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LË PIONNIER DE L ÂiSÛMPTION JOURNAL POLITIQUE, AGRICOLE, LITTERAIRE ET COMMERCIAL VOL. IV. NAP0LE02JVH.LE, DIMANCHE, 7 MAI 1S54. NO 34. LE PIONNIER DE L'ASSOMPTION, - publie l'ar EUGENE SUPERVIELLE. DIMANCHE 7 MAI 185-1. cohïûuôus ïru ♦ ABONNEMENT . fale k'avasce. focr un a» : roua six m#is : : I,'abonnementest paya • • : : : : : $5 00 ; 3 00 AGENTS DU PIONNIER. ^ M. E. Eude, Passage N lle -O rleahs . . > de la Bourne, No 35, ) encoignure Conti. 4 „,. EKf!1 on j\LM.Richard &, Templet. nivtf.RE-NEovE. . M. Finnin Dnplessis. loenvtLkC M. J. Breau. S t- JacqUE s .... M. Auguste Thcriot. K t- J f. ks B atiste, > M. Edgard Perret. St. Cha.ri.es ••• S , _ . I'ost-BreaïX , At. Edmond BuUmrd. M. Adolphe Blanchard. M. F. (îngné. M. Etienne Pénisson. G. Rodrigue?., Café Star M. Pierre Thériof. M. C. J. £■ Gauthier, thibouaux . . . Hoc M a ste-makif. . . • A msomptiom . . . R kt . i . ï R iviere . P atncwbrtville, TT" Bans les paroisses où nous ri avons p;is nnmmr, d'agents, nous prions les Maître» de iPnsie de vouloir «e charger de 1 agence de no re feuille. ANNONCES : Pour le» insertions, annonces' (vis, etc., rie., les conditions sont les suivantes Par ht ?; MRKES, pour la 1ère insertion fil 00 Pour les insertions suivantes :::::: 50 Tunt nhfinnc qui voudra suspendre son abon meuient, devra prévenir, par écrit. I Editeur, H'iinze j«urs au moins, avant l'expiration du tri mestrei •m fvér.Mf.e I» l'imprimere du PioRMEn .et ce * «î x prix le* plus modérés, tontes espaces d ou vr>i<rr»s ty pBjrü phicfues, (John.) tels qne.cAit tr.s, FAOT0RE9, PAMPHLETS, 8I4AKCS, ETC.,ETC JEtKOFE , Allemagne. L'Autriche paraît agir avec plu.« d ne rord avec les Puissances Occidentales. Li P u se incline vers la Russie, lout en temporisant avec les deux partis. Le prot'c >le garantissant I intégrité île l'empire ottoman a élé signe à \ ien iiu par le* <| lalre pu ssnnct s y remplis, la Prusse, mais môme temps la S'iuj s a introduit dans son traite d alliance mutuelle avec l'Autriche, t n t condi bn et liiiu Ii mi le <pii devaient rendre le trai té une lettre morte, et qu'en conséquen ce l'Autriche a ref i-é d'accepter. Tous les arnngements militaires découlant du traité proposé ont été renvoyés à la de cision d'une commission présidée par un prince de Prusse. Le Hanovre et tous les petits Etats Allemands excepté la l!uvièrc>, marchent avec les puissances Occidentales et soutiendront l'Autriche pour forcer la Prusse de se déclarer prê te à so présenter devant la diète Fédé rule. {.'Indépendance Belge nnMncc positi vement qu'un traité d'alliance perma nente, offensive èt défensive. vient d'ê tre signé par la France et l'Angleterre, indépendamment des traités spéciaux |>our la guerre Hctuelie. h GEORGE «AND ( Suite et fin. ) Du reste, le livre de Mme Sand eut un succès énorme. Jamais livre n'ex cita davnatage la curiosité publique. Chaque journal faisait son commentai re. Ou racontait sur l'auteur une fou« le d'anecdote» aussi merveilleuses que contradictoires. Est-ce un homme ? est-ce un« femme î où le rencontre-t on? qui la connaît ? doit-on dire lui , faut-il dire elle 1 Jules Janin, dsns son article des Dê - bfttsy se plut à augmenter l'incertitude et le mystère. Il ne fut donné qu'au monde artiste de soulever, de temps à autre, un coin du voile. George Sand eut, dès ce jour, un ap partement digne d'elle, où toutes les célébrités briguèrent l'honneur d'être admises. Elle y recevait les artistes en frères, fumant avec eux la cigarette, et les émerveillant par son insouciante et spirituelle gaieté. Heureuse de !on nouveau nom, qui n ♦ paya 35, theatre de la guerre. Les mis de la Baltique en date du F2 Avril disent que trois navires américains Font dan? lu Baltique portant des provi sions aux Russes cl qu'un vapeur anglais a été envoyé h leur recherche. L'amiral Napier a quitté la bnie de Kiogé , pour l'île de Gothland, après a voir appris que quelques ports russes té taient ouverts et qu'une escadre russe allait quitter Faroe. Il n'y avait plus beaucoup de glace dans le golfe de Fin lande. Toute la flotte alliée était dans la mer Noire près de Warna. Tous les marins de la flotte ont é(é débnr itiés pour pro téger cette place. L'amiral Dundas a ordonné à sis croisières de saisir, In 0 1er, et détruire tout ce qui appai tiendrait à la Russie. Sa flotte était en commua nication avec l'armée de terre des Turcs. ; Le piince Paskicwitch est arrivé le n - i. i , , î i n- i i ! a Bucharest. Gortshaskoil garde le | commandement de l'année sous les or- j dres de Paskicwitch. Fe 3o Mars il y | eut à Kalafat un assaut sérieux et un combat sanglant qui dura quatre heures. Les Russes ont été mis en déroute après une perte considéra bits et poursuivis à une grande distance. Le vapeur de guérie anglais, le C'y clope, est arrivé à Malte le 7 portant des nouvelle s importantes. Les i lires -in i- U» Dobrudshas après que les Russes eurent passé le Danube, leur laissèrent avec intention le passage li bre jusqu'à Kirshovva et les attaquèrent alors en queue. Après une lutte vio lente la moitié des Russes furent taillés p;is de re 00 50 r — tri- j q () }l( |^i, sans préciser la date, que | 30,000 Russes ont traversé à Goloîx j ce j oiinij opposition, il règne la plus grande j ou- CuI ) f 1|ti j ()I| ( j ;l|)S (ous |o 8 rapports. Deux j en pièces et le reste rej< té au delà du ! Daiiube. Les Turc* ont évacué Che- ! arseda c(ui fut rasée par les Russes. navires anglais sur le Danube, chaigés de grains ont été cnuouiiés par les Rus- ! ses et bun deux a été coulé, 3,000 homu es de tioupes françaises sont arrivé# à Constantinople !'■ •». La déclaration de guerre de la Fram e et de l'Angleterre a causé à Constantino ple une immense sensation de joie. Ou dit que le colonel français Drew, appartenant à l'état-major d'Omer-Pa cha, a été tué dans une reconnaissance. St-Pétersbourg a été illuminé et un Te Unna chanté à la réception de la nouvelle du passage du Danube. L'insurrection grecque no fait aucun progrès. Les insurgés ont été repoussés 3iir plusieurs points. Une note de re montrance a été envoyée à Athènes ren dant le gouvernement grec responsable de ses a tes et de tous les griefs occa sioned par l'insurrection. ANGLETERRE. En Grande-Bretagne tout était lourd, surtout à cause de la semaine de Pâques quia grandement an été les affaires. Le Parlement n'était pas en session. Le général sir Richard Armstrong et l'amiral Lowe sont morts. Deux machines de navires déstinées h la Russie ont été saisies aux ateliers de Napier sur la Clyde. La température était sèche et les a griculteurs en souffraient. vait reçu un baptême de gloire, elle ne voulait pas qu'on l'appelât autrement que George , et continuait de porter le costume d'homme. Ce costume lui allait à ravir. On la rencontrait dans les roes, dans les promenades et sur le boulevard avec une petite redingote, serrée à la taille, et sur le collet de laquelle descendaient en boucles les plus beaux cheveux noirs du monde. Elle tenait une badine à la main et fumait le manille avec un aplomb tout gracieux. Au milieu de cet énivrement de suc cès, elle eut tort d'oublier le fidèle com pagnon de ses mauvais jours. Sandcnu blessé au cœur, partit pour l'Italie, seul, à pied, sans argent. C'était une noble nature, trop fière pour se plaindre, et trop courageuse pour ne pas arriver à l'oubli oiï à l'indiffé rence. Il resta dix-huit mois à Naples et regagna Marseille sur un navire mar chand, dont le capitaine s'interressait à L 'auteur d' Indiana s'occupait à s'atta cher d'autres diamants à sa couronne littéraire. La Berne d,e Paris et la Re vue des deux Mondes 6e disputaient ses livres. Valentine parut à la fin de 1832. Six mois après, Lélia voyait le jour. j eu lieu par suite de I; 1 Le jugement des a?>a$sins du comte J Ro.»si e>i rendu. Le colonel Grandovo j et trois autres ont été condamnés à ; mort. , > , ! COPENHAGUE, i.J avril. | j Quatre frégates ù vapeur sous l'ami | ral Plunrindge ont été détachées de la flotte de Napier et envoyées dans le gol Le due de Cambridge, lord Raglan avec son état-major, sont arrivés à Fa ris le 11. Napoléon à cette occasion, a passé une grande revue de 25,000 hom mes de troupes françaises. Le duc é tait porteur d'une lettre autogaphe de la reine Victoria pour Napoléon. l.e 10 Avril un diner d'^ieu a été donné à M. San ford ft Pari*. ' ! ; ita un. | Une dépèche de Turin, du 10 i4vril, l dil'que le prince de Monaco et son ai de camp ont été emprisonnés au fort de I Nice. Diverses autres arrestations ont dernière révolte. j j ! | I fe de Finlande. La frégate anglaise Impérieuse a don né la chasse à une corvette russe jusque dans Sveaborg. berlin, 9 avril. Le prince B ircley de Tolly est parti pour Londres avec une mission spéciale. M arseille , 14 avril. _ _ _ dement general (tes forces de terre, la «F.tolro nouvelles authentiques de la luiquie. i - ia MHOUR «, 14 avril L'amiral Bruat remplacera l'amiral ! Ilamelin dans le rommaudement de la | flotte française dans la mer Noire, afin j de donner a l'amiral Dund:is le commnn- | dement général des flottes combinées. . * c général Saint-Arnaud a le commun- ! L'amiral Napier ayant seize navires russes étaient <1 appr:s que l'ancre à ilelsinfors) se préparait à lésait; ique r. Un nouveau genre m: carotte. — .... Monieourl avait cédé son établisse ment à Bergerot. C'était un magnifique restaurant où l'on jouissait, pour trente deux sous d'u ne infinité de mets tous plus recherchés les uns que les autres. Monsieur, dit Claudius à Bourgerot, qui trônait an comptoir pour la première l'ois, seriez- vous le successeur de Moni court ? Oui, monsieur, c'est moi même. — Je suis un des plus anciens habitués de la maison. — J'espère que Monsieur continuera. — Sans doute !... Monieourl a donc lais.-é Paris ? — Pour toujours. — J 'en suis vivement contrarié je reste lui devoir 10 fr. — C'est une bagatelle. — Bagatelle, pour quelques gens trop facile, monsieur !... Bagatelle! Un hom me d'honneur considère la dette et non pas son importance... Mais au fait ces 10 fr. c'est à vous le successeur de Mo nieourl que je les dois. — Je ne puis les accepter, monsieur. — Les voici. — Je ne les prendrai pas. — Monsieur Bourgerot... — Monsieur. 8 le ii de lo du et et mé Ces trois romans, comme la plupart de ceux que George Sand publia par la suite, renferment d'éloquentes et vives attaques contre l'institution du mariage. Bon nombre de critiques se mirent à crier au scandale. Ou accusa l'auteur de saper la société dans sa base. M. Capo de Feuillide, rédacteur de VEurope littéraire, ne trouva pas as«)z de blâme pour la femme audacieuse qui essayait d-î renverser ainsi l'œuvre des siècles. Gustave Planche répondit ver tement dans la Revue des deux Mondes, à M. Capo de Feuillide. Il le traita de Vandale, ou de quelque chose d'équi valent. Un duel s'ensuivit ; mais les gens de lettres ne se blessent qu'avec la plume. Entre leurs mains, il est rare qu'une épée ne soit pas inoffensive. A tort ou à raison George Sand esti mait beaucoup les poésies de M. Alfred de Musset, très jeune alors et qui s'eni vrait déjà de sa célébrité. M. Buloz, directeur de la Revue des deux Mondes , réunit danâ un dîner, chez Véfour, l'auteur d' Indiana et l'auteur de Rolla. Ce dernier fut d'une froideur qui ap prochait de l'impertinence. Il joua au petit Byron et daigna tout à la Fa a é- ... Qp m ly litt f de ,, ." ' . p W et matin, Claudius mangeait chez été bourgerot " v ec quelques amis, et cet ai ! mab . le "*t»»™t«ur » avait pas assez de ; sourires pour les accueillir. | Claudius se contentait de dire au l com f ) ^ > * r • ai- "M^ . cela sur ma note. de I est b,en » •"> répondait — Voulez vous me causer un profond chagrin? /—J f-n serais desole. * - LI) bien ! prenez ces dix fr. -,l uisque vous I exigez absolument... Ah monsieur, si tout le monde vous res j on avec le cynisme de la confiance, j II y eut ainsi trois mois de bonheur ! '-ans nuages. Mais par une matinée de | brouillard, on lui demanda un à-compte. I Je n'en donne jamais, répondit Clau dius : le mois pioehain je paierai tout.. Lt ii til traîner la chose en longueur jusqu'au jour où le garçon lui refusa un beefsteak. Bourgerot l'avait nourri pendant un an — [tour 10 fr. ! — 11 raconte cette his to ire à qui veut l'entendre, et il ajoute en manière de corollaire : — \ qui se ! lier maintenant,on est trompé même par j les honnêtes "ens Un bigame dg nouvelle especb. — Pendant toute la journée d'hier, il n'é tait question ici que d'un personnage que la rumeur publique n'accuserait de ! rien moins que de bigamie, mais de cet | te bigamie qui ravale l'homme nu ui j veau de la brute. | Etienne Passau tel est. le nom de no . fre héros, est accusé par plu-ieurs lia. ! bitants de notre ville d'avoir abandon né en France sa femme et trois enfants et de vivre en concubinage avec uile femme de couleur. Ajoutons que M's accusateurs prétendent qu'il est fran çais né à Ste-Foy-la-Grande, départe ment de la Giron le, et, qu'il soutient lui, qu'il es!, né en Louisiane, à la Terre-anx Bu'uf-, et qu'il est. allé en France en trî bas âge, où il s'e^t journé longtemps. Habitant Doiialdsonviiie depuis 7 ou 8 mois, Etienne P«?sau, fjui a été éco nome à St Jean Baptiste, vit maritale ment ici avec une mulâtresse- Suivant la rumeur publique, il s'est avili au point de subir de la part de cette der nière des traitements ignominieux ; il a simulé avec elle un mariage en assis tant à une cérémonie religieuse, comme le font en pareil cas les gens de couleur: aussi la population française de notre ville considérant la présence de cet indi vidu parmi nous comme un outrage, a résolu de le forcer à quitter nos murs et s'est rendue hier soir, vers huit heures devant sa demeure, où elle a procédé à un charivari dans toutes les règles. Sortide chez lui pendant que ses vi siteurs se livraient à cette manifestation, ii a demandé à ceux-ci ce qu'ils lui vou laient. Sur l'ordre qui lui a été intimé de quitter immédiatement Dunaldsonvil lo parce qu'il y déshonorait les popula tions blanches et françaises, il a répon du qu'il ne s^en irait pas, ce qu'enten dant , ou s'e.-t emparé de lui de force et on l'a porté sur la levée où on l'a dé pouillé d'une partie de ses vêtements, et après l'avoir frotté de. goudron » quelques parties du corps,on l'a emplu mé el laissé rentrer chez lui sans lui faire aucun mal, marié et où il a sé et ti, re au au plus déserrer les lèvres au dessert, George Sand ne prit pas garde à cette morgue inqualifiable. Elle peimit à M. de Musset de trancher du grand homme tout à son aise. Néanmoins le poète s'humanisa bien tôt. Peu de jours après, il assistait à une soirée de Georges Sand, et deux mois plus tard, il sollicitait comme un honneur et comme une grkee, de la suivre dans un ÄJyage en Italie, en qualité de se crwRire intime. Mme Sand est d'une nature délicate et impressionable. Certaines habitudes do son compa gnon de voyage, dont le travail a tou jours besoin de surexcitation, lui déplu rent. Ils se séparèrent à Venise, après une maladie sérieuse de M. de Musset, Trompé par les rêves de son délire, ce lui-ci avait pris des fantômes pour des réalité? ; il cherchait querelle pour des chimères. George Sand ne le revit plus. De retour à Paris, elle écrivit le " Se crétaire intime " , autre page de son histoire bonne à consulter, sinon pour nous 4 du moins pour h:» biographes futurs. Ce livre fut suivi de cinq nouvelles, qui parurent successivement dans les J S'il nous est permis de donner notre I approbation h une manifestation de cet j te nature, ce serait certainement à cel j |<; «j.jj a eu lieu hier soir. Si Etienne | Passau n'est pas accusé injustement« ! c'est un homme sans honneur ni coura ge, qui sent tellement qu'il est d mis li ne fausse position qu'il n'ose pas avouer le nom de sou pays. Assurément un pareil être n'a rien de blanc que la peau et il ne peut rester à Donaldsonviile. S il ne veut pas déloger de bonne gra ce, il sera peut-ôtre lion de recourir à I autorité de la loi qu'il a, dit-on violée, pour le priver d'une liberté dont il a fait un si mauvais usage. — Vigilant. rapporte l'a Le Memorial Bordelais venture suivant« : '• Au dernier bal masqué, donné au Grand- 1 héâtre la nuit de la mi-carème, on a vu se dénouer une aventure fort originale entre femme et mari. M. et Mme D... sont unis par l'hy-» mci1 depuis peu de temps : mais leur bi ! miel fut troublée, il y a trois se» j "laines par une nouvelle fâcheuse à cer tains égards, mais agréable parses con séquences ; c'était la mort d'un oncle riche dont il fallait se hâter de régler les comptes. Le mari M. D... , partit pour Rouen, ' ésidence de son oncle, et laissa sa femme à Bordeaux, lui recom mandant , comme on le pense, une Ii délité,le bon aloi. " Arrive le bal masqué de la mi-rmê me, el M . D... n'était pas de retour de son voyage. La jeune femme n'avait jamais vu un bal masqué. Une mauvaise tentation s'empara de son cœur : le soir elle avait acheté un costume d'amazone et s'était glissée dans la salle du Grand Théâtre pour dévorer de l'œil ce spec tacle nouveau, et donf elle avait taut do fois entendu vanter l'originalité. " Le hasard fit que M. D.. débarqua à l'ordeaux le même soir, sans qu'une k:tlrc l I Ut fU "!° n fé préalable son ar rivée. La généralité des maris ont d'ex cellents instincts. Celui-ci connaissait l'humeur fantaisiste de sa femme ; ne la trouvant pas chez elle il devina tout ; mais il fallait la découvrir dans le bal, afin d'arrêter au plus vite les suites de cette première imprudence. Comment, faire ? "M. D.. est affligé d'une (aille médio cre et d'une main petite comme celle d'une jeune fille- Il profita de cette cir constance pour endosser chez un costu mier un costume féminin qui lui allait â ravir. 11 entoura ensuite son cou d'u i collier en perles d'un très grand prix et appartenant à Mme D.. Ainsi traves ti, il se jeta dans la salle du bal, espé rant bien que sa femme, reconnaissant sur les épaules d'autrui une parure qui lui appartenait, viendrait la réclamer. Cette prévision se réalisa. M. D.. vit bientôt venir à lui uue jeune danseuse vêtue en amazone, qui de sa cravache lui frappa l'épaule, en disant de maniè re à cire entendue de tous Its voisins: — Cette femme est une voleuse; ce collier qu'elle porte est. à moi. Qu'elle me le restitue £>u je vais la faire arrêter. " On se presse autour des acteurs de cette scène, ce qui produit une grande, rumeur et interrompt'unjiuslant le qua drille. Cependant la dame au collier, au lieu do répondre* essaie de fuir; mais deux revues citées plus haut ; " André* la Marquise, Lavinio,^Melte!la et Mat ten. " Jamais auteur n'eut une fécondi té plus réelle et plus incontestable. De puis vingt ans. Madame Sund ne prend aucun repos cl entasse chefs-d'œuvre sur chefs-d'œuvre, " Leone-Leoni, Jacques, Simon, Mauprat, la dernière Aldini, les Maîtres Mosaïtes, Pauline, Un hiver à Majorque, '' furent publiés de 1835 à IÎ53T. Le style de Mme Sand est d'un en traînement irrésistible ; il a deux quali tés éternellement précieuses, l'élégance et la clarté. Sa phrase, parfois incor recte, a du charme dans ses incorrec tions mêmes. Quant au reproche d'immoralité qu'on adresse à ses œuvres, nous le cro yons très injuste. Ceux qui sont victimes d'une institu tion sociale ont le droit de se révolte» ou de se plaindre. Autant vaudrait dir* qu'il est défendu à un malade de crier an milieu de ses souffrances. " Il faut, dit Georges Sand elle-mê me dans la préface u d'ïndiana " qu'or s'en prenne * la société pour ses inéga lités, à la destinée pour ses caprice*. L'écrivain n'est qu'un miroir qui l«s re flète, une machine qui les décalque, c \n\n - ••