, il a des sous, c'eet connu... et après ?... Il n'est pas million naire; tu vat bien a fille ! Courtise la, et tu m'en diras des nouvelles. Le père Gérard te la donnera, c'est sor, et je danserai à la noce ; ce jour-là, je se rai ei heureuse, vois-tn, que je retrouve rai mes jambes de vingt ans... Ne te fais pas de chagrin, grand enfant, je te dis que tu lui plairas. -Jamais ! --Qu'e mis-tu ? Lui as-tu fait voir que tu Pl'aies -Je le lui ai dit, -Ah! Et qu'est-ce qu'elle a rd pomla . Jawquea ft un geste déeepéré ; Loui a somit. -BoI dit-gle, tu l'aura effarn atl. ; lu mo aomx aMt oaladroie ; m 6 de., eaLe t'aeeu.S lsa mam&. -Ti o~ je lui ai dit que je rl'ai. a tan tois elle m'a repoUa ; lsprm. in ie a, eB am' dit qu'le s pou vait pas m'aimer; la deuxiièae fois, elle m'. ïpi de ne jamais lui ler de mon amour; la troisième fos, enfin; elle s'est ftchée !... Depui4s elle m'évite, elle me fuit; ma présence la gene... Ah! parbleu, je sais enfin pourquoi. - -Que sais-tu ? -Elle aiune Michel.., -En es-tu ser -Oui. -Com.eat l'as-tu appris ? -L'autre nuit, comme je me doutait de quelque chose, j'ai guetté... Vers dix beures le père Gérard s'était retiré tout semblait dormir dans la maison, Charlotte est sortie. --C'eet impossible L, Charlotte L.. -Je tb dis que.jel'ai rvu; dle mar chait vite: je rai sauivie,-n mie esehant derrière les haie. Près des Trai-Che Mi, . le s'arTcta et attendit: bientot, e eombe. gllb asalm artma : j - ig h.i.. " maeseJ J. Uhl gahi m1 uane^ t 1,s 1 e .d l ;is Ea ass resesn a w o et al le·assemtsB BmL. caché, j'observais; imaginez un supplice comparable au mien !... Comment n'ai je pas surgi, entre eux. mon couteau à la main, pour tuer mon rival ! Je n'en sais rien ! Je suis trop lâche, sans dou te !... Pendant toute la nuit. j'ai rôdé à travers champs, hurlant de rage, labou rant de mes ongles ma poitrine ; je me suis roulé, de désespoir, dans l'herbe haute; j'étais fou, tu entends, fon !... Ah !... Ah ! comme j'ai souffert ! -Voyons, calme-toi! n -Oh ! ce Michel, je le hais. je l'exè cre ! Depuis que je suis au monde, je souffre par lui ! Enfant, il avait toutes les careees ; il était beau, vigoureux, bien portant, on le chérissait ; partout où il passait, on le remarquait. Moi, j'étais malingre, chétif, maladif : on se détournait de moi ! Plus tard, à lécole, il apprenait mieux que moi, avec moins de peine : il avait toutes les récompen ses; nos maltres faisaient sans cesse son éloge et nous le donnaient comme mo dèle. Homme. enfin, à l'atilier, à la forge, il se fit bienvenir du père, qui ne voit que par ses yeux; quand il y a une besogne diffcile, le père dit: " C'est pour Michel, lui seul peut faire ça !" I gagne, à lui seul, plus que quatre d'en tre nous. Tout pour lui! Enfin, et le reste m'est indifférent, il aime Charlotte et il est aimé d'elle ! Charlotte. la plus jolie fille du pays, une fille sans pareille, et pour l'amour de qui, moi, je donne rais ma vie ! -Encore une fois, calme-toi, Jacques, je t'en prie, il ne faut pas désespérer. Ecoute: si Charlotte ne pouvait pas épouser Michel.? -Que dis-tu ? -La vérité. -Charlotte ne peut pas épouser Mi chel ? -Non ! -Poorq.l ? --C'et n secret. -Dis-le-moi! Parle; mai parle dobe -Mikhl t mariu ! -Oui, Pierre et moi nous le savons, aina que le père Grard. Oui, Michel et marié ; il s'est marié pendant que tu étais au régiment. Il y a six ans de ça. Le mariage fut blclé en quinze jours, malgré le père Gérard; Michel s'était énamouré d'une fille indigne. l tenta de se tuer. On le rapports chez Gé. rard, dans un état désespéré. Pourtant, on le sauva. Voilà la vérité. Jacques demeura une minute aba sourdi, muet ; puis, successivement, in quiet et joyeux : -Mais, -en ce ea, ditil enfin, pour quoi donc a-t-il des rendez vors avec Charlotte ? Il la tr~ipe, alors ? -Ça m'étonnerait . Michel, il faut tout dire, est un honnête garon ; il est incapable de conter fleurette à une fille comme Charlotte autrement que pour le bon motit -C'est vrai. Je n'y comprends rien. -Entout cas, Jacques, mon garçon, je t'ai révélé un secret qui doit tre gar ; 'espère que je ne me repentirai pas de te ravoir confié ' CeMt que je te voyais ai aeabl. L.. Jacques, pro met1-e-mQM, tu gardera le secret ? -Jusqu'à ouS oridre. Sodmia, bhomm pIart ri la route et s dirige ves la poart de rimde.. --C'e.tM. Dahoa At l i.' Il viest ici; que ous vat-rl Jacques, il vaut mieux qu'il ne te voit pas: tu parais tout bouleveraé; passe par le fond du jardin, d'où tu gagneras la route. Nous nous mettrons à table à midi; il es inutile que tu reviennes avant. -Je vais faire un tour sos -bois; donc, à midi ; je serai exact. Il sortit, précipitamment. Il avait hâte de se trouver seul pour penser à la révélation que ouise lui avait faite. A présent, il pouvaiait don asp4e enaore ! Il se sentait tout réconforté: il souf frait moins. -Ça a été plus fort que moi! dit Louise, lorequ'e t seule. Je n'ai pu -ard ce oec..i Peut-être ai-je eu tort Noa, J s n'en abusra pes, j'me Asis sBre! - Cependant, M. Doubrl avait ouvert l porte par lquee ar pé6trait das le judiWmL i t Louis, et a cria, d i--rm rad fme as aid I Il était furieux : il rentrait a, bredouille, oe qui lui arrivait rarèài$ car c'était un chasseur émérite et dn ta reur excellent. Il portait un costume de chaea» en velours gros vert, à côtes, à boutons de bronze ornés d'une tête de hibou. Ses bottes, à fortes semelles, serraient, jus qu'au-dessus des genoux, ses jam4es vi goureuses. Un chapeau de feutrgris, aux larges ailes, abritait son visa aux traits énergiques et à l'expression bon homme. Son carnier, flasque ce jour là, pendait sur sa hanche gauche, et il avait mis en bandoulière son fusil, une arme de prix. avec lequel. à deu .jents mètres, il mnttait - ue balle tsLs une pièce de cinq francs. -M-onsieur le maire, je suis votre ser vante, dit Louise pour répondre à M. Dubreuil, Il s'était assis, sur une chaise, sous la tonnelle. -Pierre n'est pas là ? demanda-t-il. -Pas pour le quart d'heure, mon sieur le maire; il est sorti, présente ment. Vous vouliez le voir ? -Madane Castel, je suis furietx. -Tant pis, monsieur le maire Vous avez fait mauvaise chasse ? -D'abord ! Mais ce n'est pas tout, je suis furieux pour une autre raison en core. -Alors, bien mieux tant pis, monsieur le maire ! Mais pourquoi ?... -Je m'explique : il parait que Phili bert a encore vu votre mari. la nuit der nière, pres de la mare, oh il avait tendu des collets, et c'est la quatrième fois de puis quinze jours! Comme je passais devant votre maison, l'ecadaiemwa para bonne, et je suis entré pour dire son fait à Pierre, Oui, il est né chapardeur, il a ça dans le sang; il abuse de nia pa tience; je finirai par écouter Philibert et par faire flanquer procès-verw)l à ce braconnier, tout médaillé qu' est ! Braconner, c'est indigne d'un viqrx sol dat comme lui : le braconnag ea une des formes du vol, entendez-vo( mère Castel! Un vieux soldat. iJ- . 'eet une honte ! Et puis, i-." Ldes tracas: Philibert me pourc eff ce' sujet ; j'aurais dû sévir, déjà fini ra ; il faut que ça finisse. TeS vous le pour dit et prévenez Pierre. -Que voulez-vous, monsieur l>maire: je le lui ai dit cent fois; mais la.hasse, voyevo-ous, c'est son bonheur ! -Qu'il prenne n permis. -Dame, c'est que ça oootç i inq trhue, et... Ele s'interrompit et se. d'aoei de la tonnelle, ear-ây sur la oute, un br, '4 ert. et elle oulait reconrnttre. -Bon ! dit-elle, on s4 et pleur, c'est justement Philibert ! No,, - dans de beaux draps ! M. Dubreuil se leva d'un bondi -Lui ! Madame Castel, je me uve ; je veux l'éviter à tout prix. mar où puis-je fuir ? Rien de plue comique, vraiment, que la frayeur de ce maire devant .4i arde champêtre. _ -Trop tard ! fit Louise. i il vous a vu. Philibert Epernay s'avançait,. i vement, grave, vers la tonnelle aril avait pénétré dans le jardin comi chez lui, d'un pas ferme, avec l'assuran que lui donnait son mandat. Il entra, mme une trombe, sous la ,onnelle, oh M Du. breuil se tenait dans la posture d'at éeo lier pris en faute. -Halte ! fit-il, se donnant cet ordre à luh-mame. Ouf ! qa.lle oliiTle;3iKa tanta, quelle course ! Bonjour, madame astel. Se. narine, dihtées, aspiraie l'air asye fore. comme Fogre de la fa qui sentait la chair rafratchie. --M'et avis qu'il y a du bier, ajo.rd'hui, à mngr eh voto pm wr, madame C(tel ? -Du giier ? -O-0i el, itul dc rid nisB , ça v0 va'biM ! j Toat en parlant aiot, il regardat au tour de lui comme un huissier sahkant. Il jeta, tout à coup, un cri de triom phe. I marcha ver le tas de .pilles oh Pierre avait caché son lièvre et i tira le quadrupde hors de sa cachette. -Et tenes, fit-il en levant la bete à bout de br. Voici la pièe, la preve est eoaraincante. Louise regarda M. Dubreuil de ma nière-suppliante. -C'e lièvre... fit timidement le aire. Philuitbrt ribonaij.. . Il examinait, tour à tour, lelièvre,..(.ui se et M. Dubreuil, comme un magâitrat qui se dispose à sévir avec la der re rigueur. -Oui, ce lièvre... dit-il enfla, 4'Me voix vibraate. On ne m le f ersa prndre pour un lapin de chouj e pense ? -Ua bsau limafv , foi, ft le-'e i CrMhdMu. vainmMt, Ma iï tima, t qui plmi bd - ab i de b» ae -Mal b Nc et li I. --tminira-t-on. enfin ? dit Philibert. fait pitié, vraiment ! On marche h P loi ! Ce pays est bien mal admi iTe. Je fais ce que je peux... mais le 1 mai vient de haut. M. Dubre' il releva la tête. -Garde champêtre, si c'est pour moi que vous dites ça... -Monsieur le maire, il serait à sou haiter que chac'in fasse son métier Moi, je fais le uiieu. Madame Castel. ce lièvre a été braconnt. :ir votre époux. la nuit dernière. -Tu te trompes ' dit !. Dubreuil. - Allons donc ! -C'est moi qui ai .1, eo lièvre à madame Castel. Philibert regarda le mairn : .r indi gnation. -Et vous l'avez tué d'un i'ioup de feu, monsieur le maire ? C'est 1. ce nm ble ! Regardez la bête : pas trac dei blessures ! Monsieur le maire, sauf le respect que je vous dois, ce lièvre a été pris au collet, près de la mare. Vous posez des collets. à présent, n'est-ce pas, monsieur le maire ? Il foudroya du regard son interlocu teur, et Louise. qui demeura interdite. -C'est bon ! reprit-il. Je pincerai Pierre sur le fait. un de ces jours. Ce n'est que partie renise ! En attendant, je ferai mon devoir. Monsieur le maire. depuis six mois, tous les galvaudeux du pays se gaussent de moi, sans respect pour ma plaque, parce que je n'ai pas encore pu dresser procès-verbal, à cause de votre... longanimité. -Longanimité ! répéta M. Dubreuil. Diable ! -Monsieur le maire, la loi est faite pour tous. - Oertes ! Et c'est bien vu ! -Pour les maires comme pour les simples mortels ? -Parbleu ! -Vous en convenez ? -Certes ! -Alors, monsieur le maire, répondez à mes questions : Vos nom, prénoms et qualités ? -Hein ? --Répondez ! Vos nom, prénoms et qualités ? -Comment ?... C'est contre moi que tu veux verbaliser ? -Contre vous ! -Pour quel délit ? -Délit de chasse ! -Explique-toi. -Tout à l'heure, je vous ai vu chas ser du côté des Trois-Chnee : chasse gardée, monsieur le maire. Je vous rap pelle vos paroles: la loi est faite pour tout le monde. Je crois que. oette fois, je tiens mon procès-verbal. M. Dubreuil éclata de rire, au grand scandale du garde champêtre, qui le re garda bouche bée. -Eh bien, mon pauvre Philibert, tu te trompes, dit-il. Cette fois encore tu ne dresseras pas le procès-verbal de tes reves. -Pourquoi donc ? -Sache, imbécile, que la chasse gar dée que tu protèges m'appartient; je l'ai louée avant-hier. -Pas possible ! -Si fait ! A présent, garde champi - tre, marchez droit : à la première iucar tade je vous ferai révoquer. C'est dit ! Philibert ne voulut pas en entendre davantage ; il fit demi-tour et s'éloigna. en disant, avec rage : -Ah! je in'ai di-îidéniint pas de chance ! Mais j'aurai ma revanche : Qui vivra verra ! M. Dubrauil exultait. L'aventure l'a vait remis en belle humeur. --Madame Castel. fit il. bonilnmme. dites h Pierre qu'il se garde ! Qu'il prenne un permis. ça vaudra mieux. Il mit deux pièces d'or dans la main de Louise. et il se sauva, pr:cipitam ment. Avant que la brave femme fût revenue de sa surprise, il était déjà loin. Se longues jambes arpentaient le ter rain avec rapidité. --Le digne homme ! dit-elle avec émotion. Et elle rentra dans la maison. Elle s'assit près de la fenêtre, son livre d'heu res à la main. et elle lut sa messe. Mais elle était distraite, préoccupée ; elle son geait aux événemenrts. si divers, de cette matinée. à la lettre de Michel. à la ré vélation de Jacques. Pour tout dire, Selle n'était pas dans son assiette. Elle se trouvait vaguement inquiète. Elle avait peur d'un danger imminent qu'elle sentait planer sur elle. Au dehors, la journée était radieuse. Le soleil, déjà haut, dans le ciel, dorait le paysage,. qui apparaissait inonaé de clartés. La nature, tout entière, était en joie. Des oiseaux volaient, gaiement, dans l'air pur, et chuntaient, à gorge déployée. La chaleur était déjà lourde. Soudain, Pierre reparut, geignant, suant, fatigué. Louise accourut au-devant de lui pour le débarrasser de son panier. --Ouf! dit-il, en ôtant son chapeau et en épongeant son front avec son mou choir. Ça n'a pas l'air de rien et ça pèse, tout de même, à la longue. Quelle t belle journée ! Seulement. il fait chaud ! Tonnerre, ça donne soif ! SSous la tonnelle, il ouvrit le panier que Louise avait posé sur la table, et il en sortit, pièce par pièce, les provisions qu'il avait faites. -Le chou, d'abord, dit-il; puis, le lard, bien maigre; puis, le bouf, un magnifique morceau, ç fera une rihe soupe; ou s'en léchers les lèvres ! Par là-deseus, l1 bouilli, et, enfin, un rMle 'de lièvre, un lièvre à point, eonvenale Sment nourri de serpolet, un bon rble, piqué de lard. Rti à la broche, ce sera Sun mets délicieux, que le petit blanc de Mathieu arroeera comme il convient. Quelle noce ! S-Et, comme dessert: un procèe verbal! A smvre. \n\n Ernest Miltenberger, 1. J. Woodeartd. Scott McGehee, Presadent. - Vice President. Secretar. The Southern Insurance Co. of New Orleans. No. 314 Camp Street, New Orleans, La. CASH CAPITAL, $3,000,000.00. CASH ASSETS, $674,134.e6 FIRE, RIVER AND MARINE. Regularly admitted and doing business in the States of:. 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