Newspaper Page Text
mi ABONNEMENT: $1.00 par année. Payable d'avance. Europe et Canada, $1.50 Le numéro, 5c. QUARANTIÈME ANNÉE Combien j'ai douce souvenance!...... De nombreux hivers sont passés sur ana tête, ils y ont laissé à la fin un banc de neige. Chez d'autres, ils ne laissent rien du tout, -comme cês de vant d'églises que les vents balayent. Le jour de l?An, L'émotion était au eoroble, le 31 dé cembre, au soir. Une seule nuit noms séparait du grand jour. Le sommeil était léger. Au chant du. coq, voici que des chu chotements circulent de chambre en chambre: s'est l'heure!... c'est l'heu re!... -c'est l'heure!... Les quatorze sont vite sut pied. Sans bruit, retenant des petits rires qui veulent s'échapper, on se réuniit dans l'antichambre. Tout de suite la pensée de la bénédiction paternelle que l'en va demander et du baiiser maternel CREDO IN UNUM DEUM Je crois à U'm Dieu vivant qui est au delà de tout et le premier de tout, à un premier moteur au de:"à de tous les mouvements, à une première cau se au delà de toutes les contingences, à une fin suprême aaii delà de toutes les fins. Je crois e® Dieu avec lo philosophie qui il y a six mille ans, à six mille ans', a ouvert son école par cette affir mation indestructible: rien n'existe sans cause. Je crois en Dieu avec la poésie, qui a commencé ses chanta par le premier cri de l'admiration e l'homme 4evant, l'ordre et la beauté de l'univers. Je crois en Dieu avec les arts qui, nous disant quelque chose de l'idéale beauté, nous font entrer dans la perception et l'extase de 1 har monie totale et de la splendeur éter nelle. Je crois en Dieu avec la isamtete, qui porte ici-bas la plus parfaite ima ge de sa perfection. Je crois enfin avec la création enti re, avec, l'histoire universelle, avec les vivants et les morts. Je les vois se lever derrière moi, ces tsix mille ans de l'humanité historiquement connue. Penseurs, artistes, législateurs, po ètes, savants élèvent la voix. Les pier res vont aussi crièr lea fleurs et les forêts parlent les étoiles rayonnent, les mondes chantent! Et j'assiste au concile de toutes les créatures proclo mant, décrétant, si j'oise dire, le dog me suprême: Credo in Unium Deum! SOUVENIRS D'ENFANCE luelle fHe] Déjà, dans les A vents, la maison prenait une toilette spéciale: la pro preté, partout était luisante, les poê les mieux frottêsi, les abat-jour des lampes renouvelés, des tapis plus .eu ris placés ça et là, des rideaux frais repasses aux-fenêtres. Noël, la mesise de minuit, la sainte communion, les chants et les lumieres, le joyeux retour sur la neige, le son des clochettes d'argent, le réveillon e nh fin, emplissaient nos âmes à les faire déborder. Tous le monde chantait. Il faut "vouisi dire que nouts étions quatorze enfants, divisés eni deux par ties égales, sept garçons et sept fil-Cs. Tout ce monde chantait. La semaine de Noël se passait dans ee.3 délicieux sentiments de piété, mê lés de joie .niaïve que provoquent le chant des vieux noëls et l'approche des étrennes". A cette époque heureuse, on ne con naissait pas encore santa Claus. Jésus, nous apportait du ciel avec son amour, nous le savions-, nos Prî tes étrennes. Mais la distribute ne s'en faisait qu'au jour de l'an. Mgr Baunard. L'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX Jugé par Victor Hugo Loira que je veuille proscrire l'ensei gnement religieux^'je lé crote plus né cessaire que jamais aujourd hui. Messieutfs^ certes, je suis de ceux qui veulent,—et personne m'en doute dans cette enceinte, je suis de ceux qui veulent, je ne dis pas avec sincé|dès rité, le mot est trop faible, je veux, avec unie inexprimable ardeur et par i Plus l'homme grandit, plus il doit croire. Il y a uni malheur dans notre temps: je dirai presque: il n'y a qu'un malheur. C'est tune certaine, tendance à tout mettre dans cette vie. En don nant -ta l'homme pour fin et pour but Ha vie terrestre, la vie matérielle, on aggrave toutes les misères par la ne gation qui eist au bout on ajoute à Pactealblement des malheureux le poids insupportable du néant et, de ce qui n'est que la souffrantqe, c'est-à-dire une loi de Dieu, on fait le désespoir. De là de profondes convulsions so|"auteure", ciales.' qui va suivre,, compose les visages c'est un mélange de respect et d'affec tion. L'aîné d'abord, nous entrons à la file dans la chambre, où le père, dans une demi-obeuiri té nous bénit, nous serre contre son coeur, ajoute un baiser aux plus jeunes. De la cham bre nou's passons au salon. La mère est d'à dans soni grand fauteuil, douce, souriante, si émmë que des larmes cou lent sur ses joues. C'est à genoux que nous recueillons son baiser baiser si ardent et si pur, que seule une mère sait dominer. O families) canadiennes-françaises gardez à jamais la bénédiction pater nelle, ce jour-là, et le baiser d'une mè re! C'est une visioni d'amoraw pour les •yeux, une jtoie pour le coeur et un ré confort pour la vie entière. Car bé nédiction et baiser viennent tout droit du ciel, du Dieu très bon de qui dé coulent toute paternité et toiii't amour. Après l'effusion, je dirais religieuse de cette double scène, éclatent parmi •les quatorze des transporta longtemps contenus. Les étrennes! A l'inverse de tout à l'heure, c'est aux 'petits, j5mme de juste, qu'elles vons les pre mières. Je jii'étais ni le premier ni le dernier, j'étaki dans le tais. L'un de ces beaux matins de nouvel an, je re çus, ma, ççmiCTev soutaaiie d'enfant de choeur comme autrefois le ejiine Sa muel, servant aux autels de Jéhovah. "La petite tunique que lui faisait sa mère, et qu'elle lui apportait aux so lennels." y Les étrennes avaient toujours- pour accompagnement le cornet de bon bons, e tnous y mordions: sans lanter ner, je vous le dis. O jour de Noël et jour de l'An, à jamais bénis! Enfermez précieuse ment au coeur des jeunes qui montent et des vieux qui déclinent, votre ap point d'énergie et votre tant douce souvenance S. R. tous les moyens possibles, améliorer, -dans csette vie, le sort Matériel de ceux qui souffrent, mais je n'oublie pas que la première des améliorations, c'est de leur donner l'espérance. Combien s'amoindrissent des misè res bornéesf limitées, finies après tout, quand il s'j* mêle une espérance infi nie! Notre devtoir à tous, législateurs ou évêques, prêtres ou écrivains, pu blicistetsi ou philosophes, motre devoir à tous, c'est de dépenser, de prodi guer, sous., toutes les formes, toute l'é nergie sociale pour combattre et dé truire la misère, et} en même temps, de faire lever les têtes vers le ciel. C'est de diriger toutes les âmes, c'est de tourner toutes iesr attentes vers une vie ultérieure où justice sera faite, où justice sera rendue à tous, grands et petits. Disons-le bie.ni haut: personne n'au ra injustement ni inutilement isouf fert. La mort est aime restitution. La loi du monde matériel, c'est l'équili bre la loi du monde moral, c'est l'équi té. Dieu se retrouve à la fin de tout, ne l'oublions pas et enseignons-le à tous: il n'y aurait aucune dignité à vivre, et cjela m'en vaudrait pas la pei ne, si nous devions mourir tout en tiers Ce qui allège la souffrance^ ce qui sanctifie le travail, ce qui fait l'hom me bon, sage, patient, bienveillamt, juste, à la fois bramble et grand, di gne de l'intelligence, digne de la li berté, c'est d'avoir devant soi. la per pétuelle visiomi d'un monde meilleur, rayonnant à travers les ténèbres de cette vie. Messieurs, quant à moi, j'y crois profondément, à ce monde meil leur, et je le déclare ici, c'est la su prême certitude de ma raison comme c'est la suprême joie de momi âme. Je veux donc sincèrement, je dis plus, je veux ardemment l'enseignement religieux, "mais l'enseignement reli gieux de l'Eglise". Victor Hugo. BYZANTINXSME OiTii s'est aperçu, après des siècles jde louable indifférencié, qu'il n'y avait, dons la langue française, qu'un iseul I mot: "auteur", pour désigner hom mes et femmes artistes au écrivains. Et l*on a cherché à créer un féminini pour ce mot. D'aucuns ont proposé I le mot anglais "authoress", d'aucuns tienneWit pour "autrice", d'autres pour d'autres enfin pour "auteu re". Qu'il nous soit permis de rap 'peler que le mot français "auteur" est la traduction du mot I'atin "auc tor", qui n^ pas de fémimiin. Pourquoi lors chercher un féminin pour un mot (auquel l'es Latins ont jugé inuti le d'éffi attribuer utnl? i Le latin est-iï nécessaire dans l'en seignement isiecondaire Il s'est éle vé au cours de ces dernières années, en France^ une discussion qui donna lieu à des expressions d'opinions as sez iintéreislsantes. Il va -sans dire quelles n'étaient pas toutes d'accord. Voicp. ce qu'écrit Gabriel Hanotaux, membre de l'Académie française: "Le'latin, c'est notre antiquité le latin c'est notre histoire. Nom pas, seulement, l'histoire des peuples qui ont parlé la langue elle-même non pas, 'seulement, l'histoire des fils de la louve e tde ces extraordinanres ré publicains, à la fois conquérants, pa cificateurs. et législateurs, qui ont laissé sur le monde, une si forte em preinte, mais l'histoire de tous les autres peuples qui, sur les ruines de l'Empire, oint vécu, grandi, pullulé. "L'Italie a parlé latin pour que l'a Renaissance fût l'Espagne parlait latin, aux temps de la Réforme les Hongrois poussaient en latin le cri de dévouement au "Rod Marie-Thérè se" lea premiers apôtres de la liberté, Hotmân et Hubert Languet, écrivaient en latin les maître de la philosophie et de là pensée moderne, Bacon} Des cartes et Spinoza, ont écrit en latin. Toutes nos populations du Midi par LA': CONVERSION D'UN ÉVÊQUÉ -Voici comment Mgr Grouard,. O. M. I. évêque d'Ibora et vicaire apos tolique de l'Athalbâska, après soixante années de sacerdoce et trente années d'épiscopat, toutes vécues dans les missiomis de l'Ouest Canadien, racon te ce qu'il1 appelle sa "conversion". "J'avais dix ans, et ma dissipation était devejifiie la désolation de mon père. Tout gendarme qu'il était, il avait désespéré de se faire écouter. Un jour que. je. faisais l'éettle buis sonnière, il m'attrapa, me prit par le bras et me mena à l'église. Du1 mê me geste il m'agenouilla à .l'autel de lia Sainte Vierge, en disant: 'Ma hoin ne Mère, je vous le donne. Tâchez d'en faire quelque chose. Pour moi j'y renonce". Il faut croire que sa prière fue entendue, car on put bien tôt m^admettre au Petit Séminaire. Mais lorsque, dix ans plus tard, je lui annonçai que je partais pour les mis sions du Canada^ mon père ne put s'empêcher de dire avec samgl^.t: Tout de .même, je ne croyais pasi que la Sainte Vierge m'aurait pris au mot à ce point là!" C'est en souvenir de cette scène que j'ai choisi pour devi se, forsqulon mie fit éviêque: "Sulb tuum praesidium." FIER PLAIDOYER' EN' FAVEUR DU FRANÇAIS BRUXELLES.—A ïa Chambre des représentants, au courts1 de la discus sion des propositions de loi concer nant la flamandisation de l'Université de Gand, M. Destrée, député socialis te, ancien ministre des sciences et des arts, dépare qu'il répondra net tement à deux questions, dominant ce débat: "Faut-il dominer aux Flamands une université de leur langue!— Je dis oui!" "Fautril que. ce soit au détriment de l'Université française de Gand? —Je dis non!" Ceux qui veulent *la lumière iro-nt quand même à la lumière. Or, la lu mière chez.nous, c'est le français." LES GLOIRES DU BOTIN IJn journaliste américain a été émerveillé en découvrant danis l'an nuaire des téléphones) de New York une brillante collection de noms his toriques et littéraires. On y trouve des Damte et dès Byron, des Macauley et des Swift, des Dic kens et des Walter Scott, sans par ler des personnages, imaginaires: les Aramis, les Othello, les Pickwick, etc. Att risque de chagriner, notre con frère, inious lui apprendrons qu'il pour rait faire une récolte non mioâms abon dante dans le Bottin. Eii Ite feuilletaintt au hasard, pendant un peu. moins d'un quart d'heure^ on y rencontre seize Béranger, quatorze Augier, dix Dantotnl, cinq Céhjmer, buâtl Musset, trois Thiersi (dont un Adolphe), trois Daudet, deux La miartine, denyx Hugo, deux Bossuet^ un Zola, etc. V On y rencontre même un honiorable négociant qui. se nomme M', de Robes pierre. Quand aux Dumas... Autant vau drait compter les grains de sable d'u ne plage! ""-VT* S/ Fais ce que dois, advienne que pourra LE LATIN EST-IL NECESSAIRE lent un dialecte latin. "Dans notre Europe, toute autre languie, comparative, date d'hier. Elle est àpeimie débrouillée du bégaiement de l'enfance. Conservée pendant des siècles, danssi des cabanes, par les fils de. tribus barbares, efest à peine si elle aborde, aujourd'hui l'analyse et ^eyfpra^idni d^ difflicil^s problèmes de la pensée. "La langue moderne est un truche ment, non un enseignement. Si la langue française a quelque supériori té, elle doit ara fait d'avoir le latin pour ossature. Car tout le monde re comtriaît, le vrai sens d'un mot français et sa valeur sonnante et trébuchante, nous échappe, si nous ne conaissons pas le latèni. Enlever le latin à la •pensée française, ce serait lui ôter la moelle supprimer ïa culture latine, ce serait livrer les générations nou velles, incertaines et flottantes, sanis boussole et sans lest, aiui caprice des fiotei. L'héllénisme se rattache au grec* l'allemand se rattache au vieux germain, lé français se rattache au latin Pour que l'es études soient for tes, 'il faut qu'elles aient une tradi tion La sages 3e et la beauté sont un fetour vers les principes. Quand on à unie tradition latine, on la garde. MORT D'UN!! ÉVÊQÏJE Mgr Latulippe, dont 3a santé était chancelante, nia pni résister aux cru elles épreuve!» que l'iinteendie de sa ville épiscopale. lui a infligées. Il est mort à Cobalt 'où il s'était réfugié en attendant lia reconstruction de son pa lais episcopal. Mgr Latulippe avait consacré sa vie aux Canadiens -français du Nord d'Ontario. Il voulait leur bien-être, dans le présent et dans l'avenir. Ja mais missionnaire nie mit plus de dé vouement au service de ses ouailles. Sesi yéux se sont fermés sur des rui nes enclore fumantes, mais il a eu la Consolation ..suprême d'entrevoir, avaj^ de dire adiieu aux siens, dies lueurs brillantes d'espérance^ la réa lisation de promesses certaines d'ave nir pour le peuple qu'il aimait tanlt. L'Eglise Canadienne perd un vail lant soldat et la race française un dé fenseur aussi intrépide que zélé. PÊCHE ABONDANTE, Un rapport de Vancouver porte la valeur re la pêche au saumon l'été dernier, à $11,500,000. Les fabric cants de conserves ont produit 1,290, 326 caisses qu'ils pourront mettre sur le marché, avec une forte quantité de saumon 'qui 'leur restait de l'année précédente. Bous ceux qui prédi saient que le saumon de la Colombie Anglaise était disparu pour toujours, ce sera un agréable désappointemeint. L'abondance de la {production fera eut-être fléchir les prix, mais elle raf fermira l'espoir des citoyens des côtes du Pacifique qui voyaient avec peine périr l'une des sources les plus cer taines de richesses. La pêche de cet te année est presque aussi bonne qu'aux meilleures années. FRANCE ET BELGIQUE S'AFFIRMENT UNIES BRUXELLES.— M. Maurice Her bette, le nouvel ambassadeur de Fran ce en Belgique, a remis ses Mtres de créance au Roi de Beljgique. Albert 1er a répondu par des "paroles trèsi ai mables au discours de M. Herbette, proclamant la nécessité de resserrer les liens, qui unissent les deux pays et concilier leurs intérêts. L'ambassa deur a été reçu ensuite par lia Reine. Plus tard M. Herbette est allé dépo ser une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat Inconnu de Belgique. LA GRENOUILLE-CHIEN LONDRES.I—Uinle expéditon de sa vants naturalistes vient de rentrer en Angleterre, apNîs avoir passé ujie an née entière d^ans les forêts de l'île d'Haïti (une des Antilles). Elle Rap porte phts de 200 reptilés ou batra ciens dont unie grenouille dont le «ri ressemble à s'y méprendrej à l'aboie ment d'un chien. L'un des membres de l'expédition décllare que ce fut une impression cu rieuse que d'enteinldre, au milieu dteis épaisses forêts d'essences précieuses, desi Chiens laboyer dans les hautes branchelsi. La première die ces gre nouilles qdtfon prit pou'ssait, tamidis iqu omi se s'aisissait d"ellé, des hurle ments Comparables aux cris d'un co chon bléslsé par le boucher. MINNEAPOLIS MINNESOTA, VENDREDI le 29 DECEMBRE, 1922 Numéro 38 donna un fort denier à Dieu. J'ai rendez-vfouiS' avec cette Mme Brion si je ne m'arrange pas avec elle, vous me chercherez une autre personne. Assez satisfait de sa journée, il la termina en allant flâner autour de là pharmacie. Il vdt M. Darrault qui causait avec un ami et en profita pour entrer darns le magasin. Très décidé à question ner, et voulant en avoir le temps, il demanda différentes choses. Le phar macien appela un commis e tcontiiraa la conversation interrompue par Au brun. —C'est une triste affaire, dit l'ami de ••M. Darrault. Une jeune fille dam me elle devenir criminelle. -^•Ce n'est pas prouvé... —Bah! mon cher, c'est clair! Elle était pauvre, fatiguée d'un travail 'au m'étonne qu'elle ne soit pas encore arrêtée. ,11 .est .clair au& c'ef&.jûle! Quand on la connaît, on ne troa-1 ve pas que ce soit clair, répliqua M. ne en face de moi. Je l'ai vue sou- !dsnt «rapable, c'est l'avis de ttrat le monde dans la maison. Mme Brim en est,0™! malade de chagrin. —Qu'est-ce que c'est que Mme Bri-,°es me de charge de M. C'hantepy. Elle i aidait quelquefois Mmes Deplémont Durault en sectouant fa tête. —Oui, reprit Aubrun d'un ton in-1 différent, les crimes se' multipîlient dans ce Paris. Mais Se stémoins à dé- i PÎaîa charge sauveront sans doute cette jeu- ne âlle à laquelle vous wus intéressez. -°n Oui... je m'y intéresse vivement™te- répondit M. Darrault dont l'honnête figure était des pîtis sympathiques. En vé-rité j'y pense sans cesse si elle est innocente, comme je le crois? Q'est tellement affreux! —N est-elle pas aimée d'un grand médecin de Paris? —Oui... le Dr Cébronne. se dit son fiancé, la proclamme innocente, tient tête aux magistrats, dit-on, en Un -mot se conduit admirablement. Il rj/y a pas de mots pour exprimer l'es time qu'il m'inspire. —C'est vrai! appuya le visiteur. Un amour aussi' désintédessé et dévoué est un bel exemple. —'Mais, reprit Aubrun, cette Mme Dion, Bion9 ntoaii! Brion, que vous con naissez et employez, saura la défendre. —Je n'emploie pas Sophie Brion, ré pondit le! pharmacien', elle ne servait que M. de Chantepy. Une ou deux/ fois, comme j'étais dans un grand em barras, elle est venue mettre de l'or dre dans le magasin), mais c'était par pure compiaiisanoie, ca*r je la connais beaucoup et depuis longtemps —Et elle défend Mlle Deplémont? Elle la défend... oui! c'est-à-dire elle soutient qul'elle n'est pas coupa ble continua M. Darrault tout possédé de son sujet malheureusement elle n'est pas un tômJoin à décharge, au contraire! Sa dépositioint, à son grand "chagrin, était écrasante... Elle m'a dit à moi-même en pleurant: "Mais il fallait bien ne rien cacher ... c'est une question de conscience..." —ElTe a raison... pauvre femme! JOURNAL HEBDOMADAIRE Tarif des annonces donné sur de mande. ECART JUDICIAIRE PAR JEAN DE LA BRETE FEUILLETON DE L'ECHO DE L'OUEST Suite-— .Je comprends sa -douleur, répondit —Je serai ici demain matin de bon»- Aubrun un ton dont 3 ironie échappa ne heàire, dit-il à sa Concierge à qui il quel son éducation première ïie l'avait conclusion diamétralement op pas ahbituée, et elle a perdu la tête en même temps que le courage. —Elle n'a pas l'air d'une femme à perdre la tête, ej vous assure! Ceux qui '1 approchaient la défendent éner giquement. —C'est possible... mais les faits son ties faits. —Vous parlez du vieillard assassiné dans cette rue, dit Aubrun. J'arrive de loin, et ne suis pas bien au courant? car les rapports des journaux se con tredisent. Qu'y a-t-fl de vrai pour la jeune fille? —On n'en sait rien encore, répon dit le pharmacien, mais on affrme que l'arrestation de Mile Deplémont est imminente. —Evidemment! s'écria son ami. Je conna*s /0^*a^ 15 à ses interlocuteurs. —Voulez-vous que je vous envoùe ces petits paquets, monsieur? —Inutile! je rentre chez moi. Il alla dîner et coucher dans un hô tel de la rue de Rendes, et passa la nuit, comme l'avait fait dernièrement M. des Jonchères, à creuser le mystè re à récapituler lés événements, mais, au rebours de l'avocat, à suivre imagn nairement une piste qui le conduisait, dans sa pensée, droit au but. Il em ploya ces heures sans sommeil à para chever .son pian, à en prévoir les dif férentes étapes et à se bien" pénétrer du rôle qu'il devait jouer. "Si l'a piste est bonne, Comme je le crois, j'espère marcher rondement. Mais il y a l'imprévu. Quant à te, justice... bouh...'" Il ignaradt qu'une enquête avait pré cédé la sienne, seulement pour arriver posee. M. Darrault, interrogé} n'avait point omis un détail qui allait devenir uni point d'appui solide pour les soup çons d'un esprit prévenu comme cel'ui d'Aubrun. Aux questions pressamtes minutieuses du juge d'instruction sur la possibilité d'un vol d'ateonitine, le pharmacien^ avait répondu: "Si un vol d'aqonitine a été commis, ce n'est pas chez moi, c'est de toute impossibilité! Jamais la clef de l'ar moire aux poisons ne leste à la serru re. Moi seul et un de mes aides phar maciens surveilloins l'armoire. De puis que j'ai perdu cet aide, mort der nièrement, mes nouveaux aides étant très jeunes, je ne confie la clef à per sonne. Quant à Sophie Brion, que je depuis toujours^ elle ne peut, ei^ au?ui\c®£..Suspectée.....' ,i„ -—I Ces réponses, concluantes' et né re,Pns€S» rernPtoires, Darrault d'ua ton chagrin. |P°rts Arables à la femme de char •—Vous 'ltjataronaissez deman- &e' da Aubrun Aubran entra dans son apparte —Sans doute! e'ie demeurait près- !a concluantes' et pe confirmaient tous les rap- ment avec une vive nu,t- vent j'étais pharmacien et celui de la ,nrJe« ™sultat= certains de son plan, victime. Il est difficile -de la croire se satisfaction. Pen- monté la ^a pable3 et et dans leur ménage et îêrâ "était" tiè's 'OTVri' la porte sans empressement et 'attachée. C'est une si brave femme! introduisit une feane a l'aspect émi elïe se consolera difficilement. gemment pspeqtaole et correct. -Triste affaire! répéta l'ami de M. .Z4* Smez s «te aTTêtant SWant franœ' 11 defi? ses s'iî devait compter sur elle. m'a dit les cofu- avec aisance vingt ™«1,es-contenaient tInP-®ttes m? Une parente de l'accusée? Marché, mis so® clef quelques pa !_CKh! non.... c'est i'aaiwenne fem-1 ?,eP5 faites la veille au Bon "entendit pas sonner sans emotion. Il laissa sonner 'une seconde fois, Sms Mœe Brion que vous ™r. 1« et.«ue di" —Ah! parfaitement. Il la fit entrer dans un petit salon, a contre-jorjr et lui demanda ™us étiez spuf vous naccepteriez peut être pas de reprendre du travail! —J'ai passé par de si grandes émo tions, monsieur, que j'ai été malade, en efïèt! Mais, d'une part, je suis mieux ensuite j'ai besoin, de gagner, et il faut bien que je prenne cur moi. Elle parlait avec la correction, pres que l'élégaince de certaines gens du peuple dont le choix d'expressions, à Paris, est parfois étonnan t. —Réponse courageuse! dit Aubrun avec onction. Mon ménage, d'ailleurs ne sera pas compliqué. —Monsieur passera l'été ici? —Probablement... sauf un mois où je ferai une fugue aui bord de la mer. J'ai à travailler beaucoup les recher ches à entreprendre dans les biblio thèques, et ce quartier tranquille me paraît favorable au travail. Alors c'est entendu! Je compte sur vous! —Oui, monsieur, c'est entendu. Il convint du prix? donna les expli cations nécessaires, et/ lui demanda si elle se chargeait de mettre l'apparte ment en ordre le matin même. —Oui, mJonsieur, très bien. —Plus vite vous travaillerez, plus vite vous écarterez 'lès idées noires, lui dit Aubrun avec bonté. —Monsieur a raison... Et puis le courage ne me manque pas, il m'en a fallu beaucoup dans ma vie. —Combien' de temps êtes-vous res tée chez M. de Chantepp? —-Quatre ans, monsieur! —A suivre dans- unç autre page—, Lisez l'ECHO DE L'OUEST. :-.V \n\n Historical Society of Minn.