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MB PIONNIER DE ASSOMPTION JOURNAL POLITIQUE, AGRICOLE. LITTERAIRE HT COMJIERCI.U. 9 VOL. I. NAPOLBONVILLE, SAMEDI, 26 OCTOBRE 1850 NO. 8. L E PIONNIER DE L'ASSOMPTION, PUBLIE PAK .SUPERVIELLE & DE VILLIERR, GonWtfoiu» mt journ al: ABONNEMENT L'abonnement est paya ble ù l'expiration du premier trimestre. i 'our un an : : : : : : : : : : : : : : $5 00 tour six mois :::::::::::: 3 00 Tout abonné qui voudra suspendre son aboh nement, devra prévenir, par écrit, les « dfteur.« , •jitinzc jours au moins, avant l'expiration du trimentre. * ANNONCES :— Pour les insertions,annonces, avis, etc., etc., les conditions sont les suivantea : Par cent mots , pour la 1ère insertion $1 00 Four les insertions suivantes :::::: 60 On execute à l'imprimere du Pionnier , et ce, Riix prix lea plus modérés, toutes espèces d'ou vrages typographiques, (Jobs,) tels que, cartes, f acît'rks, pamphlets, blancs, etc., etc. AGENTS DU PIONNIER. } M. Michel Lapeyre, Jr. Nli.e-Or leans . . > M. Francis Boimare, Li } braire, 118 rueRoyale ^scension MM. Richard & Templet. K ivierf.-Neuve . . M. Firmin Diiplessis. Iberville M. J. Breau. Nt-J /vcquF .8 .... M. Auguste Thérlot. St-Jean Baptiste, M. Edward Perret. , St. Charles . . . Itizan Frères, négociants Ste-Marie, (AU.): f ZènOH p erret . Ciiarenton .... \ Thibodaux .... M. Adolphe Blanchard. Houma M. F. Gagne. Stf.-Marie .... M. Etienne Pcniwson. A ssomption .... G. Rodriguez, Café Star. Belle Riviere . . M. Pierre Thé riot. Paincourtville , . M. C. J. E. Gauthier, p. M. Oir Dans les paroisses où nous n'a vom pas nomméd'agent.«, nous prions les Maîtres de Poste de vouloir se charger de l-agence dettotre feuille. A NOS ABONNES. Non« avons l'honneur de prévenir ies abonnés du Pionnier , que notre feuille paraîtra désormais chaque vendredi , en attendant que nous la puissions publier <cîotix fois par semaine. Grâce à cette mesure, le journal poufra être expédié par lu malle du vendredi, et nos Acteurs y gagneront, d'avoir les nouvelles deux jours plus tôt que par le passé. LES BEAUX ARîTEN LOUISIANE. En Europe, il est un bruit très répart du et généralement accrédité, c'est que les Etats-Unis, sont d'une désolante pau vrotc, artistiquement parlant ! Et dans les Etats-Unis, on eile la Louisiane com me tranchant encore sur cette pénurie, par une viduité d'arts plus radicale. Il) a unpen de vrai et beaucoup de faux dans cette appréciation de? critiques du vieux monde. — Nous Talions prouver touUtt-l'licure. Mais avant d'entamer ce sujet, «tir le quel nous aurons plus d'une fois l'occa sion de revenir, nous voulons constater un fait patent : l'ignorance effrayante de la presse européenne, relativement, aux Etats-Unis; dans plusieurs journaux «jui font autorité, (pour n'en cijer que trois, nous nommerons le Times dp Lon dres, le Journa/ des Débats de Pal is, cl Heraldo de Madrid.) nous avons lu des enormités tellement colossales, sur la 1 i v » . # rO politique des Etats-Uuis,qwe pour nous bien persuader qu'elles étaient imprimées. nous avohs du les relire plusieurs fois Ainsi, le rédacteur des Débats, après aVoir fait la nécrologie du général Tay lor, arrive au successeur de ce président, » M. Millard Fillmore; il le peint sous les plus riantes couleurs, tronque assez galamment les principaux épisodes de sa vie politique, le présente comme Vadver mre de Daniel Webster, et finit enfin par cette monumentale naïveté : " M. Millard Fillmore est un homme du Nord. wnc il n'est pas abolitioniste!!! C 'est-à-dire que ce sont les hommes du Sud, les propriétaires d'esclaves qui sont «bolitionislcs! — Vous pensez bien que lorsqu'un des premiers écrivains de Pa ris, c est-à-dire du monde intelligent et littéraire, commet de semblables brio-^ ehes, on doit s'attendre à d'énormes pâ tés, de la part des journalistes de second ordre. C est en vertu de cètte science infuse, e nos confrères transatlantiques, que nous passons en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, pour des illétrés, des hommes primitifs, parbleu pour des sauvages! — encore un peu» et vous ver rez qu'on nous accusera de ne parler lue le Cherokee ou le Tête-Plate , de nous manger tout crus, et le plus immodeste - du monde! î es Européens exagèrent moins les cho lorsqu'ils parlent des beaux-arts qui pourraient fleurir en Louisiane, de la lit erature, de !a musique, de la statuaire, de la peinture; cependant ils ne nous ren dent point encore justice, et surtout ils ne veulent pas approfondir les causes de notre pauvreté artistique, relative. Pour qu'un pays puisse avoir des sculp teurs, dfs peintres et des compositeurs hors ligne, il faut qu'il réunisse deux con. ditions essentielles : 1 ® la richesse, 2° l'expérience, qui ne s'obtient qu'à 1 nide des traditions, ou ne s'acquière qu'svec le temps! or, si nous possédons la première de ces conditions, nous ne saurions avoir la seconde; la Louisiane est trop jeune pour avoir pu se consacrer j point par raisonne sagemenf, et l'on serait un fou - „ - , si l'on voulait le plus, avant d avoir réa~! , lt i • I lise le moins. | Toute nation naissante a deux moyens j de s'enrichir : le commerce et la guerre! — (''est par la guerre que Sparte, Rome et Carthage ont débuté, mais le temps, en poliçant nos mœurs, on élevant notre esprit, nous a prouvé que c'était le moyen le moins puissant, et c'est par le commer ce que la république américaine a com prouvé déjà, et jamais un pays n'a inau guré son premier âge parles beaux-arts. Venise était uniquement commerciale avant d'être essentiellement artistique; avant l'époque de la Renaissance, avant François 1er, la France était plus guer rière et commerciale, qu'artistique; il en a été de même de toutes les grandes j puissances européennes, elles ont eu un j commencement, et si l'on veut se donner j la peine de mesurer la distance que ces j nations ont franchie dans les premiers 1 siècles de leur existence, et celle que les | Etats-Unis ont parcourus depuis soixan mencé; les résultats obtenus jusqu'ici, j démontrent clairement que la guerre a j du baisser pavillon devant le commerce. ... 1 . . Quelques exemples du reste l'avaient S » i i te quinze ans, on se pouira facilement convaincre que, dans la voie du progrès, lions avons marché à pas de géants. La Louisiane a glorieusement traver sé ce laps de temps si difficile et si labo rieux, des cinqnantes premières années d'une nation libre; aujourd'hui riche et puissante, elle peut travailler à se créer un bel avenir artistique, et dès qu'elle le peut, elle le doit. Déjà la Nouvelle Orléans compte quelques jeunes talents remarquables; avant peu, si les Louisia nais le veulent, ils auront une belle lit térature nationale, il ne faut pour arriver à ce but, qu'encourager les premiers es. sais des muses naissantes, que favoriser les débuts des poètes. La peinture comp te aussi quelque jeunes artistes dont le talent n'est pas sans originalité; M. du ciiARY par exemple, est un fort habile coloriste, il lui manque peut-être du des sin, mais c'est là une qualité qui peut s'acquérir, il a de l'inspiration et une touche d'une grande finesse, deux choses qui ne s'apprennent pas. La sculpture est encore mieux repré sentée, en Louisiane, que la poésie et la peinture; nous avons personnellement connu deux ou trois sculpteurs d'un talent réel et varié; chez M. Leblanc, nous avons vu des groupes charmants, des bustes qui indiquaient un ciseau intelli gent. des études d'animaux qui auraient du trouver place dans les salons élégants de la ville. Nous savons du reste, de bonne source, que plusieurs statues, qui doivent orner le chœur et le maître au tel de la cathédrale, ont été commandées à un jeune sculpteur, M. Ai/fred Mon N ièr ; de cet artiste, nous avons eu plu sieurs fois l'occasion d'apprécier les œu vres, et, sans craindre d'être démenti par l'insuccès, ndus pouvons lui prédire un brillant avenir. Dans la jolie petite église paroissiale de Saint-Martinville, nous avons aussi vu, avec une vraie satisfaction, un fort joli groupe, représentant la vierge et deux anges à l'adoration; il y a dans ces trois statues, de grandeur naturelle, du talent de bon aloi; les draperies et les extrémi tés révèlent de l'étude chez leur auteur, ce de fa de de les t la tête tic la vierge, d'une ringéfHpic expression, trahit la poétique du sculp teur. Les di/rtlanti sont nombreux il la Nou velle-Orléans, l'opéra est goûté, par le public, la bonne musique est applaudie, les artistes sont appréciés avec tact» en-1 fin la langue si harmonieuse et si sédui santé de Mozart, de Rossini, de Meyer beer, d Auber est par faite ment comprise et liés aimée; pouiqiloi n avons-nous point un compositeur louisianais? pour quoi ne pouvons nous point applaudir un opéra dû à l'un de nos compatriotes? - Au lieu de laisser I auteur du Bamboula, serait heureux <]c travfii er pour non (>t noU!,sc,ionsncr(lcra PP laudir -— Ce l"i r, m serait si facile» * i m ' i *• . . Avec des demons de succès aussi sé rieux, il est permis d'avoir foi dans l'ave nil ; depuis trop longtemps, et avec un semblant de raison, la vieille Europe nous jette ses célébrités à la tête, sans que nous puissions lui répondre par un poème, par une toile, par une statue, par une partition! Ayons aussi nos artistes, a)ons nos rntuées, nos bibliothèques, ayons enfin nos monumens intelligent rt j nationaux. | . " : . POLITIQUE EXTER njRP S * " i Les difïérens partis qui existent en France, viennent de jeler le masque et d arborer, qui le drapeau blanc, qui les trois couleurs, ceux-ci l'abeille impériale, ceux là le rouge étendard! ainsi nettement divisés, les partis que nous Venons de nommer par leers drapeaux » peuvent se compter, nombrer leurs forces, analyser leurs chances de succès, eti un mot s'or ganiser, pour que le jour oïl la bataille sera inévitable, il puissent combattre sur des données certaines. Les représentants du peuple, lorsqu'ils reprendront leurs sièges à l'assemblée Nationale, devront se ranger de suite sous la bannière que leurs chefs de file ont arborée,et se prononcer ouvertement contre tout système de gouvernement, qui ne serait pas complètement le leur; jusqu'à ce jour, ils ont louvoyé, la droite, hn03aïque sans harmonie, protestait con tre la République Elyséenne par son seul silence, tandis que la gauche, com posée de républicains modérés et de so cialistes, prenait toujours l'offensive,atta quant de par son programme, les actes du pouvoir exécutif. Cette dernière tactique était mauvaise; le parti qui se tient sur la défensive, est toujours plus fort (en politique bien entendu) qtie le parti qui assume la responsabilité de l'attaque! à la rentrée des séances, ces différences d'atlitude vont changer, tous les représentants vont enfin représenter leur idée, la défendre par'ous les moyens passibles, cotnbattrc celles de ses adver saires; à qui restera la victoire? au peu ple, il n'en faut pas douter. Les légitimistes que l'on croyait d'une force passablement herculéenne, vien nent do trahir maladroitement leur fai blesse, en lançant dans le monde politi que, un manifeste qui est d'une haut« 1 niaiserie et qui prétend ramener la Fran ce au bon vieux temps , en la replaçant absolument souäle bon plaisir de «a gra cieuse et boiteuse majesté. Henri V ; enfin qui défend au peuple d'approfondir le droit divin, mystère qu'il est dangereux de sonder, impie de discuter! Les partisans eux-mêmes de la bran che ainéc ont du comprendre que le manifeste dont nous parlons, était une énormité, que le peuple devait croire les princes exilés un peu plus instruits par l'expérience, et que le droit divin était trop connu pour qu'on ne lui préférât pas fa droit national. Le ministère légitimiste (car le comte de Chambord possède un ministère} est composé de quelques vieux héros,portant de très vieux noms,qui ont vieilli dans les antichaihbres des vieilles cours, et dont les vieux blasons justifient jusqu'à un cer. tain point les vieilles idées qu'ils émet tent en vieillards-enfants, mais ce vieux minMère peut tout au plus inspirer la pitié, il ne saurait commander le respect, j car il est incapable d'une initiative un | peu libérale. Le manifeste, dirigé près-j que exclusivement contre M. de La- i rocheJacquelein,qui est tombé, en pleine j disgrâce depuis sa fameuse proposition i j ( j e ll,'p n fjHq W ou Monarchie, a motivé ^ protestation énergique et spirituelle [ ; du noble représentant du Morbihan, pro- j ^ testation que nous donnons en entier, | j dans un autre article. j L:i |, ranrhc ca , icUe dcs H onrb ons. | j est représentée a l'assemblée Nationale, j j par une fraction assez fortes puissante ! bres, une charte libérale, un ministère responsable, enliu un roi (.m regne et 1 ^ ne gouverne pas!—Mais la révolution ! de février, en détruisant cette forme de gouvernement, a prouvé que nulle royau : ^ ne pouvait convenir au peuple Iran ! rai«. Les Bonapartistes sont beaucoup plus faibles et plus clair-semcs que les Henri- ! quinquistes ou les partisans du comte de Paris; le président de la République, a proprement parler, n'a pas de parti, il , il j ne compte au rarig (le SC b fidèles que les | | méconten(s des deux anciens régimes— j rveh non I . L, est peu. Quant aux Rémihlieairis ils sont enrotv« ; villain «lux iiej>uuiit.ruu?,ussoni encore • divisés en trois ou quatres nuances, mais J iis ne feront qu'un seul et même corps, | le jour où il s agira de défendre la Cons- 1 titutiun, de maintenir intacte la forme Le de gouvernement que le peuple s'est j donnée en 1848.-Les conseils généraux qui ont montré Une unanimité si peu ton chante dans leurs résolutions, ont du dé noncer à tous les républicains le danger réel, et les écueils à éviter; cette leçon ne sera pas perdue, et la révision immé diate de la Constitution ne sera pas votée (si elle l'est) satts une forte opposition, une opposition des plus significatives. Forcé dans ses derniers retranche mens, il se peut que le Ponaparte Veuille en finir par un coup d'Etat, ii se peut encore que les Royalistes lui prêtent leur appui, comme il l'ont fait déjà quand il s'est agi de porter à la présidence le ne veu de s^n oncle, mais ce qu'il y a de certain, c'est que cc3 mêmes royalistes se tourneraient contre Louis Napoléon, aussitôt qu'il aurait triomphé, c'est qu'ils renverseraient de suite l'ombre d'Empe reur qu'ils viendraient d'élever, pour mettre à sa place, un roi de leur façon, Légitime ou Constitutionnel. Les honteux exploits des membres de la société du dix-décembre, qu'un jour nal appelle fort spirituellement des Dé ccvibrailla'rds, ne peuvent que dépopula riser encore Louis Bonaparte; c'est en ayant recours à des moyens pareils, c'est en se faisant acclamer par de vils indi vidus, qui vendent leurs hurrahs tant la douzaine, que l'ex-prisonnier de Ham a su perdre l'estime et l'affection des fran çais que son nom et son oncle lui avaient conquises. L'Angleterre est assez tranquille, et les affaires politiques ont été complète ment éclipsées par les transactions com merciales durant la dernière quinzaine; on a beaucoup parlé cependant d'un traité d'alliance conclu entre la Fiance, l'Angleterre, la Hollande et I'Esp?gne. traité par lequel ces quatre puissances s'engagent à défendre l'île de Cube, dans le cas où les Américains voudraient s'at tacher la riche colonie. Cette nou velle, qui demande confirmation et que nous donnons sous toutes réserves, n'est pas dénuée de vraisemblance; on sait en quels termes la presse anglaise et les hommes du gouvernement britannique se gont exprimés sur l'expédition du général Lope/., et particulièrement sur les expéditionnaires américains. Ce qui semble corroborer les bruits d'un traité d'alliance, c'est la nouvelle positive de la rencontre de quatre vaisseaux de guer re, deux Anglais, deux Espagnols, dans Ir baie d'Algésiras, vis-à-vis de Gibral. su et la lir tar; ces navires n'avaient point encore ; quitté la rade, aux dernières dates, mais le ils devaient appareiller bientôt, et l'on ; j assure que leur destination était l'ile de | Cube. L'Alleinage éd. dans un statu quo de i plorable; la Prusse lient bon toujours, j l'Autriche ne veut pas démordre de ses i prétentions, et les petites principautés craignant d'être écrasées dans le choc imminent des deux puissances, n'osent se prononcer ouvertement en faveur de l'une ni de l'autre. Les nouvelles d'Italie sont peu infé rossantes; le Saint-Père est toujours au Mais Lonis-Philippe était en core sur le trône 1° fé neste n'est certes pas celle qui pousse nos plus petits planteurs à la culture de la canne. Les deux premières occasion nent. la mort à quelques personnes et des bosses à quelques autres, la dernière con damne souvent à la gêne, à la pauvreté, des familles nombreuses qui jouiraient d'une honnête aisance, si elles rxploi ! taient avec discernement le sol riche dont la généreuse nature les a dolées. Pour exploiter lucrativement le sucre. , il faut avoir de grands capitaux ou un | crédit immense/ Encore ces capitaux sont-ils souvent fort risqués -Une mau I i vaise anneu les diminue, une maladie ; • i - i • i • cjiu s<»vit sur les nrgres, le? amoindrit son J vent de moitié—un crédit immense est. | souvent ruineux — la plupart des fois on 1 paie des intérêts à un taux que la culture Le rend pas; ces intérêts qu'on est dans j l'impossibilité de régler, augmentent la dette; on souflre Jorsqu'avec un peu de prudence on pourrait jouir, on «st à plain dre, lorsqu'on devrait être envié. Nous parlons iei des petits habitants qui n'es croquent pas les (lottes qu'ils ont eontrac. tees; quant aux grands industriels qui savent se créer un grand crédit sans ja mais payer urle obole et sans s'exposer à dos poursuites qui les exproprient, ce sont des .... malins. ï>a Louisiane possède cependant quel ques habitants modèle, (bien rares il es' vrai) qui avec une propriété d'un arpent de face, sur quarante de profondeur,ont su se procurer cette aisance que nous dé sirons à tous, mieux que cela, une fort jolie fortune. Il ne nous appartient pas de les nommer (l'indiscrétion pourrait leur déplaire) mais nous en connaissons trois qui avec une propriété semblable et un nègre, le tout représentant au plus un capital de quatre mille piastres, ont su dans huit ans, avec beaucoup de vigilan ce et peu de travail, remplir leur caisse d'environ une douzaine de bna"x milliers de piastre.«. Et ces habitants sont tout aussi hospitaliers, tout aussi généreux que ceux dont la réputation est devenue proverbiale. î\ y a chez eux de l'ordre et de l'économie, mftisni le désordre n 1 la prodigalité ne Constituent jamais le bon accueil ou le comfort. C'est dé ces trois habitants eux-mêmes que nous tenons les moyens qu'ils ont employés pour arriver à ce résultat. Un plant de deux cents orangers sur quel ques acres de terre, leur rapporte annuel lement de 1500 à 2000 piastres, sans qu'ils aient même la peine d'en receuil lir les fruits, l'acheteur le fait lui-même; d'autres arbres fruitiers augmentent ce revenu de Irois à quatre cents piastres; quelques douâmes de ruches que les abeilles remplissent de leurs précieux gâteaux, produisent pour cinq ou six cents piastres de miel; le clos bien cul tivé, rapporte pour une grande partie des besoins de la maison. La propriété n'a que quarante arpents de superficie, mais pas un pouce de terrain ne reste in culte sur cette propriété. Combien comp te-t-on d'habitations de trois et 400 ar pents de superficie qui sont loin de don ner autant de revenu que le petit coin de terre dont nous parlons. Et cependant ces habitations comptent plusiers travail leurs, la terre est tout aussi riche qu'ail leurs. Ce qu'il y manque c'est le dis cernement dans la gestion, c'est la mar clic vers les améliorations qui procurent le bien-être. Nous n'avons rietl à ijlé'ftçr à r»; que I nous avons déjà «i i t. de la canne et de son j rendement dans les sucreries où l'on .i commence n rouler. L eau ne saurait i plus être utile u son développement; au j contraire eiie ne pourrait aujourd'hui J que lui être funeste en occasionnant une I nouvelle végétation. D'un autre côté, j la pluie er-t nécessaire. Beaucoup de : planteurs qui ne roulent pas encore, j n'ont pas »ne goulte d'eau dans leurs ci ternes. Ni le ciel n'en envoie pas, ils j devront la puiser dans le hayon et ce sera un grand travail de plus en, viendra se joindre aux travaux d '-ii si péii'hle* de la rouhison. APPRECIATION OU BILL DTÙJMPROMIS. l'Ai l.A 1'Kl.KSE FHANÇAISK. Si nous occupons erx ore nos lecteur-; de ce bill tant proné par se-< partisan«-, tant flétri par ses adversaires,accepté au jourd'hui par tous les lions Américains puisqu il est loi, c est pour faire ressortir l'injustice des quelques hommes qui ont blftmé la conduite de nos représentant^ au congres et attaqué la conscience d'un de nos sénateurs. L'article qui suit est extrait du A uti.i fiai. < e journal, au point de vue améri cain. ne saurait-être entaché de wbig gi .ir.eou de démocratie. Les principes jiii divisent nos deux grands partis lui sont saiih doute absolument inconnus. U est coupable d'abolitjonisme, comme tou te la pri sse Européenne et. cela se con çoit; pour bien juger de la nécessité de l'esclavage,il faut avoir vécu dans un pays à esclaves. Si l'on juge sans avoir fait cette épreuve, on raisonne d'après des principes philosophiques et humanitaires qui sont autant de fois applicables, que le philosophe et le philanthrope sont par faits, et la raison morale devient ainsi bien souvent une déraison pratique. Voici l'article du National', que les in insulteurs des adversaires du compromis maintiennent encore après l'avoir lu, que les meilleurs amis du Sud, ce sont eux: " Les questions qui semblaient si me naçantes pour les Etats-Unissont en voie de solution. Le sénat a voté les pre mières lois pour la délimitation du Texas pour la formation du territoire de New Mexico, pour l'admission de l'Etat de Californie, et pour l'extradition des escla ves fugitifs, Après des débats moins ani més qu'on ne l'attendait, la chambre dee représentai!« a adoplé les deux premières de ces lois; il est piobabfe que nous ap prendons prochainement l'adoption des deux dernières. " Les résultats de cette session du congrès sont de la plus haute gravité. " La prépondérance des Etats libres sur '• ceux ou règne l'esclavage est aujour " d'hui considérable." Le grand hom me d'Etat du Sud, le champion le plus ardent des institutions serviles ftl. l'al houn, a été enlevé cet hiver par une cruelle maladie, qu 'avaient aggravée les chagrins de cette décadence des Etnhk esclaves à laquelle ii avait involontaire ment contribué. Lorsque M. Calhoun préparait, sous l'adminstration de M. Tyler, l'union de l'Etat du Texas aux Etats-Unis, ii espérait contrebalancer, pour long temps encore, l'influence du Nord; c'est à cette acquisition de terri toire qu'il faut attribuer, cependant, U première idée des conquêtes plus impor tantes faites sur le Mexique, conquêtes qui ont donné naissance au nouvel état de Californie^ et préparé un territoire immense à de nouveaux Etats d'où sera banni l'esclavage. " Les conséquences " de cette addition à la confédération " de nouveaux Etats libres, amèneront u de grands changemens dans la politi " que du pays relativement à l'e&cla '• vage. " Les Etats à esclaves son en core trop puissans aujourd'hui, pour qu'aucun changement brusque soit ap porté aux institutions, " mais à mesure '• que de nouveaux confédérés surgiront " sur le territoire conquis, la balance 44 penchera davantage du côté des Etatî 44 libres." Dans quelques Etats du Sud, des hommes ardents ont cherché à faire naître une agitation menaçante pour la confédération, mais ils n'ont pu touver d'écho. Une grande convention, con voquée à Nashville, dans le Tennessee* dans le but ostensible de provoquer la dissolution de l'Union, a échoué devant le bon sens et le patriotisme du peuple. Malgré la chaleur des discussions qui ont eu lieu dans quelques legislatures d'Etats à esclaves, malgré I** résolution tant »oit peu incendiaires adoptées dan» .quelques meetings, le peuple est resté calme, et n'a pas répondu à l'appel de quelqus» agitateurs; et dans cette question vitale, pour l 'avenir de reicluvng**, ww dé-