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FEUILLETON DU MESCHACÉBÉ. LA MEILLEURE PART. PAR LOUIS DE PRÉAUDEAU. Ce ne fut point par désespoir d'amour que Marie-Thérèse Mezos entra, A l'Fge de vingt-deux ans, au petit couvent des Bernardines d'Anglet, dans les Basses Pyrénées. Son père et sa mère, qui l'aimaient beaucoup, mais qui l'admi raient plus encore, la laissèreût faire et as parurent que peu mSrpri de sadéter minaaticn jarla entai.nt trp ij. menée. Des la première communion, 1 Marie-Thérèse s'était montrée différente des enants de son Age: à mesure qu'elle I avait grandi, les contrastes s'étaient 1 affrmcé, et, sans qu'elle marquât nul I orgmuel, nul dédirambitieux, nulle velléité autoritaire, elle avit fini par devenir, I pour toutes les bonnes gens de Tartas, 1 un objet de vénération et presque de i culte. Aussi, le jour où l'on annonça 1 qu'elle partait, quittant la maison pater- 1 nelle pour le couvent, un couvent célè- 1 bre dans toute la région par son austé rit6 cloitrée, n'y eut-il autour d'elle 1 qu'un sentiment de regret et de tristes- 9 se. à demi tempéré et très adouci par E une résignation toute naturelle; car, depuis longtemps, on s'était accoutum 1 à l'idée de cette décision prévue, atten due, nécessaire. Elle fit, en souriant, des visites d'a- I dieu, s'arrêtant dans chaque maison juste le temps Qui convenait et laissant I derrire elle de bonnes paroles, récon- I fortamtes et dooes, pleines de sens et de charité. Aui, rentrée chez les siens. e eas o encore, eesuya tendre- I de man petit frère qui ls jpons, donna aun coup t pure complaisance e qu'on lai repro- t a caré devait la e Tartes oe ut pas long soe remettre pl de ette heur d'émotion. Les champs el attendaient et n'auraient pas souffert dc ne jourée de fainéantise. Marie-Thé- ei rè n'était pas aite pour rester long- p temps dans n aussi pauvre pays, au a milieu de villageois grossiers, affairs é leati. r.intésle oir, distraite à la i n meapables de la comprendre. q ES. disprue, la vie apparaissait telle qu'eBe était, uie et simple, laborieuse et lourde droite omme un slon; et le vieux pre, le front mouillé, appuyant -s bars brunis sur la charrue qui n'en- i trait qu'à peine dans la terre inféconde, murmur deux fois, en regardant le ciel rouge du soir, cette phrase qui résumait les impresions de tous: --on, non, elle ne pouvait rester ches nous.. car elle ne ressemblait à pemone. *Ell ne ressemblait & personne.' Auos tut-elle, dèa le premier jour, heu reuse d'une vie qui eat terrorisé, affolé, tué peut-être les autres filles de son vilage. Soa petit couvent, situé près de IM'Oo*a , à oté d'un bois de pin, était baigné Sans un majestueux silence 3. *e, à peine interrompu puroi par de la hoole lobtaine _a mlien d'une verdure qpm *E i««Mer vinag tois pesl d'elle sma la aapgiouner même. Une cloche, au aou étouffé, rythmait les heures, entre coupait la vie, marquait les quelques onpatio lde la journée. Le reste du temps, waut de trèa courts moments de recréation, était abandonné soit au tra vail sot à la prière. Marie-Thérèse trouvait cette règle trop douce encore: pour elle, tout ee qui n'était point recaeillement absolu, méditation idéale, efueonms du cœur, ne comptait pas, on plutôt lui semblait une odieuse con tra"nta. Be e8 t voolu vivre éternelle ment plongée dans les mêmes prièee, les amses contemplations et lee mêmes extases; mais, comme e'était là une homse impossible, ln désir auquel sa verta lui déedait de s'arrter, elle prit peu à peu l'habitude de s'astraire de l réalité, de s'envoler de la vie, en as r.agiant dans s pens6 e comme dans 9a pIais aux mi u de fer que n'aurait pu percer le tumulte du petit monde qui s'agitait-oh! bien faiblement-au our d'elle. Ce fut alors seulement qu'elle parvint Sla félicité complète: devant ses yeux, îomme un soleil qui se serait couché xoir l'éternité, l'univers disparut. Quand dle se sentait seule dans sa cellule, age iouillée devant un crucifix, il lui sem lait qu'elle était seule aussi sur la erre, et que son ame délivrée échan eait avec la Divinit6ée es lloques ui a ,air IM aônlmînae prenaaient, ï agitaient, luttaient, les pieds ensan lantée, les mains battant l'air. Cette I ctivité criminelle leur faisait oublier les I raies nécessités de la vie, la prière et le slut, et ils étaient malheureux paroe 1 u'ils étaient méchants. Mais, par delà >utes les folies humaines, toutes les i intes, toutes les déohéances, toutes les j •famies, il y a pour 'ame sanctifiée un 1 céan sans bornes de délioes, une mer < ane fond de repos et de volupté. La i aix divine tombe sur oelles qui n'ont dus le désir des choses éphémères, sur I elles que le Christ a marquées au front a lu signe de son choix, sur celles enfin < [ui, mortes à toutes les illusions, s'é- 1 reillent à l'éblouissante réalité. Leur onheur. supérieur aux hommes, ne eut être compris par eux: confiantes lans un avenir caché pour tous, visible t mur elles seules, appuyées sur les pro- 1 naees de Celui qui ne trompe pas, elles 1 i'ont qu'une destinée, qui est de con matre, après la sérénité de tous leurs ours, l'extase de la lumière infinie, et, près la douceur des fêtes passagères, 'éclat de la fête éternelle. Les yeux ravis de Marie-Thérèse con 3mplaient ces sublimes perspectives: [le se sentait envahie par une admira on tendre pour la vie qu'elle avait hoisie et qui la conduirait, sans heurt ; an souffrance, comme une barqae i^ . snï..ml |* agemgt-ï plongeait lui faisait quelquefois peur: ene tremblait de goûter tant de joie et r' de n'avoir ici-ba rien à souhaiter. Elle m en venait presque à espérer que quelque P' peine bientôt interromprait le cours des années lentes et calmes. Mais quel P événement pouvait troubler une sérénité 1 pareille Elle avait beau répéter cha- " que jour les paroles de l'*Imitation"' qu'elle aimait: *8eigneur, nourrisses moi du pain des larmee, abreuvez-moi t du calice des pleursa. les larmes qu'elle r versait n'étaient jamais que de très dou ces, de très faciles larmes. Elle igno rait l'horreur des sanglote étouffants, I et, le jour même oh elle perdit la plus t chère de ses compagnes, ne songea qu'à 1 louer la grace de Dieu. L'image du r cadavre, la lugubre tristesse d'en enter- I k rement sommaire, la vue du singulier T cimetière oh reposaient les Bernardines, n'étaient point pour elle des choseees Seffrayantee, pare que ce n'étaient ni I - des choses mystérieuses, ni des choses i, inconnues. Que de fois elle avait passé d des heures entières dan ce carré de s terre qui ressemblait plutôt i un champ i, en friche qu'à une nécropole ! e Situd cote à cote avec le jardin des ' . vivantes, ermé par des palissades lég . res, planté de deux on trois arbres ro S i chapelles, ni couronnes, ni |) i isa queda la p n ndloite p en tumulus a gleatriques. .Des croix noires les I esrmontaient,des croix autour desquelles I- on avait disposé quelques coquillages, s ramassée sans doute par une converse u sur la grève. Au bout de quelques I semaines, les tumulus s'effondraient, les i- arètes s'arrondissaient, et la boue recou e vrait les naIfs ornements qui distin ): guaieut encore cette morte-ci de celle it là. Au bout de trois mois, la croix était B, brisée; au bout d'une année, le sol u aplani avait tout dévoré, le cadavre i- d'aujourd'hui prenait la place du cadavre D- d'hier, et les rameaux plus forts ombra e, geaient de feuilles plus larges la terre s tourours silencieuse. 1i Cette perspective d'tre si vite et ei a complte.ment obliée, cette image ma it tériell de de la destruction totale, loin e d'attrister Marie-Thérese, la remplissait » d'une confiance inépuisable. Renoncer ks au tombeau personnel pour as contter it de cette espèce de foie commune, lui semblait la chose la plus facile et la plus enviable en même temps; car, ce médiocre sacrifice lui étant généreuse ment compté, la place éternelle serait pour elle d'autant plus haute que la terre aurait été plus chichement mesu rée A sa dépouille passagère. Elle re merciait Dieu de la possibilité de oe renoncement-là, comme de tous les au tres, et, le soir, le matin. à la chapelle, dans sa cellule, au jardin, pendant la courte promenade qu'elle faisait chaque jour, partout, toujours, elle se répétait les deux versets de l'Evangile qui avaient été, étaient et seraient à jamais la loi aussi bien que la consolation de sa vie: -"Le Seigneur lui répondit: Marthe. Marthe, vous vous inquiétez et vous agitez pour beaucoup de choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, et elle ne lui sera point ôtée." Bien qu'elle eût, A son entrée au cou vent, changé de nom, elle ne pouvait c oublier que ces mots de Jésus-Christ c s'appliquaient de toute fagon à elle. s Marthe, dans la aion top ptite por devait possder qu'un instant; elle re cueillait lee paroles qui tombaient de ses lèvres; elle guettait sa méditation p silencieuse, son sourire, un geste de sese doigta. "Elle avait choisi la Meilleure d Part". N'était-ce pas là, de la part du Seigneur, un conseil particulier donné e: au delà des siècles à la Bernardine d'au. ci jourd'hui? N'était-ce point un avis », très doux murmuré à demi-voix, un en- e, couragement très ferme, une promesse , irrévocable ? Etait-il permis, après cela, de douter de la destinée, et n'eût-il pas , fallu inscrire en lettres d'or cette répon- n se divine sur le mur blanc de toutes les d cellules, à la porte de la chapelle ou sur p la grille même qui défendait l'entrée de a cette maison tranquille ?... d Ainsi, ces pensées revenaient tour à tour à l'esprit de Marie-Thérèse et se précisaient à mesure que les semaines, les mois et les années s'écoulaient avec le monotonie d'une vie sans secousse. Elle ne recevait que rarement des nou velles de Tartas, car nul chez elle, saut d son frère parti en apprentissage à Bor deaux, ne savait écrire. Il fallait atten- c dre la complaisance d'un voisin et dicter laborieusement quelques lignes. Les lettres, dès lors, étaient toujours pareil- E les, semblables à des procès-verbaux hi embarrassée, avec toutes sortes de redi tes et de phrases ambigues,;d'nne obcu- n rité émenieraemn ...e père est toujours bien vigon- ga reux, mais l'hiver l'a bien fatigué; la pl mère est triste de n'avoir plus d'enfant p près d'elle; on regrette le garpon..." l' Marie-Thérèse en vint bient6t à ne et plus chercher sur ces feuilles grossières sa une signification absente: elle les parcou- hi rait vite, sans déchiffrer le mystère des formules imprécises. Elle savait bien se qu'un fait important lui serait, malgré m tout, communiqué. Elle n'ignorerait to jamais longtemps les quelques événe- t ments qui pouvaient survenir dans la vie de sa pauvre famille. De son coté, 81 elle composait tous les mois une lettre si courte et claire, où elle essayait sous le la plus de simplicité possible, de faire bi tenir le plus d'utiles vérités. Son es- n prit, naturellement élevé, s'était asson- E pli et affiné au contact des écrivains mystiques dont elle se nourrissait, et y peut-être plus encore par le travail d'un 1' perpétuel repliement, d'une constante r méditation. Il était beaucoup de sujets, sans doute, qu'elle savait comprendre e et qu'elle ne pouvait traiter; mais les F conseils de piété et de résignation d qu'elle donnait n'en étaient pas moins des objets d'étonnement et d'admiration i pour ses vieux parents. Ils s'enorgueil lissaient alors de cette fille étrange qui, mtant de leur hair, ne semblait pas l 'qeazt 4e leur esprit, et ils se deman dalent aved une vénération craintive 4 quelle pouvait être cette maison qui 1 l'abritait et où ils n'étaient jamais en- I trés, où ils n'avaient jamais songé à entrei; car le voyage coûtait trop cher, était trop long, et l'on ne pouuvait , abandonner pendant plusieurs jours la maison, les bêtee et la culture. II 1 Dans le couvent des Bernardines, il se Spassait quelquefois de petits événements Sdont les cervelles vides s'amusaient longtemps, mais auxquels Marie-Thérèse e demeurait volontairement étrangère. Le changement d'une prieure, les mécon i tentements inévitables, les petites que Srelles-que de choses dont ses compagnes i grosisaient à qui mieux mieux l'impor I tanoe, et auxquelles elle ne haisait, sans r affectation d'ailleurs, aucune espèce d'at r tention! Elle n'avait pas besoin de ces i frivoles distraction qui alimentent la 1 a curiosité, meublent un instant l'esprit, e facilitent les bavardages dont les règles -les plus sévères elles-mnmes ne peuvent t venir à bout. Les rumeurs paesagères, a nouvelles absurdes qui entraient de -temps en temps dans la maison, venant - on ne sait d'où, forçant grilles, clôture Set règlement, l'effleuraient sans l'attein dre. Etait-ce la mort du Pape, qu'un matin, affolée, violant toute loi, une i Mère annonçait en sanglotant ? Etait ce une visite domiciliaire prescrite par une commission d'hygiène ? Etait-ce une révolution sanglante et la restaura tion du roi ?...-Seule, au milieu du bruit, de l'agitation et des bras au ciel, Marie-Thérèse demeurait incrédule.avec, aux lèvres, une des paroles coutumières de la sagesse chrétienne... Les autres soeurs alors la comparaient à saint Thomas et s'éloignaient d'elle: elles en vinrent peu à peu à lui faire grâce de tous leurs bavardages. Elle vécut murée au milieu de la maison close, et la paix divine l'envahit déli cieusement d'un parfum de plus en plus subtil et de plus en plus pénétrant. Il était une fois un sultan, jeune, vi goureux, gouvernant un peuple des 2 plus chevaleresques et habitant de miri fiques palais dans la plus belle capitale du monde. Ses ancetree étaient célèbres par leurs exploits, toujours s'occupant avec solli citude de ce qui touchait aux choses de l'art, de la littérature et de l'armée. On en causait avec admiration aux quatre coins du globe. Il eût dû conserver précieusement en son coeur ces traditions de vertu, d'hon neur et de courage. Mais il y a bien peu si d'hommes qui savent rester virils en la si prospérité, et, petit à petit, il se laissa t aller, ainsi que son peuple, aux plaisirs de la presse, à l'oubli des grandes pen- - sées d'autrefois. Vint un jour où sa gloire porta om brage à un puissant monarque voisin qui, dans le silence, prépara la revanche hi des batailles perdues. fil Notre jeune sultan, justement en ce moment-là, aimait d'amour une gente demoiselle, belle comme un jour de printemps, noble comme une épée de chevalier, riche ainsi qu'une chasse du moyen âge. Elle était la chateleine d'un des plus grands domaines de son m Etat et excitait la convoitise des plus huppée seigneurs du temps. Le jaloux monarque du voisinage dont nous venons de parler se dit: E saisissant le moment oh son ennemi est Fi plongé dans les énervants plaisirs de la Ce paix, il envahit ets Etate, couche sur l'herbe ses meilleure soldats, pille villes et villages, lui impose une rançon coloe sale et emmène en son château la gente - héritière, objet de tous les voux. Notre sultan eut un moment de dé sespoir; il emplissait son palais de gé missementE et redemandait sa fiancée à tous les échoe. C'était un deuil uni- of versel. Ba Après avoir bien pleuré, il se remit lin tht au travail, essaya de réformer les mœurs, chi exerça aux armes la partie la plus jeune, wil la plus virile de la nation. Cela dura va evi bien longtemps, car il est difficile de redonner la vie aux arbres à moitié morts. Enfin, un beau matin, il se sent plus vigoureux, se trouve assez fort pour, à l'aide de son peuple régénéré, reconqué rir la jeune fille. Il rassemble ses conseillers habituels, et, dans un discours tout vibrant de patriotisme et d'amour, les adjure de w donner leur avis. Les uns, les philosophes, les rhéteurp, les pacifquese, prirent les premiers la parole: -A quoi bon risquer la vie de tant de citoyens, de nos enfants, pour une péronnelle de cette espèce Qu'elle épouse son monarque, notre voisin, que nous importe, si le ouar lai ma dit Sultans, peuples sont trères, palsam bleu! A ce discours, le jeune homme eut un sursaut de colère et haussa les épaules. D'autres élevèrent la voix: -Il existe, ce nous semble, un excel lent moyen de contenter les deux rivaux: placer la fille dans un couvent, en terri toire "neutre". De cette façon, le monde pourra enfin vivre tranquille. Le jeune homme soupira douloureu sement. Enfin, un soldat éleva la voix, mettant la main sur le pommeau de son épée: -Sire, croyez-m'en, n'écoutez pas ces gens. Ce qui a été pris par les armes ne peut être repris que par les armes. Tout le reste est verbiage et félonie. Quand on aime, on ne raisonne pas. -Vive Dieu! cria le sultan, voilA an féal et digne ami. Foin des philoso phes et des indifférents, ils n'ont jamais aimé. L'oxSOL FPi. \n\n £ THE BANK OF ST. JOHN, RESERVE, LA. Began Business December 5, 1904. P1aid up Capital . . . . $15,000. OFFICERS-LU('IEN MONTe;Gu'r, Pre~sident : EDWARD GODCHAUX Vice President; JAMES CLIEMENT, ('ashier; ALFRED LAP,ICHE, Assistant ('ashier. DIRECTORS-.Lucien Montlgut, Edward (;od4ehaux, Dr. Sidnev Monti;.ut, Augus.tin Iasseigne, Denis lahiche, S01. Strauss. Frank P. l.ions, (Charles F. T'hibllaux. Etienne J. ('aire, ('larence I,. Bougbre, .Dr. L. T. Donahllsnl, D. Richarmle, ('lithment Maurin. Ernest Miltenherv, r. 1. J. Woodward. Scott McGehee, Plre.dent. Vice President. ,Secret, y. The Southern Insurance Co. of New Orleans. No. 314 Camp Street, New Orleans. La. CASH CAPITAL, $3.000.000.00. CASH ASSETS. $574,.i . Delaware, North Carolina, South Carolina, A labama, Pennsylvania, Arkansas, leras, Miissouri, Colorado, Louisiana. All losses paid cash upon adjustment without discount. Address: J. H HEMPEL. Arert. Lucy P. 0.. La. who represents First-Class Home and Foreign Companies, indisputrd security for the largest business intrusted to him. Sugar-houses, Refineries and large mercantile business Stores are specialties. For Sale., SECOND HAND BRICKS CLEANED and ready for use. Apply to LEBOURGEOIS BROS. For Rent. REBECCA PLANTATION on the Missis sippi River, three miles from Plaquemine; suitable for cultivation in Rice, Cane or Cot ton; possession January 1, 1906. A. ADLER & CO., New Orleans, La. ALPHONSE POLLET, GARYVILLE, LA.. Informs the public that he is still running his Meat Market and has always on hand to fill orders WESTERN MEAT, PORK, MUTTON, VEAL AND CHICKEN-, Also FISH EVERY FRIDAY. Any extra orders for Fridays and Sundays most be given a day or two previous by ad dressing to A. 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