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JOURNAL VOL. 7. THIBODAUX, LNE. 9 MARS 1910. NO. 5. FEUILLETON. LA Folle des Cevennes Par J ÖLES MARY (Saite.) Certes, il jouait sa vie à ce sau* vetagejdevant lai c'était l'inconnu; près de lai l'inceudie qui leuteraent se développait; cet inceudie, heu reusement pour le gros homme, semblait couver sous les roohes et ne point se propager à l'iutérieur, Jactaiu, eu eflet, uo pouvait juger des jrogrès effrayant« do foyer vers l'Aiguiileiti*. De temps en temps il s'ariêtait. Il était en nage. Avec sa machiue il «Vssuyait le front. La chaleur était accablante, l'air presque im possible à respirer depuis quelques minutes. Dans ces instauts là, il écoutait. Mais plus de biuit, plus d'appels, I« silence. il ne se décourageait pas. Il reprenait le pic et coguait contre la muraille avec uue sorte de rage, pour en fluir vite. l 'ouverture se lit, s'agran dit, put donuer passage à un aom me. Jactaiu jeta là sou outil de veuu inutile et »'élança daus cette ouverture. C'était uue galerie libre des travaux de l'Aiguillette: c'était la galerie où Philippe et Claire agouisaient, eulaucés, les lèvres unies. Jactain cria: Mousieur Philippe ! monsieur Philippe ! Mais les deux jeunes geus n'en tendirent pas. Bien que Jactain fût à bout de forces, suffoqué, il Marchait quand même au hasard. Il arriva à l'éboulemeut.^ Là, il crut percevoir le lâle presqae in» •»iiûibte des deux enfants mori bonds. il y a quelqu'un là ! Le sileuce toujours. Alors, il se baissa, tât a, les ni ai us en avant, pour s'assurer qu'il 11e se trouvait persouue. Mais le souffle des jeunes geus était i;uperceptible. Du reste, It brave homme ne chercha pas longtemps; ses maius rencontré reut la robe de la jeuue fille. Une femme ! Il essaya de la soulever. Les bras de Claire, crispés autour du cou de Philippe, ne lâchèreut pas prise. Ils sont deux ! Il réuuit ses forces, il veut se chsrger de ce lourd tardeao, mais c'en est trop. La respiration lui manque, il essaye de détacher les maius de la jeune fille. L'un après l'autre, penUêtre, murmure t il, mai» eHsenble, je ne pourrais plus. Lui-même, du reste, se sent dé«. faillir. Il s'affaisse sur le sol. Et c'est à peine si, réunissant sou cou rage, il peut pousser ou cri, uu graud cri de désespoir. A moi ! uu secours ! Persillard ! II tombe et, lui aussi, de mémo que les deux eufants près de lui qu il a voulu sauver, il reste immo bile. Et il n'a même pas entendu qu'à sou cri d'agonie on antre cri, d'espérauce suprême, vient de ré pondre. j Me voilà, mou vieux Jactain me voilà ! C'est Persillard, eu effet, avec uue équipe de mineurs ramenés eu toute hâte de l'Aiguillette. Les lampes Davy éclairent l'af freuse scène de ces trois corps qui ne paraisseut plus que trois cada vres. Ou les emporte, on se bâte, car l'asphyxie est là qui guette les sauveteurs. Ils regagnent la vieille fosse, les échelles, le pleiu air. Persillard n'a pas voulu .aisser à d'autres le soin d'emporter son j ami. lia enlevé ce gros corps j daus ses longs bras maigres, durs et solides comme du fer,et il pleure eu le regardant blême, les yeux : clos, la bouche entrouverte. j Mon pauvre vieux ! mou pauvre | vieux ! Cai pour lui, cela uu fait pas del doute, Jactaiu, "le compaguou de ses misères et de sou vagabondage, est mort victime de sou dévoue- j meut . * . I Eu haut, des secours ont été 7 ; préparé». Le médecin de Pradesj est là depuis longtemps. Des cen taiues d'ouvriers entourent la vieille fosse. C'est Jactaiu qui le- uremier re vient à l'existence. Il trouve près de lui Persillard qui, toujours pleurant, guette son retour a la vie. Jactaiu se met à lire, se sou lève, la tête lourde, ivre. ' Puis, apercevaut le médeciu qui s'empresse autour de Clair« et de Philippe, reconnaissant les jeunes gens à la faible lueur des lampes, il devient grave tout à coup. Morts f demande t il. Mais le médeciu, avecuu sourire: Non, je les sauverai ! Eu effet, Thilippe fait quelques mouvements. Et Claire, aussitôt, donne des signes de vie. Le doc«, teur redouble de soins. Ha la joie de leur voir ouvrir les yeox. De longues miuntes pourtant se pàâsent encore. Enfin ils compren nent. Tous ces visages anxieux, mais souriauts, penchés sur eux, leur disent où ils sont, leur disent qu'ils sont sauvés. Au dessus d'eux, c 'est bien le ciel bleu par semé d'étoiles, et cet air froid qui les pénètre et qui les vivifie, c'est la montagne qui le leur envoie. Ils sont sauvés ! Ils sont sauvés ! lisse soulèvent sur leurs bras affaiblis. Ils s'aperçoivent, sou dain 1 Et soudain revient à leur esprit ce qui s'est passé. Leurs yeux, emplis de larmes, se diseut uue deruière fois ce que, dans le délire de l'agouie, leurs lèvres out taut répété tout à I heure: Je t'aime ! Mais ils tendeut l'un vers l'autre leurs maius tremblantes, et Claire murmure à l'oreille de Philippe: Pourquoi ne suis je pas morte î J'étais heureuses ! Il ne répond rien. Il pense qu'a près cet aveu reçu de Claire, après cet aveu que Claire a reçu de lui, la vie n'est plus possible. Voir Claire à un autre, et cet autre est son père ! Non, non, cela ne sera pas ! dit il, égaré. Et tous deux fondent eu larmes tons deux ils regrettent les horri» bles ténèbres de la galerie sinistre, tout à l'heure témoins de leur su prême félicité. Ils regrettent le cauchemar évanoui. Ils regrettent la mort qui u'a pas voulu d'eux. # %Diane,après la scèue violente qu'elle avait eue avec son hère, après la lévélatiou laite par Au. touio du passé de Bartoli, du crime de l'homme qui allait épou ser sa sœur, Diane, uous l'avous dit, était restée auéanti. Antonio avait pris la fuite. Lorsque la jeune fille put remettre un peu d'ordre dans ses Àlées, elle courut tout de suite à la iniue. Dans quel but t Que voulait elle y faire I Elle ne le savait pas. Eviter la catastrophe, il n'était plus teuips. La catastrophe ve nait de se, produire, et s il devait y avoir «les victimes, le soit les avait désignées. Elle eir.nt aiusi, au hasard, saus but, poussée vers l'Aiguillette par le désir de savoir ce qui s y était passé, et redouta ut <1 y entier parce qu'il lui semblait qu eu 1 a percevant tout le monde allait se précipiter ver« elle et lui crier: L'homme qui peut être va plon ger ceut familles daus la misère et dans la misère et daus le deuil, ce misérable, c'est Antonio, c'est ton frère. Tu le savais. Ta es sa complice ! Les ouvriers se pressaient au tour des bâtiments. Beaucoup vou laient descenlre. Bartoli, tout à l'heure, l'avait défendu, et lea chefs mineurs avaient beaucoup de peine à faire respecter ses or dres, à empêcher les imprudences, à maintenir an peu de discipline. ï (A Continuer. \n\n THE CELEBRATED STOVER GAS AND GASOLINE ENGINE. 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