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LA SENTINELLE DE THIBODAUX. JOURNAL OFFICIEL DE LA PAROISSE LAFOURCHE ET DE LA VILLE DE THIBODAUX. "T VOL. I. THIBODAUX, IÄ SAMEDI '2 JUIN 1866. NO. 44. Chronique Locale. C'est lundi prochain que doit avoir lieu l'ouverture de la Cour par le juge Gates, du quel le bareau fait de très-grauds éloges. La session sera longue fî l'on veut epuiser le Docket sur lequel sont inscrites plus de quatre cent quatrevingt affaires. — C'est aussi lundi prochain que les nou veaux membres du Juri de Police de la pr> ro sse doivent se réunir au lieu ordinaire de leurs seances. Nous sommes donc assurés pour ce jour-là d'uug affluence considerable da monde, — La cérémonie de la Fête-Dieu à été une des plus imposantes solemnités que nous avons vu ; rien n'y manquait et le temps qu'il a fait ce jour là, était on ne peut mieux approprié à l'exécution du programme. Comme nous •nous y attendions les membres de la Soc'été Lyrique se sont très bien acquittés de leur devoir,c ir ilsont très bien exécuté le morceau qu'ils avaient à chanter. Nous voudrions pouvoir en dire autant de la brass band. —Un mulâtre qui jouit de la considération publique, accusé de'tentative de viol sur la personne d'un jenne fille a été incarcéré. A •près l'audition des témoins, l'accusé a été ad mis à fournir un cautionnement de cinq cents piastres, en attendant sa comparution devant la Cour de District. —Dans la nuit de mercredi, un vol avec effraction a été commis dans le magasin de M. Fauré. Les voleurs ont d'abord pénétré dans le magasin de dépôt de M . H. Vergez, et là, n'ayant trouvé que qnelque sacs de maïs et quelques balles de foin, ils se sont ex ercés sur l'une des portes de la gracerie voisi ne et sont parvenns, sans être troubles aa-ns leur opération à la faire céder . Ce n'est que le lendemain matin que le propriétaire de l'établissement s'est aperçu du vol, par le manque de plusieurs articles, vulani au moins à nue centaine de piastres. — Nons avons souvent dit que le monopole, pour les objets de première nécessité, était un fléau pour une petite localité, et que ce mode de faire du commerce ne profitait jamais à* ceux qui s'y livraient. Les deux senls boul angers que nons possédons actuellement avaient imaginé, il y a quelque temps, étant à l'abri de toute concurrence, d'augmenter le prix de leur pain, croyant par ce moyen faire fortune dans peu de. temps. Mais leurs pré tentions se sont évanoues quand ils ont vu que leurs meilleurs clients les abandonnaient pour donner leur pratique à un nouveau . boulanger, établi au Lafourche Crossing. Aujourd'hui, messieurs les monnpolisafeues ont remis leur pain au taux ordin iire. mais la clientèle ne revient pas. Voilà, quand on •veut trop avoir on n'a ri-n. — Par mesure d'économie ou pour tont autre motif, il y a des personne* qui font très j>en de cas des journaux de campagne et qui sont très-peu soucieuses de connaître ce xjui se passe dans notre vi)!e. Cette indifieienee coûte souvent cher. Dernièrement deux in dividus qui n'ont pas encore sonsre à. s'abonner h la Sentinelle ont été condamnés à payer cinq piastres d'am n nde, pour avoir enfreint l'ordonnance No. 16 qu'ils prétendaient ne pas connaître. Si ces individus avaient pris nn abonnement à notre journal, ils auraient su à quoi il s'exposaient avant, de fiire nn course dans la rue St. Philippe, et déplus, ils recevraient un journal qni les tiendrait au eonrant des lois, décrets de la municipalité et du Juri ce Police. Au lieu que maintenant ils ont payé cinq piastres a le Corporation et lie privent pas lire notre feuille, a mains.qu' ils n'aient recours à leur voisiu. Fi.kuvb . — Un bon vieillard, un de ces pro phètes des temps accomplis, nons avertit que le Mississippi va baisser incessamment. " Les pe'its moucherons blancs collés sur le3 bar rières et les murs en sont la preuve évidente." En effet, vers le commencement de Juin, le fleuve a l'habitude de rentrer dans son lit con jugal. Le Sud d'Tberville da 26 mai rapporte que la rivière a baissé, à cet endroit, d * 15 pouces depuis c>ue lescravasses Chinn et Roberteon, dans West Baton Rouge coulent. Jusqu'à présent sept on huit paroisses sont submergées. Le Juiy de police de cette paroisse a pris des mesures pour venir en aide à ceux qui sont atteint par le fléau. En attendant que la justice apporte nne so ^tion an conflit dont la recente election a été l'objet, MM. Victor Laurent, l'ancien tntn laire, et Louis Ranson, le nouveau, possèdent chacun nne clef de la Maison de Cour. MM. Shaffrr et McCollum, tous deux delà Paroisse de Terrebonne. Sont partis pour le Brésil. Cés deux hommes d'expérience vont s'assurer par eux-mêmes des ressources que peut présenter son sol. Et si après an examen étudie et consciencieux, ils croient one ce pays offre des ressources pour la réussitte d une colonie, n'auront pas de pe : ne à trouver des hommes, bons cultivateurs qui s'a3socieront à leur entreprise. Un Gascon était à la comédie dans le par terre"; et comme il se remuait toujours, son épée se mettait dans les jambes de ceux qui étaient près de lui." Un officier s'en trouvant embarrassé i Monsieur, lui dit-il, votre épée m'incommode. — Cadédis, loi répondit le Gas con, elle en a bien incommodé d'autres. Le Mexchacébé relate dans son numéro do 19 nn certain nombre de vols commis au préju dice des personnes dont les noms suivent : Mme. Syphorien Roussel a été déppossé dée d'une certaine qnantité de farine et de graisse. M. Fügende s'est trouvé débarras sé à son reveil d'une montre et d'une malle pleine de linge. "L'avant veille dans les mêmes parages, au moment où un jeune homme, fils de M Mathias Cambre, rentrait du bal. deux coups de ré vol ver ont été tirés sur lui, heureuscauBut fians effet. "Mardi soir, 15 mai, on nègre a enfoncé à J aide d'un coutre de charrne Ut porte da ma gasin de M. Gervais Lèche. M. François fîeynaud qui se trouvait dans le magasin é veillé par le bruit, s'est approché d'uni fenê tre vitrée contignë à la porte, et a frappé d'un conp de hachette le voleur qui s'est en luiet court encore. —Le lendemain, nn antre larron emportait nn cochon de la cour de la même maison. Poursuivi de près, il a lâché sa proie pour ! omb *' e - • • -de la Duit dans laquelle -il a dis paru. . EUROPE. ■ Correspondance Particulière de la Sentinelle de Thibodaux. Paris le 11 mai 1860. Manifestation du Corps-Législatif. A l'heure où je terminais ma lettre, jeudi dernier, tout Paris, toute la France, toute l'Eu rope attendaient avec une solennelle anxiété les paroles qu'allait prononcer, le Corps-Législa tif, l'organe du gouvernement (impérial, M. Rouhev. L'opinion publique très-nettement dé clarée en faveur de la paix espérait que par la voix de son ministre d'Eat, l'empereur ferait entendre des paroles rassurantes, quelque chose comme un veto absolu opposé aux ambitions de la Prusse, aux vélléités belliqueuses de l'Italie. Rien de pareil, M- Rouher n'attend pas les attaques projetée s par les membres de l'opposi tion. Il prend la parole dès le début de la scé ance mais uniquement pour déclarer en termes diplomatiques, c'est-à-dire trop mesurés pour ne pas être vagues, que le gouvernement de l'Empereur n'a pas cessé de vouloir }a paix, qu'il se maintient dans une absolue neutralité, mais en réservant pour l'avenir sa liberté d'ac tion. Ce» déclarations ne satisfaisaient pas le Corps Législatif. M. Thiers prend alors la parole à son tour et dans nn grand discours, remarqua ble surtout par l'exposé limpide, lumineux des origines du conflit actuel, il rend le gouverne ment responsable des événements qui mena cent l'Europe, en lui reprochant de n'avoir pas dit à la Prussse et à l'Italie ce fameux quos ego ! par lequel Neptune arr4fce dans Virgile les flots turbulents. Le Corps-Législatif tout entier ap plaudit aux paroles de M. Thiers, et, par ses acclamations s'efforce d'engager le gouverne ment dans une politique ultra pacifique, devant aboutir au maintien du statu quo en Europe. L'effet du discours de M. Rouher était donc perdu. Le gouvernement avait parler pour ne rien dire et ses déclarations étaient implicite ment outre-passées par le mouvement d'opinion si vivement accentué du Corps-Législatif. Un gouvernement personnel comme le nôtre ne pouvait rester sous le coup à une semblable at teinte à ses prérogatives. La réaction ce s'est pas fait attendre. Discocr8-Tomner»e. Le 6 courant comme-cela avait été annoncé. l'Empereur et l'Impératrice se so t rendus à Auxerre pour visiter le concours agricole de tous les dépa: tements circonvoisins, dont les pro duits étaient réunis dans cette ville, chef lieu du département de l'Yonne. L'empressement des populations était immense ; les paysans bourguignons frondeurs parfois, mais au fond très -patriotes, acclamèrent bruyamment leur souverain, Le Maire d'Auxerre chargé de corop'imenter L. L. M. M, 1. 1 rappela dans son discours les souvenirs du premier Empire, et de cette glorieuse campagne de France, dans la quellflJes populations de l'Yonne prirent une part synergique à la défense du sol national. L'occasion été favorable — (probablement elle avait été suscitée a dessein.) —pom une répli qué Impériale a« discours de M. Thiers et aux entraînements pacifiques du Corps Législatif ; l'Empereur la saisit. Il glorifie ces braves paysans fidèles.à son oncle dans la bonne com me dans la mauvaise fortune et qui ; plus tard, l'ont appelé lui-même au trône, parce qu'ils savent que.comme eux il delate ces traites de 1815 dont on veut faire l'unique base de notre politique extérieur. Au milieu de us populations labourieuses des villes et des campoynu. et respire a Vaise, parce quit retrouve en elles le veritable genie de hi France. Un pareil langage à un moment où la situa tion se complique en Europe de la manière la plus grave et menace d'aboutir aux plus re doutables .événements, devait >roduire en France et en Europe l'effet d'un premier coup de tounerre, annonçant le déchaînement de la tempête. A M. Thiers, demandant le Statu quo Eu ropéen établi sur la base des traites de 1815, au Corps-Législatif qui l'acclame, le chef de l'Etat répond que ces traités sont et doivent être un objet de haine et que ceux qui ne le comprennent pas sont de mauvais patriotes. Debacle Effroyable a la Boobsk. A peine ce discours a-t-il été connu il Paris par le Moniteur du 7 que la baisse déjà si forte subie par tous les fonds publics et principale ment par la rente Italienne et par le 3o_jo français, dans des proportions formidables. C'est un sauve qui peut général que rieu n'arrête. Les valeurs Italiennes ne trouvent plus d'ache teurs et la rente française, baisse d'un coup de un franc soixante-dix. Frayeur exagerée, sans doute, comme tou-tes les frayeurs des gens de Bourse. A les enten dre, le discours d'Auxerre c'est le signal de la guerre, c'est l'autorisation donnée à la Pousse et à l'Italie d'en venir aax mains avec l'Autri che. Mais, M. Rouher avait déclaré que le gouvernement entendait rester neutre, et il a vait annoncé que l'Italie s'epgage a ne pas prendre l'initiative d'une agression? Qu'im porte la parole de M. Rouher, quand celle de l'Empereur se faii^ntendre ? Tel était, tel est encore le langage des gens de Bourse. Cependant, a part le blâme éner g'qne à l'adresse de la bourgeoisie et du Corps Législatif, contenu dans le discours Impériale, il n'y a rien là que Napoléon III n'ait déjà ex primé maintes fois. Ces traités de 1815 qu'il signale à la détestation publique, il a déjà dé claré qu'ils étaient déchirés. L'expression est aujourd'hui plus violente, mais c'est pour ré pondre à p-ette interperative manifestation pa cifique do nos députés qui, si elle restait sans contre poids, tendrait k engager la politique de la France dajis une voie fausse. Rumeurs Alarmastes. Une fois que la déroute a commencé parmi les Boursiens comme sur un champ de bataille, c'est eu vain que la raison fait entendre sa voix aux fuyards. Rien ne les arrête. L'imagina tion s'en mêle et les bruits les pins .extrava gants circulent. Ainsi l'on parle de la démis sion de_M. Rouher, vexé du rôle ridicule que lui a fait joner l'Empereur. On annonce un changement de ministère. M. Drouyn de Lhuys se retirerait poar céder la place à M. Benedet ti, notre ambassadeur actuel k Berlin, partisan avoue des idées belliqueuses. On va plus loin : On prévoit une dissolution prochaine du Corps l-iégiwatif k qui l'Empereur ne pardonnerait pas les applaudissements qu'il a donnés a M. Thiers. - De tout cela, je no crois pas un mot. Il n'y a guère que le changement de ministre des Af faires Etrangères qui soit .dans la.possibiHité— remarquf z 4 bien je ne dis probabilités. En On, on prétend que ce fameux discours n'a pas été prononcé à Auxerre tel qu'il à paru au Moniteur, que o'est au retour seulement que l'Empereur en a modifié le texte dans le sens menaçant que vous connaissez. Ceci peut vous donner une idée des invraisemblances qui se dé bitent aujourd'hui et qu'accueillent comme des vérités une foule d'imaginations epeurées. Il y a toute fois nn symptôme que nos alar mistes ne devraient pas négliger.—c'est-à-dire l'absence presqua complète de préparatifs de guerre. En effet, on n'entend parler ici de rien qui ressemble à des dispositions d'entrée en campagne. Tandis que la Prusse et l'Autriche achèvent de mobiliser leurs armées et de se placer sur le pied de guerre. Pas un soldat français ne bouge : la Prusse * beau mettre sur pied son corps d'armée des provinces rhénanes, on ne parait pas devoir y répondre ici par la formation d'un corps d'observation sar le Rhin. Evidemment le discours d'Auxerre ne chan ge rien en fait à la situation, en ce qui nous concerne. Les traités de 1815 peuvent être dé truits par uu Congrès européen sans avoir re conts au canon. L'Europe n'a qu'à le vouloir. Mais o'est à qui se défiera le pins d'un réunion diplomatique et y mettra le plus d'entraves. Quand on veut la paix, il faut en vouloir les moyens ; sinon c'est la guerre. Imminence de la guerre. A défaut d'entente possible entre les grandes puissances, la guerre parait donc inévitable. Se lon toute probabilité elle commencera en Alle magne. La diète fédéral-; a dû rendje, hier soir, une décision tendant à obliger la Prusse à dé sarmer, faute de quoi, elle y sera contrainte par les voies de droit, c'est-à-dire par Vexecution federate. La Saxe alliée ostensible de l'Autriche et le Wurtemberg seront vraisemblablement in vestis de la mission de faire exécuter par îa Prusse, les volontés de la Diète. En d'autres termes, ce deux Etats moyens attaqueront la Prusse, l'Autriche viendra à leurs secours, et la grande lutte sera commencée. A moins, cepen dant, que la Prusse ne rompe tous les liens qui l'attachent à la Confédération Germanique, et ne déclare s'en séparer absolument, ce qui est aujourd'hui presque probable. Mais alors c'est la guerre encore bien qu'à moins courte éché ance. L'Itale de son côté est toute prête. Le peu ple Italien se lève comme un seul homme avec uu enthousiasme qui tient du délire, pour cou rir à la délivraace de la Véuétie. Une légion se forme à la tête de laquelle le héros de Mar sala, Garibaldi lui-même viendra se placer, quand l'heure de la grande œuvie aura sonné, partout les municipalités votent des subsides et constituent des pensions pour des citoyens qui auront le pieux mérite de la patrie. Il ne fau drait qu'une imprudence, une attaque intem pective contre l'Autriche pour ôter à l'Italie le bénéfice de cet élan merveilleux qui fait l'admiration de l'Europe entière. Mais cette imprudence les Italiens ont trop l'esprit politi que pour la commettre, et si quelque chose peut ajouter encore à la sympathie que leur vaut leur patriotisme c'est la patience avec la quelle on les voit contenir leur ardeur à la veille d'une lntte qui doit décider en fin de compte des destinées de leur pays. Tentative d'assassinat de M. de Bismark. Ah ! comme tonte cette situation tient «les es prits en proie à l'anxiété ; e.est comme une an goisse générale. Ceux qui ne voient que les faits et non les causes, accusent l'ambition de M. de Bismark de précipiter l'Europe dans des aventures d'une guerre incalculable. Il leur semble qu'en délivrant la terre de ce "monstre" tout serait sauvé. C'est ce qu'à pensé, lundi dernier, un jeune fanatique prussien, Karl Blind, fiisd'un républicain de Berlin, exilé à Londres depuis 1848. Rencontrant le premier ministre du roi Guillaume à la promenade des Tflleuils. il est allé droit à lui et lui a tiré à bout por tant deux coups de revolver. M. de Bismark n'a pas été atteint. Avec ce sang-froid qui ne l'aban donne pas, il s'est jeté sur son assasaiç et a en gagé, avec ce misérable, une lutte corps a corps, durant laquelle Karl Blind a trouvé .moyen de lui tirer encore trois autres cçups de revolver, mafe sans plus de succès. Enfin, la force armée est venue au secours de M. de Bismark, et s'est emparée dè Karl Blind. Ce malheureux conduit en prison s'est immédi atement fait justice, en se portant plusieurs coups d'un couteau de poche, dans la direction de l'artère corotide. Le lendemain matin, il ex pirait. H ioh -L ife. Je n'ai pas besoin de vous dire que la situa tion politiqus. les appréhensions qu'elle suggè re, l'attente anxieuse où elle tient tous les es prits ne laisse plus à aucune autre pensée. Ses plaisirs mondains sont délaissés ou à peu près. Ainsi, lundi soir, il y avait bal chez l'Impéra trice. Quelques jeunes filles y dansaient avec cette insouciance qui convient à leur âge. Mais la réunion n'avait pas cette animation qu'ont d'ordinaire ces fêtes quasi intimes. Tous les re gards se portent alternativement sur l'Empe reur. sur-les ambassadeurs de Pusse, d'Autriche et d Italie, dont on épiait les moindres gestes. Dans toutes le embrasures des fenêtres les con sations politiques étaient très animées. Les con jectures aHaient. leur train. M. de Metternich qui,-le lundi précédent, avait fait presque un éclat, gardait une contenance très réservée. Bref, l 'intérêt de la soirée était dans le jeu des physionomies. * Dans les salons parisiens,«c'est le même spec tacle, en petit, chaque soir, avec une variante cependant, car on y jase beaucoup des pertes et des gains .énormes que les derniers mouvements de bourse ont amenés. Cela se chiffre par^ des millions, et l'on cite dans l'entourage des Tui leries plus d'un personnage qui a profité habi lement de ses hautes relations, pourfa'.re d'heu reuses spéculations. Theatres. La saison dramatique est à peu près* termi née. Les Italiens ont leur représentation de clo tûre. Adelina Patti s'est envolée, et l'Opéra Don Juan ne tient plus 1 affiche que pour deux jours. On attend toujours le Don Juan du Thé âtre Lyrique qu'une indisposition d'acteur à re tardé jusqu'ici. La vogue serait assurément anx Concerts des Champs Elysees, k cette réunion élégante où'se retrouve chaque soir, la haute société parisien ne et les étrangers de distinction, si le prin temps n'avait pas subitement changé d'allure ces jours-ci. et si Mai ne nous ^.vait pas appor té une bise aigTe au lieu de ce doux zéphir qui balauce d'ordinaire, à cette époque, les grappes parfumées des lilas et des faux-ébénief8. Mais heureusement ces inclémences de l'air tendent à s'adoucir et l'on va pouvoir aller jouir du charme de ces concerta d'Eté, qui sont une pré cieuse ressource pour les Parisiens et les étran gers. Faits Divers, Dernièrement on a trouvé aux environs du Bayou du Large, dans les bois le squellette d'un homme, Nous lisons dans l'Avant-Coureur du 26 mai : — Une .sorte d'épidémie à laquelle on don né le nom de choiera des mulets, à cause des symptômes, des caractères et des effet singuliers qu'elle présente, sévit en ce rnement dans la Hau te-Louisiane. E'Ie s'annonce par des co liques et nue forte inflammation, et tue rapi dement l'animai qui en est atteint. On a essayé sans .succès pour la guérir In saignée et la noix vomique. Deux médications sont proclamées comme ayant triomphé du nou veau fléau : la premiere consiste à adminis trer à la bête malade un mélange d'un cuil leree de table de laudanum, de deux cuilléréea de teinture do myrrhe, d 'une demi-cuillérée d'acide nitrique, d'une demi-bonteille de whis key et d'une demi bouteille d'eau tiède ; dans le second traitement, on fait tout simplement respirer au mulet de la fumée de tabac. On parlait devant un spirituel prélat de ta bles tournantes, d'apparitions, de spiritisme des espiit3 frappeurs, et l'on constatait que la propagation de ces esprita%otasques avait peuplé de fous les maisons de santé et les hos pices. — Ce qu! prouve bien, dit alors l'évêque, qu'il y a plus d'e'prits frappés que d'esprits frappeurs. — L'esprit court décidément les salon?. Hier au soir, au bal poudré de la duchessé de la Roehefoucauld-Doudeauville, le prince da P. . .dit à une charmante marquise à qui la poudre allait comme une parure de famille : — Allez-vous donc revenir aux perruques poudrés? — VouBme demendez cela d'un ton cha grinl — Les perruques ne sont plus de notre temps, madame, et encore moins la poudre. — Je ne suis pas de votre avis : tout ce qui sied bien est de tout temps. — Ah ! je vois le fin mot de la chose les fem mes trouvent qu'elles ne jettent pas encore assez de poudre aux yeux des hommes 1.1. -—On paiia.it de Cambronne, on passai aux " Misérables ; " on en vint a la pieuvre, puis à Victor Hugo, et eufiu à la pqeaie en gene ral. * — Messieurs, dît un vieillard de vingt-six ans, vous savez, comme Malebranche et com me moi, qu'on ne dit en vers que cc qui ne vaudrait rien en pro e. La poésie, c'est l'art de rimer ; qu'importe la raison ? c'est la rime qui est tout. Je n'ai jamais fait un vers de ma vie; mais tenez, pour mon coup d'essai, donnez moi quatre ri mes, et je vous y mettrai uu couplet sur le premier air venu. On donna les quatre rimes demandées : Pieuyre, Hugo, œuvre, Congo, L'audacieux improvisateur leva les yeux au plafond, réfléchit nne minute, et nous entqnna vaillamment cet affreux couplet sur l'air du Laitou tralalalala : Eu inventant la Pieuvre Monsieur Victor Hngo A fait la plus belle œuvre Qui soit de Paris au Congo !... Je vous laisse à penser si le refrain a été repris en chœur, comme dans "l'Ebéniste. " [ No. 402. lins. ) Me. Etienne Chappuis, ys. Me Eliza Landry, Vve John Collins. Etat de la L ouisiane , cour du Troisième District, Paroisse de Lafourche PRENEZ AVIS que agissant en vertu d'un ordre de saisie et de ven'e, émanant de la Cour ci-dessus mentionnée et dans l 'affaire ci dessus intitulée et numérotée, j'ai saisi et ven-, dfai à l'encan public, au plus haut enchérisseur, à la Maisoja de Cour, dans la ville de Thibodaux, paroisse de Lafourche, le SAMEDI 7 JUILLET 1866, à II heures A. M., la propriété ci-après décrite, savoir: UN CERTAIN MORCEAU OU PORTION de terre situé dans la paroisse de Lafourche, à treize axpents à peu près en bas de la Maison de Cour, dans la ville de Thibodaux, mesurant un arpent plus ou moins de face par trente de profondeur, borné en haut par les terres main tenant appartenant a Théodore Trôné et Victor Richard et en bas par les terres appartenant à la succession de Victor Richard ; ensemble avec toutes les bâtisses .et améliorations qui s'y trou vent dessus. Conditions : COMPTANT. Cette vente est faite pour satisfaire au paie ment du principal intérêts et frais dans la pour suite ci-dessus. M. BOURG, Shérif.' AVIS. Charles Lesseps. Jr., Administrateur, de la suc cession de Jean Abadte, vs. les Héritiers et Cre ancers de Clatraiile Barrais. pTAT DE LA LOUISIANE—Paroisse " Lafourche, Cour du 3me District Judi ciaire. Attendu que Chas. Lesseps, Jr.. dnment nom mé et qualifié administrateur de la dite succes sion, à ee jour déposé à mon bureau la reddi tion de compte de son administration, Eeconséquence, les héritiers et créanciers de la susdite succession et les personnes intéressées sont notifiés d'avoir à présenter k ce bureau, dans les trente jours qai suivront la publication du dit avis, les objections qu'elles peuvent a voir à l'homologation du dit tableau, autrement il sera approuvé et homologué conformément à la loi. Témoin ma main et le sceau de la (^7^-^/dite Cour, ce 2ème jour de juin mil huit cent soixante six. 2f-10j L. S. Allais , Greffier. Ursin Naquin, Administrateur. VS. lies Héritiers et Créanciers de J. Paul Bourg. Etat de la L ouisiane—Cour du 3ème District Judiciaire, siègeanjt dans et pour la Paroisse Lafourche. t Attendu que Ursin Naquin, dûment nom mé et qualifié administrateur'de la succession de Drauzin Gros, décédé, a ce jour déposé k ce bureau yin,compte final et compiet.de son ad ministration de Ja dite succession, En conséquence les héritiers et créanciers de la susdite succession, et les personnes intéres sées. sont notftiés d'avoir a présenter k ce ba reau, dans les 10 jours qui suivront la publica tion du dit avis. Les objections qu'elles peuvent avoir a 1, homologation du dit tableau, autre ment il sera approuvé et homologué conformé ment a la loi. En foi de quoi j'ai signé et marqué la place du sceau de la dite Cour, ce 2 Juin mil huit cent Boixante-six. 10j b. S. AZ,L4/.iY,.Greffier T. Büattib, vs. ses Crjea-vcierbs et Les Crean cieks de bearrru & Ooden. l^TAT DE LA LOUISIANE—C)ur du ,-"3me District Judiciaire, Paroisse de I^afourche. A tous ceuv que les piésentes peuvent inter. sser AVIS est donné qu'une assemblée des créan ciers de T. Beattie, et de Beattïe & Qgden, au ra lieu devant J. K Gourdain, Recorder de la dite paroisse, à son tiureau, 4*ns la ville de Thi bodaux, le Mardi lOinejour de Juillet 1866. à 10 heures a. m ,, afin 3e prendre en considéra tion les affaires du dit T. Beattie, et Beattie k Ogden, et d'aviser au meilleur moyen do dispo ser des effets et propriétés. Témoin ma main et le sceau de la dite Cour, cc 2toe jonr de Juin mil huit! cent soixante-six. 2 juin. L. S. ALLAIS, Greffier. - ' ta da la : * le J. K. Gourdatn vs. Les Créanciers de J. K. Gourdain et les Créanciers de Gourdain Gautreaux & Co. ETAT DE LA LOUISIANE—Conr du 3tuq District Judiciaire, Paroisse Lafourche. A tous ceux que les présentes peuvent intéresser _ Avis est donné qu'une assemblée des créan ciers de J. K. Gaurdain et de Gourdain, Gau treaux & Cie., aura lieu à l'office du Recorder de la dite paroisse, dans la vilje de Thibodaux, le 7me jour de juillet 1866, à 10 heures a. m., deT'vnt Joseph Nicolas, ou autre notaire, com-! pétant, afin de prendre en considération lea affaires du dit J. K. Gourdain, et Gourdain, Gautreaux & Cie.. et d'aviser au meilleur moyen de disposer des effet» et propriétés. ®En foi de quoi j'ai signé et marqué la place du sceau de la la dite Cour ce Z juin 1866. L. S. ALLAIN, Greffier.. * la à Syndicat de J. B. IlouHtan—L. Bush, Syndic, £TAT DE LA LOUISIANE. — Cour du 3mc District Judiciaire. Paroisse do Lafourche. A tous ceuz qn les présentes peuvent interessr AVIS est donné q'une assemblée des créan ciers de J. B. Roustan., aura lieu devant J. K. Gourdain, Recordeur de la dite paroisse, k sou bureaij, dans la ville de Thibodaux, Vendredi io 6 de Juillet 1866, à 10 heures a. m ., afin de prendre en cosidération les affaires du dit J. B. et d'aviser au mellieur moyende disposer des effets et propriétés. En fpi de quoi j'ai .signe et marqua la place da sceau de la dite Cour, ce 31 Mai 1866. r 19 maI ' L. s. ALLAIN, Greffier ÇBAS. LESSEPS, fch, if SES CREANCIERS. No. 452. E}TAT DE LA LOUISIANE- Cour du ■^3me District Judiciaire, Paroisse de La fourche. A tous ceux que les présente» peuvent intéresser AVIS est donné q'une assemblée des créan ciers de Charles Lesseps, Jr , aura lieu devant J. K. Gourdain, Recordeur de la dite paroisse, k son bureau, dans la rille de Thibodaux, le jeu di 2Sme jour de juin 1866, a 10 heures a. m ., afin de prendre en considération les affaires du dit Chas. Lesseps, fils, et d'aviser au meillieur moyen de disposer des effets et propriétés. |g||Sfej Témoin ma main et le sceau de la dite tieIS9Cour, ce 26me jour Mai mil huit cent soixante six. L. S. Au ,ain ?Greffier à ' L. Bush, Syndic, vs. les Créanciers de J. Hflastao, |?TAT DE LA LOUISIANE—Cour du -"-r3me District Judiciaire, Paroisse de La fourche. _ Attendu qne L. Bush, dûment nommé et qua lifié Syndic dans l'affaire ci-dessus titrée, à ce jour, déposé a ce bureau une rédition e' comp te de ion syndicat de la di te affaire, En conséquence Jee préancicrs de la Busdite affair.', et les personnes intérewées, sont noti fiés d avoir a présenter k ce bureau dans les 10 jours qai suivront m publication du dit avis, les objections qu'elles peuvent avo ît k l'homologa-, tion du dit tableau, autrement il sera approuvé et l'homologué cocformément k ja. loi. En foi de qnoi j'ai signe et marque la place du sceau de la dite Cour, ce 19 Mai 1866. 2J- L S. ALLAIS, Greffier. Draazea Triche. Administrateur, Ti les Héritiers et Créanciers de Crlstophe 'lrosclaiy pTAT DE LA LOUISIANE—Cour du -■-^troisième District, Paroisse Lafourche. Attendu que Dranziç Triche, dûment nommé et qualifié administrateur de la dite succession, a eo jour déposé k mon bureau, un compte final et complet de son administration, en conséquence les héritiers et créanciers de la susdite succession, et les rersonnes intéres sées,,sont notâÇés d,avoir a présenter à ce bu reau,dans les 10 jours qui suiveeonfr la publica tion du dit avis, les objections qu,elles peuvent avoir k ^homologation du dît tableau, autre? ment il sera approuvé et homologué donformé ment à la loi. jgSË^jEn foi de quoi j'ai signé et marqué le sceau de la dite Cour, ce 2me jour de juin mil huit cent soixante-six. 2f. J L. 8. Alla in , Grffler. Suecessi«n de Pierre Arsene Champagne Sr. et Commnnate—No. 047. pTAT DE LA LOUISIANE—Conr di> ■*^3tne District,Judiciaire, Paroisse de Lafourche. En vertu d'un ordre de vente, émanant de la 3me Oour de District de la paroisse Lafourche, dans la succession ci-dessus mentionnée, k mot adressé, je vendrai k l'encan public, le MER CREDI I3me jour de Juin, 18(Jp, à 10 heures a. m ., sur les lieux ci-après décrits, situés dans 1? dite paroisse, rive droite du Bayou Lafourche, a environ sept milles au-dassous de la ville de Thibodaux, la propri.été çi-np.rès décrite, savoir ; 1 ° In certain moreean de t«rre situé dans la paroisse de Lafourche, sur la rive droite du Ba you Lafourche, à environ sept milles au-dessous de la ville de Thibodaux, mesurant deux ar pent«, plus ou moins, de face par quarante ar pents de profondeur ; avec l'ouverture ou la fer meture .appartenant proportionnellement a tout le morceaux de terre, hiprné eu haut par les ter res de Emile et de Félix Falgout, et en bas par la terre de la succession ci-après décrite ; en semble avec toutes les bâtisses et améliorations qui s'y trouvent dessus. * 2® Un antre moreean 4« tore situé dans cette paroisse, sur la rive droite du Bayou La fourche, à environ sept milles au-dessous de ia ville de Thibodaux, mesurant deux arpents de face par quarante arpents de profondeur ; avec l'ouverture ou la fermeture proportionnelle ap partenant a tout le morceau de terre, dont ceci est une partie, borné en haut par les terre* de la succession ci-dessus décrite, eu bas par les ter res de Louis Bourgeois, ensemble avec toutes les améliorations qui s'y trouvent dessus. Anssi, les fournitures de maison, consistant en lits et garnitures dé lits, armoires, tabl a, chai ses, etc., etc . vaches, et vaux, etc. CONDITIONS Les propriétés mobilières, payables toutes sommes de et au-dessous de dix piastres; comptant, et toutes sommes excédent dix piastres ; pyables une moitié coçoptant ,çl une moitiée eu Mars 1867. Les terres payables en trois paiements égaux, échéant respectivement dans le moi de Mars do» années 1867,1868 et 1869. Les acquéreurs four nissant lenrs billets avec bonne et valable sé curité in sohdo, payables a l'ordre do l'admi nistratrice de la dite succession, avec intérêt à S pour cent l'an jusqu'à parfait paiement. La terre sera spécialtcmeut hypothéquée, avec pri vilege du vendeur, sous le pacte do non alier.d », en faveur de la dite succfssioo, jusqu'à plein rt finsl paiement. 12 mai. M. BOURG, Sht&f.