— Au Meiique, le Monitor iiepublica.no du 29 octobre a annoncé officiellement réfection du général Arista a la présiden ce tie la République. Il a obtenu le» voix de 12 Etat?, «avoir: le district fédéral, les Etats de Jalisco, San Luis Potosi, Queretaro, Guanajuato, Mexico, Oajaca, Vera Cruz. Oahuila, Tamaulipas, Si naloa, et Chiapas. — La chambre des députés a adopté, dans sa séance du 27 octobre, un projet de loi frappant d'un droit de consommation de 8 pour cent les produits dans In république mexi caine. Ce droit devra commencer à être perçu quatre mois après la promulgation île lu loi. — Des lettres de Saint-Thomas confir ment la perspective d'une prochaine invasion de la république dominicaine par les Haïtiens. On s'attendait à voir les hostilités commencer dans les pre miers jours de novembre. — L'Amérique Centrale semble sortir de son apathie. Le Guatemala vient d'établir un nou veau port d'entrée à San-Thomas, en même temps qu'il a conclu un traité de commerce avec les villes hanséatiques. Le président de San Salvador a décrété l'installation d'un hôtel des mon naies dans la capitale, pour foire passer dans la circulation le produit chaque jour plus abondant des mines. Pendant ce temp-, la reconstitution de la confédération centre américaine fait quelques progrès; le Honduras vient d'approuver les bases arrêtées à Léon, par ses commissaires, de concert avec ceux du Salvador et du Nicaragua. — La tranquillité que nous félicitions naguère le Chili d'avoir su conquérir paraît au moment d'être gravement com promise. La session du Congrès a été brusquement close par l'Exécutif etil s'en est fuivi une vive agitation. Le comité de l'opposition, composé de quatre séna teurs et douze représentants, a adressé au peuple un manifeste par lequel il l'in vite à ne souffrir aucune atteinte à la Constitution, (/arrestation de deux séna teurs, MM. Prado et Finard, accusés de menées insurrectionnelles, est venue en core ajouter au mécontentement et à l'inquiétude. D'après ces renseignemens, le Chili serait menacé de rentrer dans les commotions d'où il était si heureusement sorti. JONCTION DES DEUX OCEANS. La jonction des deux Océîins est deve nue le rfive de tous les esprits et chacun veut maintenant concourir à la réalisa tion de cet immense projet. Partout où le continent américain se rétrécit, par tout ou l'Atlantique et le Pacfique se rapprochent, ou parle de creuser un ca nal ou d'établir un chemin de fer. Au lieu d'une voie de communicrtion, nous en aurons plusieurs. Dans un avenir fort prochain, l'isthme de Tehuantepec aura son chemin de fer, grace à l'énergie et à la persévérance de la Compagnie Loui lianaise. La vapeur ne tardera pas éga lement à supprimer l'espace entre Chagres et Panama. D'une autre, part, il est à peu près hors de doute que la distance qui sépare le lac de Nicaragua de l'Océan Pacifique sera canalisée. Les avis par le Crescent City sont des plus fav< • rabies. Les ingénieurs chargés de faire les reconnaissance» nécessaires ont écrit que le problème était résolu, et qu'ils avaient planté les jalons du canal sur un terrain qu'ils avaient fini par découvrir après beaucoup de peines et où les obstacles matériels seraient facilement vaincus. Ce canal reliera l'extrémité occidentale du lac de Nicaragua à l'O céan Pacifique et n'aura que douze milles de longueur. ( L'Abeille.) actes officiels : — Le président de» Etats-Unis a reconnu officiellement M. J. M. Wright comme consul Autrichien, i A palachicola (Floride), et a accrédité M. André Low en qualité de vice-con sul Autrichien, à Savannah (Géorgie). meurtre dans le Mississippi : — De puis quelques mois les viols, assassinats et vols à main armée, se multiplient d'une manière effrayante dans l'Etat du Mis sissippi; voici un nouveau crime qui, nous l'espérons, mettra enfin les autorités en garde contre les misérables qui déso lent cet état. Deux jeunes gens qu'une affaire d'a mour, avait faits ennemis, Messieurs O* H. Sessnus et Gustave Pu« kett, se ren contrèrent le soir dans une rue de Bran» dou; ce dernier dès qu'il aperçut son rival, l'accabla d'insultes et le traita de suborneur; M. Sessnus ne répondit rien et continua sa route, mais ce silence ne faisait pas l'affaire de Puckett qui, voyant qu'on ne répondait pas à ses injures, tira un poignard de sa poche et fondit sur le jeune Sessnus, auquel il porta onze coups dont cinq mortels. Au premier coup. Sessnus tomba, s'écriant qu'il était mortice cri n'arrêta pas le meurtrier qui ne s'enfuit qu'après s'être assuré que son rival était en effet passé de vie à trépas. — La police est sur les traces de Puckett. mais jusqu'à ce jour on n'a pu avoir au cun renseignement sur lui. inceîcdie : — - ,.it du 30 no vembre au 1er décembre, le feu s'est déclaré sur la plantation de Samuel Da vis, à quelques milles de Vidalia; mal. heureusement on ne s'apperçut de l'in cendie que lorsque les flamme«, se frayant un passage à travers les bâtiments, eu rent dévoré plusieurs magasins remplis de bois; aussi malgré les secours que les voisins de M. Davis lui portèrent, une grande quantité de coton fut réduite en cendres. La perte totale est évaluée à vingt mille piastres. les cherokees : — La tri bu des Che rokees vient d'imposer d'une taxe per sonnelle tous les mulâtres et nègres li bres, habitant le territoire que ces In diens prétendent le leur; par la même occasion, Messieurs les Cherokees ont passé une loi grâce à laquelle des écoles publiques vont être instituées dans la tribu, et ont adopté un bill réglant les dividendes à payer pour les intérêts de la dette nationale! — décidément il n'y a plus de sauvages. douane DE mod.l ,E : — i ,c Mobile Tribune annonce que le secrétaire tré. gorier a nommé une commission chargée de désigner un emplacement pour l'édi fication d'une nouvelle douane, digne de Mobile. Les membres de cette commis sion se sont aussitôt mis à l'œuvre, et nous apprenons que les terrains ayant été choisi«, on :« passé un acte avec l'ar chitecte le plus apte à conduire à bonne fin d'aussi importants travaux. une grande reception : — On écrit de Washington, n la date du 29 novem bre dernier, qu'il y a eu grande récep tion le 28, à la maison blanche. Le corps diplomatique, en tenue de cérémonie, s'est rendu auprès du prési dent de la République et lui a présenté ses complimen? de condoléance; M. Fill more a répondu en quelques mots, et les ministres étrangers se sont alors n vancés : Parmi ces derniers on remarquait, et non sans une certaine surprise, l'ambassadeur d'Espagne, don Calderon de la Barca! ce diplomate a déclaré au président que la Reine avait le plus vif désir de continuer les nnes relations qui existent entre les deux ays et qu'il remerciait, lui ambassadeur, e Cabinet de Washington, de son attitude |dans les affaires de Cube. Comme on le voit notre président sait mprendre l'entente cordiale. — Après le iscours d'Isabelle aux Oortès,c'est se mon» rer de bonne composition, il faut l'avouer. une qttasi-execütion . — Dans une ville lu Nord, un homme du nom de Creas lan était condamné à être pendu. Le tour fixé pour l'exécution étant arrivé, la jot< nce se dresse; l'heure venue, une Ifoule innombrable entoure Péchufaud, impatiente d'assister i l'odieux spectacle lui lui est promis. Le shérif s'est rendu la prison, a ordonné les préparatifs du lépart; le condamné pleure en deman lant s 'il est bien vrai qu'il va être pendu îme un chien. Aussitôt l'enceinte de prison franchie, le shérif tire de son »rte-feuille, on ordre de l'exécutif par [equel il est fait grâce à l'accusé. Ce dut être là pour ce dernier une >ien agréable déception; pour l'honneur le l'humanité, croyons qu'elle fit égale ent agréable aux curieux qui furent si îen volés quant t la partie priucipale du ctaclc. Buenos-ayhks : — Grâce à l 'arrivée dans le port de la Nouvelle-Orléans, de deux na vires Américains venant de Montevideo, nous recevons de cette ville et de Buenos Ayres des nouvelles très récentes. Aux dernières dates, on regardait comme imminente une guerre entre le Brésil et le gouvernement de l'osas; à Buenos-^lyres les affaires allaient fort mal. tant les négo ciants avaient peu de confiance dans la sta bilité du gouvernement actuel. — Pour com ble, la saison des pluies a commencé plus tôt que do coutume, et les récoltes sont à moitié peidues; tout semble concourir à l'anéantissement de ce malheureux pays, la nature et la poltique. nouvelles d'haïti : — Des lettres de St-Domingue du 2 courant ont été reçues à Boston, et annoncent que grâce à l'inter vention des Anglais et des Américains, un traite de paix a définitivement été conclu entre les Dominicains et les Haïtiens. la vieillesse d'un soldat : — Dans le district de Darlington, vit heureux dans son obscurité, un débris de ces phalanges hé roïques qui nous ont acquis notre indépen dance. Ephraim Gandy, (c'est le nom de ce vétéran) est âgé de 108 ans, ce qui es 1 un bel âge pour un homme, et porte son siècle le plus gaîment du monde; libre et sans soucis du lendemain, grâce à une hon nête aisance, Gandy vit de souvenirs au mi. jieu de.ses nombreux petits enfans, auxquels il doit raconter souvent (s'il est fidèle aux traditions dis vieux soldats) les exploits de sa jeunesse, et la noble guerre dont Was hington fut le héros. lk pere m a the w : — Ce dernier apô tre de la Tempérance est arrivé le 7 cou rant à Pensacole,où il s'est mis promptement en devoir d'infiltrer ses maximes d'eau dou ce aux nombreux disciples de Bacchus, qui florissent dans cette petite ville. — Le père M ithew a fait merveille, dit-on :— Tant mieux pour les porteurs d'eau, tant pis pour 1er marchands de vin. FEUILL ETON. as âïîâsSâSâsSSSSs EPISODE RACONTE PENDANT LA KUIT DU 23 JUIN 1848. Grenoble, 25 avril 1810. " Encore un grand mois, et pas un mot de vous!... Qu'est il donc arrivé? Vous n'êtes pas blessé, vous n'êtes pas mort... Fernand l'écrirait, et il écrit, au contraire, que vous n'êtes ni mort ni blessé... Oui, mais il écrit cela d'un ton... J'ai lu, relu , dévoré, commenté chaque -y'Iabe de la lettre.... Il n'y a rien Pourquoi donc me fait-elle frissonner? Albéric, vous vi v< z, mais votre cœur est mort. Vous ne m'aimez plus; vous n'o si z pas me l'écrire; mais vous êtes trop loyal pour m'écrire que vous m'ainn z en core.. . O mon Dieu! mon Dieu! ayez pi tié de moi! vous me punissez d'avoir trop mis de mon cœur dans un sentiment ter restre... Je mérite ce châtiment... mais était-ce à lui de me punir? u Oui, je suis bien coupable, coupa ble envers vou — même, Albéric; car, l'an dernier, lorsqne vous fûtes blessé, lors que chaque bulletin pouvait (n'apporter la nouvelle de votre mort, et qu'il me semblait voir dirigées contre ma poitrine les balles et les épées qui menaçaient la vôtre..... eh bien! j" ne souffrais pas ce que je souffre aujourd'hui! Je suis coupa ble, et cependant vous devriez me pai donner... car c'est encore de l'amour!.. . Voyez vous, Albéric.' si \ons aviez suc combé sur le champ de bataille, mon cœur eut été bri-é du même coup; il fut descendu avec vous dans le tombeau J'étais votre fiancée.... je serais devenue votre veuve je vous aurais gardé ma foi jusqu'à mon dernier soupir; j'aurais vécu avec votre noble image; la pureté du sacrifice en eut adouci la rigueur, et j'aurais goûté la joie douloureuse, le cé leste enivrement de l'immolation chré tienne!... Et maintenant ... oh! mainte nant, je n'ose plus penser à toi.... Ton souvenir éveille en moi des idées que je ne comprends pas, dont j'ai peur et hon te!... Ahî oui! j étais folle; j'avais cru à la durée de ce qui est fragile, j'avais mis ma confiance dans ce qui me trahit! J'é tais folle! parce que vous m'aviez dit que vous m'aimiez, j'avais cru que cet amour était votre existence comme il était la mienne; qu'aimer c'était ne pas pouvoir ne plus aimer, qu'il vous était aussi im possible de vous détacher de cet amour que de cesser de respirer Mon Dieu! s« courez moi! je vous ai offensé! j'ai ou blié que c'était tn vous seul qu'une âme chrétienne devait chercher la sincérité des affections éternelles! J'ai oublié^que le monde est la douleur, efque vous êtes la joie; que la créature est le mensonge, et que vous êtes la vérité! Secourez-moi, mon Dieu ! et si vous avez pitié de ma faiblesse, ne punissez pas Albéric..." Cette lettre, datée du 25 avril, était la dernière. Albéric avait dû la rece voir, quinze jours ou trois semaines avant le tragique épisode de Martorano et de la forêt de Sainte-Euphémie. Permettez-moi maintenant, Lionel, poursuivit le capitaine Garbas, d'imiter vos drames et vos romans à la mode, en franchissant en une seconde un espace de cinq années. Le 18 jnin 1815, j'étais capitaine comme aujourd'hui, et je pris part à la dernière bataille où s'engloutit, cette fois pour toujours, la fortune de Na poléon. '• Cette bataille n été racontée trop souvent pour que je sois tenté d'en re commencer le récit; je vous dirai seule ment que je fus chargé par mon colonel d'enlever h la baïonnette une position que l'ennetni occupait depuis le matin, et d'où il tirait sur nous presque à coup sûr. J'étais soutenu par un détachement du 3e dragons. " L'attaque fut rude et chaudement disputée; au moment où nous arrivions, sou« le feu nourri des Anglais, jusqu'au point culminant de la hauteur d'où il s'agissait de les déloger, l'officier qui commandait nos dragons et qui s'était élancé, le sabre nu, à la 'Ct e de ses hom mes, tomba à trois pas de moi, atteint d'une balle à l'épaule. Je me précipi tai vers lui, avec une vingtaine de volti geurs; nous formâmes autour de lui une colonne serrée; et, pendant que nous achevions de bousculer les habits rouges, mi brancard fut improvisé; une ci pote de so'dat jetée par dessus, nous y pla ça mes notie officier qui cria : Laissez moi! et : En avant! jusqu'au moment où il s'évanouit, épuisé par la douleur et le sang qui s'échappait de sa blessure. " Je donnai des ordres pour qu'on le transportât à l'ambulance avant que n r m eussions de nouveau l'ennemi sur les bras; mais voici que ces damnés d'habits rouges que nous avions vus s'enfuir en déroute revinrent tout à coup sur leurs pas : il y eut encore un moment d'horri ble mêlée, pendant laquelle un grand diable de sous-lieutenant aux yeux bleu« et aux cheveux blonds m'asséna un eoup de sabre qui eût fait honneur au Front de-Bœuf de son compa'r'ote Walter Scott. Je tombai sans connaissance. " Quand je revins à moi. j'étais l'ambulance; le lit le plus voisin du mien était occupé par un officier, blessé griè vement comme moi, et dont j'entendais par intervalle la respiration haletante et entrecoupée. Il faisait nuit, et j'étais si affaibli que les sensations ne m'arrivaient qu'à travers une sorte de toile, pareille» à un rêve douloureux où l'illusion coto yait la réalité. " Bientôt le jour parut, éclairant d'un splendide rayon d'été cet intérieur lugu bre, ces scènes funèbres, ces visages livi des* " Mon voisin se tourna vers moi : malgré sa pâleur, je reconnus l'officier de diagons, tombé la veille, à mes côtés; il me reconnut aussi, et essayant de sou rire : —" C'est donc décidément, murmura t-il, un jour de malheur pour les braves et nobles coeurs, puisque vous êtes blessé? " Capitaine, répondi«-je avec effort, c'est ce que je me suis dit hier en vou voyant tomber. —" ÏCt pourquoi me secourir? ajouta t-il d'un ton d'affectueux reproche; si vous n'aviez pas perdu près de moi cinq précieuses minutes, vous acheviez de ha layer la hauteur,les habits rouges ne re venaient pas, et vous ne seriez pan ici. .. " C'est possible, mais je ne regrette rien si j'ai contribué à vous sauver. "— Merci, mon ami permettez-moi ce nom quoique je sois pour vous un in connu... Mais on se lie vite, n'est ce pa-? quand on a fait connaissance comnv nous avons fait hier, et quand on se re trouve comme nous nous retrouvons au jourd'hui. "— Oui, capitaine, oui, votre ami.... balhutiai-je d'une voix que ma douleui et ma faiblesse rendaient de plus en plu» inintelligible. '•— Et si nous nous tirons d'affaire, continua mon voisin, je veux que ce pre mier souvenir soit entre nous un lien in dissoluble, que nous devenions compa gnons et frères d'armes Le voulez vous? " J 'essayai de répondre : "— Oui. >i -»»Et d'abord, il fuit que je vous dise mon nr>nrc;'ff?prft il en étendant le bras de mon côté et me présentant sa main blanche;je m'appelle Marcelin de Mont meillan... " Ma main que j'essayais de lui ten. 'Ire. ne put aller jusqu'à la sienne; je re tombai sur mon grabat, brisé d'émotion et de souffrance 1 " Je vais franchir ennerc un intervalle de quelques mois, remplis par les catas trophes de cette terrible année 1815, et ai river d'un saut au commencement de l'hiver suivant. " La blessure de M. de Montmeillan s 'était trouvée un peu moins grave que la mienne; il avait supporté l'extraction de la balle avec un courage héroïque; après quoi sa convalescence avait fait des progrès rapides. Mais il ne voulut pas me quitter un instant, D'ailleurs, après le désastre de Waterloo, nous fû mes faits prisonniers tous deux, ensuite compris dans un échange. " Vers le mois de septembre. Marce lin pouvait partir pour le Dauphiné, son pays, et aller s'y reposer de ses fatigues et de sa blessure; il était libre, il était guéri. Mais, comme je ne l'étais pas en core et que je n'aurais pu supporter la route, il resta auprès de moi, me soignant avec le zèle d'une sœur de charité, avec la gaieté d'un camarade, avec l'afil'ction d'un frère. ** Pendant les longues heures de ma lente convalescence, nous resserrâmes encore les liens d'un amitié commencée sur le ch tmp de bataille. Il y a dans I e a convalescence, celle surtout, qui succède 5 une blessure grave, je ne sais quelle langueur attendrie, amollissante, une fi titrue mêlée de bien être, qui di»pose aux émotions douces II semble que l'on re naît à la vie. que l'on entre dans une vie nouvelle, avec des organes plus jeunes, des sensations plu* fraîches, cl t|Ue, dan» ce rajeunissement de l'âme ei du corps, le besoin d'aimer accompagne celui de vivre. Je devais être plus accessible encore à ces impres»ions affectueuses, moi qui, alors âgé de vir gt-deux ans, n'a vais pas eu et n «vais pu avoir d'ami Pendant les cinçon de dire, de sentir et de penser. Bientôt M. de Montmeillan n'eut plus «le secret pour moi. Lorsq. 'il vit que ma guérison pro chaine et le charme de son affection dis si paient peu à peu ma tristesse et ram liaient le sourire sur mes lèvres, il re nonça au rôle de gaieté factice qu'il s'é tait imposé pour m'égayer moi-même et me distraire de mes souffrances. Un nua ge de mélancolie se répandit sur soi Iront, et, quand je lui en demandai la cause, l'explication qu'il m'en donna fir pour moi la source d'émotions nouvelles: 41 Marcelin me raconta (ce que je sa vais hélas!) qu'il avait une -mur; qu< celte sœur, cette bien-aimée Henriette la joie de son vieux père et la sienne avait été, quelques années auparavant, fiancée à un jeune officier appelé Albé ric d'Offanges, qu'elle aimait et de qui elle était aimée; qu'Albéric avait péri misérablement dans la guerre des Cala bre«, victime sans doute de quelque hor ri! I ■ guet-apens; que son corps n'avai jamais pu «Wre retrouvé; qu'un dont douloureux, fortifié par des circonstan ces étrange«, planait «ur l'év&nerneni terrible qui avait probablement cofll. 1 i vie h Albéric; qu'on suait parlé d u rendez-vous donné dans une cabane il'une jeune fille trouvée me rte sur h seuil, et que le seul homme quieeût pu jeter quelque jour sur cette cata«tro|>h . Fernand. Fernand de Drancey, parent des Montmeillan et compagnon d'armes d'Albérie, avait été, pour surcroît dt malheur, tué un mois après, avant d'à voir pu rentrer en France ou même écri re qti"!que chose de posifif. " Vou« comprenez. Lionel, tont c que c<> récit avait d'émouvant pour moi qui aurais pu le compléter par «les révé lations si nettes et si cruelles. Le croi riez vous? Je comnynçais » éprouver une amitié si vive pour M. de Montmeil lan. un sentiment si exalté pour sa sœur, qu'oubliant les torts d'Mbéric, la trahi son épouvantable de Tiodoro, et ce fo- é funèbre d'où je n'étais sorti vivant, que par miracle, je me reprochai comrn»» un crime, la mort de M. d'Offinges. P Mit tant je ne ce««ai« pas d'attacher à »a mé moire un sentiment d- jalousie et de liai ne; et, par une il lu-ion b>z • t r • qui trau portait dans le passé me« affections pré sentes, il me semblait parfois que c'étai' l'image d'Henriette qui m'avait arm contre Albéric. '• H est vrai «pie la conversation de M. de Montmeillan rendait sans cessé cett image plus puis«ante pour mon cœur ré généré. Marcelin me parlai» presqm constamment de sa chère Henriette; U me vantait sa vertu, sa piété, sa beauté, sa grâce, ne se doutant pas qu , pendant qu'il me parlait d'elle avec cette vivacité d'expression qu'autorise la familiarité fraternelle, je pressais silencieusement contre ma poitrine le portrait de cell« qu'il essayait de me peindre. "— Paul, me disait-il souvent, ce qui me désole, «-'est que ma pauvre Hen riette, qui cflt été la plus adorable des femmes, la plus admirable des mères, va se consumer dans une sort«* d'éternel veuvage relie prétend qu'XIbéric n e«i peut être pas mo«t, qu'on n'en a p is 1 preuve, et que c'est pour elle un motif de plus de river son cœur à ce souvenir, et de se condamner, à vingt et un an, au deuil et à la solitude! Hélas! je cornai« i trop ce cœur sj noble pour espérer que le temps affaiblisse sa résolution! C est une âme, vois-tu, à renchérir sur les sa— crific«-8, à s'immoler avec joie, comme si chaque immola- ion la rapprochait no p-u plus du cH. sa véritable patri ! Pourtant j'avais fait d'autres rêves, j a vais conçu d'autres espérances; je sus un soldat, moi, pas autre chose; j'ai plu» peur du mariage que du pain de muni tion. J'avais tonjonr? pensé que je re* : s , et et ce 6 de t 6, ^ N *'Y J" " ma ter .ir, que je lui a bun donnerais tonte no ] tune.çe qui la ferait as?« z riche [•our une jam >e, je retournerais à Mo„imeill„n «,'ù j e Cuvera,s Henriette entourée detroi-nu T 0 '» : '"nots qui «payeraient < s ihumali-mes «le |,.„ r g r ,, ri( |. |)ère ,. t ,, leur oncle!... Hélasl Waterloo d'un cô . r cl, autre, la mo-t d'Albérie, ont rnoli tous ces beaux rêves! \u»»i veux 1,1 ( l"'' te le dis,.? Pom- moi nui ne »um pas aussi innocent qu'Henriette, il clair qu'Albéric a été très probabler tué d ins un rondi il est probablement z vous « i n uni i"011 x« et; qui. selon moi, amoindriiait fort « e »a fiancée <1 vi t. à »,t mémoire : et j ■ voue que je donnerais beaucoup brave garçon bien tourné, comme il y en a encore dans l'armée française, parvînt i prouvera Henriette qu 'il n 'est' pas raisonnable, à vingt ;ui*, ' à un deuil sans fin, et de s' vante dans un tombeau qi ' ine celui d'un amanttidèle ! I uii Marcelin ajoutait néeli< r eiji uient : '• — S: ) eux noirs, cenee, et ta tein que t'.n ip pour •le se vouer ■fls i; velir vi n 'est pas n.ê tu bien, Paul, qu'avec tes agrandis par la convales P 11 leur qui t 'a blanchi le , tu as un petit air intéressant «jui te sied à merveille? Lt chacune de ses paroles me fai sait tressaillir le cœur. CoitunrrrUil îm iHoutrer. N ouvelle- O kleans , 11 décembre 1850. f OTON — \r>ii» co U mi- comme Good MiiWa Ordir Mut; good . Widl 'g, 13.| à v,q i midi's Fair , 131 à 13jt t) rdin : iire , . .12 à 1-3 i Middling ,.. 1 2,y ù. 13 i S ccre —Fair, ,£ à ; £c. Stock faillie. M elasse— 2 H a lit cents le gallon. F arine — Ohio, surfine, $4 50 et 60; Illinois et Missouri, §1 '(M .§-l 5() ; St. Louis City, $4 60 et s 5 P>j* C r \I!* s — Avoine. 4M e t» « p ,-t 5 I 70 le baril ; <•! (j. 1 t> ? - h ■ . Pî'.Mvisntvs.— üouuf, me Î'I 1 00; i ri ms , %() 00 et oes». il 3î£ - t 11 50; prim- , $ s 'J5; i unboiis, 0. 7 et 10c. Graisse,'C Jet ÎJ. Cil indelb s, sperm, 41 et 13; stai, 21 >t ilje. Whiskey, 251 et 26. Café, 10 et lie. .Maquereaux, h5 et Ole la boite. 50c. ■n gr MaK inj, Gl" *!C 00 et 50. P.uc, STONE & M' COLLUM, mc^ «u mo GREAT WESTERN. Cette troupe, composées des plus fameux écuyers, des plus hardis sauteurs et des clowns les plus «lésopi :ints qui |>urcourent ces contrées, s'est acquis dans l'Ouest et l«< Sud des Etats-Unis une répu'a/ion nussi proverbiale que celle «pie mérite à Paris le 'irqiie-0!ympi(]iie de Frnnconi. KMe donnera une representation à Napo : éonville, Sam km, 14 Deckmbhe IR50. Le corps de musiciens (.e mieux composé le l'Amérique) sera dirigés «lans un char iot attelé de 20 chevaux, conduit» pnr un s ill homme, à '2 heures P. M. jusqu'au pa illon où se donnera une représentation des plus variées. Les Directeurs annoïKvnt avec p'aisir |u'ils se sont a Ijoint deux des plus célèbres a-uyers français : LK J KUXE BUHTE, lié de d v ans, <>î avec qui pas un écuyer ne , eut rivaliser, d'iid'e.-se, de wmrage et d é!é jance pour monter à un les plus (ring lits boursiers; JEROME RACKLER, les Champs-Elysées, le plus fort sauteur vi. vaut connu. Que l'incrédule soit témoin de •tes tours de foi ce «;t il ne le sera plus. Les exercices do cette troupe sont tout kjiivi aux dans ce pays. Le Di ecteur e-t heureux de pouvoir a:i uoncer qu'il a contracté un engageaient avec M. H. M. SMITH et ses deux élèves, Thomas et Léandre, qui lirai ront à ehique exercice. M Smith in roduira aussi les deux chevaaj brésiliens i'anny Elidel - et Tom Pouce, qui ont été a chetés récemment à grands fiais pour cette compagnie. Lc.h anciens membres de la troupe jouis .eut également d'une réputation non moins grande «pie les nouveaux. Quel « si ce.ui oui n'a pas entendu parler des noms de Me COLLUM, STONE, LIPMAN, ED GAR, FISHER, BROWN RICE et de plusieurs autres d'origine américaine, et qui n'a entendu le nom «le JOHN SMITH?? GR EEN JOHNSON et BEN JENNING débiteront, sans être vulgaires, b-uis bonnes charge», et feront ainsi passer le temps des intermèdes. jj-^\VIS — iVous désirons avertir ceux qui ont l'intention d'encourager notre trou pe, que, contrairement aux autre« Cirques, nous n'annonçons l'apparition d'aucun ecu ver qui ne fuit pas partie de notre troupe. JON 11 W. SMITH. Directeur, ' G. L. E ATON, Agent. Pour les exercices du jour, les portes sont ouvertes à 1 heure et demie, et on commen ce à 2 heures P. M. Pour les repiésentations de nuit, les portes sont ouvertes à 6 heures, et on commence à 6 heures et demie P. M. 0^7"Prix d'entrée, 50 cents.— Enfants an dessous do 12 ans, moitié prix. — Personnes de couleur, 25 cents. Pour le» détails, voir les grandes et petr t s affiches, aux Ilôtel# et aux places pwbli jues. La Compagnie donnera de# représenta tions à Thibodeaux jeudi et vendredi 12 et 13 décembre; A Donaldsonville, la dimanche 15 du merrt" moi®.