parte, il est au contraire palpable que t e serait un immense avantage pour le Président actuel. Mis au pied du mur par le National , M. de Girardin a de mandé que les feuilles de l'opposition soutinssent toutes ce thème : plus de pré sidence en 1852! ajoutant que, si le? journaux voulaient accepter cet ultima tum , la Presse s'engageait à se ranger de leur bord, et à abandonner les candida tures de Louis Bonaparte, du prince de Joinville, ou de tout autre prétendant. C'était un coup de maître que cette déclaration, car elle plaçait le National, entièrement dévoué au général Cavai. gnac, dans la nécessité de rompre avec ce grand républicain, ou de donner un démenti ù ses précédents. — Comment les habiles rédacteurs du National se sont-ils tirés de ce mauvais pas? c'est ce que nous ignorons encore et ce que nous diront les plus prochaines nouvelles. Quoiqu'il en soit, la révision de la Constitution est la grande affaire du mo ment; question brûlante qui donnera cer tainement lieu aux plus violentes polé. iniques, et dg &nt il est difficile de pressen tir l'issue. Les conseils généraux, qui d.ins maintes occasions ont «assez mal traduit et exprimé les désirs de la popu lation, se sont prononcé en faveur de la révision. Sur 86 conseils, 51 ont voté d'emblée l'adoption de cette mesure dans les délais voulus par la Constitu tion, et quatre seulement ont demandé une révision immmédiate; le conseil du Puy de Dame s'est fait remarquer par sa chaleur et son impatience, mais l'hono rable M. C hurras a protesté au nom du peuple, contre un vote qui est un appel direct à la perpétration d'un crime de haute trahison. Les nobles paroles de M. de Charrns ont trouvé peu d'écho, nous le disons avec peine, mais nous es pérons que les feuilles libérales sauront en cette circonstance, faire leur devoir, il est constant que la révision immédiate de la Constitution serait un premier pas en faveur de la prolongation des pouvoir.« du chef de l'Exécutif; or il n'y a que le premier pas qui coûte, celte révision pounv.it bien n'être que le prologue d'un coup d'Etat. Le peuple est-il prêt Û subir un nou veau 1S brumaire? — Alors pourquoi a-t il fait la révolution de Février? Le but des petits voyages du Président est de sonder l'opinion publique, mais ce but est des plus difficile« à atteindre, car dans toutes les villes que parcourt Loui Bonaparte, on chauffe les vivats, et ce n'est qu'une expression figurée de l'opi iiion. qui arrive aux oreilles du prince. Le jour où le neveu de son oncle, aveu glé par l'enthousiasme de commande des homines en place, voudra tenter un coup d'Etat, il saura ce qu'est à son égard l'opinion vraie du pouple fran çais. Les différents paitis qui sont en pié scuce depuis deux ans, resteront proba blement passifs pendant quelques mois encore, mais quand sonnera l'heure de Ja discussion sérieuse Fur la révision de l'œuvre de la Constituante, on les verra se lever et arborer chacun son drapeau. Alors la lutte s'engagera activement. — Puisse le succès couronner le» efforts des Républicains! puisse alors la France sortir de l'ornière où la retient depui deux ans, un gouvernement t âtnrd et impuissant. DONALDSONVILLE. ecoles publiques. Nous apprenons avec un plaisir sin cère que les habitants de Donald son vil le ont lieu d'être tiers de la direction donnée à l'école publique de cette ville par le nouveau surintendant. Honneur à M wo n si ni la,'»drv et aux directeurs! Hon neurégai à MM. martin et higgason les habile* professeurs qui viennent de prouver au public ce que peut une bonne méthode! L'élève qui s'est le plus distingué est je jeune Félix Rcymtud qui a obtenu mieux qu'un succès d'écolier à la dis distribution des prix. Un joli discours 3u'ii a prononcé, lui a valu des applau issements mérités. Puisse notre petit ami être toujours à l'avenir aussi heu reux qu 'à son début! Dans la 3me classe, les élèves qui ont reçu des prix sont MM. Frédéric Dufïel pt Hofinère Cire; dans la 3me. MM. John Rood, Adrien Juge çt Victor Ri chard j dans la 4me MM. Vi:tor Ta neur, Aristide Landry et Joseph Mar tin. , MM. Charles ?lsley William Com stock et John Com^tock, ont reçu aussi divors prix. * y Gloire aux vainqueurs! Espérance et -courage aux vaiocjcis! Persévérance et Miches il tous! LE SENATEUR DOWNS. Voici la lettre que M. Downs vient d'adresser à M. 11. C. Martin, en réponse, à l'envoi des célèbres conclu sions de l'assemblée du 24 août. W ashington, D. C. 11 septembre 1850. Cr en, R. C. Martin. Mon cher monsieur, J'ai reçu votre lettre du 26 courant me transmettant, à la requête de M. Foley, président, les procédures d'une assemblée, tenue à Napoléonville, le 24 août. Je vois avec plaisir que l'assemblée, que vous avez eue à l'Assomption, ap prouve la conduite que j'ai suivie au Sé nat des Etats-Unis et je vous remercie de la manière honnête dont vous me l'avez communiquée. Ce sentiment de reconnaissance ne provient pas, veuillez le croire, de ce que cette expression m'est adressée par les whigs, non; car avant tout, je suis le représentant de tous et à ce titre l'approbation de tout le monde m'est agréable. Je ne puis cependant, comme l'une des résolutions des procédures que tous m'avez envoyées en exprime le vœu, 'es présenter au Sénat et ecla parce qae l'une d'elles fait mention d'un membre de ce corps en de tels termes qu'elles deviennent toutes inadmissibles d'après les réglemens qui jious gouvernent. Respectueusement votre dévoué serviteur. S. W. Downs. Il était impossible de se tirer plus ga lamment d'une fausse position, d'être d'une plus mordante politesse, d'une plus line raillerie, de dire plus spirituellement aux vaillants ennemis de Soulé, qu'ils étalaient une ignorance complète des usagesdu monde.etfaisaient preuved'une ignorance non moins piquante, des us cl coutumes des honorables sénateurs. La leçon sera-t elle perdue? A PIERRE SOULE. Nous reproduisons avec un vrai .plaisir la lettre d'une manifestation démocrati que, en l'honneur de Pierre Soûle. A voyelles . (Le.) 10 septembre. Les citoyens de Marksville et des Avoyelles en général, animés du désir d'exprimer à leur digne sénateur P ierke S oûle leur approbation de la conduite qu'il a tenue et de la position qu'il a prise au Congres au sujet du terrible bill du compromis, déclarent se joindre à la majorité du peuple de la Louisiane, pour proclamer comme grands, fermes, purs et patriotiques les talents, la conduite et les principes de leur cloqueiit séna teur, l'honorable Pierre Soulé. A. Lafargue, Auguste Forestier, David Lemoine, E. Gallot, Joseph Chetelai, Zénon /»aborde, junr. Wm Roy, /tdolphe Chatclain, Adrien Desselles, Léandre Roy, junr. J. Pnirot, Charles Moreau, Charles Gombuult, Louis Prévost, St James Lemoine, J. Moncla, E. Saucier, C. H. Kimball, J. B. Lemoine, M. Ducoté, \V. L. Voorhies, V. Prostdame, G. Krebbs, E. Rabalais, Léon Gauthier, Jh Joffrion, Paulin Tassin, Sitneon Convillon, Engène Tassin, J. Desfossé, H. Rftvard, Julien Gaudeau, G. Callege, A.B. Coco, Paul J. Bordelon, Martin Du four, François Tassin, Pierre Lemoine, . Alcée Roy, Symphorien Couvillor., " alery Rabalais, senr. Auguste Bordelon, Valéry Rabalais, junr. Hippolyte Gauthier, jr. J. M. B. Lacour, Alphonse Lacour, Sosthène Convillon, J. Ducote, junr. J. B. Bordelon, H. N. Bordelon, Céiestin Gauthier, Zénon N. .Mayeux, Joseph D. Mayeux, Benjamin Pontieux, Valéry Mayeux, Henry Kohtn, Maillet, J. B. Gremillon, Aristide Barbin, E. Lacour, Barthélémy Baudin, Joseph Junot. Joseph Gauthier, J. Descamps. Augustin Mayeux, Fabius Äicord, Zénon Lemoine, jr. A. G. Morrow, Louis Mayeux, Joseph Armand, Joseph Ducoté, St James Rabalais, Valéry Guillot, Emile Bordelon, Pierre Estranuques, B. P. Delavallade, E.Reynaud, P. J. Normand, L. Drouin, H. O. Convillon, D. Armand, Drosin Mayeux, Rp.ffanan, A. P. Bordelon. REVUE AGRICOLE. 11 est une erreur déplorable dans la quelle les joui naux de la campagne tom bent toujours. L'amour paroissial, qui est une bonne chose dans son principe produit cependant quelquefois des con séquences funestes pour le? planteurs. Cet orgeuil de localité pousse beaucoup d 'habitants à exagérer la perspective des récoltes. Le publicise, trop crédule, obéit à un sentiment de satisfaction et exagère à son tour les exagérations de ces habitants. Les journaux de la ville, tout aussi peu sceptiques que ceux de la campagne, reproduisent les belles pro messes des feuilles do villages. Let jour* naux du Nord répètent ces reproductions en y ajoutant quelque chose et le re tentissement den immenses succès obte nus par les planteurs, au lieu d'exercer une influence avantageuse sur le mar ché, tend évidemment & faire vendre le sucre au dessous de ta valeur. Voilà une question de tarif que les whigs et les démocrates peuvent appro fondir sans peine, et sur lequelle nous avons l'espoir qu'ils seront tous d'ac cord. Nous sommes tombé comme la plupart de nod confrères, dans cette erreur que nous déploron«. Cependant cc que nous * avons dit des champs que nous avons parcourus est exactement vrai. La can ne y est bien fournie et de belle taille; mais coupez-la, c'est un roseau sans suc. Aussi le rendement est-il très peu abon dant sur les sucreries où l'on a commen cé à rouler. Chez le général R. Martin, un arpent de cannes ne donne guère plus de 400 livres de sucre, lorsque la mo yenne des récoltes faites sur sa terre est de 1000 à 1200 livres par arpent. Le colonel Pugh a commencé lui aussi sa roulaison; sa récolte ordinaire lui donne 900 à 1000 boucauts de sucre; il ne compte pas cette année sur plus de sept à huit cents. Parmi les planteurs avec qui nous avons eu à ce sujet des entretiens sérieux, un des plus experts, M. Robert Maurin nous assure que la récolte de la paroisse sera d'un quart, moindre que l'année dernière. Il nous a fait voir des cannes de la plus Welle venue qui auraient pu donner deux mille livres de sucre par arpent, si des pluies bienfaisantes les avaient rendues juteuses, et qui n'en donneront pas six cents livres, si le so leil torréfiant qui nous grille, continue à les dessécher. Ainsi le planteur qui comptera sur les faveurs des cataractes célestes et re tardcr.i sa roulaison, aura une chance pour obtenir de sa récolte de plus beaux résultats. Mais cette espérance l'expo sera-à un danger réel: voilà deux hivers qui ont passé sans faire éprouver à no? sucriers la moindre rigueur; en sera-t il de même cette année? Les glace? ne prendront-elles pas leur revanche? Elles sont bien capables, les importunes ! de revenir désoler notre belle Louisiane et ruiner les planteurs trop confiants. — La confiance souvent porte bonheur, cepen dant pas trop n'en faut. Les déceptions arrivent plus souvent que les succès. Nous désirons que les plus prudents aient tort et qu'ils n'aient pas à être trop fâchés de leur précipitation; nous sou haitons aux moins confiants des pluies abondantes et un succès égal à celui de l'année dernière. La maladie qui s'est déclarée dans les cannes, il y a trois ans, exerce une in fluence funeste sur les produits des ter res sucrières. Le plant attaqué de cette maladie n'a ni sève ni vigueur. C'est à ce plant qu'on attribue la maigreur de certaines pousses but certains points de terres également riches, également cultivées dans toute leur étendue. Nous nous berçons de l'espoir que l'intelligen ce de nos planteurs finira par détruire cette canne-sue ruineuse. LOCALITE. cannes Pas de rixes dans la Paroisse, décrois sance remarquable dans le dingue ; ab sence totale d'empoisonnements hebdo madaires par le viskey; pas un seul tout petit meurtre à raconter. C'est un état de choses fort moral pour notre société, très agréable pour les malades, excessi vement rare pour les ivrognes et on ne peut plus satisfaisant pour tous ceux qui auraient pu devenir victimes de quel que meurtrier. Mais cet état de choses ne saurait remplir une colonne; ce qui fait plaisir à tout le monde met le chro niqueur dans un grand embarras; au moment où nous enfantons cet article, nous nous apitoyons sincèrement sur le père de famille pauvre, que sa femme abandonne, lui laissant pour souvenir deux marmots sur les bras et une demi douzaine d'autres fruits de ses entrailles' que ces bras devront vêtir et élever. De las! il y n de l'égoïsme dans notre pitié, mais il y a aussi de la sincérité. A la femme et aux marmots près, notre posi tion est tout aussi intéressante. Lecteur verse une larme sur notre infortune. Nous aurions quelques velléités de faire un article politique, mais on nous dit que la politique est une grande en nuyeuse, bonne à pas grand chose. Si nous imaginions une litanie d'injures à l'adresse de nos ennemis,nous trouverions dans ce travail un passe-temps fort agré able, mais... nous nous assurerions mala droitement la perpétuité de leur haine. Et dire que les articles d'intérêt géné ral sont déjà traités! quelle amplification, quel développement* nous leur donne rions ! Mais c'est trop lard ! Fameux mot que ce trop tard! Il a fait une république, mais il se fait pas toujours de belles choses. Ainsi il nous empêche de verser tin pleur rar notre canal desséché; le fa tal trop tard coupe le sifflet au canard que nous aurions pu vous servir à propos de En voilà des horreurt! Prenons notre parti et causons diver lissements; c'est un fort joli sujet et fort vaste aussi; il comprend tout l'espace compris entre les jeux innocent? et le? bals les plus débraillés. Mais arrêtons nous ici... Ces bals pourrait nous amener à la description de jeux très-peu inno cents. Puis c'est des divertissements de Napoléonville que nous aurions ù parler et franchement, le titre plaisirs, suivi d'une colonne do points, ne serait pas la description la moins exacte et la moins éloquente que nous pourrions donner. Voilà une idée juste et ingénieuse ot> nous n'en aurons jamais. Lecteurs, si nous y avions pensé plutôt, nous ru rions fait cette description; vous y auriez ga gné beaucoup et nous aussi, mais c'est trop lard : décidément ce mot là commen ce à devenir néfaste. Le mal est fait, consolez-vous en, nous tâcheron? de vous donner l'équivalent de l'éloquente des cription. Mais la localité pourrait nous accuser de mauvais vouloir (Dieu nous garde de jamais mériter ce reproche) si nous nous arrêtions là, au sujet de ses jeux et de ses plaisirs. Nous déclarons qu'elle possède deux billards assez fréquentés, trois ta bles de poker, régulièrement occupées par des joueurs décents, quatre tables de piquet où nos imprudents jeunes hommes vont apprendre à compter des quintes et des quatorze. Nous avouons que tous les soirs on peut se procurer le bonheur de voir passer au galop trois ou quatre élégantes amazones. Si elles ne défilaient pas comme des éclairs, la vue des mo destes piétons en serait très flattée, mais qui sait... peut-être les cœurs battraient ils moins fort, peut-être ces belles pro meneuses savent-elles que l'apparition d'un sylphe qu'on ne fait qu'entrevoir, rend l'imagination du voyant,plus ardente que ne pourrait le faire l'analyse de la beauté la plus parfaite. Nous vous dirions bien mille jolis con tes qui nous ont été confiés par une Egé rio, que nous avons rencontrée sous des pacaniers dans line de nos chasses; mais elle porte le nom que nous aimons le plus ; elle a des qualités physiques et morales que nous tenons infiniment à voir rester dans l'obscurité. Puis elle nous a défen du de Bouffier un seul mot de sa douce causerie et de notre rencontre. Ce que femme veut, Dieu le veut! elle nous l'a dit. Nous sommes incapable de désobéis sance; par respect pour le précepte qu'elle nous a rappelé nous nous mon trons discret. Lecteurs, si hous vous avons donné l'équivalent de l'article PLAISIRS, sui vi d'une colonne de points, tant mieux. Si nous n'avons pas réussi, nous sommes encore votre débiteur et nous vous paie rons dimanche prochain. O ^rMerci aux officiers du Taylor et du Mary Foley pour les feuilles de la Nouvelle-Orléans qu'ils ont eu l'attention de nous envoyer. CAUSERIES. La plus horrible peste, la peste la plus mortelle, ce n'est pas le choléra-morbus, asiatique ou non, la fièvre jaune, le vo mito, c'est la politique! il est impossible de calculer les maux irréparables qu'a enfantés cette drôlesse, de nombre r les malheureux dont elle a empoisonné l'existence, de chifFer les infortunes que les pauvres hnmains lui doivent. — Quel est donc le coquin qui a inventé la poli tique? Evidemment cet inventeur existe, car la politique, comme toute perfection, tout bienfait de la civilisation, a eu un commencement, (Dieu veuille qu'elle ait aussi une fin !) mais je commence à croire qu'inventeur et invention se perdent dans la nuit des tenr.ps, et que pour dé couvrir la première victime de la polili que, il faudrait remonter jusqu'au père Adam, qui fut parfaitement trompé par Madatqe Eve, de serpentine mémoire. Tous les peuples connus, et je suppose encore toutes les nations inconnues, ont dû leurs principales dissensions à la poli tique, cette peste a sur ses rivales un im mense avantage, elle peut être partout en même temps, exercer ses ravages sur vingt contrées à la fois, tandis que le choléra (assez bon diable au fond) et la fièvre jaune (qui se fait terriblement vieille) ne sévissent d'ordinaire que dans une localité , parcourant le monde à l'instaf.du beau Joconde, mais ne jouis sant pas de la faculté d'êtie à la même heure dans les deux hémisphères. Ce dernier argument prouve d'une façon ir récusable, que les deux susdits fléaux sont d'une qualité inférieure, et que la politi que, en tant que peste, est d'une marque bien plus distinguée. Si je connaissais, je ne dirai pas un pays, je ne dirai pas une grande ville, je ne dirai pas un village, je ne dirai pas une maison, mais un petit coin du monde* d'où la politique 1ht bannie, j'irais m'y blottir avec bonheur, aifèc vo '"pté! P° ur mo ' cet a . s y'®' 11011 P est ifê r * serait le Paradis trouvé!—Pauvre et cher Paradis, faut-il qu'une simple pomme, (et quelle pomme encore!) en facilitant la chûte de la mère d'Abel, nous ait forcés à te conquérir à la pointe de toutes les vertus possibles! Pour te gagner, terres tre paradis, était-il besoin de te perdre? Mais... d'où me vient aujourd'hui cet air sombre et sévère 7 Pourquoi ces mé disances sur la politique qui fait le bon heur de tant de désœuvrés? Pourquoi fils ingrat, ai je l'impudeur de reprocher à l'ombre de notre grand-maman, ses mignons péchés? A sa place, vous en auriez fait autant, vous ses charmantes filles; à sa place j'en aurais fait bien plus, moi pécheur indigne! Ce paradis que je fais mine de regretter, sur la per te duquel je viens de pleurer dix lignes insignifiantes, et vingt larmes d'une noir ceur, dont mon encre n'est pas seule coupable, ce paradis je ne le connais pas, et tout porte à croire que je n'aurai ja mais le plaisir ou l'ennui d'y couler mon éternité! Ce que je viens d'écrire est donc d'une haute inconvenance, et si la paresse n'était plus forte que le repentir, recommencerais cette demi colonne. !l Ma j 8 80yez en pa«,je ne la recom nous aimons. mencerai pas. — Refaire une demi-co lonne! J'aimerais mieux me pendre! Du reste j'ai tort de dire que j'ai eu tort de parler irrévérencieusement de la poli tique, on n'en saurait trop médire, et je sais deux amoureux transis qui la mau ditsent aujourd'hui, un peu plus énergi quement que moi. Un page aimait la jeune Adèle, affir me je ne sais quel couplet; avec une légère variante je dirai moi: Alphonse B....adorait la belle Marguerite. — Al phonse a vingt quatre ans, Margueiite compte dix-sept printemps sans hivers; le jeune homme est assez bel-homme, il n'est pas sot car il possède une quaran taine de milliers de piastres, il est asso cié d'une des bonnes maisons de com merce de la Nouvelle-Orléans, il polke décemment, est très blanc sous le linge, et gante la lettre K. de Jouvin; il a donc, l'heureux mortel, toutes les quali tés essentielles qu'un père bien élevé doit demander au mari de sa Tflle, tous les élémens nécessaire aux succès de salons; je ne veux pas oublier d'ajouter que l'Al phonse en question, est démocrate de puis la pointe de sa botte Vernie jusqu'à la plateforme de son chapeau Janin. Marguerite est une brune très piquan te, qui ne connaît (qui ne connaissait il y h liuit jours) que le bonheur tranquille du foyer, et la facile joie du bal; qui honore ses père et mère, selon les com mandemensdeDieu; qui aura vingt mil le piastres de dot, qui mazourke à mira cle, et pianote comme toutes Ips jeunes filles de dix sept ans,c'est à dire beaucoup. Alphonse et Marguerite, élevés ensem ble, ensemble ayant grandis s'aimaient d'amour tendre, (quoi déplus naturel ?) et auraient pu s'épouser très bien, voire même faire un couple charmant. — Vous pensez comme moi, n'est-il pas vrai? Eh bien! l'odieuse politique en a dé cidé autrement. Le père de Marguerite est un des chefs du parti whig; à ia défense de ses principes il a consacré toute sa vie, sa crifié la moitié de sa fortune; d'après lui, hors du whiggisme il n'est pas de sa lut! par conséquent, il a en une profon de horreur tout ce qui ne pense pas, ne sait pas, ne comprend pas comme lui. politiquement parlant. Le salon de ce personnage, un des plus agréables de la seconde municipalité, ne s'ouvre guère qu'aux citoyens bien-pensants , whigs dans l'âme, et ce n'était que par une faveur toute particulière, que mons Al phonse y était admis. H devait cette honorable exception à l'intimité qui avait toujours existé entre l'auteur de ses jours et M. L....jusqu'à l'heure de la mort de son ami, M. L.. .. l'avait préché, (car le papa d'Alphonse était un démocrate très influent) mais inutilement, M. B.... tenait fort à ses principes aussi, et. selon la pittoresque expression du farouche politique, il était mort dans l'impéniten ce finale. Un peu désorienté par son insuccès, M. L. n'avait pas voulu sermo ner le jeune Alphonse, il prétendait que la démocratie était chez les B.....unc maladie de famille, que né démocrate, Alphonse ne manquerait pas de finir comme son père, et dans la crainte d'éprouver un nouvel échec, il avait ré solu de ne point entreprendre une cure qu'il jugeait impossible. Depuis six mois, Alphonse ruminait sa demande en mariage; vingt fois il fut sur le pc of de laisser échapper son secret, mais l'accueil glacial que lui faisait M. L...arrêtait toute parole sur ses lèvres, et renfonçait dans son cœur le doux aveu de son amour. Chose particulière, M. L... avait pendant ^ingt ans, traité Al phonse, plutôt en fils qu'en étranger, et cette amitié paternelle ne s'était changée en froideur manifeste, que le jour où Al phonse avait essayé d'amener !a conver sation sur le terrain conjugal. Cependant, pressé timidement mais journellement, par Marguerite, le jeune homme prit un beau soir, son courage à deux mains, et s'ouvrit tout franchement à M. L-. — Hein fil ce dernier, lorsqu'Alphonse lui eut formulé sa demande, tu veux être mon gendre? — C'est mon désir le plus cher, mon vœu le plus ardent, et votre fille partage ces sentiments j'en ai la certitude; nous — Oh! abomination de la désolation! loi un démocrate endurci, (il est impos sible de rendre sur le papier l'expression de colère et de pitié, avec laquelle, le hon père prononça ce démocrate et cet endurci ) tu oses me demander la main de mai fille. — Mais beau-père, l'amour n'est d'au cun parti. — D'abord, Monsieur, je vous défends de m'appeler beau-père, ensuite je vous ordonne de ne plus revoir Marguerite. Ah! je suis cruellement puni de la con fiance que vous m'aviez inspirée quoique démocrate; enfin puiäque j'ai été cou pable, je veux vous laisser une chance de réussite, voici donemon dernier mot: — Ah! respira Alphonse, tout n'est pas perdu. — Abjurez les principes que vous avez cultivés depuis votre enfance, brûlez les dieux que vous avez adores,adorez ceux que vous avez brûlées! cessez d'être dé mocrate, soyez whig! — Ah! Monsieur, je n'ai pas mérilé cette insulte. — La main de ma fille est à ce prix, c'est à prendre ou à laisser. — Me demander le sacrifice de me« convictions, presque une trahison, c'est impossible... un mot encore, monsieur, vous dites m'avoir aimé, je vous ai long temps regardé comme un père, eh bien! si vous ne me laissez pas épouser Mar guerite... j'en mourrai! — Eh! Monsieur, mourez-en, mais ne m'en parlez plus! — J'ai dit. Le père féroce sortit sur ce mot bar bare. Marguerite, la fleur vivante et parfu mée qui égayait le salon de son père, l'aube fraîche et rosée qui éclairait le seuil du tombeau de ce vieux égoïste, bouda l'auteur de ses jours et de ses malheurs pendant une semaine. Un ma tin, après déjeuner, M. L... la pria de se mettre au piano; elle se leva, mais au lieu de jouer le morceau demandé, elle alla droit à son père et laissant tom ber sa tête virginale sur ce cœur de par- , chemin, elle s'écria toute en larmes : — Oh! j'en mourrai! — Ingrate!! répondit le père politique. Cet " ingrate " pouvait se traduire par ceci : Eh quoi! Mademoiselle, vous avez l'impertinence de me menacer d'un horrible malheur, vous voulez briser mon bâton de vieillesse, faire la nuit du jou» qui m'éclaire et dont vous êtes ie soleif et tout cela péronnelle, parce qu'il me plait de chasser l'homme que vous aimez, d'assombrir votre horizon, de froisser vos sentimens, de briser votre cœur et celui de votre amant! Marguerite comprit, devina tout ce qu'il y avait de soi, d'égeïsme, de révol tant dans ce reproche, " ingrate! " aussi prit-elle de suite une grrrrande résolu tion. — Mon père, dit-elle, j'ainrw Alphon se; il m'a proposé de m'enlever mais par vertu, par devoir, et surtout pour vous j'ai refusé; je n'obéirai plus désor mais qu'à inon cœur, et dans huit jours au plus tard, je serai la femme de cet horrible démocrate. Le père est tenace, mais Alphonse est entreprenant et de plus amoureux; quanta Marguerite, elle aime et elle est aimée ! A l'heure où j'écris ces lignes, Made moiselle L... doit être Madame B... — L'amour, je l'espère, aura su vaincre uue fois la politique... snns poliliqurr LAUC-Ä Ed. de -MARY AT. amerique du sud . — Le Diario de la Marina , feuille havanaise qui nous est parvenue parle dernier arrivage de Cube, nous donne sur l'Amérique du Sud des détails que nous croyons devoir repro duire. Les dernières dates sont du 28 juillet pour Valparaiso, pour Carthagènc, la Nouvelle-Grenade, et les autres par lies de l'Amérique du Sud elles vont jus qu'au 29 août. L'expulsion des Jésuites, de la Nouvelle Grenade, et quelques au tres mesures prises par le gouvernement, ont souverainement déplu au peuple, et dana les derniers jour« d'août l'excitation était à son comble, aussi s 'occupait -on fort activement de la prochaine élection présidentielle, et demandait-on aux con ventions, un candidat dont les opinions fussent diamétralement opposées à celles du Président actuel. Les conservateurs ont depuis longtemps fait leur choix et San José Juan de Francisco Martin est le seul candidat à la vice-présideucc qui ait quelque chances de succès. Le Commcrcio de Valparaiso, annonce que dans presque toutes les provinces de l'équateur, deux candidats 8e partagent les faveurs du peuple, et jouissent d'une égale popularité; ce «ont MM. Diego Novoa et Antonio Elizalde. Le mène journal ajoute que l'élection prochaine du Président péruvien, n'aura pas lieu sans eflusion de sang; il parait que le» rivaux qui sont en présence, ont chacun un parti déterminé. Au Chili, tout est tranquille; on a pré senté aux Chambres, en Juillet dernier, un projet d'amendement relatif à la loi de 1833; on espère que ce projet sera adopté. Le général Belzu a été élu président de la République de Bolivia, à une im mense majorité.