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La Sentinelle de Thibodaux, JOURNAL DUâ9 MB DISTRICT SENATORIAL. JOURNAL OFFICIEL LE LA PAROISSE LE LAFOURCHE ET LE LA VILLE LE TH1LOLAUX. VOL. 18 THIBODAUX, Lne, SAMEDI, AVRIL 7 1SS3. No. 36; (IPITAIirç MINUIT. jES FRANÇAIS EN IRLANDE. par Charles Deslys. XLI.— BALLAYNAMLCK. [/ambassadeur avait repris l'uni |tee des volontaire», mais non a» »être informé tout d'abord si ^ livrée du fidèle Pat se trouvait loajours parmi les bagages de Sou igguneur. _Je le pense, fit le maître, mais •oor(]uoi cette questiou ! —Qui sait !----Brrou ! La sages U consiste à tout prévoir ! Taucrède ne songea pas fi relever «ette réponse évasive. Il ue quittait prewpie plus le géuéial en chef, dont l'assurance commençait par fois à se démentir. U ue chose sur tout l'étouuait, le blessait. Pour voi, même, après le triomphe re tentissant de Castelbar, pourquoi li peu d'Irlandais de distinction se rendaient ils & l'appel de leur libé— ntear? Certes, on comptait dans leorraugde dignes officiers, les gé néraux Mac Douuel et Crown, le colonel Black, Terling, Birou, Fer gos, O'Nial et d'autres encore. Mais, depuis quelques jours, les nouvelles recrues étaient loin d'être fournies par l'élite de la population. —Je ne saurais que vous le répé ter, disait le vicomte, la plupart des gens de quelque valeur professent, dans cette région du nord, la reli gion protestante, et, comme tels, 2s ont de» intérêts sinon des senti ments anglais. Prenons garde que les dépradatious de nos pillards n'achèvent de uous aliéner le reste. D'après cette inspiration, Humbert écrivit, ou plutôt lit écrire une pro clamatiou qui débutait ainsi : "Ce n'est pas afiu d'imiter les ex cès de la soldatesque que nous avons pris les armes. Lu violence et la rapine déshonoreraient votre cause. Méritez d'être libres en vous montrant dignes de la liberté /'' Majp ces bellespbrases ne produi sirent que peu de résultats. Les partisans du gouvernement les ex ploitèrent eu répandant toutes sor tes de calomnies contre les envahis seurs 1 A leur approche, ils s'enfu yaient, entraînant les propriétaires et le» principaux fermiers. On ne rencontra plus dans les bourgs, dans les villages, que des miséra bles eu haillons et, s'ils se joignaient à la colonne expéditionnaire, ce n'était que pour accroître encore ses embarras. D'autre part, la pression de l'en nemi se faisait déjà sentir. Le plan de lord Cornwallis était de ne ris quer la bataille qu'avec un succès certain, mais préalablement de uous battre en brèche par des attaques incessantes. Chaque jour, à chaque heure, nos soldats se voyaient har celés par des corps de cavalerie lé gère qui, repoussés, disparaissaient, mais après nous avoir mis hors de combat quelques hommes. Les Français se trouvèrent bieutôfré üuits à sept cent trente. C'était surtout sur les tlancs que se renouvelaient ces escarmouches. '•Ils nous tournent !'' répéta plus d'une fois Humbert, Et, comme le passage semblait libre eu avant, il précipitait sa marche. Ou dut renoncer à l'artilleiie con quise à Casteîb.ir. Les chevaux, les harnais manquaient. Vainement des voloutaji es indigènes les rela yaient pour ies traîner plus loin. A quoi bon Y Nous avions si peu d'ar tilleurs ! L! fallait aller si vite ! En passaut sur le pont de Druin inahaii, les pièces anglaises turent jetées a la rivière. Ou no garda que les trois canons amenés de Franc». Le soir, avec Taucrède, Humbert 60 montra complètement abattu. —Hoche eût peuisêtre réussi! Je ne suis que le bras, moi—.il était la pen see ! Ce u.ème découragement gagnait les soiàats. (uiiüeibutamo entendit le jeune Fritz murmurant: —Je uo reverrai plus l'Alsace ! Mais, un instant plus tant, au moment de se- remettre en marche, les soldats, comme le général, se trouvèrent debout, intrépides. Ne restait-il pas, d'ailleurs, un dernier espoir : Wild Irish ! A Ballynamoie notre avaut garde eut un engagement heureix. L'ar mée toute entière put traverser h? Shannon à Ballintra, nais sane avoir le temps de rompre le pont derrière elle.'Une division ennemis se massait sur l'autre rive. Plus de doute, uous étions enveloppés. Tel le était la fatigue des soldats, qu'il fallut leui accorder quelques heu res de repos, à Closne. Pendant ce temps l'état-major délibérait A peine les officiers étaient-ils réunis, à peine nlluinait-on les feux pour faire cuire la viande distribuée aux escouades, que les clairons son nèrent l'alerte. C'était un parlementaire, portant l'épaulette d'or sur l'utiifonne de dragons. Lorsqu'il tut admis en présence du général eu clef, Tan crède reconnut lord Roden, le lieu^ tenant et l'ami de sir Reginald. Il venait ouvrir une capitulation. —Encore ! fit tou,t d'abord Hum bert, en fronçant le sourcil Puis, après un temps : —Est-ce la même ? —Nou, car la situation ne l'est plus, déclara l'envoyé. Néanmoins, tel est notre désir d'épargner l'effu siou du sang____ —Un mot avant tout ! interrom pit le général en prenant le papier qu'on lui présentait. Dans ce pacte ----généreux, nos alliés sont-ils compris / —Je regrette de ne pouvoir vous douner cette assurance, répondit l'Anglais. —Alors, je refuse î Et le fier 'républicain déchira la lettre du vice roi. Déjà le parlemen taire se retirait. Mais, revenant sur ses pas : —Il y va de la vie d'un millier dihommes réprit-il. Général, réflé chissez encore : nous sommes cin quante contre nu, et tout à l'heure, »laus le conseil, on hésitait à vous attaquer. Ce témoignage de liante estime ue suffit-il pas à votre gloire ? —Je cesserais d'en êt r e digue, conclut Humbert, si j'abandonnais, si je trahissais ceux <jui se sont ral liés à notre drapeau. Lord Roden s'inclina. Puis, al lant vers Taucrède qu'il venait »le reconnaître : —Monsieur le vicomte, lui dit-il, je suis chargé de vous remettre ce pli. Quoi qu'il arrive, vous pouvez compter sur le colonel Cornwallis., et. permettez moi d'ajouter, sur son lieutenant. Après quoi, saluant l'assistance, il disparut. La délibération continua. Par un sentiment de discrétion facile fi comprendre, les chefs irlandais cru rent devoir se retirer. Fitz Gerald et Gailfefontairie les imitèrent. Airivésdans la chambre «ju'ils occupaient tous les »leux, le vicomte brisa le cachet de l'euve loppo qui venait de lui être remise. Elle coutenait deux parchemins également revêtus de la signature et »lu sceau du vice-roi ; l'autorisa tion pour le brick américain de sor tir »1»: la baie de Killala ; l'ordre de le laisser passer librement à tout navire »le la croisière anglaise. —Noble cœur ! »lit Taucrède, il ue nous a pas oubliés ! —Le brick doit être reparti de puis longtemps, observa lord Ed ward. —Non pas ! se récria Gaillefon taine, avant de prendre congé do l'évêque, j'étais allé m'emboucher avec le capitaine, il »levait nous at- j Quinze j 11 c ra c. ! tentlre peudaut un mois, jours et le sauf coudait nous res tent. J —Quoi ! fie Edward étonné, quoi, mon ami, vous songez encore.... —Eh .' puni quoi diantre vous an rais-jo suivi® îépliqua Taucrède. J fait une promesse à votre sœur, 11, fût-ce malgré vous même, je la tiendrai jus nfau bout. Uu gentil-j homme n'a que su parole. Quelque» instants plus tard, le général les fit appeler. Il» ie re tr cuvèrent sur au caisson qu'eutou mit l'armée. —Camarades ! achevait-il île leur) [.a dire, : crm-, v >us avoir, nettement faire veux Humbert, redescendant de sa tri hune improvisée, déclara aux chefs irlandais que. va ia proximité de »*u se leuüre. Voulez- vous Non! îépomlireut. toutes les voix, ave'} accompagnement de ju rons dans chaque patois pour va riantes. Granagh, c'est-fidire de Wild Irish, cette nuit même il teutait la trouée pour le rejoindre. Déjà, le soleil disparaissait à l'ho rizon. C'était uu beau soir, mélan colique et calme. Du mouticule où s'était établi le quartier général, ou aomiuait tous les aleutors. Bieu tôt les premières étoiles scintillé reut daus le ciel. De blanches va peurs ondulaient à la surface des prairies. La lune se leva éclairaut le paysage. Dans le camp français, fi part le» seutinelles disséminées çà et- là, tout le monde dormait. Pas un mouvement, aucun bruit. Ces in trépides soldats, harassés de lassi tude, n'avaient songé qa'fi repren dre des forces pour le combat du lendemain. Vers la droite, au contraire, sur l'emplacement occupé par les indi gène», de grands feux étaient allu més, autour desquels, se mouraient comme des ombres fautast'ques. Par intervalles, le bruit de leurs chants et de leurs rires traversait l'espace. Ou eût dit uue bacchanate de sauvages. —Ils auront »léfoucé quelques tonneaux de whisky, opina Tan ctède, qui regardait de loin ee ta bleau. —Ne les accusez pas, ne les rail» liez pas, répondit Edward. Affamés hier, ils iront pu se refuser le festin des Thermopyles. —Et demain, ajouta le vicomte, ' il souperout chez Plutou. Du reste, reprit Fitz Gerald, i je suis certaài que tous ne cherchent | pas l'oubli daus l'ivresse. Appro- j chous, vous verrez. A Continuer. UNE COLONIE FEODALE EN AMERIQUE l'acadie, 1603-1710. Razilly et d'Aulnay. "..Chacun dit : Y a-t-il des trésors ? Y a-t-il des inities d'or et d'arpeut ? et personne ue demande : Ce peuple lit est-il disposé ?» entendre la doctrine chrétienne ? Quant aux mines il y eu a vraiment, mais il faut savoir les fouiller , la plus belle mine que je sache, c'est du blé et du vin avec ia nourriture du bestial ; qui a ceci, il a de l'argent, et de mines nous n'en vi vons point," (Lkbcarhot, chap, il.) Razilly fut secoutfé dans ses tra*. vaux par deux hommes qui s'é taient associés fi lui dans cette cré ation, et qui devaient jouer uu rôle importaut daus la contrée : l'un Charles de Menou, seigueur d'Aul nay, appartenait à une des plus no bles familles du Bas-Berry, et était probablement apparenté aux Razil ly ; l'autre, Nicolas Deuys, était un négociant entreprenant et indus trieux qui s'était joint fi l'expétli tio.i pour étudier les ressources de la Nouvelle France et en organiser l'exploitation ; non-seulement il prit une part active flans la coloni sation du pays, mais il en a laissé une description qui offre uue source précieuse d'informations ; il s'y fixa et ' ' ' ' gués dans la noblesse du Canada où peut être leur postérité existe encore même aujouid'üui. __ ses tlesceudauts se sont »listin j ! Denys s'occupa surtout du côté commercial et fiuancier de l'entre J prise ; c'était lui qui tenait les ina j gasins, qui recevait et expédiait les ! marchandises. Il créa de suite quel J ques produits propies à être expé * »fiés eu Fiance; pour couvrir les achats de toute nature que néeessi tait l'entretien de la colonie ; indé peudammeut »les pelleteries que t l'on achetait aux Indiens, il tira j parti des magnifiques bois de char : pente qui couvraient le sol, et il les j chargeait sur les navires de retour, après eu avoir couvetti une partie en madrier» et en meirain. en j D Auliiay se consacra tout spé- | cia rnt Installation des colous | et aux travaux ».le la culture ; c'é- J ! tait lui qui veillait a l'approvisiou- ; nement »te toutes ces families, les- ! quelles furent défrayées de tout, ! pendant les premières années, tant au moyens »les subventions prend j ères fournies par le gouvernement j que sur les propres ressources de i M. de Razilly et de ia société dont il était le représentant. Il les gui dait daus leurs défriebemeuts et leurs travaux, rassurant les uns. modérant les antres, encourageant et soutenant tout le monde; une seule chose le contrariait dans le» plans du commandeur, c'était le choix qu'il avait fait de la Uève, dont la situation resserrée et le ter ritoire rocheux ofiraieut aux culti vateurs peu de terrains fertiles ; souvent il présenta fi ce sujet des observations judicieuses, mais inu tiles ; l'excellence du port de la ! Hève, sa plus gratide proximité de ! l'Europe, et les relatious faciles et fréquentes que l'on y entretenait aveu les bâtiments »le pêche daus la saison de morue», avaient primé toute autre considération dans l'es prit du commandeur. Port Royal, cependant, comme l'avait si bien jugé Poutriucourt, offrait des avantages beaucoup plus sérieux pour la prospériété agricole de la seigueurie et »les censitaires ; il y était resté quelques colous, les uns Ecossais, comme nous l'avons vu, les autres Français dalaut de Poutriucourt, et maries, autant qu' on peut le présumer, avec des Ecos saises ou avec des filles métisses. Ces colons, bieu que fort isolés et dénués de soutien, voyaient le pro duit de leurs culture s'accroître sen siblement, tandis qu'il était facile »Je prévoir qu'a la Hève les cultiva teurs se trouvaient promptement fi l'étroit, et hors d'état d'y poursuis vre un développement suffisant dans l'avenir. Les débuts uéan moins lurcut assez satisfaisant: trois années ne s'étaient pas écou le pays eu y,1 u d'alléger ses charges ; il était eu eilet nou pas seulement seigneur tie If Hève et représentant de la Compagnie de la Nouvelle-France, ma.s encore gouverneur en Acadie au nom du roi de France, et comme tel il ava't le dioit de coueéder, fi litre de fief, telle portion du pays qu'il lui semblait convenable. Ce fut à Charles de Latour que fut ac cotdée la première de ces conces sions ; c'était à la fois la contint a uou et la détermination de la gra titude que le roi lui avait manifes tée quelques mois auparavant, pour ie récoinpeuser de l'énergique per sistance avec laquelle il avait main tenu en Acadie ies droits et le nom de France. Il lui fut accordé en toute seigneurie : les anciens postes | du cap bable, uu sud de la presqu' | îi a> 0 ù il avait autrefois fixé sa rési J deuce ; et le bassin du fleuve Saint ; Jeau (Nouvean Brunswick), terri ! foire richo en fourrures, où il s'était ! porté de piéfétence dans ces der nier» temps; il construisit alors sur ce fleuve, au heu nommé Jnnsek, un fort auquel il donna son nom; i mais trouvant sou personnel insutli saut, et désirant même s'appuyer lées depuis l'établissement »le la seigneurie, que déjà chaque famille subveuait à son alimentation par les produits de ses cultures et de son bétail, car ou avait importé quelques animaux et dans toutes les fermes il y avait maintenant une ou deux vaches, quelques moutons et des porcs. Cependant il s'en fallait de beau coup que la colonie pût se suffire entièrement fi elle-même ; si le coin merce des fourrures n'était point venu eu aide au seigneur de la Hève, ses censitaires fussent promp tement retombés dans uue situation plus ou moius semblable fi celle des »hommes de Bieucourt après la mort de sou père ; ce n'étaient encore que des arbres trausplautés qui Sa vaient établi que des racines insuffi santes dans le sol nouveau ; les pro» 1 dits de leur travail pouvaient satisfaire fi certaines exigeuces de leur consommation, mais ils eussent été hors d'état de solder les objets manufacturés qu'il fallait faire ve nir d'Europe ; ils étaient en outre trop peu assurés »le la régularité de leurs propres produits pour ue pas tomber dans l'hésisation et le dé côuragemeut, s'ils s'étaicut tout fi coup abaudonués fi leurs seuls ef forts. Les profits réalisés sur les pelleteries étaient presque toujours insuffisants pour solder les avances qu'il fallait encore faire' à rétablis sement, et le commandeur fut obli gé à diverses reprises de recourir soit aux fonds de la société, soit fi ses ressources personnelles et fi sa lamille. Ce fut sans doute uue des consi dérai ions qui le poussèrent fi diviser plusieurs seigneuries, •sur uu établissement agricole, il ; tassa en Frauee en novembre 1632 avec le dessein de nimeuer des en gagés pour son propre service et •les familles de cultivateurs, qu'il eût constituées comme ses censitai re» autour de son fort »le Jemsek. Le C mars 1632, il faisait publier fi la Rochelle qu'il offrait ''à tous eeux qui voudraient choisir pour retraite le climat de l'Acadie, des terres, «les prés graudeineut fertiles, que la Compagnie de la Nouvelle France lui avait coucédés, abon dants eu toutes sortes d'oiseaux et d'auimaux de chasse.'' Il ne parait pas néanmoins qu'il* ait emmené avec lui, comme Razil ly, des familles toutes constituées. Si quelqu'un de ses nouveaux com paguous se trouva marié, ce fut une exception, car la suite des docu ments ne nous montre uucuuc fa mille européenne établie dans ses fiefs avant 1651 ; lui-même ne prit une épouse française que vers 1610; il avait auparavant vécu martiale ment avec une squaw indienne dont il eut une fille, quasi légitime on au moius reconnue, uurnmée Jeauue, née vers 1626. Son projet de seigneurie agricole et censitaire n'eut donc point de suite, ses cultures, s'il en fit, de meurèrent très restreintes, et les nouvelles recrues »l'engagés qu'il aiueua de Franc»; furent employées dans son trafic de pelleteries, au^ quel il donna une grande extension. Le fort de Jemsek situé a vingt cinq lieues de l'embouchure du fleuve Saint Jean, et qu'il nommait le fort Latour, était uu poste impor tant par lui-même (il était fortifié pres»]ue régulièrement;, et par sa position, car il dominait le bassiu du fleuve, par lequel Latour rece vait facilement les fourrures d'un immense territoire ; chaque année, en effet, ou voyait arrivera Jemsek toutes les Hottilcs de canots qui descendaient du fleuve et de ses affluents, les uns montés par les agents et les coureurs de bois expé diés par Latour, les autres conduits par ies Italiens eux-mêmes ; ce com merce, grâce à la paix rétablie en tre les deux couronnes, jouissait »l'une sécurité jusqu'alors inconnue, et donnait de tels profits, qu'eu cer taines années ou peut éualuei ceux de Latour de 100 fi 150,000 livres. Razilly voulut aussi récompeuser les bons services de Deuys, eu lui concédant en fief les côtes »lu golfe Saint-Laurent depuis le détroit de Campseau jusqu'à la baie des Cha leurs. Ma*s Deuys était plutôt com merçant que colonisateur ; il s'a donna non-seulement au trafic des fouriures, mais aussi fi l'exploita tion des bois de charpente, du mer raiu, et- surtout à ia pêche mariti me ; sou principal établissement était fi Ctiedabouctou, près Camp seau ; il y fit exécuter quelques tra vaux de culture, mais il ne parait pas que nulle part il ait iustallé uue véritable colonie agricole com posée de familles européennes. Il ko trouvait certes sur ces rivages, fréquentés depuis un demi siècle par les navires de pêche, des filles de sang mêlé. Les gens de Deuys pa rent donc contracter des unions plus ou moins régulières avec ces filles ou avec des squaws indiennes ; mais c'est la seule trace de famille {lont ou trouve l'indice dans ccquar tier de l'Acadie, sauf toutefois celle du seigneur lui-même, dout les en fants succédèrent plus tard à leur père, poursuivirent sou œuvre, et devinrent l'origine de plusieurs fa milles seigneuriales du Canada. Tontes les familles »l'origine eu ropéennes se trouvaient donc con centrées au Fort Royal et fi la Uève, où résidaient M. île Razilly et M. d'Aulnay de Charuisay ; le èommandeur avait gardé près de lui ce dernier ; il était son parent et la cheville ouvrière de son établis sement seugneurial et agii»!ole;iI désirait en fair* le continuateur de ses travaux. Toujours obsédé néan moins par les difficultés pécuniaires que rencontrait le développement »le Ron entreprise, il conclut un mo ment un- projet dent les conseqnen ces eussent été de la plus grande importance, s'il avait pu réussir; il était, nous le savons, un des grands dignitaires do l'ordre de Malte, et commissionné momentanément dans le service maritime du roi de France. A Continuer.