,,j| I! .W »va lV ♦* .idrrfh'j *1 »i» LE PIOHNIER DE L'ASSOMPTIOR JOffflfiAL POLITIQUE, AGRICOLE, LITTERAIRE ET COMMERCIAL VOL. TT. NAFOLEONVILLE, DIMAE3CHB 21 JANVIBR 1056. NO. 16 le pionnier de l'assomption. ïlflus ïak, M) EUGENE SUPER VI ELLE. dimanche u janvier isr>5. eontttCott# abonnement w« itatakck. pour «7« au roux six mois : 9u $ouvwu : —l' abonnement est paya agents du PlONNJLKlt . «* * '*!> N m.s- O ri.kaks m, e. eudo, phrsagn de la Bourse , No 35, ) « ncoignurô Conti . afckrstor .. . , , mm. Richard & Templet rîvwâb -N* û » ï . , M. Firmln «Puplessis. âbjcavibkb . .... m. J. Brenn . St -J acque» . . . . m- Auguste Théript . üaft i8tr| j !■ m i l p . St . C*A*VK» . j m. Ldgard Perret P obt -bksaüx, At . Edmond Bulliard . T iubopaux . . . . m. Adolphe UlanchftYd . howha ...... m. f. Gagné . Sri maiuk . . . . m. Etienne Penisgon . assumption 0. Rodriguez , Café Star H elle R iviere . . M, Pierre Thèr ' iot . par»ootf#t»riï.l«, . m. o. j. e. Gauthier , IT D.ms Its p>roi«*es oft notig n'avons pas nommé d'agent», nous prfona les Maître » do Poste d# vouloir ae charger do l'agence de ntftre fewill«. ANN0NCÏ5S: Pour les insertions, annonce » àvl«, «te., etc., lea condition* aont les « ni vantes Paf nrx ttomîs , pourla 1ère insertion fil Oo Pour le* insertions suivantes : 60 Tout abonné qrti voudra suspendre son nbon ■qpftit, devra prévenir, par écrit, l!JSditeur ^liiute, jours au moi»#, avant l'expiration du tri «•»tré. j u Op exécute k l'imprimcrf dy PioimEj&.çt ce a t : x prix lea ||lu«m«Hlerés, tonte» espèces d ,' ou - vragei typographique«, (John,) tels qne,CAii rzn FACTUKES, PAMPHLETS, Ht A SCS , £TC. . RTC : 0 0 3 oo ANGLAIS ET FRANÇAIS. On Iii dans le Minittur du 19 Dé c» mbre : " Son excellence lord Cowley , vient d 'adn sser i« lettre suivante ;m mini? ire des nffiirc * étranger «'.'* ; " lwi« 17 - Décembre . Monsieur le minUtre, Jamais devoir n'a été pin# agréa* Hl« ««t plu» flatteur fiour moi que celui nu« je rempli« en transmettant à Votre Excellence les procès-verbaux ci - joints ,dn,la séance du Parlemeutjflu 15 de ce nwis, dan« laquelle l 'une et l'autre t hwnbre ont résolu à l'unanimité, d'of frir leur* rejnemmenlf i l'armée et à l . , , . , • « Centaurée fébrifuge, etc., etc. Total , 30 fr. 60 c^ cieux pour l'industrie, vous en jugerez quand jo ■»ou«« aurai dit qu'il présente une économie de 80 p, c. sur tous I procédés connus et qu'il peut s'appli quer indifféremment S toutes les machi nes à vapeur dont on se sert aujourd'hui sans qu'il soil, nécessaire de leur faire subir la moindre modification. Au point de vue militaire, voici où en est I etat de la question. Ces mes sieurs ont fait offrir à Tempèrent dé faire n leurs fhtis une expérience en grand. Déjà à cinq mille mètres ils ont réduit en cendres des monceaux de poutres arrosées par un forl robinet donnant de l'eau constamment. Aujourd'hui, ils proposent d'opérer à mètres de distance et ils se font forts de réussir sur quoi que ce seit qu'on mettrait à leur disposition. M. le Colonel des Cents-Gardes, vi comte de Lépic, a proposé une entre vue avec M. le commandant (l'artille rie aide de camp de H. M. Sods peu , les inventeurs vont donc être mis à mê me d'agir. Vu l'urgence il n'y a pas en effet de temps à perdre. L'affaire est sérieuse, un membre de l'Institut a été appelé dans la confiden ce ; il a été effrayé de la simplicité et de la puissance du procédé, qui ne se rait rien moins qu'analogue au fumeux miroir d'Archimède. Sans rien pouvoir affirmer, tout porte à croire que la chaleur électrique, ou le gaz, joue un rôle important dans cette découverte. Au point de vue industriel , des capi - ta listes sont déjà Saisis de la question . il y a là foute une révolution drinl il su » rait superflu de moiitrw lit portée . Cha - cun la comprend . Des ouverturcs ont été faites aux principales lignes de che - min de fer . on n ' attend plus que la gbtride expérience qui se fait sur une machine dé Id force de 25 à S!) dhe - vaux . Ici Core; les inventeurs font' tout à letfi's fertig, et c'est Ii ce qui donne im gNinH 'tiédit' â leuH tféWtÀWlés' dnht lés résultats sent impa'tietbrrient^ittendus comme bien ofi le pense. " "aa'.-a; ®is.rsar .œr-js^s l'our l'a I î MEÉS o 'OïtïENr. le di rat leur, " Monsieur " ChactiiT en France , s ' occupe de no s braves soldats d ' Orient ; on les ful mire , ou s ' afflige de leurs souffrance *, ort gémit de leurs privation », on a froid pour eux : on voudrait pouvoif conju rer les autans : on ne vit plus ni dan » Paris ni dans la province ; on vit dans la Crimée . " Or , s ' il est , à mon nvis , une chose vaine parmi les vanités de ce monde c ' est la sympathie stérile . " Quand on a bien soupiré sur les maux du prochain , on se croit généreux , on , se # ent quitté , et l ' on fume sôn Ciga - re en paix . " c' est précisément de cigares et pré - cisément de fumée que je viens vous entretenir . • > " j' ai une idée fort simple , éminen » m ent prating et la voici : c ' est ' envo - yer des étr . ennes aux soldats des deux armées d ' Orient , aux Français * ét" aux Anglais : c ' est de leur envoyer eh étren - ues des cigares , des pipes <^t du tahac - - Ües cigares ! des pipes ! du tabac ! Je la regardai d'un air égaré, — Vë* ritahlement, Monsieur, me dit-elle, vou* trouvez peut-être celle demande indis crète et vous n'êtes pus encore assex bien portant pour qu'il soit agréable d'être importuné d'affaires. Mais nom som mes fort gênés, le commerce va si mal, le loyer de notre boutique est fort eher... et Cora parla longtemps ctu core. Je ne l'entendis point. Je balbu tiai quelques mots et je courus, aussi vite que mes forces me le permirent, cher cher lasomme que je-devais â l'épicier. Puis je rentrai chez moi atterré, et je me mis au lit avec un mouvement de fièvre. . Mais le lendemain je revins â moi avec desidécî plus raisonnables. Je me demandai pourquoi ce mépris idiot et superbe pour les détails de la vie bour geoise ? pourquoi l'impertinente suscep tibilité des àfncs poétiques qui croient se BOuillier au contact des nécessités pro saïques ? pourquoi enfin cette haine ab surde contre le positif de la vie t Ingrat t pen$ais^e, tu te révoltés parce qu'un mémoire de savoa et de chandelle a été rédigé et présenté par Cora, tandis que tu devrais baiser 1« belle tnain qui t'a fourni ces secours à ton initi durant ta maladie. Que se où à , . » --Allons donc reste—t-i I 1— A quoi bon Qu'en " Que reste-!, il de la chanson d u ros eignol au printemps dans nos bois ? Q reste-l-il du parfum de I i rose odoranfe en été dans nos jardins ? Que r'-ste-t-il en automne des chatoyantes couleurs de l'aile du papillon ! Quu rcstp-t-il des mille fêtes que Dieu nous donne dans les airs, dans tes pré*, dans les eaux, partout où sa main ouveite laisse tomber des trésors ? " Et permettez moi de vous le de mander, messieurs, que reste-t-il des innombrables cigares que vous, tels que vous voila, vous fumez, les deux pieds sur les chenet#, tout en mtiuciliant fort doctement à'propos des merveilleuse» charges de nos zouaves T? " Souffrez que je vous le demanJc, Mesdames, que restc-t- il de cette gaze impalpable que votlu main mignonne chiffonufi un coiffue. adorable. Que reste-t-il de ces fleurs exotiques qui s'é panouissent duns une jardinière de Ta nan '! Que festèrt-il du l'hrome de ce thé pur de Caravane, que vous humez le soir, en poussant un petit soupir sur les maux de notre vaillante urinée d'Orient "— Oui, oui, c'est bien ! Mais au bout du compte, ce que vous voulez fai re là n'est qu'une supnrfluité ; et nous avons, et nous aurons tant de devoirs ù remplir envers nos soldats ! Leur* pa rents et leurs veuves à soutenir .' leurs enfants ù élever !... * Dieu nous garde do les oublier Dieu .garde que nouï leur manquions! " Cependant voulez que je vous dise ma pensée? C'est que ceux-là, riches où pauvres, qui liurOht songé au plaisir des pèi'es et des époux, ceuxhl seront les pré» miers à consoler les douleurs de la vèu. ve e/ il protéger l'orphalin. " Oui vous avez raison c'est bien un plaisir, c'est bien ce qu'il s'agit ici de fai rb à uosnoldats s cc n'est que oel/k et rien qjiet cela. / J'ai toujours petisô pour ma purt, que lu piivilége. de hiboinJance, c'e.st de 'se repandre largement autour d'el le. Se borner i» l'indispensable en fait d'amour fraternel, c'est là une dure néces-ilé : et encore en est-ce une pour personne 1 Emanciper son cœur du côté de la grâce, des dons charmants : pro curer quelques senshtibfifc agréables à qui en est sevré, faire nnître un sourire sur les lèvres contractées par lus prjviv lions, .'oilà le suprême bonheur ; bon heur à la portée de tous, bonheur de toup, bonheur du riche, bonheur du |>au vre, bonheur de quiconque sait lu pren» dru. " Représentez . vous un peu nôj sol - dai s , par la pluie , par la nèige , p^r ta bonê ,. dans ces tentes qui suintent l ' humi - dité de partout , par une de ces longues journées ( on ne se l^at pas tous - tes ma - tins ) que les durs travaux du siège , que le froid et les incommodités de tont gen . re rendent plus lourdes à porter . Notre soldat est là fatigué , tristement assis de - vant quelques chai bons fumants . Il s nge ; il songe à son pnys , â m mère , à sa finncée — Approcheï ' voira lender - lui un bon gros paquet de cigares , uh bon gros [mi q « et de tabac . Voyez , h rit , ses yeux brillent ; il bourre sa pipe opération délicieuse , ét qui déjà le pé - nètre d ' uri indicible sentiment de bien - ôtre . il ajjume son tabac , la fumée se déroule , et le voilà réchai /flfe et le Voilà content , et voilà sur cette fumée tous les rais-tu devenu, misérable rôveur, si un homme conti mt et probe n'eût consenti à répandre sur toi les bienfaits de soh industrie,saris autte gage do rembour sement que ta mince garde-robe et ton misérable grabat ? Et si Ut étais mort sans pouvoir lire son mémoire et l'ac quitter, ofl sont les héritiers qui auraient trouvé dans ta succession 30 fr. 50 c. à lui remettre î Et puis je songeai que ces breuvages bienfaisants qui m'avaient sauvé de la souffrance et de la mort, c'était Cqra qui les avaient préparés. Qui sait, pensai-je, si elle n'a point composé un charme ou murmuré une prière qui leur ait donné h vertu de me guérir ? N'y a-t-elle pas aussi mêlé une larme compatissante le jour oil je touchai aux portes du tom beau ? Larme divine ! topique céles te !... J'en étais là quand l'épicier frappa à ma porte : —Tenez, monsieur Geor ge», me dit-il, ma femme et moi nous craignons de vous avoir fâché, Cora nous a dit que vous aviez eu l'air surpris et que vous aviez acquitté le mémoire sans diffe un mot. Je ne voudrais pas que vous nous crussiez capables de méfiance en vers vous. Nous sommes gêrté», il fest vrai. Notre commerce ne va pas très »bie» I doux souvenirs qui s 'échelonnent, non plus mélancoliques mais joyeux ? Un ros- fjfeau rayon de soleil frappe la maison te paternelle j les petites sœurs mutent - des des ce le les ù ! à - ta - - . , - , - - - devant la porte : la fiancée attend en paixMe retour : demain l ' assaut , de « main la victoire . Que cela est beau ! Que cela , est charmant ! \ ive la guerre , vive ja gloire î .. Et tout cela dans la fumée d ' un cigare . " Lt non « qui avons les mains pleines de ces consolations , non » ne les ouvrirons i m * ; i «r " Nous le » ouvrirons et toutes grandes . " Cela vous regarde fumeurs de Frçn » ce ', jetez quelques centaines de cigares dans notre escarcelle : ceux qui vous resteront auront une saveur que vou» ne leur counaisiez pas . " Cela nous regarde nous noires fem - mes du monde , qui sommes reines dans le royaume du superflu . c' est à noua qu ' il appartient de répandre sur toutes les existences la grâce , icb joie » innocen - tes , la poésie des douces attentions . ou^ vous de nos doigts , ouvrons à nos soldats la porte dorée du beau pays des songes , des ressouvenirs ; versons quelques heu - res légères sur ces ( ronls fatigués . " Rien de si simple que l ' exécution . " Lit souscription es ' ouverte au bu - re au de i Ilhulration et voici pour conv ' mencer nia très modeste offrnnde . " d' ici - à quinze ou vingt jours , nolro caisse aura reçu des dons abondants . Pas une femme dans l ' aisance , pas un homme ne refusera sa contribution . Qui pourrait mettre un cigare entre ses lè« vies sans avoir mis sa pite dans notre bourse ? Le cigare lui brûlerait les dent ». " Pas un club ne voudra rester en arrière ; pas un bataillon no refusera ici , comme au champ d ' honneur , dev marcher en avant . Personne , lorsiju ' jl s ' agit de procurer une joûiasahce à qui nflroptö'lfi mort poiir le hoir droit , et pour la gloire de son pays , personne ije s ' ira cacher derrière l ' hypocrite rem - part . de diflicultés - qoi n ' existent pas . ♦' Nous aurons - des fonds, noua en au rons beaucoup ; nous les aurons vite, il le faut . l' un apportera sa pièée d'or, i ' autre sa pièce d ' argent , lin autre sa pièce de cui vre ; tous les dons seront éga» lement précieu * à qui regarde au cœur, i Dès que nous aurons une somme ronde, vous voudrez - bten , monsieur le * direC« leur , vous > et les homme» compétents» nommer quelque pr . ssé rnarMre en l'art de la fumerie ; vom le chargerez de choisir pipes ; cigare » et tabac (ce dernier devra peut - être s'acheter sur les marchés d'Orient. " Le gouvernement , qui en doutorait, s ' associera de tout son pouvoir à notre dessein ; l ' emplette faite , et faite promp« tement expédiée , bién rtvatif le 1er jan » vier , noire cnde » u de nouvel an arrive-* ta tous lés murs de Sébastopol; une fumée plus pacifique que celle de» ca nons euveiloppera le » remparts ; un gai Wuurra ! viendra , d'éch m' en échos »'épanouir aux rivuges de France; noua l ' entendrons du cœur; nos, loldat» »e « entant plus près de nous, redouble ront de valeur ifs sont des héro» vain queurs , il» seront de» eonquérants glo rieux ; s ' ils n ' ont pas pris Sébastopol, ils y entreront cigare allumé... et'nous au rons pris la Crimée. "Recevez, rno"sicur, l'assurance de mqs sentiments les,plu» distinguées, "üwe fgmlttk qui ne ï-ome pas.'* mais si vous aviez besoin d'argent, nous trouverions encore moyen de vous rendre le vôtre et même de vous en prêter un peu. ' Je me jetai daii3 ses bras avec effu «ion. — Digne vieillard, m'écrîa»-je, tout ee que je possède est à vous !... Comptez sur moi ft la vie et a la mort. Je parlai longtemps avec l'exaltation de la fièvre. Il me regardait avec sort gros «il gris, rond comme celui d'un chat. Quand j'eus fini : —A la bônfieure, dit-il du ton d'un homme qui prend sort parti »ur l'impos sibilité de deviner nne énigme. Jd vods jirie de venir trous voir de temps e|i temps et de fie pas nouä retlref votre pratique. III. Je m'étonnais de ne |fuî voir Je sfoarL de Cora à la boutique ni nuprèa »j,, eai femme. Je hasardai une craiuM' , aeÄ tion. Elle me répondit o»" *^ e achevait son année à" G*bonn sous les auspice)» ' jerv'içe _ crt • 11 10 rustre pou . • vnit atP®' 1 ^ olVeôC sort«»"