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«f* flTftfftitif'tti'« oWÄttJWM* M (îilUUfftWUW, Oa An—d'uvaaoe.............. 43 00 J Mirai du 9me District Sénatorial. Publiée tous les Samedis. F. SASOA.S, Propriétaire-Gérant 5rREA'j : Encoignure Green et Leveo ABONNEMENT. da Numéro......... ANNONCE». carré de lu lignes - -1ère insert jilH'i " " " " " Insert, ndd Toute* les annoides indiquant la proîessiou et qui n'excédera pas nuit ligues par au—d'avance. Lnuonces de Candidats—d'avance îo eo 10 oo Ayant toutle matériel nécessaire. m>ns -jS^Toute annonce publiée par interval tea sera payée au taux d'une piastre par carré. ^STTôuteanuonce dont le nombre d'iu seriisos n'est pas spécifié, sera inséré usqa'à u >uvel ordre, au taux ordinaire ATELIER TYPOGRAPHIQUE. IwOTAnv Job 1*bks.î. T.ÄÄÄ eerojt confiés. Le-- brets d'avocat, cartes d'affaires, cn<£tes de factures, tickets d'ba biiation, blancs, circulaires, etc., seront imprimés dans le plus bref délui et des prix le3 plus modérés. JÔTi'ous les Jof.s devront être payeé au isiiot la livraison du travail cota ne. Le Vieux Fauteuil* Midi venait de sonner au bef froi de la petite ville de X..ou était au 8 janvier. La neige tombait a flocons ser ré9, anivaut par bourrasques vio lentes sous l'impulsion des rafales Le vent soufflait avec force, et le ciel gris, semblable a une imtnen se calotte de plomb oxydé, parais sait peser violemment_stir l'atmos phère terrestre. Tout était sombre dans la na ture, en ce jour mal éclairé. Les petits oiseaux, cachés dans les trous des murs ou dans les aniïac tures de rochers, avaient perdu la voix ; les arbres étaient morts dans leurs linceuls blaues qu'ils Soulevaient bizarrement de leurs branches décharnées. La vie s'était enfuie dans le lointain Orient vers les rives des Neuves de la Bible, vers les plages des mers toujours échauffées par les rayons d'uu soleil bienfaisant. 11 semblait que la mort, aux bla fardes lueurs, venait prendre pos session pour toujours d'u» dotnai ne depuis longtemps convoité par elle. Il faisait froid, bien froid ! Maître Bazileus, l'un des bour geois les plus fortunés de lu peti te ville de X...,était enfoui dans uu bon fauteuil muni, vers ses cô tés, d'oreillettes bien capitonnés, maître Bazileus, les pieds ap.tu yés sur de vieux chenets, a .me distance savamment combinée d'uu bon feu de houille, tenait eu ses mains uu registre de grandeur respectable. Un de ces registres a l'odeur commerciale, prenant de suite a la gorge par ses parfums nauséabonds d'an ièro boutique et d'additions combinées. Sur la table, placée aux côtés du respectable bourgeois, on vo yaic eucore les restes d'un dé jeûner succulent, a en juger par les reliefs. Le vieux café, tnélau fife do Moka et Martinique, répan dant eucore ton arôme parfumé daus toute la chambre ; trois flu cons, aux formes rebondies, aux marques des meilleurs fabricants indiquaient surabondamment le goût particulier de maître Bazi ieus pour les liqueurs dites hygié niques. La digestion du notable bout geois semblait s'opérer facile ment et les hochements île tête accompli avec la régularité «lu pendule indiquaient chez notre personnage la satisfaction compté te produite par l'extrême bien être. Et, cependant, uu pli creusait le front de maître Bazileus; quel le inquiétude pouvait donc veuir troubler a ee point l'état partait Uu notable de X.. .î C'est que le bon bourgeois, en cousultant le registre placé sur ses geuoux lisait et relisait cer taiues écritures insolites a sou cré dit. Maître Bazileus était propnétai re, il possédait des immeubles loués a des conditions raisonna blés, disait-il, onéreuses pour les locataires, pensait-on tout bas. Tous payaient régulièrement, sauf toutefois un certain Koosetabcrg, homme bizarre, S'occupant de questions eu dehors de sa sphère, et croyant véritablement que les hommes out le devoir de prêcher les grands principes d'égalité et ae liberté. Bazileus grommelait tout bas eu compulsant son registre, il pensait que Roosemberg lui de vaitun terme et que sans doute cet argent était perdu pour lui. Evidemment, on ne pouvait ad mettre qu'un misérable tuanotivri er, comme l'était sort locataire, fiiauqu&t de la sorte a ses engage meuts, maître Bazileus allait per dre uu terme de ses locntious, douze fruités soixante quiuze cen tute! Mais cela constituait un jait absolu me nt anormal, abomi nable, qu'il fallait immédiatement téprimer. Le bon bourgeois souriait eu re gardant le compte Roosemberg ; il entr'ouvrait légèrement ses lè vies minces et montrait des dents pointues, aiguisées comme a la râj pe, tranchantes comme celles des vampires du Pérou. Puis, se tour nant a demi, il empoigna un lia cou dont il versa une partie du contenu dans un verre, eu murinu rant : —On doit solder ses créances avant tout autre chose. Et, se pelotonnant a nouveau, jj x'ameua ses pieds auprès du teu eu murmurant a mi voix : —Krou! quel froid! mais il fait i*ou, ici. Que diable peuvent fai re au dehors les malheureux!... Ah!...i'ai prismes précautions! . ..un tenue!___Mais si je u'y pre ! nais garde, j'en serais réduit avant peu a la mendicité. Il faut savoir être énergique avec ces mi semblés va nu pieds qui songent a ergoter sur les iirincipes de la philosophie avant de penser a pa yer leur terme. Midi venait de sonner a la ville de X.. .11 faisait bien fioid au de hors , la neige durcissait a mesu re qu-elle tombait, et les rares pas j santS grelottaient sous 1-amoncel ' ' emmeat dü leurs chauds vête ments. Daus l'intérieur des maisons, ou S'approchait des énormes poê lesendes vastes cheminées cou venablement bourrés, et les famtl les ainsi tassées auprès d'un bon feu, »'échangeaient d'autres ob servatiousque celles relatives a la situation des malheureux pii vés de tout calorique. Dans une vieille masure, posée misérablement sur le sol, a l'extsé mité du fa bourg, le malheur, dans toute son épouvante, avait pénétré par les issues multiples de l'immeuble. Cette masure était louée par le bon Bazileus au manouvrier Roosemberg. L'ouvrier devait un terme a sou propriétaire, douze francs soixan te quiuze ceu tintes; il neigeait au de hors, le froid était vit, et I-âtre déuué de tout combustible ajou tuir encore a l'horrible situation du locataire delà masure. I! faisait, au dehors uu jour bla fard, pou vaut cependant éclairer suffisamment l'intérieur. Malgré cette demi clarté, deux chandelles allumées, plantées dans des flam beaux de fer, jetaient lepr lueur douteuse dans l'unique pièce de l'immeuble. Sur le lit, un corps était étendu rigide, froid, recouvert d'uu drap de toile grossière. Un cruci tix eu vieux cuivie était fixé sur la poitrine du cadavre, car c'était le corps d'un hommes mort qui s'étalait sur la couche misérable Les deux flambeaux l'éclairaient, imparfaitement. Ce cadavre était celuidu locataire, '.'ouvrier Rcoseru berg, mort/lepuis le matin, mort db misère, de l'aitu peut être, de froid aussi, mais surtout »le pri valions multiples et de douleur. Au pied de la couche, nue fern me jeune encore agenouillée, la tête enfouie sous les couvertures usées- sanglotait, gémissait, sans force contre ledoubîe'malheur que l'accablait. Auprès de l'âtre, éteint depuis longtemps, de jeunes enfants étai eut accroupis, serrés l'un contre l'autre, se réchauffant dans une étreinte permanente. Il faisait froid bien froid, et la bise âcre, glaciale, non contente de cingler les auvents de ia tua sure, penetinit a l'intérieur par utes les fentes et par le tuyau la cheminée refroidie pour longtemps. l'a (ivres petits! ris n'avaient nulle conscience du malheur qui venait de s'appesantir sur eux. Orphelins sans le savoir, ils ne pensaient qu'a une chose: se ga rautir du froid qui étreignait leurs pauvres membres eu les cou tractant douloureusement. Parfois l'aîné levant la tête, murmurait faiblement : —Mère ! j'ai faim ! j'ai froid ! Et la mère, sanglotant duvauta ge dans les co .vertures du lit, ne tépoudait pas! L'enfaut cessait alors de se plaindre et retombait dans uu mu tisme désespéré. Midi sonnait au beffoi ! Les derniers coups résonnaient encore lorsqu'on frappa a la imi te. On ne répondit pas de l'iuté rieur. Ou frappa a nouveau et, sans attendre, on entra. Trois hommes noirs, a la miue grave, affairée, s'introduisirent daus la masure. Celui qui mur cliiiit en tète examina d'uu coup d'œil rapide sou cuiiteuu et ho cita dédaigneusement la têtu eu murmurant: —Tout cela ne veut pas grand chose. Puis, s'apercevant qu'on ne prêtait aucune attention a son en ttée, le même person uage regar da plus atteutativemeut et alors le spectacle émouvant s'obraut a ses yeux. Il s'arrêta uu instant, mats, se couant a nouveau la tète, il mur mura : —C'est désolant, mais que fai re? maître Bazileus ordouue, je dois obéir. Et, sans vouloir autrement lais ser prisealéaiotiou qui semblât tou (1(3 S'emparer de lui, il s'approcha de j la feuuue, lui toucha l'épaula du j doigt et lui dit d'uue voix rude —Allons, madame, veuillez ! vous lever. i La tenture sursauta, regardant] sou interlocuteur d'an air effaré, 1 j L'homme renouvela sou obser vatiou. —Qui êtes-vous ? fit machinale ment la femme, ^Vous voulez rire, répondit l'houime en ricanant. Ne vous rappelez-vous plus la date de ce jour, et peusez-vous quai faille ou hlier que nous sommes au jour d'hui le 8 jauvier, que vous de vez un ternie a votre propriétaire njaître Bazileus, et qu*il vous somme de quitter immédiatement sa maisoii î La femme regardait, hébétée, > l'homme qui lui parlait. Ses re gards, d'abord vagues, allaient a incertains de son interlocuteur au cadavre étendu sur lit. Puis, re venant subitement a la raison, el le laissa éclater un cri surhu main, indescriptible. Elle s'affais sa en mdutrant du doigt le corps rigide sous son linceul et les deux pauvres petit« serrés l*un contre i'autr.* auprès de l'âtre. i —Voila, eria-t-elie, en désig nant le cadavre, voilà le débiteur de maître Bazileus! voilà celui qui lui doit un terme ! Il est mort! allez donc lui réclamer l*ar geutqu'il n'a pu payer! L'homme noir, toujours rigide, ne parut, pas autrement ému. Il reprit d'une voix glacée : —Cette mort est regrettable mais j'ai reçu de maître Bazileus des ordres formels, je dois les exé cuter. PouvcZ'Vous payer a vo tre propriétaire la somme de dou ze francs soixante-quinze centi mes ? La femme sanglota sans répon dre. —Alors, fit l'bomme, je n'ai plus qu'a inventorier. Ce ne sera pas long. Le mobilier du pauvre ménage se composait du lit lunèbre et d'un vieux lau teuil, dans lequel le chef de la fa mille aimait a s'asseoir après les longues heures de travail. Pauvre vieux fauteuil, il était sacré pour toute la maisonnée, habituée a voir en lui comme uu symbole. Tout ce petit ménage avait disparu peu a peu. aux jours de malheur, veudu morceau par morceau. Seul, le vieux l'au teuil avait cté respecté. A présent, le père était mort, et le vieux fauteuil présentait un ca ractère plus sacré encore. Et cependant l'homme noir avait posé sa main crochue sur lui, et fait signe a ceux qui l'ac compaguaient de l'eini>orter au dehors, avec les misérables reliefs de l'antique mobilier Un triple cri s'échappa au mo meut où le vieux fauteuil, enlevé de la masure, allait dépasser le seuil de la porte. La mère, oubliaut son cher mort; les deux pelits grelottants cessant d'avoir froid, tous trois coururent après ceux qui enlevai eut leur dernier trésor et se cram pointèrent au fauteuil. —Oit! ' monsieur! laissez-nous le fauteuil de papa, bégayaient les deux enfants l Voyez sur le lit papa dort, il est fatigué, et ce soir il se a bien content de s'as seoir dans sou fauteuil. /"-Ob ! monsieur! sanglotait la la malheureuse, il est mort, je n'ai de lui aucun autre souvenir que ce vieux fauteuil. Je vous en conjure a deux genoux, lais sez le moi; il ira titille valeur, et, plus tard, quand le pauvre mort sera enterré .daus la terre froide quand les anges aux ailes noires l'auiont emmené au loin, .bien loin, je pourrai, assise daus son fauteuil, revoir les traits de mon homme bien aimé. Oh ! mou sieur ! je vous eu snppl o ! laissez le fauteuil du pauvre mort ! Que vous fait-il f Mou travail ! Oh ! je vous le donuerai tout entier, mais laissez mot le fauteuil! ^-Monsieur! monsieur! criaieut les petits, laissez nous le fauteuil de papa/il dort; il va se réveil 1er ! il faut qu'il se repose, papa, quaud il est fatigué, quaud il vient de travailler ! L'homme noir hésita. Il se:c bla qu'utte larme, étrange phéuo mèue, coulant lentement sous sa paupière, allait humecter un œil ordinairement asséché. Peut être, uni par un seutimeut autre que celui inhérent a ses fonctions administratives, l'homme noir al lait il donner l'ordre de déposer le fauteuil, lorsqu'une voix se fit cuteudre. Uu homme chaudement euvel oppé daus une douillette uien fourrée, les mains garanties par des gants épais, la tête a moitié cachée sous nu bonnet de peaux, s'anêta dans l'eucadremeut de la porte. —Allons! dit-il d'uue voix rude faites votre métier. S'il fallait teuir compte de toutes les obser vations de ces misérables, on en serait réduit bientôt a la misère. Euievez tout, ou qu'ott me paye les douze francs seixaute-quiuze qu'on me doit / L'homme noir inclina la tête, re foulant daus des profondeurs iu connues la larme qui s'apprêtait a mouiller sou œil ; le vieux tau teuil fut emporte Lors de la tnasu re. Maître Bazileus, car c'était lui qui veuait d'apparaître, regarda rapidement s'il ne restait pas d'au j très meubles daus l'habitation, et j convaincu qu'il n'y avait plus 'quo 1 a couche misérable sur la ! quelle reposait le cadavre de son i locataire, il referma la porte et re joignit ses accoiytes en pensant, 1 —t'es misérables, non seule ment ils ne me payent pas mou terme, mais encore il n'ont pas chez eux de quoi parfaire leur det te. La loi u'est pas juste ; je do vrais avoir le droit de preudre ce lit / Les hommes dispararent au mi li eu de la brume. Dans la rnasu re, la femme était étendue, sans vie, sur la terre froide, les eba ridelles fumeuses éclairaient plus faiblement le ca davre de Roosemberg, et les deux petits, enserrés dans les bras l'un de i'autre, murmuraient de temps a antre : —Mère j'ai faim ! mère, j'ai froid Mère, le fauteuil ï papa dort, papa est fatigué. En ce moment, Maître Bazileus, rentré chez lui, assis a nouveau devaui sa cheminée bien garnie, étirant avec bonheur ses bras en gouidis et se réchauffant d'un verre d'excellent kirtb, reprit son vieux livre de comptes et l'ou vrit au débit Roosemberg. Il no ta la dette au crayon rouge eu murant. —Dû : douze francs soixante quinze ; saisi uu vieux fauteuil : Vendu ee fauteuil douze francs soixante-quinze. Je perds encore les intérêts de mon argeut! Tous ces gens-lâ sont les mê mes ; ils s'entendent pour ruiner le pauvre monde ! P. J. Delcourt. Wm. O'AEIL. ■ Fabrxeand de Chaussures Kup St. Philippe, entre du Maine et Tbibodaux. THIBODAUX, La. ligné prend, la liberté d'informe r t le public en général, qu il vieil 1 fit T» WAU «1 folio- 1,, an« DLlU.. Le «aussi ses amis et _ r ________ w ........ ......... de transférer sou atelier à la rue St. Philip pe, entre du Maine et Thibodaux. Passé maître et sa branche, il garantit pleinement son ouvrage.* WILLIAM O'NEIL, y-ly Vis-àrvis la Pharmacie Thibodaux \n\n To Rice Plantera. The undersigned bas 300 arpehts fine land to rent. Ali suitablo for Urne culture. DAVID B. PUGH. STATE OF LOUISIANA. Twentieth Judicial District Court—Parish of Lafourche. Succession of Nancy Coleman, No. 1074 Probates. Pursuant to an order and decree of above Court amt iu obedience to a commission to me directed intbe above entitled and uuui bered Succession. 1 will otter for sate a. puldic auction pursuant to law to the last and highest bidder at the Court. House iu the Town of Tbibodaux on Saturday the 2nd, day of April I »81 between the hours of il o'clock A. it. and 4 o'clock P M. the following described property to-wit : The undivided half of a certain lot of ground or town lot, situated iu the town of Tbibodaux being lot No. (11)0) one hundred and ninety as represented on a plau of a part of said town made aud executed by E. D. Kicbatdson, surveyor on the 17th day of June 18-lli: said tot No. (lbOj one bun dred and ninety measures ninety neveu feet one inch front on Harrison street and ninety six feet eleveu inches front on Church street, by a depth of two hundred and twenty seven feet eight inclu s and two thirds of an inch ou tlie Northern line and two hunared and twenty six feet eleven nches on the Southern line, bounded in rout or East by Harrison street, North by >ot No. 181». West by Church street und South by lot No. 191. Together with the undivided half of all the buildings and iui provein nts thereon. Terms and conditions of sale cash on the spot in United States Treasury Notes. February 2fith. 1881. THEOPHILE THIBODAUX. Sheriff. C. JAtBERT & CIE. —IMPORTATEURS DE— Marchandises sèches, étrangères et Américaines. Cotons , Indiennes , Rubans, Bon neterie, Mouchoirs, etc etc. 20 Rue de Chartres, près Canal Nouvelle-Orleans. 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