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F3izi~oe17J (SUITE) IV Non seulement il n'avait' peut-être jamais pensé à elle durant deux minutes de suite, mais, dans la voiture de troi sième otù il s'était introduit, malgré les protestations de ces demoiselles, il avait joui, mélancoliquement joui de se re trouver seul, et, à d'autres moments, s'était fort intéressé à des bavardages de paysans sur les choses de la terre. Ou tre un souci d'économie motivé par ses ressources devenue plutôt modestes, c'é tait pour écouter les humbles qu'il voyageait de préférence en dernière classe. Tel avait été le trajet; mais, en s'adressant à Raymonde, il avait accou tumé de laisser flotter ses phrases, allé gées du poids trop lourd de la vérité. " Ici, j'ai trouvé tout mon monde en parfaite santé et charmé de me revoir. Ma seur ne se possède pas de joie." Elle pouvait comprendre cela, puis qu'elle était aimée de la sienne. Mais quels autres détails familiaux confier à une créature qui, toute jeune, avait quitté sa mère, d'ailleurs médiocre, par ce qu'aon mangeait mal à la maison"? De loin comme de près, il avait grand mal à trouver quelque chose qui pût éveiller en elle le moindre écho. Il avait fini par adopter à son intention un bizarre, un éternel badinage, qui, au moine, la faisait rire à belles dents. Mais, en ce moment, dans la mélancolie de la chambre, il n'avait guère epvie de àMe voici installé & mon vieux petit baurea d'éoolier, et déjà il me tarde de «ijer dans la besogne. J'ai la 'uns sorte de sèoermoes cérébrale. fl traversait une de eee nombroeues pério des de dédecuragement ok il se deman dait v vraiment il y avait en lui une sourSe de poésie, si la soureMqu'il avait crue éternelle, son dernier livre ne l'a vait psa tarie. Après les ruisseaux dorées, lee fratcheurs bleues de son premier recueil, "le Matin', après lee torreente de *la Matière", après les eaux profondes du -Mystre", il avait mis dans "le Calme" les demi-limpidités de ses vagues es poirs, le noble fleuve de sa philosophie toujours errante, mais apaisée. S'il était revenu au pays natal, c'était beau coup pour y puiser de nouveaux sujets. de nouvelles pensées. Mais confesser à Raymoade as misère intellectuelle? Ap pauvri d'argent, pauvre de gloire, il n'eût plus manqué, pour ns dépouiller de tout prestige à aes yeuxr, que de a'a vouer idé I '?., miçuonne, samuse-toi bien, sa gaineat?;' Oui,ase go qu'sele allait rester veuve! Do reste, comment lai en vouloir de seé infidélife? Pouvait-il à lui seul entre tenir perisonane qui se faisait masser Scent francs par mois? et n'était-ce pas plutot lui qui trompait les autres? - *Je t'décrirai longuement ces joures-ci. Je ne veux, cette fois, que t'envoyer six bais-,s quatçe pou toi et deux pour L -* ?odia - Allone. boan il avit oublié qu'elle allait joese à Aix-leBBains! C'était à etcoemauitlettre, car, malgré son pea d1'esi ale pe uear ses art, aile rdulliIa^l es4p s pea *son talest' , Ual*aeW ô plutlt instincête à inter. q ftas te e tesdie de secood ordre. I11 *bUanaâonrta l Beedquotenaés -anet to upibl ' .tnuê% 4 ^ 44 ani es*to d dliu i amaoeter la trm et, eamitOt apatè.st lai - iuapddest4x .ibasest '«paneber t r* ane eeeselet d snpseee *^Wmnap seel t also - one l jssu enurs. dma M -e 5ibenes tes les plus originaux et les plus féconds de notre époque, par donner à ses con temporains une nouvelle vision des élé ments. Robert refoulait la moindre de ces jalousiesnque même l'ami le plus sincère éprouve au fond de soi, à telles secon des, pour celui dont il se juge l'intfé rieur. En ce moment, il l'amait pleine ment. Et pourtant, sa plume eut des lenteurs, des arrêts produits par ces dif ficultés, des impossibilités de confidence: t par exemple, au sujet de l'invincible froideur qu'il éprouvait pour sa belle mère, du certain malaise qui se mêlait au bonheur de son retour au pays. Il savait, d'intuition comme de preuves reçues, que l'amitié de Cluzes dépassait de beaucoup la sympathie banale; mais - ils s'étaient connus peu-être trop tard, à Sun âge où déjà l'âme s'est unim peut re e pliée, et leurs voyages distincts, les longs séjours du paysagiste loin de Paris, la distance que presque toujours! crée entre deux hommes la femme de l'un d'eux, tout cela les maintenait tant soit peu étrangers l'un à l'autre, bien que pas un n'eût osé en faire à l'autre l'aveu. Marthe était descendue pour retrou s ver son frère. Apprenant qu'il était au premier étage, elle y était remontée et, dans sa chambre, s'était mise à chanter, en manière d'appel. Mme Huel vint la chercher. Elle entendait que toute liberté fût laissée à son hôte, qu'il n'éprouvât, par sa faute ou celle de son entourage, rien de ce déplaisir qu'elle avait deviné en lui toutes les fois qu'il avait séjourné sous son toit. Le nouveau retour de son beau-fils était tout un événement en sa vie mono tone. Elle l'avait souhaité autant que redouté. En recevant la nouvelle déci sive, elle avait était tout 6mue, encore que peraoa.e n'eot po soupçonner, à se b que de ce rapprochement matériel allait dépendre entre eux., au point de vue moral, un rapprochement ou un éloignement définitif. Combien de toie, durant son absence, il lui était apparu à la pensée: grand, élancé, rêveur, t- la longue barbe brune accusant encore la pâleur du teint, le front creusé au-dessus et au milieu d'une double protubérance, le geste dessinant harmonieusement l'idée? Com bien de fois elle avait songé à lui, en des alternatives de sympathie et d'antipa thie! Depuis la veille, à le revoir, ses impressions lui étaient plutôt favorables. Elle avait tout de suite observé qu'il avait fait couper as longue chevelure, l'un des désespoirs de son père. Elle croyait voir en cet allégement un souci de correction; elle devinait on tout lui même le désir de ne pas choquer, de se faire estimer. Elle sentait ea lui quel-. que choase de nouveau, une frabcheur morale, toute a saine transformation dé peinte dans le Calme". Jamais elle no lui avait trouvé tant de douceur dans le regard. Ce jeune homme qu'elle avait connu presque enfant ressuscitait à ses yeux toute une période de son passé, et, mal gré leurs anciennes dissensions, malgré ] d'autres souvenirs amers, bénéficiait de ] cette sympathierecueillie qu'on éprouve i pour les années qu'on a vécu, alors a même qu'eUes ont été douloureuses. De moins en moins il pouvait lui être indif itrent, e fila de M. Huel, en qui elle eonetatait des ressemblances de plusen , plus précises avec le défont: la double ride intersoarriière; là ptiteese et la coupe aigus des yeuz, soulignés de ^ deux traits de tatigue; le nez droit, ré- * iguergaax ailsa montournées en volutes soseate.Sb* les doigts aux ongles un ». carués. aux auads assae larges. Voloieres elle e*t édé aux élans qui m la po ent vers lyi; mpis tant de con sklkdratiKes, test de terces instietives la r setea.iset! S assagi qu'il- ps être, elle I etïwayuit eseore de 'tel (tendues entre se ide at les shal* 4@elles a i.pBesipon«s peaientiéeWr, 4reinimu- a nss, A lui qui vitlit 1 trnl rêve de « poeto et h elle poetr^d l'existence con- w .i1al test beens sest n fd4sstion de I aafl4e1 ual eUStibde e& eOsai oncle, i disait toujours grandissante, tout le lui faisait admettre pour un esprit supé rieur, à qui elle ne songeait pas à s'éga 1er; mais elle lui gardait vaguement rancune des dédains qu'il lui avait té moignés. Il lui paraissait un être ex traordinaire, non plus tout à fait impur, mais composé d'éléments hétéroclites dont l'ensemble ne laissait pas de l'ef frayer. Il lui semblait qu'avec lui étaient entrés au château un peu du tumulte de la capitale, un peu de l'at mosphère des théâtres. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que certainement il arrivait à peine dégagé d'étreintes pécherresses. Elle revoyait en lui l'au teur de ces livres sensuels dont on l'avait entretenue à voix basse, qu'elle n'avait jamais voulu avoir entre les mains. Ce matin, en l'embrassant, elle avait eu comme la sensation de poser ses lèvres oeL s'étaient appuyées des lèvres délé tères. D'autre part, elle se reprochait toute une culpabilité envers lui. Elle se rap pelait l'époque où, après des révoltes déclarées, il avait, pour une conduite, une tendresse exemplaire, essayé de con soler la solitude de son père veuf. Ces deux êtres auraient certainement conti nué de vivre ensemble, malgré leurs Satures dissemblables, que le respect de Sl'un, la tolérance de l'autre, l'affection de tous les deux auraient rendues de plus en plus compatibles. Or, elle avait osé prendre une part d'amour dans le Scoeur du père, en refoulant le scrupule d'en priver le fils. Hélas! oui, elle avait Sété, sinon la cause majeure, du moins 3 une des causes de leur rupture. De j plus, par son double héritage d'épouse Set de mère, elle avait dépossédé Robert Sde toute une fortune. Lui en voulait-il encore de la frustration morale et maté rielle dont il avait été victime ? Com Sment la jugeait-il? Se doutait-il des blâmes qu'elle s'infligeait? Songeait-il, comme elle, à nouer enfin entre eux une solide affection? Comme elle était redescendue avec Marthe, il vint les retrouver au petit Ssalon, après avoir chargé René-Pierre de S1 jeter ses lettres à la poste. En prévision 1 d'une promenade avec sa belle-mère, il ' avait corrigé le négligé de son habile Sment. Bien que les bains de mer fussent plutôt nuisibles à la nerveuse Marthe, 3 elle avait su obtenir, depuis l'avant-veille Sla permission d'une partie de nage avec son frère. Par exemple, Mme Huel - sopposait à ce qu'elle se baignât au Sbout du chef-de-l'ile, où, dans l'eau tout Sde suite profonde, Robert aimait à s'4 Vers quatre heures, le recteur rentra, poussiéreux, sermonné par Marie-Anne pour être resté si longtemps dehors. Il avait vu non seulement les Hulin, mais beaucoup d'autres de ses ouailles, vertueuses ou non. Le grand air, la mardhe lui avaient fait du bien, assura t-il, et plus encore le bon rire entendu, le peu de charité pratiquée. Toutefois, une nouvelle sortie l'eût fatigué. On partit sans lui. SDe chaque côté de l'étroit promon toire, la mer s'étalait, formant comme deux larges fleuves amis. A Robert encore plus qu'à Marthe, il tardait de se plonger dans ce vert suave. Oh ! la volupté qu'il attendait de cette fraîcheur tiédie par l'ardent soleil! N'était-ce pas à la Nature qu'il devait demander la pleine jouissance, lui que la Femme avait déçu, que rassasiait l'Art lui même? A l'abbaye, on descendit au bord de l'qau. On contourna l'élargissement de la presqu'île jusqu'à un creux de falaise que Marthe avait nommé " la cabine ". C'est là que, les années précédentes, elle et sa mère se déshabillaient. Une ou deux ombrelles sur le rocher qui terme presque l'entrée, et l'on est chez soi. Et, en sortant, on n'a guerre à craindre les curiosités, dont Mme Hu6l se trou. vait gênée à la plage de Rougeret. où se louent les vraies cabines. Robert prit possessi>n d'un retrait voisin. Et voici l'instant. Le frère et la sour vont l'un vers l'atitre, se prennent la main, luai peu académique en son maillot montant, elle devenue un étrange gar. çonuet à la calotte de caoutchouc. Mais tout de suite, pour lui, naît la désillu sion: sur le cailloutis aigu, c'est de la glace qui lui saisit les chevilles, lui grimpe aux jarrets. Ilse avancent, et c'est de la glace qui entièrement lui Sebt lsYjambes. Marthe danse, triom plhante, et vraiment il lui en veut, ea riant,- des jete glacés dont elle l'arrose. Il lche la gamîime se jette à la nage. Peu à peu, l'eau se fait douce. Il s'élire, s'abandonne, ae roule en la robe molle et obite, tout semée de paillet tes molaires. C'et la joie attendue, lPé asiDon, l'oubli des turpitudes terrestres. Il plonge. Un nouveau monde s'élargit |see yeut, une ambiance toute pure, ily isolitinalrandefl as tnd l é'e presqu». q la ue d'ne anlte, latsiitmcole angoisse que la dd'air abeorbée nd I ''puise l|^ |K '«» éléremeit, eau. Wâ-. >eaxbcaœB éBgiqnflà, et ry ' Déjà loin de Murthe, qui. un peu effrayée de sa disparition, l'appelle, il retourne vers le rivage. où, toute droite en le noble dessin de la pèlerine et de la robe noires, les orbites noires dans le visage pale et sous l'ombrelle héliotrope, Mme Huel surveille sa fille. Il regrette que, trop récemment guérie de sa bron chite, elle ne se baigne pas. Ce corps de femme que, rêveur effréné, il a plus d'une fois osé dévêtir en pensée. il le voudrait voir précisé par l'étoffe mouil lée et lajissé un peu nu par le costume court. Mais, tout de suite, il chasse l'irrespectueuse lubie. Par expérience, il se méfie de ces germes d'idées qui souvent grandissent en obsessions lubri ques. Il veut en lui le calme propice aux saines créations. Il s'est promis de conformer A cette maxime: 9 Ne pense rien que tu ne puisses avouer." Et c'est, avec sa seur. une partie de natation et de rire qui prolonge bien au delà des cinq minutes réglementaires le bain de la fillette. Un moment hésitante entre la prudence maternelle et le ris que de déplaire & son beau-fils, Mme Huel ordonne une dernière fois à Marthe de sortir. -Mais vous, Robert, restez tant qu'il vous plaira, je vous en prie. Le retour fut charmnant, sous le ciel aux tendres nues, dans l'air adouci, au milieu du paisible décor qui, de la hau teur du chef-de-l'ile, se déploya, les deux baies élargies vers l'immensité de la mer. On dinait régulièrement à sept heures. SEn plein .jour donc, on se trouva devant les soupes fumantes. -TuI nommine Pat-ris.. commença l'ab bé solennellement, chacun debout. Avant de s'asseoir. Mme Huel pria Robert de vouloir bien permettre que 1 les fenêtres fussent laissées fermées, à j cause de son oncle. --A moins que cela ne vous gêne le moindrement, fit celui-ci. Ayant le premier fini sa soupe, ses quatre cuillérées de soupe, il joignit ses longues mains exsangues et les appuya sur la table. Relativement à sa sombre Snature, il se montra gai, parla de la SFine-Mouche, l'épicière du village, la Sphilosophe rhumatisante, qui, cet après Smidi, lui avait dit: --Quand vous mourrez, monsieur le , recteur, vous me ferez signe, et nous irons tous deux, bras dessus, bras des sous, au paradis: mon purgatoire, je le fais ici-bas. Mme Huel conta des riens d'un ton Senjoué, avec son impeccable choix d'ex I pie«umea, avue seeatrait 8. ph7alpiomlae se déplaçant à' petne, finement «pfir tuels. Etourdi encore de la vie parisienne, Sde la vie publique où s'agite plus on Smoins tout chercheur de renommée, Ro bert s'iutéreseait aux moindree détails de la vie intime. Il s'étonnait de l'infime nourriture qui suffisait à cet homme en 'face de lui, à ce grand corps dont la maigreur ne laissait pas d'être robuste. Jamais il n'avait tant médité sur l'exis tence des trois êtres qu'il retrouvait réunis. Jamais il n'avait si nettement Sdécomposé ainsi ce petit groupe: un ascète qui vivait très simple, très pauvre i au milieu du bien.Atre, d'un certain luxe, ou plutôt qui semblait vivre hors de l'espace et du temps, ue descendre sur terre que pour secourir et édifier; une femme qui, intelligente, riche, de noble extraction, non sans beauté, non sans jeunesse encore, pouvait ambition ner le plus haut rang dans le monde, et qui, foncièrement mondaine, restant clo trée à l'extrémité d'un pays, fréquentant tout au plus et sans assiduité une dizai ne de personnes disséminées dans la contrée; une jeune fille affective, expan sive, avide de vie, d'amusements, qui grandissait entre un grand-oncle septua génaire et une mère dont elle était le parfait contraste ! Quelle somme de bonheur était donnée à ces trois Ames ? Ne s'y mêlait-il pas beaucoup de tris tesse, d'amertume, d'ennui? Obtenir de Marthe la révélation de sa pensée intime était peut-être possible; mais connaltre à tond cette femme et ce prêtre? On se leva, et l'abbé récita les grâces. On passa ensuite au petit salon, où l'on s'assit autour de la lumière concen trée par un abat-jour orné de vieilles estampes. Mme Huel dut prier Robert de fumer. .11 avait attendu la permis sion, tant la pièce était sévère en sa féminine élégance, tant il manquait à cette maison quelque chose qui invitât - au plaisir. Aux premières volutes de l'odorante cigarette : -Oh! maman, laisse-moi essayer un peu... fit Marthe, aussitôt réprimandée. Etait-ce l'effet do bain? sona espiègle. rie manqua de retenue. Si bien que, lorsque la vieille petite pendule de la cheminée chevrota dix heures, Mme Huèl ee moatra inflexible pour qu'elle Smontât. Comme la peureuse enfant ne pouvait e'eudormir en se seatpat seule au pfemier - étage, elle e'eaiqsa de ne rwtier avec elle, non sasns iesterauprès de Robert sur le plaisir qu'aurait l'abbé, sB e couehait fort tard, à poursuivre avec lui la casrie. - Rpod Pierre et Marie-Anne, qui, à dix heures précises, montaient se reposer, se présentèrent, mêlant leurs voix: a -Bonne nuit, mossieu le recteur ! bonne nuit, mossieu Robert! l - Bonne nuit, mes entants! répondit r l'abbé. -Bonne nuit, René-Pierre ! bonne : nuit, Marie-Anne! répondit Robert. a Seul avec le prêtre, il alluma une nouvelle cigarette, se plongea dans le s fauteuil en face du sien. et. dans le doux silence, dans la lumière douce où s'alan guissait la fumée, il le regarda. Le vieillard demeurait les mains croisées, la tête écroulée. Lentement il la releva, et lentement: -J'ai lu votre livre, mon fils; je l'ai lu avec bonheur. Vos ouvres précé dentes, que, par un égard délicat pour nos principes, vous ne nous aviez pas envoyées, j'avais tenu A les connaître, Pourquoi vous cacher qu'elles m'avaient causé un chagrin mêlé d'épouvante ? J'avais bien prié pour vous. Quelle émotion donc en recevant votre nouveau volume, en en lisant le titre! quelle anxiété A sovoir "le calme" qui s'était établi en vous! Certainement, je n'ai pas trouvé dans votre oeuvre la conver sion que j'avais demandé à Dieu: mais votre Ame y laisse monter, déborder sa bonté, v reflète de-ci de-lA le pnr azur céleste. Oh! comme j'ai remercié le. Sauveur! Comme je vous félicite de vos efforts vers la vérité ! Le poète palpitait. Jamais article Slouangeur d'un critique écouté ne l'a vait autant récompensé que ces paroles , d'un vieil homme de bien qui reconnais sait en lui un jeune frère en l'idéal. Ili alla A lui, lui prit les mains : -Merci, monsieur l'abbé ! Le prêtre le retint, et, avec le magné tisme de son regard, la pénétration de sa voix: Le bonheur est tout près de vous;. il vous tend les bras: vous n'avez qu'à vous y jeter. Qu'est-ce qu'un élan i après tant d'autres ? -Le bonheur! soupira Robert. Ce simple mot circonscrit bicn des choses, 1 la plupart si éloignées de moi! -Ce mot, un mot plus simple encore le définit et k remplace: la foi! Robert marcha, choisissant entre les répliques qui se présentaient A lui celle qui pouvait le moins peiner l'homme auquel il devait une joie. -Tout ce qui dépeid de moi put,: acquérir la fui, je lai fait. -Avez-vous priez:' Je veux dire dais, le mystère dont vous vous sentez eniitoi ré, avez-vous crié du fond de votre ame: "Si vous existez, ô vou en qui je veux croire. guidez mi p. tr allr A vou-. approuh-z- viiws de anioni -Eh bien ! oi. Mais t'oinjoliur j :i senti que l'ide al que j'implorais se trou vait en 111i et nn!i pia- hors de u.i. que, par counséquieunt. toute répnsi;- qu. je pouvais recevoir me viendrait de moi-même. -Pauvre enfant! -Quoi qu'il en soit. ce qu'il faut A mon cerveau et A mou ceur, je l'ai maii tenant en partie: un idéal de beauté 1t un idéal de vertu. J'admire l'"Univers sans y rien comprenndre. Si triste que soit la vie, elle me parait très belle. Pli - profonde est la douleur, plus noble elu me parait. Je n'ai plus de malédlctit.a pour l'Auteur possible de ce qui est. Impartial, je vois les déserts et les oasi-. Je sais les sentiments sacrés que mi j au ceur la pei te d'iun être cher. et je i,. maudis plus la mort. L'Art. la ]'>ai. m'émerveillent. A des biens iuconte- tables, je ne puis préférer le niéant. .1o vis d'ailleurs et. vivant, je dois vivne selon mnia conscienice, quiai 'uelle puiss- être. Je vais dinis le Mlvtere. Io rieti tant vers ce que je crois étre le Bitien. | .4 sui re. \n\n THE BANK OF ST. JOHN, RESERVE, LOUISIANA. B:EAR BUSINESS DBECEMER 5, 1804 = PAID UP CAZPITAL. - $15,000. SITRPL US .- - - - - - ,500. OFFICERS: Aug. Lasseigne, President; Edward Godchaux. Vice.President: James Cl4ment, Cashier. DIRECTORS: Lucien Mfont.gnt. Edward Godhnaux, Dr. Sidney \l,,nttut. Angustin Lasseigne, Paul Berthelot, Sol Strauss, Emygde Ory, Charles E. Thihod:u ll. J.ames Clement, Etienne J. Caire, Dr. L. T. Donaldson. D. Richarme, Clement Maurin. GARY STATE BANK, GARYVILLE, LA. PAID UP CAPITAL - - - - $10,000 OFFICERS-DENNIs LABICHE, Presidenlt; S. G. B[,t'r. ( s..,. Viet-Presi dent; J. A. SCHAFER, Cashier; ALFRED LABICH'E, A.,is ,nt (ashier. DIRECTORS--Dennis Labiche, S. G. Bourgeois, ('. F. -tpiint.er, S. S. Bourgeois, Wm. Robertson, Alfred Labiche, J. A. Schafer. 4% Interest on Time Deposits. S. H. 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