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VOLUME II.
ECHO DE L'OUEST.
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J'avais pensé tout d'abord qu'il
était jaloux du bonheur que vous
m'avez accordé, en m'acceptant
pour cavalier, .mais puisque vous
ne le connaissez pas, il doit y avoir
autre chose, et je pourrai l'interro
ger, si cela se renouvelle.
—T pensez-vous? fit Raymonde
vivemt nt.
—Eh certainement.
—Pourquoi s'occuper de ce M.
de Presle?.. .Vous avez mieux à
faire.. voyez c'est à vous de figu
rer, et voilà M. Horace qui vous
adresse des gestes désespérés.
Les danses avaient commencé
on ne s'occupait déjà plus de Ma
rio René lui-même l'eut bientôt
oublié.
—Vous êtes l'ami de M. Horace?
reprit Raymonde, quand ils furent
revenus à leur place.
Oui, mademoiselle, répondit
René tout au moinô, nous étions
fort liés à Fontanes, et nous nous
sommes retrouvés avec un vé
ritable plaisir, quoique dix années
së fussent écoulées depuis notre
séparation.
—Tant que cela et vous ne vous
étiez pas revus, depuis?
\—Jamais,
—Voilà qui est singulier.
—C'est la vie! et puis il y avait
des raisons particulières Horace
est riche il a une famille dont
la situation est considérable il est
entré dans le monde au sortir mê
me du lycée, et les distractions qu'il
y a rencontrées lui ont fait négli
ger ses amis d'autrefois.... mais
c'est un cœur excellent le passé est
toujours aussi vivant dans son es
prit, fet j'ai été vraiment touché de
l'accueil qu'il m'a fait, ce matin
D'ailleurs, ne m'eût-il pas témoi
gné une si chaude amitié, que je
lui resterais éternellement recon
naissant pour le bonheur qu'il m'a
procuré en me présentant dans
cette maison où je devais vous re
trouver.
Raymonde ne répondit pas mais
une rougeur monta à ses joues.
—Vous paraissez vous-même,
mademoiselle, très liés avec made
moiselle Pradié. .poursuivit René
peu après.
Très liée, en effet, répondit
Raymonde Laura et moi nous
avons été au couvent ensemble,
comme M. de Breuil et vous, avez
été au lycée... .Elle ne peut.pas se
passer de moi, et je ne pourrais pas
me passer d'elle....
—Cependant, insista René, vous
n'avez pas toujours habité Paris,
j—C'est vrai
i n' y a a s e n o e u n a n
que vous habitiez Bordeaux. ,,
/f\t .-*'-
P.AIvViER, 18h5.
et
ffjeuitXetou.
LA FILLE
DES CAMELOTS
(SUITE.)
Celui qui était devenu instanta
nément l'objet de l'attention géné
rale était un grand et beau jeune
homme, à la phisionomie d'une dis
tinction rare, au teint inat, à l'œil
énergique et noir, et dont toute la
personne respirait un air particu
lier
d'audace et de résolution. Il
avait à peine vingt-quatre ans, on
lui en eût donné près de trente.
Il s'avançait d'un pas lent et fer
me, sans faire attention aux re
gards étonnés qui l'accueil
laient au passage,
marchant
s~f ~5r ,r
1
QUE POURRA
—Qui vous a dit cela?
—Personne—je vous y ai vue.
Eh quoi vous étiez à Bor
deaux, en même temps que moi
René fit un signe affirinatif.
—De sorte que, maintenant,
poursuivit Raymonde, vous allez
habiter 1 capitale?
—Je ne sais., répondit René.,
en venant à Paris, j'obéissais à un
avis mystérieux qui m'était parve
nu, et je devais me présenter à une
personne que l'on avait chargée,
paraît il, de faire la lumière sur
certains mystères qui ont, jusqu'à
ce jour, enveloppé mon existence.
Je n'ai jamais connu ni mon père,
ni ma mère, et j'étais fondé à croi
re que l'on
allait
droit
à madame Pradié qui l'avait aper
çu des premières et qui l'attendait.
—Quel est ce jeune homme? de
manda Rsné à Raymonde.
—M. Mario, répondit la jeune
fille.
—Un ami de madame Pradié?
—A peu près.
---D'où peu venir l'étonnement
que sa présence parait exciter?
—C'est qu'on ne s'attendait pas
à le voir quand il est parti, il y a
un an, on avait pu croire qu'il ne
reviendrait pas on est tout surpris
de son retour,* et surtout de ce ti
tre de comte de Presles, qu'il ne
portait pas quand il est parti.
-Est-ce que vous le connaissez?
—C'est la prëffiière fois que je
le vois.
—Alors, il y a une chose que je
ne m'explique pas.
—Quelle chose?
—Tout à l'heure, quand il a pas
sé près de nous, il m'a semblé qu'il
me regardait d'un mauvais œil.
—Quelle chose?..
enfin me révéler
le secret de ma naissance.
—Et lion fit la jeune fille.
—Eh bien.. cet espoir.. il me
faut désormais y renoncer.
—Pourquoi cela?
—Parcs que l'homme dont je de
vais recueillir des confidences si
importantes, se trouve depuis un
an dans un état mental qui ne per
met plus d'attendre de lui aucune
communication sérieuse.
—Est-ce possible?
—C'est du n.oins ce que Horace
m'a assuré.
Et quel est cet homm^?
On l'appelle M. Desgranges.,
et il était caissier à la Banque de
France.
Raymonde se tut et baissa les
yeux.
11 y eut un court silence.
—Mais pardonnez-moi, made
moiselle, reprit René, en secouant
le front, comme pour en chasser
une pensée importune je vous oc
cupe là beaucoup trop de ma per
sonne, et je vois bien que je vais
abuser.
—N'en croyez rien fit Raymond.
Et puis, voilà le quadrille qui
finit, et je ne vous ai pas encore
demandé de m'accorder la pro
chaine polka.
Raymonde allait répondre, et
accepter probablement, car elle y
paraissait disposée mais son re
gard vint à i encontrer la pendule,
et le sourire s'éteignit aussitôt sur
ses lèvres.
—Je l'aurais accordée volontiers,
dit-elle mais il se fait tard mi
nuit va sonner il faut que je me
retire.
—Déjà !.. mais je vous reverrai?
Ici, quelquefois.
Tout en causant de la sorte,
René reconduisit Reymonde à sa
place. Dès que celle-ci apéi-çut
Laura, qui venait élle-même de
quitter Horace, elle abandonna le
bras de son cavalier et lui rendit
sa liberté.
Horace s'empressa à sa rencon
tre.
—Et bien, lui dit il d'un ton
amicalement ironique, tu est con
tent j'espère
-Oui, mon ami, répondit René
et c'est à toi que je devrai de l'a
voir evue et de lui avoir parlé.
—Que t'a-t-elle dit?
—Mille choses, .que je vais pas
ser la nuit à me rappeler.
—Est ce que tu vas te retirer,
comme ça, tout de suite?
Puisqu'elle se retire elle-même,
que veux-tu que je reste à faire ici?
Horace s'inclina.
—Merci pour moi répliqua-t-tl
avec enjouement. Que voilà bien
les amis tant que vous leur êtes
bon à quelque chose, ça va comme
sur des roulettes mais, dès que
vous ne leur êtes plus utile.. .quel
empressement à être ingrat
—Ah tu sais bien
Horace serra cordialement les
deux mains de son ami.
—Je sais tout ce que je veux sa
voir, continua-t-il sur le même ton
je ne te connais que depuis ce ma
tin, et l'on n'a pas besoin de m'ap
prendre que tu es un cœur honnête
et droit, généreux et chaud Donc,
entre nous, désormais, confiance
absolue et inaltérable. Est-ce dit?
—Tu me rends bien heureux.
Dès lors, puisque nous, nous
comprenons si bien.. le reste ira
out seul..Tu veux te retirer, je
pars avec toi
Rerté eut un geste étonné.
—Mais je croyais, dit-il, que tu
voulais observer.. chercher le mot
d'une énigme.
—C'est fait répondit Horace.
—Tu as deviné?
—Mieux que cela! tu verras..
Descendons Nous allons suivre le
boulevard, à pied, et, tout en fu
mant un cigare, je te raconterai la
chose.. Cela en vaut la peine .. Je
ne t'en dis pas plus long. i
Les deux amis gagnèrent la rue,
allumèrent un cigare^.. et, quelques
minutes après, ils suivaient le bou
levard, que la lune inondait de sa
lumière, rivalisant evec le parcimo
nieux éclairage municipal.
—Donc, reprit René après avoir
fait une centaine de pas, le qua
drille que tu viens de danser avec
BU
Jtvumesxi
p?
-%*ia
~ri
*75rr*T AC^'''Ajr,
%U* ,v
TII
i nilfaiii. imfaSf*\ i I
i^|i i. i
AV
mademoiselle Pradié, a fait mer
veille
Horace s'arrêta quelques secôn
des, et eut un geste énigmatique.
—Merveille répb'qua-t-il, si l'on
veut mais, ce qui m'arrive est bien
la plus étrange aventure^ qui se
puisse imaginer.
—Conte moi cela
Je t'ai dit, n'est-ce pas, que
madame Pradié m'accueillait avec
une faveur marquée.
—Tu ne l'aurais pas dit, que je
l'aurais remarqué.
—De son côté, Laura paraissait
également me témoigner quelque
sympathie, et en dépit de.certaines
allures mystérieuses, inexplicables,
ou que, du moins' je m'expliquais
mal, je m'étais figuré qu'elle ne dé
daignait pas d'accepter ma recher
che avec quelque bienveillance
—Je le croyais ainsi
—Eh bien, mon cher ami, tu te
trompais, je me trompais, nous
nous trompions tous.
—Que s'est-il passé?
-Une chose fort simple. Ecoute 1
Laura m'avait accordé le dernier
quadrille avec un empressement qui
m'avait touché, et dont j'étais dis
posé à me montrer reconnaissant
Elle appuya son bras sur le mien,
nous allâmes nous placer en face
de Raymonde et de toi, et avant
que les premiers accords se fussent
fait entendre, je commençais déjà
par quelques phrases banales,
quand, brusquement, elle tourna
vers moi son regard presque som
bre, «t arrêta, d'un geste, la parole
qui resta suspendue à mes lèvres
Je demeurai interdit, et elle com
mença le petit discours suivant,
dont je me rappelle les termes pré
cis et nets
-"Ecoutez-moi, monsieur Ho
race, me dit-elle nous n'avons que
peu de temps à nous et je veux en
profiter pour adresser rn appel su
prême à votre loyauté, et réclamer
un grand service de votre caractè
re généreux et chevaleresque. On
m'a dit que vous recherchiez ma
main, et croyez bien que j'apprécie
l'honneur d'avoir été distingué par
vous je sais qu'il n'ést pas ici une
jeunefi lie qui ne serait heureuse
de devenir la femme d'un homme
tel que vous. Mais ce bonheur, je
dois y renoncer je ne vous aime
pas comme je voudrais vous aimer,
et sans vouloir diminuer le senti
ment que vous éprouvez, j'espère
qu'il n'a pas,fpoussé dans votre
cœur des racines àssez profondes
pour que vous puissiez facilement
vous en dégager"
Tu comprends, n'est-ce pas, que
je voulus protester Elle se trom
pait on m'avait calôrimié à ses
yeuxV. j'étais ému, troublé je né
sais pas bien précisément ce que
je dis mais elle accueilli ma répli
que par un sourire qui dissimulait
mal une douloureure tristesse.
—"Non poursuivit-elle avec
mélancolie n'essayez pas de vous
tromper vous-même croyez-moi,
l'heure est grave, et je vous serai
profondément reconnaissant si, à
la place du fiancé indifférent, je
puis trouver en vous un ami sin
cère et dévoué."
Et comme je la priais de me dire
quel rôle elle me destinait dans lé
service qu'elle avait à me deman
der.
—"Les choses ne sont pas si
avancées entre nous, me dit-elle,
que vous ne puissiez vous retirer
sans qu'il en résulte aucun dom
mage pour moi. Un homme peut
trouver mille prétextes pour cesser
de fréquenter un salon. Vous avez
les voyages, la chasse, que sais-je
faites mieux même.... On m'a
parlé d'une jeune femme qui est
dit on, fori sensible aux soins que
vous lui rendez. Eh bien n'hé
sitez pas. .disparaissez et vous
verrez de quelles cordiales poi
gnées de main je saluerai votre re
tour."
i n
—Elle a dit cela fit René aù
comble de la surprise.
—Et que pouvais-je répondre,
moi, je te le demande. «J'ai ac
quiescé à tout ce qu'elle a voulu,
et à partir de ce moment, la séré
nité a reparu sur son front, le sou
rire s'est de nouveau épanoui sur,
ses lèvres, et nous avons bavardé
comme deux bons camarades, à ce
point que,'Dieu me pardonne, je
sais bien près de penser que l'a
mitié d'une jeune iemme est pré
férable à son amour.
—Enfin, quelle conclusion tires
tu de tout cela?
—Ah voilà dit Horace that
is thé question..que penser....à
quelle supposition s'arrêter?? Evi
demment, Laura aime quelqu'un,
puisqu'elle ne m'aime pas. Mais
qui est cet heureux quelqu'un?...
Mario peut-être..
Il y eut un silence de quelques
secondes au bout duquel Horace
secoua vivement la tête, Comme
pour chasser toute pensée impor
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ture à laquelle je ne suis plus inté
ressé désormais? La confidence de
Làura me rend ma liberté, me dé
livré de tous remords, et je sais
une jolie enfant qui consentira
peut-être à me consoler.
—La Cagnotte
—Tu l'as dit !..Du reste, ma
conversation avec mademoiselle
Pradié aura encore eu ce bon ré
sultat, c'est que j'ai obtenu sur son
amie les quelques renseignements
qui nous manquaient
—Elle t'a parlé de Raymonde?
—Et j'ai appris que c'était la
plus adorable enfant qu'on puisse
aimer.
—Tu vois
—Seulement..
—Quoi
—Il parait que c'est une jeune
fille bizarre. .dont la vie est pleine
de mystères, et Laura, qui la con
naît bien, s'est retranchée, en me
parlant d'eUe, dans des réticences
qui m'ont donné à réfléchir.
—Que supposes-tu donc?
—A vrai dire.. rien du tout..
mais je suis certain qti'il y a quel
que chose.
—Quelle chose
—Nous causerons de cela.
—Enfin, mademoiselle Pradié
t'a dit qui elle était ?..
—Vaguement. Mademoiselle
Raymonde est orpheline, et elle
vit retirée et seule auprès d'un
vieillard qui n'est pas son père,
mais qui l'a élevée comme sa fille
.et, chose singulière, .ce vieillard
.nous en parlions ce matin même
.. tu sais.. l'assassinat d'Angou
lême. .le caissier de la Banque
-M. Desgranges !.. interrom
pit René avec un cri.
—Précisément.. la personne à
laquelle tu devais te présenter cet
te après-midi.. et qui
Horace n'acheva pas.. il venait
de remarquer l'agitation de son
compagnon, et l'émotion violente
répandue sur ces traits.
-Eh bien eh bien d'où te
vient cette émotion subite inter
roga-t-il.
-Ah c'est quo tu ne sais pas
repartit René.. Ce nom.. ce nom
de Desgrandes, je l'ai prononcé
tout à l'heure devant elle, en lui
confiant le grave intérêt que j'au
rais eu à voir cette personne.
—Et qu'a-t-elle dit
"Rien.
"Comment., pas un mot, rien
qui t'ait donné lieu de penser qu'
elle le connaissait.
René prit sa tête dans ses Plains.
Mais qu'y a-t-il donc dans tout
ceci balbutia-t-il et ne verrai
je jamais, jour dans le chemin que
je suis ?.. Le silence de cette jeu
ne fille est peut-âtre.plus significa
tif encore que tout ce qui m'est ar
rivé jusqu'à ce jour elle sait, elle
doit savoir quelque chose, et n'a
rien voulu dire!.-. Ah n'impor
te et je jure bien qu'avant peu,
je saurai le secret qu'elle cache,
et auquel je suis si intéressé.
Et comment t'y prendras-tu
demanda Horace.
René ne répondit pas, mais tout
à coup il Btispendit sa marche.
Ils venaient d'atteindre les on
virons de Ch&teau-d'Eau et, au
moment où ils allaient traverser la
rue du Temple, une voiture de re
mise passa rapidement devant eux
pour aller s'arrêter à quelques pas
plus loin, le long du boulevard.
11 n'y avait assurément dans ce
fait rien qui fût de nature à sur
prendre René cependant il s'était
arrêté.
Pourquoi ?—Il n'eût pu le dire.
Mais, obéissant à un sentiment
qui le domina malgré lui, il atten
dit pour poursuivre son chemin,
que les voyageurs du véhicule fus
sent descendus.
Ce ne fut pas long,
Presque aussitôt, un homme mit
pied èt terre, un homme de forte
corpulence, aux épaulés robustes,
dont le premier mouvement fut de
regarder soupçonneusement à
droite et à gauche.
Or, René était seul avec Horace
à cette heurre, sur le trottoir, et
cela, vraisemblablement, rassura
'homme, car il s'empressa immé
diatement vers la voiture dont la
portière était restée ouverte, et, à
son invitation, une seconde person
ne s'élança lestement au dehors.
Cette fois, ce fut une femme, le
)ied vif, la taille manifestement
jeune en dépit de la retonde de
fourrures dont elle était envelop
pée, et dissimulant son visage et
ses cheveux sous une capeline de
couleur sombre.
René eut comme un éblouisse
mént.
Devenait-il fou? Etait-il le jouet
d'un rêve?
Dans cette femme il avait cru re
connaître Raymonde.
(À ooutiiHiflr.}
Li
1
f'*
W.F SCRIPTURE.
Ligne complete.
B. Bloch.
Octave Leblanc.
L. Tuscany.