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Ce Cottistattai J O IT R N A Ij P O I. I T I Q U E , L I T T E It A I R E E T C A M P A Cx N A R I> . I VOL. XIV. PAROISSE ST. JACQUES, LOUISIANE, SAMEDI H ISOV EMBUE, 1877. NO. X H b lomsiANAis, JTOXJPHSr^lL. OFFICIEL Paroisse St. Jacques. rrm .iK cjiawe samkui i>ans i.a Paroisse St. Jacques, Convent P. 0., Louisiane. J". GENTIL, EDITEUR ET IlEJUCTEl'l'. Abeiiiiement : $5,00 PAR ANNEE. PAYABLE l/AVANCK. PKIX DES ANNONCES: rar carré «le 10 ligne«, ou moins, pre mière insertion §1,00. Par carré «le chaque publication sub séquente '*>• Les communiqués île nature personnelle et les avis à l'année se régleront île gré à gré avec l'éditeur. AGENTS DU LOUISIAXAIS. Nouvelle-Orléans:—A. G. Romain,Tcliou pitoulas St., Jfo. 15. St.-Jacques, St.-Jean-îîaptiste, Iberville, Assomption et Ascension: —Just Conies, Don ablson vi 1 le. Lafayette, Attakapas:—Edouard E.Mou ton. Nouvelle-Ibérie :— Auguste Girod. Vacherie :— Morris Feitel. »ANS SATURNE VI.* Saturne, immense sphère Et momie spacieux, A donc une atmosphère Et tourne dans les eieux. Et c'est un Dieu suprême, .L'Unique et l'Absolu, '(Jui l'a créé lui-même Quand il l'a bien voulu. Car le globe, superbe En son immensité, Comme l'humble brin d'herbe, Nous (lit sa volonté. Et tout dit l'harmonie De ses créations, La grandeur inlinie De ses conceptions. Mais pour créer les sphères, Les mondes éclatants. Les cieux, les atmosphères, Il n'a pas pris longtemps. Il lui fallut une heure Ou deux, peut-être moins, Pour orner sa demeure De spleudides témoins, Tour semer dans ltspace Et par tous les chemins, Divin semeur qui passe, Les astres de ses main». Car si les astronomes Pensent naïvement Que les cieux, «pie les hommes Et que le firmament Sont une œuvre mortelle, Passagère, sans art, Sans but, accidentelle, Ou l'effet du Hasard, Et s'ils ont osé même Le proclamer, je dis Que c'est IA. grand blasphème, Que ces gens sout hardis, Que ce sont des profanes, De sots diseurs de riens, Et qu'ils seraient des Anes, S'ils n'étaieut des vauriens. — Cette œuvre, œuvre mortelle, Passagère, sans art. Sans but, accidentelle, Ou l'effet du Hasard! ^Dit-011.—Que signifie Un tel raisonnement f C'est là philosophie Stupide assurément. Et quel est donc cet Etre, Ce Dieu, ce Créateur, Ce Souverain, ce Maître, Ce grand Ordonnateur, Ce Principe admirable, Ce Suprême ponvoir, Ce Ha*ard adorable î Je voudrais bien le voir. Le Ha»ard est un drôle De rien, 1111 polisson Qui 11e jone aucun rôle, Une contrefaçon De Dieu, qni ne peut faire En cent qnatre-vingt dix Huit ans, sur notre sphère, Pousser douze radis. La splendeur, l'harmonie, La sublime beauté, La sagesse infinie Et la grande clarté Ne seront jamais l'œuvre D'nn Ha tard, d'un mot vain, D'nn absurde manœuvre Qui n'a rien de divin, Qui marche, aveugle et sombre, SanR voir on vont ses pa*, Dar;* la nuit et dans l'ombre. Non, le Hamtrd n'est pas. CAUSERIE — DE— CAMPAGNARD. Causons. Aurions-nous vraiment autre cho se à faire, et la causerie 11e vaut elle pas mieux que la déclamation, les grands airs et la fausse élo quence ? 11 sied aux campagnards de cau ser, non de déclamer, et c'est aux Académies, aux Athénées ou dans les grandes Assemblées publiques qu'il convient peut-être de faire des phrases, des périodes et des dis cours. Les Académies écrivent et parlent pour la postérité, tandis que le journaliste, surtout le journaliste i de campagne, humble chroniqueur ! | de petites choses, est tenu à la nio destie et ne parle que pour un jour et pour quelques hommes. Au demeurant, l'on peut causer de tout, sur tout, comme la fantai sie vous en prend, selon le caprice de votre esprit et de votre imagina tion, la bride sur le dos, mais non jamais sans philosophie et sans pro lit, quelquefois même avec agré ment. Ce ne sont pas les sujets qui man quent, nombreux sont les personna ges qui font bruit autour de nous, les événements se précipitent et 11e seront guère attendre, les idées du siÄle, passées dans le peuple, re muées et agitées par tous ceux qui pensent, sont du domaine commun, et si l'Amérique est un moment si lencieuse, recueillie ou sommeillant après la lutte, l'Europe, avec ses rois, ses empereurs, ses républiques, ses principes en conflit, ses peuples en guerre, ses révolutions à l'état constant, son singulier et puissant travail de décomposition et de re composition sociale, est toujours un vaste champ d'examen, d'observa tion, d'études, de critiques, de phi losophie, de sociologie et de cause ries. Il n'y a qu'à prendre. On peut choisir. Les sujets sont innombra bles et variés. Vous en pourriez causer plusieurs siècle^pi vous aviez plusieurs siècles à votre disposition. Car, depuis le jeune Alphonse «l'Es pagne, qui épouse sa cousine Mer cédès de Montpensier, pareequ'il l'aime, jusqu'au vieux Bismark,chan celier d'Allemagne, qui a passé l'â ge heureux «les bucoliques et des amours, l'Europe nous offre actuel lement. des centaines de personna ges tous plus ou moins illustres les uns que les autres, mais tous remar quables, fameux, glorieux, histori ques et qui vous appartiennent de droit démocratique. Et les uns sont «les hommes,et les autres «les femmes. Car la femme, non moins que l'homme, est dans la politique, dans les événements et dans l'histoire. Sans elle, très cer tainemeut, il n'y aurait pas «l'histoi re, puisque la femme est au fond de toutes les passions, de toutes les ambitions et de tous les intérêts humains. Si vous ne la voyez pas dans les royautés, dans les empires, dans les républiques elles-mêmes, à Paris comme à Rome, reine ou bour geoise, vertueuse on non, jeune ou , ieille, laide ou jolie, protestante ou catholique, libérale ou ultrauiontai 11e, mais souple, active, influente, remuante, souveraine de l'homme, cause de tout bien et «le tout mal, faisant à ses caprices les destinées des nations et «les peuples, c'est que vous avez la myopie «les taupes. Est-ce que l'œuvre des hommes n'est pas déterminée par la volonté des femmes, et le cardinal Antonelli, de retour parmi nous, pourrait-il «lire que son chapeau de cardinal n'a ja mais été touché par la main d'une fille «l'Eve? Avant lui, Sergius III ne devait-il point la tiare à la belle Marosie? Mais passons. II. Eu vérité, ce 11e sont pas, hom mes et femmes, les personnages qui manquent. La galerie est vivante et riche. On peut choisir. Dti côté des femmes, voyez: Il y a tout d'abord, comme nous l'avons dit, la jeune et belle Mercé dès, fleur d'Espagne et de France, qui va épouser par amour son royal cousin, niais qui fera certainement plus d'honneur à la royauté que la fameuse Isabelle. Seulement, com me l'Espagne est d'humeur révolu tionnaire, les couronnes «l'or n'y va lent point les couronnes de fleurs. Il y a la reine d'Angleterre, Vic toria la veuve, la Calypso non en core consolée du départ d'Albert, mais qni mourra certainement sur le trône. Les Anglais ne l'ont pas faite impératrice des Indes, et ils 11e l'ont pas aimée et adorée pendant un demi siècle, pour la chasser ou la briser ii.*esj>eetueiisement. IjCs Anglais ne sont point révolution -, naires, et leur royauté vaut presque une république. Victoria, du reste, est une honnête femme. 11 y a l'impératrice Augusta, qui est une Allemande solennelle et féo dale, qui n'aime pas absolument le chancelier Von Bismark, mais qui lui doit incontestablement la haute et formidable couronne qu'elle porte sur sa tète blanche. Quand Augus ta mourra, suivant son impérial Guillaume dans la tombe, on enten dra par l'Allemagne un épouvanta ble bruit de révolutions et de révo lutionnaires. Que deviendra Fritz? Il y a, mais déchue, niais tombée, | mais vieillie, mais sans couronne, ! toujours dévote cependant et 11'ay- 1 ant p;is perdu l'espoir de voir des maréchaux à ses pieds, l'ex-im|Mo nitrice Eugénie. Car cette belle aventurière, cette séduisante Espa gnole qui s'est jadis glissée dans la famille des reines, croit naïvement que les Français, dans leur reeon naissance et leur enthousiasme pour | empire, vont rebâtiriez 1 tuileries impériales pour son iuMessant et . . son jeune héritier. 'otilier le lui a «lit, Paul de Cassagme l'affirme, et Fourtou, homme «le llibérac, lejure. Pourquoi 11011? La France n'appar tient pas à Chambord, et les d'Or léans n'ont aucun droit sur elle. File s'appartient- bien moins à elle-même. La France est la propriété e :\dusi ve, inaliénable et domaniale des Na poléons. 11 y a encore la maréchale de Me Mahon, qui est une de Castries, «î'est-à-dire une quasi-princesse, et qui, comme femme d'un président ' -, pe, i 'e et blanc, vieux et solennel de quasi république, est au rang «les reines, des impératrices et «les têtes couronnées. On la «lit hautaine, im périeuse et ultramontaine. Son ma ri ne serait pas trop son maître. La maréchale serait quelquefois le ma réchal. Mais la maréchale, encore plus que le maréchal, aurait contre la république française une haine de duchesse,«le princesse et de Castries. Car la république, naturellement, sent le peuple. Aussi ne comprend on pas très bien que la maréchale de Mac Mahon ait été rendre une visite à Grant, qui fut 1111 républicain ra dical, et à madame Grant, qui n'est vraiment qu'une plébéienne et une républicaine. Est-ce parce«)ue Grant, à l'époque «1e la guerre franco-alle mande, eût des sentiments plus prussiens que français? Mais il y a beaucoup «le vanité, «le curiosité et «le duplicité «laus le cœur «les fem mes, comme aussi beaucoup «le gé nérosité. Et tant d'autres enfin, qui, sans être impératrices, reines, princesses et duchesses, jouent leur rôle, exer cent leur influence et tirent la tieei le «lu pantin qui porte le nom d'hom me! III. Du côté d'jf; hordes, la galerie n'est ni moins variéeSii moins inté ressante, bien que naturellement moins gracieuse. L'homme, créé avant la femme, lui est inférieur en beauté. Adam fut l'œuvre, Eve le chef -«r «euvre. Mais savez-vous qu'ils sont nom breux en Europe, les personnages mâles qui font «lu bruit, qui font la guerre, qui sont empereurs, rois, princes, généraux, hommes «l'Etat, orateurs,acteurs et comédiens? Ceux de la Russie, «le la Turquie, de la Servie, «1e la Roumanie, du Monté négro et même «le la Grèce, petits et grands, au nom de la conquête, de la patrie et de la religion, tuent pour le moment, se tuent ou veu lent tuer. C'est une horrible et glo rieuse boucherie. Le monde applau dit aux coups portés, reçus, rendus, multipliés et sanglants. Les uns sont pour les Pusses, les autres sont pour les Turcs, les troisièmes sont indifférents, mais personne n'est pour la civilisation et pour l'huma nité, bien que ces deux mots, très beaux et d'une grande portée, soient ceux «lu siècle chrétien. Le Sultan lui-même est le Grand Commandeur des croyants, et le tzar des Pussies est quelque chose com me Pape. C est sans doute pour cela que le Joseph «l'Autriche, qui n'est ni musulman ni gtec, laisse volontiers les com battants s'égorger splendidement-. Il y trouve, selon tonte probabilité, son bénéfice. Quant a Guillaume «l'Allemagne, bon protestant s il en fut, et de l'école «le Bismark, il a bien soin «le ne pas intervenir. La Russie, liier, «laus la lutte franco prussienne, a eu la générosité «le ne pas intervenir. Guillaume, «lu reste, ne peut que gagner à ce qui se pas se pour le quart d'heure en Orient. Des voisins vaincus, affaiblis, ruinés, avant versé leur or et leur sang sur «les champs de bataille aussi boueux que nombreux, ne sont plus des voi sins à craindre. Pour \ ictor-Emma nuel, l'un «les principaux personna ges «le l'Europe moderne, sans être indifférent aux choses qui se font, se trament ou se «lisent autour «le lui, car le Savoyard est malin com me un Italien, il chasse très joyeuse ment le gibier qui convient a ses goûts de François 1er. Mais le i a au dessus «le tout- cela, iiamobi souverain que tous ces empereurs et tous ces rois, ayant à son front la triple couronne et sous sa main le dogme de l'infaillibilité, voit dans l'avenir des choses que les autres ne voient point. On pourrait donc, sans effort et sans peine, ayant devant soi tous ces personnages et tous ces acteurs, causer et philosopher longtemps sur la valeur des empires, des monar chies et des théocraties. Le sujet est vaste. Les types sont nombreux et remarquables. Vous pouvez, au be soin, si vous laissez à l'histoire le droit de juger les têtes couronnées, descendre à des personnages moins république «le plus «le quarante mil augustes, moins souverains, moins terribles, «le second plan, qui tou chent aux démocraties et aux répu bliques, qui sont orateurs comme Gambetta, généraux comme Grant ou maréchaux comme MacMahon. Car Graut et Mac Mahon, Dieu sait pourquoi, sans doute pareequ'ils sont à Paris, c'est à-dire au plus haut sommet «le la montagne, atti rent présentement le regard «'t l'at tention «lu monde entier. Après tout, quels sont donc ces «'.eux hommes, et portent ils en eux I«* caractère «le la grandeur vérita ble, — caractère «pii commande l'es time, le respect «'t l'admiration ? Causons-en. IV. L'Américain Grant, qui fut tan neur, qui fut général, qui fut pen dant Wit années président d'une lions d'âmes, voyage. Grant promène ses lauriers par le monde. 11 offre en sa personne le Nouveau Monde à l'admiration du vieux. Dom Pe«lro, empereur du Brésil et «le la famille des Bragances, lui aussi, se promenait dernièrement. Mais Dom Pedro, bien qu'empe reur, est 1111 savant, un philosophe «•t un sage. Ce qui n'est pas préci sément le «*as avec Graut. Et Dom Pedro tenait plus à voir qu'à se fai re voir. 11 fréquentait peu les gros bonnets «lu monde, et ses visites n'étaient ni poiu les rois, ni poul ies reines, ni pour les chanceliers. 11 allait aux musées, aux académies, aux théâtres, aux savants, aux poè tes. à ceux qui portent la couronne du génie. Il comprenait ces choses et ces hommes. 11 parlait leurs lan gues. Quand il passait «laus la fou le, simple, modeste, inwgnitu*. il ressemblait à un bon et honnête bourgeois. Au demeurant, ne l'était il pas? Né sur 1111 trône, ayant légi timé ce trône par de nobles pensées et «le généreuses actions, il n'avait pas oublié que le premier des titres est celui «l'homme, mais qu'on le perd communément en gravissant les marches «l'un empire ou «l'une roy auté. Etre né roi. avoir en «les sur jets sous ses pie«ls, mais 11e s'être servi «le son pouvoir que pour le bien, que pour la justice, que pour la vérité, cela est exceptionnel. On neconnaît pas 1111 second Dom Pedro. Titas n'est grand qu'instance, par eequ'il est venu apiVs Vesp^sieli, Claude et autres. Henri IV, he-.viîu populaire, a fait «le terribles lois contre la chasse et les manants. Pour Fré«léric, le souverain philoso phe, l'ami «le Voltaire, nous savons ce que valait sa philosophie prus sienne. Avec des philosophes com me Frédéric, heureusement rares, les peuples aboutissent à «les em pereurs comme Guillaume et à des chanceliers comme Bismark. Grant ne voyage donc pas com me Dom Pedro, n'étant point du reste un Dom Pedro et un savant. Car la seule langue qu'il parle, et pas même très correctement, est la sienne. Il lui faut, pour communi quer ses klées à Mac Mahon, comme aussi pour admirer celles dit ma réchal, 1111 interprète louisianais, Henry ^fignaud, un esprit beau coup pJel large et une intelligence autrement remarquable que lespiit et l'intelligence «les deux illustres interlocuteurs. Quant aux 111 usées, aux Académies et aux Instituts, ils sont peu du goût du citoyen Grant. Grant, aux beaux tableaux, aux belles statues, aux discours de hau te morale, préfère les beaux chevaux, et 11e s'en cache point. L«\s arts et les si«ices n'ont pas le «Ion «le le charmer. Il bâille avec les hommes d'esprit, ou se sent mal à l'aise. Que s'il va à l'Opéra, car on 11e va point à Parissans aller «l ce splendide temple de l'harmonie, c'est pou être vu, salué et a«lmiré. Il sait l que l'Opéra, pour la circonstance ra pavoisé de «Irapeaux américa et que le premier orchestre «lu il" de jouera en l'honneur de l'illui étranger le Yankee Doodle untie et le Hail Columbia 11011 moins tional. Il croit, du reste, que 1 cela lui est parfaitement dû: que rois, les reines, les princesses, les chesses, les maréchaux, les chai liers et les «lues sont naturellem tenus à lui rendre hommage. Et pourquoi 11011, après tout! Grant, comme homme, est homme fort ordinaire, heureux 1 vorisé par les circonstances e) fortune, né sous une bonne étoile; mais il porte avec lui «pielque cho ses «le la grandeur d'une nation et «le liberté d'un peuple. Et si vous supprimiez Dom Pedro, il resterait le Brésil, c'est à dire peu «le chose, tandis que la suppression de Grant n'enlèverait aux Etats Unis rien de leur grandeur, de leur liberté et «le leur souveraine «lémo cratie. V. Mais Grant, figure peu sympathi que, caractère sombre et sans éclat, sohlat taciturne et sans doute am bitieux, hôte «le la France officielle et non «le la France française et démo cratique, n'aura pas même dans Pa ris «leux jours de popularité réelle et vraie. Le peuple aime peu les per sonnages officiels et les voyageurs qui se laissent accaparer par «les ministères Fourtou. Ceux qui man gent, dansent et fument à l'Elysée, peut-être à la veille «l'un coup d'E tat, certainement avec les ennemis de la république, de la démocratie et «lu peuple, 11e sont pas assuré ment ses amis. L'Elysée, à l'heure actuelle, est une caserne. Vous n'y voyez que « les soldats. Ceux «pii en franchissent les portes, comme dans la nuit du 2 Décembre, n'y vont que pour un ténébreux conciliabule. Et ce sont «les royalistes, «les bonapar tistes, les coalisés de la haine et de la monarchie. Aucun républicain n'y entre, pas même le plus modéré. Qu'y ferait il ? Quel langage y en tendrait-il! Car le jour où l'Assem blée «le Verseilles, après la démis sion de Thiers, a nommé Mac Ma hon président'de la jeune républi que française, l'Assemblée «le Ver sailles a donné 1111 bras militaire au coup «l'Etat. Elle 11e pouvait choi sir, selon ses sentiments et ses idées, 1111 adversaire plus loyal et un Bav ard plus résolu. Elle savait bien que le Maréchal, son Maréchal, le Maré chal du Fiyaro, «lu Pay* et «le VI Hi rers, 11e pactiserait jamais avec les) républicains, les révolutionnaires^ les communards et les radicaux, mais bien plutôt qu'il l'aiderait géj îiéreusement, courageusement ef loyalement à remire à la France une honnête légitimité, une sérieuse mof narchie 011 un glorieux empire. D«j! fait, elle ne s'est guère trompée, toui au moins en ce qui regarde les iui tentions du Maréchal. Car le bravas soldat, fidèle à ses amis, s'est très com plaisamment prêté à tous leurs projets. Briser un ministère, dissoudre uneChambre, «lest it nerd«« fonctionnaires élus par le peuplé, couvrir la France «le préfets bona partistes, poursuivre et persécuter les républicains, rétablir les can didatures officielles, faire lui-mê me une tournée électorale «laiis les départements, pérorer, lancér des manifestes, menacer, dire m\n comme Bonaparte ou Louis XIV", tout cela est «le l'histoire récente et «le l'histoire effrontée. Les clérieaux, comme de juste, en étaient. Mais tou tesres menées n'ont malheureuse ment pas réussi. La France, «ïu haut «le la souveraineté démocrati que, au nom du «lroit, «le la justice, «le la liberté, «le la civilisation et du progrès, a condamné tout cela. La France 11e veut plus d'une monar chie impossible, d'un empire «le Se dan, voire même «l'un empired'Ans terlitz. Elle n'enteinl pas tour ner la face au passé et le «pos à l'avenir. Les maîtres lui s«nt odieux, les soldats lui déplaisent^ et si elle «levait encore aimer des sol dats, ces soldats auraient la simpli cité d'un Marceau et le patriotisme «l'un Kléber. Ils n'auraient pa? li vré Metz ou suivi Bonaparte à |Se dan. La place «lu sohlat est ù; J a frontière, devant l'ennemi, s:ti] le champ «le bataille où l'on meurt pjour sa patrie, no» ailleurs. Est-ce que la société moderne est une caserne, et sommes-nous «le ce siècle, «le cet te démocratie et de ce monde moder ne, pour que la loi soit 1111 sabré, le «logine une baïonnette et le sojdat 1111 maître? Et que veut donc ce Maréchal ? VI. J'irai jusqu'au bout! a-t-il dit» On sait quel a été son bout jnili taire, et la triste capitulation «le Sedan répond qu'il 11'a pas saujé la France. Mais, comme homme d'Etal, s'il Car le devoir de tout homme, prési dent de la république ou maire de vi-llag«'. »-st «le s'incliner «levant la loi, «l'obéir à la volonté nationale et «l'humilier sa petite ou sa grande individualité devant la souveraine té du peuple. Toute résistance est, uiie rébellion et une trahison. Per sonne 11'a le «lroit «le substituer sa vjtlonté à la volonté «le tous, et la force ne s'emploie jamais sans crime, contre le «lroit. Aussi, comme la Fram-e a clairement parlé, «lit. net tement son vouloir, affirmé à liante «■t intelligible voix ses p'-îneipes. s - «line le doute n'est point permis sur sjm langage et ses affirmations, nui ifa le privilège de se mett>-e«>iitra\ < • s «|u chemin de la France, lmm ijarti, prince ou m a réélut' k h.u ou r.oiiapai N-, et «le dir- To ijas par ce chemin! Car c-s - Hes de bandits réussisse!- <•> toi s. Mais le succès est dune «ft les bandits «le l'embusca«! iurne, détrousseurs et îam peuvent point compter mu I'm té. Tout crime, tôt ou lard, éon châtiment, et si la jasf. Souvent lente |>our les im-- • elle est toujours certaine. L! ! infailliblement. Au reste, si dit a sa nuit, le peuple a . comme aussi le temps il sa jtion. Et croyez bien que vt pécherez jamais la Franc ser, «le premlre son chemin, cher «lans sa voie. Vos croc« bes et vos coups «l'Etat ront point. La France est ble, 11011 mortelle, et ses •; avec vous ou contre vous. - pliront irrévocablement. M ! gré malgré, se soumettre a v le veut, à ce qu'elle demai.u conscience et à ses destimu-s. épée 11e saurait prévaloir. La ï ce ne vous permet point de lin 1er le passage, et si la chose e»* cessaire, plutôt que «le vous s elle vous supprimera. Qui donc vous devant elle* Combien de £ raux et «le jours avez-vous po 1 vaincre? N'est-elle point la lib. la «léinocratie et le progrès, <•'< dire la force suprême et la ci v: tion? Est-ce que vos armes soin armes contre elle? En vérité, êtes «leofous. Vous 11e coimai ni votre patrie ni votre siècle. vivez dans le passé, «l'idées mo < dans le groupe «le ceux qni ne sent plus. Ait demeurai) l'osez, essayez. Mais le maréchal de Mac Mal qui est le descendant- «l'un roit. peau de bique, pas plus lier y Sicambrc Clovis, courbera la te se soumettra bourgeoisement. EE PAPE. Hier, «le bonne heure, en s. vaut, lé monde apprenait la r du Pape. Plus tard, une heure » après, comme on s'entrete. funérailles et qu'on trouvai cesseur à Pie IX, le Sou ver,. tife ressucitait. On l'avait dit mort, et ii P vaut. ' Mais est-il encore vivant à l'ite où 11011s écrivons? Car si Pie IX est infaillible n'est pas immortel, et l'an; vieillard est arrivé au terme t longue, laborieuse et grande tcnce. 11 ne peut espérer vivre longt-.-^ encore, et son œuvre est wrt; ment achevée parmi les hommes. L'avenir dira «pie le Concile Vatican fut tenu sous Pie IX, que le «lit Con«:ile a proclamé < «ieux dognms «le l'Immaculé.- C< ceptiou et de l'infaillibilité des 1 pes. L'avenir dira aussi que le SylUii date du même pontificat. Mais pourquoi donc croire q la mort «le Pie IX, inévitab infaillible, certaine, ret aie peut-être pour l'accomplissent« «l'une pensée supérieure, m voulue par la loi qui ne respecte j plus les bergers que les rois et papeseux -mêmes, causera au ti e eî se que des regrets, des tristesses le deuil dans le momie eatholiqu Quelle perturbation pouvez-vo craindre? Quelle révolution av« vous à redouter? Est-eo qnelaj panté est un empire comme les ;; très? Depuis quand les card mar