LE CLAIRON. Publié tous les Samedis par la COMPAGNIE d'IMPRIMERIE et de \ PUBLICATION, (Limitée,) De la Paroisse St. Landry, Opélousas. Le Samedi, 17 Octobre 1891. L'ARGUMENT POUR!!'! Il est naturel qu'on se demande quel est le meilleur argument en faveur de la Loterie, pour la Loterie, pro Loteria. Depuis que la lutte pour et contre est commencée, et nous savons qu'elle a commencé dans la Législature, que d'arguments employés d'un côté conm me de.l'autre! Que de discours! Que de paroles! Que de veut agité! Si le mot Loterie, depuis près d'un an, n'a pas été prononeé deux milliards de fois en Louisiane, nous conseitons à être pendus devant la Maison de Cour des Opélousas, quand la Cour Suprême siègera dans notre ville. Les journaux, pour leur part, soit qu'ils aient eu on soit qu'ils n'aient pas eu au dos, à l'endroit où l'on mar que d'ordinaire, l'étampe de la Loterie, l'ont prononcé un million de fois au moins. Et ce n'est pas fini. Jusqu'au Avril prochain, et même après, ce inot infernal sera dans tout et sur tout. C'est le grand agitateur politique, bien que les Pros, avec une naïveté admi rable, prétendent que la Loterie n'en tend s'occuper ni de politique ni de gouvernement. Et depuis que la campagne est com mencée partout, depuis qu'il y a bar becues et meetings on tous lieux, de puis que les orateurs et les discou reurs, ces pousse-vent dont aucun n'ira à l'immortalité, lancent leurs phrapes sonores aux quatre point cardinaux, n'es-ce pas comme un redoublement du même mot par toute la Louisiane? Ce n'est que Loterie, Loterie et Loterie! Et l'Echo, répétant comme d'ordi naire la dernière syllable du mot Lote rie, répond: rie. Rions donc. (as tout n'est pas bien sdieux dans l'histoire, et la note joy euse est bonne à certains moments. Il importe de ne pas toujours être grave, sérieux oW sombre comme un malheu reux qdi a descotiques. Et la Loterie doit-elle toujours être traitée séreiuse ment, comme une dame respectable, avec les égards qu'on doit aux gens vertueux? Ne prête-t-elle point sou- i vent à rire? N'a-t-elle point des côtés drôlatiques? Et ceux qui argumen tent pour elle, tantôt avec gravité, 1 tantôt en riant ou en plaisantant, mais en phrases connues' répétées et portées E de paroisse en paroisse, ne savent-ils E pas bien que leurs arguments histori- 1 ques, économiques, politiques, moraux, sociaux, parfolis. même religieux, sont assez risibles pour qu'ils en rient eux mêmes? Ce ne sont pas précisément des fanatiques. Ils n'ont pas assez de croyance ponr croire leur cause bonne. Les plus francs d'entre eux n'envisa gent la chose qup comme une affaire, r un marche, un simple business. On sent bien que dans leurs éloquence de Pros, t c il n'y a aucunement l'énergie d'une conviction. On dirait même qu'il y a comme un peu de honte dans leur at titude; et les efforts qu'ils font pour se prouver et protver-aux autres quils ont raison, la façon dont ils se battent patriotiquement les flancs pour démon trer qu'il y va du salut de la patrie, di sent volontiers qu'ils pourraient penser i autremeut. Les plus sincères, avant t la fin, avoueront leur erreur et recon naîtront leur faute. Car il y a bra- ' voure à reconnaître son erreur. S'il est permis à tout homme de se tromper, il ne lui est plus, une fois son erreur I reconnue, permis d'y persévérer sans malice ou sans mépris. Quant à ceux d qui sèment ou vendent l'erreuren toute connaissance de cause, nous ne nous chargeons point de les défendre. Mais, vraiment, si la Loterie a des défenseurs, des orateurs et des écrivains 1 d'une éloquence rare, d'un talent ad mirable et d'un style merveilleux, ayant du reste une mauvaise cause à g défendre, nous nous en voulons de ne pas les connaître, de ne pas les com- r prendre et de ne pas les admirer. Où î