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_ frUnion ! l'Union avec des esclaves, l'Union sans es -7 Union quand méme FN Ass LINCoLN. pRONOSTICS. . fevrier 1860, — remarquez cetto date, — Le D" 4f, Eugène Heurtelou. rédacteur du 1 L ié à Port-au-Prince (Haiïti), n S, journal publié à Port-au-Prince Ÿ 087" *{ à M. Victor Hugo la lettre ci-dessous, #"selle le noble poète s’empressa de donner 9 ponse que nous publions également. Nous '""‘l_},{‘;_{«.…s ces denx pièces en entier et textuel -4 nt ; nous considérerions comme un sacrilége S arter notre main profane. ‘ " A Mr. Victor Hugo. { Port-au-Prince, 6 février 1860. Concitoyen et frère, u . ; … irere qui n'a jamais traversé l'Océan, qui est resté cons- | t confiné dans l’île où il à plu à la Providence de le d'itre, et n'a vu les granda foyers de la ctvnlmattçn, ces } ( étincelantes, qu'à travers le prisme de l'imagination, Pre, ému jusqu'anx larmes de vos saintes et sublimes pa q faveur de John Browx* martyr de la délivance de la F ‘{l icaine, vient se prosterder devant vous, et prenant dans m x mains noîres vos deux mains blanches, vous dire au ‘ “ÈL‘… race : * Merci, frère ! Honneur et gloire à vous! Il T “epait au plus grand génie du dix-neuvième siècle, à (P plus élevée de l’humanité, d'agir comme vous l’avez ‘ÏÏ.,,"£….mcer les paroles que vous avez dites !” * sclavage ne résistera plus à cette rade secousse que lui L votre verbe si puissant. Il à chancelé eur sa base. Il ”,l,x “| croule et disparaisse, Grâce à vous, la conscience P J‘-ä.… p'avra plus sur la poitrine ce lourd fardeau. Le beau t-'fiyètien sera entièrement lavé de cette tache qui lui fait ( à dégoûtante souilluve. La race humaine, grande et vaste 54 dont l'arbre généalogique présente à son sommet une n J;,‘]_q_…; d’origine que l’on ne peut révoquer en deute, C ira enfin ce cri du sang qui se révolte contre des frères M n même père, abusant d’une force momentanée dont 19" vourvus ponr subjuguer inhumainement leurs frères. m în ane voix aussi éloquente, aussi inspirée que la vôtre, îaær;-.‘u_î'}zème contre l’esclavage ; quand l’Antée de la rai … je lapensée, le tient enserré, est-ce que tous ceux qui :…}},rgurez gémissent de ses fértures ne doivent pas tressail ÿr de joie ? L'agonie du monstre a commencé, Ï ‘ze triomphe de la démocratie, d_ont vous êtes le plus_ fll_us …etle plus indomptable champion, ne peut tarder à être ssiserse!lement proclamé. Notre siècie, qui est à son déclin, vuura pas disparu, que les principes démocratiques, heureuse vs inféodés à votre génie doué d’une expansion surnatu s, formeront la base des institations humaines et régiront «reraînement tous les peuples. ä “la vieille société féodale a fait son temps. Quoi que l’on (se, on ne la revivifiera plus. ; Nous sommes à la veille d’une grande rénovation sociale ; y l'annonce et le fait pressentir aux esprits clairvoyants. Il raun travail latent qui se fait partout, sapant, démolissant “n à une les idées, les croyances sur lesquelles s'éfayent en yre les aristocraties da toutes les sortes. À l'boräzon de cha ve peuple, trois étoiles flamboient, et, par leur brillant écla_t, swirent et arrêtent les regards des fils de l’homme. Ces trois “oilrs vers lesquelles se dirigent toutes les aspirations, ce sot la Liberté, l'Egalité, la Fraternité. A la clarté resplendis unte qu’elles projettent sur le monde, les ténèbres fuient et sparaissent. À l’obscurité succède le grand jour dans les ives et les croyances des peuples. Le charlatanisme en tous --vres se déprécie et perd journellement de son influence. Fout passe au crible de la raisonet du jugement. Ce qui froisse ; bon sens, la conscience, est irrévocablement cqndamné. Le “ichisme en idées, en croyances, n’est plus admis et ne peut vir cours forcé, en aucune contrée de ln terre. Ecclavage, çrage, priviléges de toutes les espèces, Îl y a contre eux une énision invincible de la part des nations. L'idée qui distin p spécialement notre siècle, c'est l’anité. Le_ monde dans ntes ses parties y tend avec force une résolution que rien ne svrait entraver. La fusion des peuples et des races gm‘ ta fra vmité, leur réunion en une graude et universelle république, r arriver par l'ensemble de leurs forces à l’obtention as srée des grandes réformes que nécessite notre soviété encore maenne sous bien des rapports, n'est-ce pas ja le mot d'ordre, |s eri de ralliement que se communiquent entre eux, d’un con fn da monde à l’autre, les penseurs qui résument en eux l’es yrit de leur pays ! L'humanité entière, le flambeau du chris taoisme à la main, se presse, compacte, serrée, dans la grande voie de la liberté ; elle accélère et précipite ses pas ; elle a hate d'arriver à la dernière borne de la route, ponr se reposer de ses fatigues, dans cette grande félicité qu’au loin elle en trevoit, et dont le mirage l’éblouit à l'avance et l'enivre de vie ! Qui pourrait la contrurier dans cette marche qu’elle s2complit avec une ardeur auesi grande ‘et aussi soutenue ? ù est Ja force capable, de l’arrêter et de la refouler vers l'absolutieme, qui n'a été pour elle qu’un long et sanglant martyrolage ? Du haut de cet îlot où votre esquif balloté par la tempête revolationnaire-est venu s’ancrer et s’abriter contre les vagues dechainées, quand vous jetez, avec cette vigueur de convic tion qui vous caractérise, un mot de liberté ; quand, contre me grande injustice, une grande souffrance, vous laissez tom ber de vos lèvres une parole qui fait espérer, une forte et vaste commotion se produit à l’iristant dans le monde. Les op yresseurs tremblent, et les opprimés se réjouissent comme si » terme marqué pour leurs angoisses était arrivé. Vous étiez.déjà grand, puissant par le génie dans cette ance, au milieu de la capital« de l'intäligence. lorsqne otre verbe se fesait entendre et dominait, et par une force de ‘épercussion qui lui est inhérente, il arrivait jusqu’au dernier sameau de ce vaste pays pour en électriser les habitants. Les “nemis de la liberté, croyant réprimer et annihiler cette puis süce de propagande dont Dieu vous à douée pour le triom phe des idées libérales, pour accélérer la venue de la grande république, vous frappent de l’exil. Vous voila confiné dans un îlot au milieu de l'Océan. Qu'ont-ils fait ? A cette brillante couronne du génie qui cei mait votre front, ils ont eux-mêmes ajouté un fleuron écla tant. Roi de la pensée, il ne vous manquait que la royauté du malheur, de la persécution, pour que votre sceptre s'’étendit sans conteste de la frontière française sur le monde entier. La grande idée que depuis 1800 ane les siècles se transmettent, et que le nôtre semble destiné à en marqner la réalisation, s'est incarnée en vous. Vous étiez à l’étroit, distrait, dans cette France si penplée et d'une si remuante activité. Il vous fal lait, pour l’accomplissement d’un si grand apostolat, la eoli tude dans l’immensité de l’infini. Au milieu de ce vaste bour donnement de la multitude se croisant et s'entrecroisant à vos tôtés, l'écho de votre voix pouvait être alourdi et affaibli dans vn expansion. Aujourd’hui, quand de votre chaire de Jer sey vous prononcez une parole, les vagues et les vents la trans portent à l’instant aux quatre coins du mcnde. Rien ne peut arrêter dans sa course électrique l’idée que vous émettez. U Ce que vous avez dit confre l’esclavage a remué l'Amérique ntière. Le vieil édifice colonial craque partout; en ce mo weut, il nous semble déjà entendre le bruit des chaînes qui » brisent avec fracas. Malheureux colons ! si vous ne vous titez pas de rendre vons-mêmes la liberté aux fils de l’Afri pe, par quels terribles catastrophes vous allez passer, vous, % femmes et vos enfants ! Mon cœur se déchire de douleur à à vue du drame sanglant dont mon âme a soulevé un coin dn “deau qui en cache encore les horreurs an monde. Comment ! bur épargner à l’Amérique cette grande et effroyable wadation de sang humain, les colons ne recomnaîtront-ils iet ne feront-ils point cesser d’eux-mêmes cette révoltante iyuité qu'ils font subir aux fils de l’Afrique ? Faudra-t-il (nme affreuse mélée s’engage entre les esclaves et leurs pré (lus maîtres, et que, comme à Saint-Domingue, les nègres, ("#de la victoire, entassent les cadavres de leurs oppres- XUIS sur les ruines fumantes de leurs propriétés ? Brsbvez, illustre et vénéré concitoyen, mes salutatione les li rrepectaeuses et les plus empressées. E. HEurTELOU. Voici maiutenant la noble réponse que fit “‘re sublime poète à ce cri chaleureux du nègre t Port-au-Prince : y Hauteville-House, 31 mars tB6O. ‘re lettre m'émeut. Vous êtes, monsienr, un noble échan “> de cette humanité noire si longtemps opprimée et mé- V cà bout h l’autre de la terre, la même flamme est dans e ; et les noirs comme vous le prouvent. Ÿ a-t-il eu * “<us Adams ? Les naturalistes peuvent discuter la ques y Mais ce qui est certain, c'est qu’il n’y a qu’un Dieu. 01l n’y a qu’un père, nous sommes frères ! ° pour cette vérité que John Brown est mort. C’est - “te vérité que je lutte. Vous m'en remerciez, et je ne “* Vous dire combien vos belles paroles me touchent. … “Tasur la terre ni blancs ni noirs: il y a des esprits ; “> 'êtes un. Devant Dieu, toutes les :ames sont blanches. * votre pays, votre race, votre liberté, votre révolu … *(tre république. Votre île magnifique et douce plait à “ tvure aux Âmes libres ; elle vient de donner un grand p 0 elle à brisé le despotisme. - tous aïdera à briser l'esclavage ! ! là servitude, sons toutes ses formes, disparaîtra. Ce qne “ Fas du Sud viennent de tuer, ce n’est pas Johu Brown. sBk à esclavage ! |* «ajourd'hui, l'Union américaine peut, quoi qu’en dis: “ VeUX message du président Bnchanan, étre c_onsxderw - ° rompue. Je le regrette profondément ; mails cela es p ls fatal. kntre le Sud et le Nord, il y a le gibet de dn n {«…:li-.‘.fifîîé n’est plus possible. Un tel crime ne s Ï 3 à deux. ‘ <me, continaez de le flétrir, et continuez de consobider -‘aéreuse révolution. Poursuivez votre œuvre, vons e , 12 concitoyene. Haiti est maintenant une lumière. I 14 Que, parmi les flambeaux du progrès éclairant le ! * Rommes, on en voie un tenu par la main du nègre. | Votre frère, Vicror Hrco. No. 1. NOUVELLE-ORLEANS, SAMEDI 27 SEPTEMBRE 1862. Ire Année. Au Public. Sans crainte et sans trouble, nous inaugurons l aujourd’hui une ère nouvelle dans les destinées% du Sud. Nous prenons pour base de notre plate* forme la Déclaration d’lndépendance des Etats- Unis, que nous publierons dans un de nos pro chains nüméros ; et si jamais nous naufrageons, c'est que la vérité doit mourir et que l’erreur doit triompher ; c’est que la Providence à mis au cœur de l’humanité des aspirations qui ne doi vent point se réaliser ; c’est que la liberté et le bonheur, qui doivent être le produit de la marche du temps et du progrès, sont des chimères ; que Lamartine a raison, que Pelletan a tort, et queî le monde ne marche pas ! l Nous invitons donc tous ceux qui peuvent prê-. ter un appui intellectuel ou pécuniaire à la pro—‘ pagation de la cause des droits de l’homme et deÎ l'humanité à le faire sans retard. [ Vous tous qui aspirez à établir en tous lieux le système républicain sans tache, la démocratie ! sans entraves, accourez à nous, contribuez comme inous de votre grain de sable à la construction du Temple de la Liberté ! Nous avons besoin de collaborateurs et de tous ceux dont les cœurs !sout en rapport avec le mouvement intellectuel du siècle : qu'ils se joignent à nous, à notre ré idaction. Accourez donc tous, amis du Progrès ! L'heure a sonné pour la lutte des grands prin cipes humanitaires contre un vil et sordide inté rêt qui enfante l’orgueil, l’ambition, l’hypocrisie, le mensonge et fait taire la conscience, cette voix du ciel qui crie sans cesse à l’homme : “Tu es né pour la liberté et le bonheur! Ne te trompe pas toi-même en ceci, et ne trompe point ton frère !” Aux Etrangers. Les étrangers de toute origine qu’abrite le système répuÎflicaîn des Efats-Unis, compren dront facilement que leurs sympathies ne peuvent être et ne doivent se manifester que pour la vraie Démocratie, c'est-à-dire le gouvernement d’un peuple libre par ce peuple lui-même. Tout ce qui est en dehors de cela est faux et insoute nable, malgré tous les sophismes plus-ou moins fardés des gens int/ressés à cacher une vérité aussi manifeste. C’est par l’union des Etats-Unis que non-seu lement le système républicain doit se propager dans ce pays, mais encore se répandre et s'im planter dans tous les pays de la terre. Telle est notre foi, notre conviction! Qu’importent les négations des ignorants, les superbes dédains de la science inepte et les clameurs des intéres sés : il ne faut pas être bien clairvoyant pour s'apercevoir qu’un travail sourd et latent se fait au sein de l'humanité pour arriver à cette har monie sociale, à cette fraternité des droits, au bonheur humain, enfin, que la Liberté, fruit d’une sage République comme celle des Washington, des Jefferson et autres, peut seule produire. L’épreuve dont l’Union américaine doit sortir triomphante, dans les desseins de Dieu, malgré l’ébouriffante prétention, l’orgueil impie de ceux qui croient arrêter son bras, et qui seront abat tus ou pulvérisés, est un sûr garant pour nous que la Démocratie, loin de s’affaiblir, développe en ce moment des conditions de vitalité qui lui manquaient auparavant pour atteindre aux gran des destinées que le ciel lui prépare pour l’af franchissement des peuples. C'est ce que com prennent les grands cœurs, et tous ceux qui veulent le bien de l’humanité ! .. | POURQU'OI P Oui, pourquoi la vérité se fait-elle jour si dif ficilement parmi nous ? Pourquoi les principes si simples, si élémen taires de l’ordre social trouvent-ils si peu d’adep tes ici ? | Pourquoi cette belle langue française, qui fait retentir au foyer de la civilisation les plus beaux sentiments du cœur humain, — l’Amour et la Liberté, — n’a-t-elle servi au Sud qu’à propager l’erreur-et le mensonge ? { Pourquoi, en d'autres climats, les champions des droits du Peuple, les amants de la Liberté, les apôtres du vrai, —en un mot, pourquoi les défenseurs des faibles, des humbles et des inno cents, contre la force, la tyrannie et l’impunité,l ont presque toujours flatté les passions desï grands, des riches et des oppresseurs, et ont in-l variablement servi d’instruments à la cause de la cupidité, de l’ambition et -du ‘despotisme, de ce côté-ci de l’Atlantique ? | Pourquoi des individus dont la plume, plus puissante que l’épée, aurait converti des millierg ‘ à la cause de la Démocratie et du Progrès, se sont-ils bassement faits les adulateurs d’une oli garchie réactionnaire et rebelle à l’idée du temps et à la marche ascendante de l’humanité ? … C'est que l’égoisme et le milieu dans lequel nous nous mouvons exercent plus d’empire sur l’esprit des hommes qu'on ne se l’imagine, et qu’il faut un grand courage eu une forte convic tion pour se faire le martyr de la Liberté, au | milieu des dictateurs du sol, que cette classe constitue ou non l'aristocratie des vendeurs de morue, des planteurs de coton, de canne à sucre ou de choux. L’ESCLAV AGE- - Dans Phistoire de la Louisiane écrite par F. Xavier Martin, cet ancien juge si éminent de la Cour Suprême de cet Etat, il n’est poiut ques tion de l'introduction de l’esclavage. Cependant cette histoire nous apprend qne lorsque le Parle ment de Paris enregistra la charte de la Compa gnie Occidentale, | n’y avait encore qu’une ving taine d’esclaves. Bienville fut nommé gouverneur de la province, et c’:st alors que fnt inaugurée une courte période de grande prospérité pour le territoire, qui vit, dans l’espace de quatorze ans, la population blanche s'accroître au point que de sept cents elle s'éleva à plus de cinq mille, et le nombre des noirs (esclaves) s’éleva de vingt jusqu'à- deux mitte--En 1766, le nombre-des blancs des deux sexes était de cinq mille cinq cent cinquante-six. Les noirs étaient en nombre presque égal. Les nègres de Guinée furent alors \introduits par ces vaisseaux (les vaisseaux an \glais qu’on voyait presque toujours à l’ancre ou attachés aux arbres un peu au-dessus de la Nou velle-Orléans,) ou amenés de Pensacola, par le lac Pontchartrain, au bayou Manchac et à Bäton- Rouge. En 1785, ils atteignirent le chiffre de dix-sept mille, et de plus de vingt-et-un mille en :1788. L'introduction des ésclaves fut tempo i rairement suspenñdue en 1800. En 1810, le nom |bre des esclaves, d’après le recensement des | Etats-Unis, était-de 34,660 ; en 1820,de 69,064; |en 1830, de 109,588 ; en 1840, de 168,452 ; en 11850, de 244,809, et'en 1860, de 312,186. Cet, i accroissement a été à peu près égal à celui de la population blanches qui s’élevait en dernier lieu à 354,265, ce qui faissait un total de 666,431. C’est ainsi que cette institution, depuis l’épo que où elle a été introduite, n'a cessé de prendre de l’extension avec une éwauantæ rapidité, et cela toujours à la faveur d’une législation rétro grade, qui interdisait à l’esclave la culture de son intelligence, et qui en dernier l'ïu lui enle vait tout espoir de liberté. Les lois de cet Etat retranchaient virtuellement l’esclave de la famille, \humaine. et faisant de lui nne propriété, le mfi | taient exactement au même niveau que les ani maux employés à la culture. ÿ Dès l’époque où fut faite le Constitution dœ“ | Etats-Unis, on put reconnaître qu'il y avait an | tagonisme formel entre l’institution de l’escla | vage domestique et la nature et les principes 1 d’un gouvernement libéral, devant offrir à tqus | de larges garaniies de liberté ; et des mesures | furent prises pour empêcher qu'il ne fut importé id’Afriqœ de nouveaux esclaves, à dater de l{an— née 1808. Mais ce que les hommes sages d’alôrs | n’avaient Pas prévuq“€‘t qui pom‘tBnt‘9%“ aŒÆ' % pli, c'est-a-diro cet énorme accroissement du | nombre des esclaves ct l’extension de l’esclavage dans de vastes contrées où il n’existait pas pré cédemment, nons met aujourd’hui, nous, leurs descendants, qui sommes aussi imbus qu’eux du principe républicain, en face du grand problème du jour : “ Le pouvoir esclavagiste gouverne ra-t-il ce pays, ou le pays deviendra-t-il libre ? ” Dans la Virginie, Etat de l’Union qui ale l plus sérieusement souffert de ceîte institution, les hommes d’Etat et les philosophes ont toujours | considéré l’esclavage comme une plaie horrible, |et ils ont imaginé des plans d’émancipation gra | duelle et paisible. Pendant qu'il n’y avait qu’un | petit nombre d’eclaves, quelques-uns de ces plans | pouvaient être bons à suivre ; mais ils sont bien ' tôt devenus parfaitement inexécutables, parce | qne chacun voit aujourd’hui que c’est une ques | tion de races assez sérieusement engagée pour qu’il faille que l’une des deux reste maîtresse du terrain. C’est ainsi que la sagesse de nos hommes d’Etat, de nos pères et de nous-mêmes, est venu se briser contre la croissance énorme et continue de ce maudit démon qui a fini par se poser en potentat dans ce pays. Un propriétaire d’escla ves est devenu un individu proscrit par tous les peuples civilisés ; et tous les amis de la liberté, dans les autres pays, ont reproché à chaque ci toyen de celui-c ile crime d’entretenir et d’étendre, sur le sol libre de l’Amérique, la plaie hideuse de l'esclavage. La haine pour les rois, princes ou potentats, l’horreur de la tyrannie, les droits éraux devant la loi, la liberté de conscience, la liberté de la presse, tout cela était nécessairement foulé aux pieds et conspué par la puissance es clavagiste”de ce pays. Mélée à toutes les affaires politiques, elle avait pris une grande influence dans le gouvernement des Etats à esclaves, et pendant qu'’elle s’armait d’une verge de fr et montrait une excessive rigueur partout où s’exer çait son contrôle, infligeant à tous ceux qui faisaient de l’opposition des châtiments de toutes sortes, — le bannissement, la dégradation, les travaux forcés, la peine de mort, — elle étendait ses bras jusque dans les Etats libres ; s'efforçait d’arrêter le commerce des adversaires de cette institution, qu’elle désignait tous ensemble par ce mot : abolitionistes; et faisait peser sur l’Union une menace continuelle de dissolution. Et spécu lant tour-à-tour sur la crainte et la cupidité des Etats libres, auxquels elle faisait d’énergiques appels en demandant des compromis, et s'accro chant obstinément au parti du progrès, elle a réussi À obtenir, pendant tant d’années, le con sentement du s!lence pour se maintenir et s'éten dre de plus en plus. Mais le parti démocratique ne pouvait pas toujours rester impassible en face de l’esclavage, et porter sa part de responsabilité. Celui qui à fondé ce parti et qui lui à tracé ses voies ne l’a jamais entendu ainsi. Les droits de l'homme, dont.il a parlé dans la Déclaration de l'lndé pendance, devaient, dans sa pensée, s_'étendre à tous les hommes ; et personne jusqu'à présent n’a jamais osé prétendre que le droit qu’aurait un homme d’acheter et de vendre un autre homme, a jamais été compris dans aucune déclaration des droits faite par Jefferson ou d’autres hommes éminents de quelque nation civilisée, dans notre siècle. Les esclavagistes ont enfin réussi à ar rêter le parti du progrès, qui semble encore su- bir leur pression. Malheur, malheur aux Etats à esclaves et à l’esclavage, quand ce parti va se redresser puissant et fier! La vérité peut être enfouie pour un temps et foulée aux pieds, mais il faut qu’elle reparaisse ; et l’erreur, en combat tant les amis du progrès, a de toute nécessité engagé la lutte contre le pays, l'Union, le peuple américain, — contre toui homme, toute femme ou tout enfant qui sait remercier la Providence de la faveur qu’elle lui a faite en lui accordant le titre de citoyen américain. La lutte se trouve maintenant engagée entre l'esclavage et notre pays, par ce récent et solen nel appel anx armes. Les choses, en tout ceci, n’ont fait qu’amener leur résultat inévitable. Tous les remèdes doux étant impuissants contre l'aceroissement continuel de l’esclavage, et la sa esse humaine ne pouvant indiquer aucune solu &n paisible du problème de l’émancipation im médiate ou graduelle, une crise violente devait avoir lieu, et la force devait être appelée à déci- ' der cette grande question : “ L'esclavage afri “ cain doit-il conquérir les Etats-Unis et le mon “ de, dans la dernière moitié du dix-neuvième “ siècle, ou les Etats-Unis — et, s'il en est besoin, “ le monde, -- terrasseront-ils l’esclavage amé “ ricain ! ” Dans la première hypothèse, on verra se for mer une grande nation, dont les institutions auront pour base l'esclasage et qui envahira tous les territoires cotonniers ; on verra refleu rir la traite des nègres africains avec toutes ses horreurs ; et au bout d'un certain temps, les‘ nègres, iustruits de leur force, s'insurgeront, et ce pays verra se renouveler les événements de Saint-Domingue. Dans la seconde hypothèse, la destinée de l'Amérique s'accomplira, et Je monde verra se résoudre les problèmes qui placeront ce conti hent à la tête du progrès et du mouvement de ce siècle ; car alors il représentera une civilisation noble et élevée, qui peut-être annoncera le règne prochain de cette harmonie sociale vers laquelle tendent naturellement les âmes généreuses, et dont le genre humain doit un jour goûter les douceurs. Pour que le Sud pût atteindre à ses fins, il faudrait donc nécessairement admettre qu’il au rait le pouvoir de renverser le sens moral et la conscience commune du genre humain, —de substituer la marche rétrogradé au progrès, — de changer le caractère géographique du conti nent,— d'imposer à une race qui est née libre le despotisme et l’esclavage, en place des douceurs de Ë°liberté et de tous les bienfaits des institu- Movs ibémtios... ... $ t> ; » Pelle est, ni plus ni moing;la tâche qu'ont en treprise les Confédérés ; et cela dans quel but ? Dans celui de perpétuer l’esclavage africain et de l’étendre dans les contrées où il n’existe pas. “* Chaque fois,” à dit un philosophe français, “ que l’esprit du passé et l’esprit de l’avenir se “ trouvent engagés dans une lutte à mort, l’avan “ tage doit toujours rester à l’esprit des temps “ nouveaux. Nous avons vu que l'histoire à ses “ lois. ba guerre, qui joue un rôle si important “ dans l’histoire, qui représente toutes ses gran “ des agitations, et pour ainsi dire ses crises, — “la guerre doit avoir aussi ses lois, et ses “ lois nécessaires ; et si dans l’histoire on doit “ voir l’humanité jugée par Dieu, on peut en in “ férer que la guerre n'est autre chose que la “ partie décrétale de ce jugement, et que les ba “ tailles en sont la promulgation publique. La “ défaite ou la décadence d'un peuple sont les “ décrets de la civilisation et de Dieu lui-même, “ contre un peuple qu’ils déclarent trop en ar “ rière de son époque, ennemi du progrès, et, en x consÿquence, digne d’être rayé du livre de « vie. ” Ces principes ne s’appliquent-ils pas à la guer re actuelle ? Et s’ils sont universellement vrais, le résultat définitif de ce grand débat peut-il être douteux ? Puisqu’il n’y à aucuns moyens pour abolir graduellement et paisiblement l’es clavage, son extinction ne sera-t-elle pas prompte., immédiate et définitive, si le temps est arrivé ? Et la destruction de cette triste institution ne sera-t-elle pas l’œuvre des propriétaires d’escla ves eux-mêmes ? La Canne à Sucre cultivée en France. lî ‘On annonce une tentative bien extraordinaire d’acclimation, dont les premiers essais auraient réussi ; il ne s'agirait de rien moins que d’intro duire, non pas sur le sol de l’Algérie, qui est presque un climat torride, mais sur le territoire même de la France, la canne à sucre, cette plante utile qu’on n’a guère cultivée jusqu'à présent que sous les tropiques. Il y à un demi-siècle, en créait en France la fabrication du sucre de betterave pour- tenir lieu idu sucre de canne, qu’on ne pouvait plus tirer des colanies ; aujourd’hui on tente de substituer à la betterave la canne produite par le sol fran ais. { Îç Dans un petit village du département de Vau cluse, nommé Caumont, M. Teillère possède, au bord de la Durance, une jolie propriété dans la quelle il sema de la graine qu’il venait de rece voir des colonies. Malgré la saison avancée, les cannes atteignirent, un degré de maturité très satisfaisant ; elles étaient chargées de fleurs et les graines commençaient à se former, lorsqu’elles furent coupées et broyées à l’aide d’un moulin à | huile ;le pressoir en fit sortir cinquante litres! de liquide sucré. La canne à sucre recueillie à Caumont est lon gue de 4 m. sur pied, et de 3 m. 50 c. si on la dé pouille de ses feuilles ; elle compte douze à treize nœuds depuis la racine jusqu'à la tige, et son tuyau à une circonférence moyenne de 8 c. Avant de regarder l’acclimatation comme dé finitive, il reste à savoir si les cannes se repro duirajent aussi bien par boutures que par semis, car l’expérience a démontré que les cannes, re produites par la graine, perdent au bout de peu d'années tout leur principe sucré. On espère s’en rendre compte l’année prochaine, et l’on croit à la réussite, en se fondant sur la similitude du cli mat de la Provence et de cclui de la Nouvelle- Orléans, où la canne à sucre est cultivée avec succès. Cette préteudue similitude de climat est tout bonnement une erreur : nous n’en voulons pour preuve que les évaluations suivantes que nous empruntons à M. de Humboldt. A la Nouvelle- Orléans, la température moyenne de l'année est de 21°, celle de l’hiver de 13°, et celle de l’été de 28° ; tandis qu’à Avignon, la températuré: moyenne de l’année n'est que de 14°, celle de l’hiver étant de 6°, et celle de l’été de 23°. Outre la grande variation qui existe entre l'hiver et l'été dans cette dernière ville, il y a donc entre la Nouvelle-Orléans et Avignon une différence d’environ T° dans la température moyenne de l'année, différence capable d’empêcher de réussir à Avignon ce qui croît en pleine terre à la Nou velle-Orléans. Au reste, l'expérience, ayant eu un commence ment de réussite, mérite d’être complétée. Si elle est menée à bonne fin, il faudra dire qu’il ne s'a git que d’oser pour réussir. Mariage d'une ex-Esclave en Angleterre. La Gazette de Brighton (Angleterre) publie l’histoire suivante : Ce matin, à l’éf“80 paroissiale de Brighton, doit être célébré le mariage de deux personnes de couleur dont l’histoire prête à cette cérémo nie un intérêt tout particulier, surtout aux yeux de ceux qui depuis longtemps s'intéressent pro fondéuent au sort de la race africaine et qui ont suivi en elle le progrès de la civilisation résul tant de l’influence du christianisme sur les nègres. Cette cérémonie apprendra de plus à nos frères de l’autre côté de Y’Atlantique que les dames et les messieurs anglais se font à la fois un plaisir et un devoir de rendre honneur à ceux de la race africaine qui se sont montrés capables d’ap précier les avantages d’une éducatian libérale. La fiancée, qu’on suppose être la fille d'un chef africain, fut, à I’â{;o d’environ cinq ans, offerte en présent à feu le capitaine Frédéric Forbes, de la marine royale anglaise, qui était allé faire officiellement une visite au roi de Dahomey, dans le but de l’aider à la suppression de la traite dans l’intérieur de l’Afrique. Dans le livre où il rend compte de sa mission se trouve la description suivante de la petite fille : Je n’ai plus qu’a ajonter quelques détails concernant le présent extraordinaire qui m’a été fait, celui d’une petlçe fille. Dans les chapitres précédents de cette histoire, j'ai fait mention de la guerre dite d’Akeadon : une des captives dans cette terrible chasse à l’esclave se trouva justement être cette intéressante enfant. Il est d’usage de réserver les captifs de haute naissance soit pour le service particulier des rois, soit pour être immolés sur la tombe de quelque noble décédé. C’est dans l’un ou l’autre de ces deux buts qu'elle avait été retenue deux ans à la cour, et ce fait qu’elle n'avait re été vendue à des trafiquants d’esclaves, prouve qu’elle était d’une baute famille. Un présent si extraordinaire aurait été pour le moins un fardeau pour moi, si je n’avais eu la conviction qu'en considération de la nature du service que j'avais rendu, cette enfant serait considérée comme propriété de la couronne. Re fuser de la prendre aurait été pour elle comme uu arrêt de mort qui probablement aurait été exécuté sur l'heure. Aussi tôt mon arrivée, je m'adresgai par la voie du Secrétaire d> l’Amirauté à Sa Majesté la Reine, de qui je reçus une grä cieuse réponse, m'annonçant que S. M. prendrait plaisir à se charger de l’éducation et du sort à venir de cette enfant. Elle n’a plus qu’un souvenir très confus de sa propre his toire. Ses parents ont été décapités ; elle ignore quel a pu être le sort de ses frères et de sés sœurs. Pour son âge, qu’or suppose être huit ans, elle est prodigieusement avancée ; elle parle très bien l’anglais maintenant et montre une grande disposition et un vésitable talent pour la musique. A bien peu d’exceptions près, elle s’est acquis, par sa docilité et une aménité de manières que rien ne peut surpaseer, l’affection de tous ceux qui l'ont connue. Elle s'élève bien au-dessus de tout antre enfant blanc de son âge par son aptitude à appren dre, par les dons de son esprit et par les qualités de son cœur. Prise comme spécimen excellent de la race nègre, elle serait un précieux sujet d’étude sur les aptitudes intellectuelles des noirs. Sa Majésté a pourvu aux frais nécessaires pour compléter l’éducation de Mlle Sarah Forbes Bonetta, dont lé savoir et les talents accomplis font un ornement pour les plus hautes sociétés, et prouvent de la manière la plus satisfaisante que l’esprit africain est sussceptible du plus haut degré de culture intellectuelle. Sa Majesté à pris le plus grand intérèt à son mariage, qu’elle sanc tionne pleinement. En outre des présents faits par la famille royale, la Reine a pourvu elle même au trousseau de la fiancée. Le fiancé, Mr/ Janres Davis, était d’abord un esclave pris par un de nos croiseurs, et élevé dans les écoles de la Société Missionnaire du Christ, à Sierra- Léone. Plus tard, il s’engagea dans des entre prises commerciales pour son propre compte, et est maintenant un négociant heureux et influent de Lagos, où il emploie plus de cent de ses com patriotes, dont il s’applicrue à élever également l’état moral et l’état intellectuel. La cérémonie doit être célébrée par l’évêque de Sierra-Léone ct par le{Rév. H. Venn. — Mme Thompson a gracieusement offert son jardin de Westhill Lodge pour le déjeûner de fiançailles. Nous apprenons qu’il y aura de nombreux invi tés à la noce, et de ce nombre vingt Africains. La fiancée aura seize demoiselles d’honneur, dont quatro seront des demoiselle de couleur. Æ" Nous ne saurions trop recommander l’excellent on vrage de M. Théard, le Mexique et ses Richesses, aux per sonnes qui ont l’intention de se rendre dans ce beau pays. Le émigrants trouveront dans cette brochure tous les renseigne ments qui leur sont nécessaires. — Prix : 25 sour, Fn vente chez MM. Hébert & Escousse, libraires, rue de Chartres. Michon & Sweitzer, libraires, enc. Royale et place St-Antoine Chol, libraire, encoignure Royale et Toulouse. Et au bureau de l’UxieN, encoignure Chartres et Ste-Anne. Annonces ct Atis Mibers. Décédé A Mamaroneck (Etat de New-York), le,samedi 6 du courant, Mr. HIRAM GRAY, ci-devant capitaine, de bateau à vapeur, à l'âge de 50 ans. Il laisse une veuve et six enfants. (3 Succession de John Beel. Deuxrième Cour de District de la Nouvelle-Orléans. N° 18,973. Attendn que George Fenneman a présenté une pétition à la Cour à l’effet d’obtenir les lettres de curatelle à la succession vacante de feu Jonn-Beel, décédé intestat, avis est par Je pré eent donné à.tous ceux que cela peut concerner, d’avoir à dé duire, sous dix jours, les raisons pour lesquelles il ne serait pas fait droit à ladite pétition. 1] Par ordre de la Cour, W. R. Fisn, greffier. Succession de Theodore Young. Deuxième Cour de District de la Nouvcile-Orléans. N° 18,970. Attendu qu’Elizabeth Ploffman a présenté une pétition à la Cour à l’effet d’obtenir les lettres d'administration à la eucces sion vacante de feu son époux, Théodore Young, décédé -in testat, avis est par le présent donné à tons ceux gne cela peut concerner, d’avoir à déduire, sous dix jours, les raisons pour lesquelles il ne gefait pas fait droit à ladite pétition. 27 Par ordre de la Cour, W. R. Fisi, greffier .