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I? #f*n: trrr 1 i i à wv J '.t J J Ét Sentinelle de Thibodaux, JOURNAL DU 0!" DISTRICT SENATORIAL. JOURNAL OFFICIEL DE LA PAROISSE DE LAFOURCHE ET DE LA VILLE DE TH1BODAUX. VOL. 18 THIBODAUX, Lxe, SAMEDI, JUIN 23 1883. No. 47; UNE LONIE FEODALE EN AMERIQUE l'acadie, 1603-1710. mrellm _ i : .y I | Seiffuenneft— i „ j tes CitptlîtÎHCs de - «dit a geu. ■* *ba wtnairea „„ 1111 ,, lié» .1',,,, 1 ndes i um ue« i e ! ; A l * , éminemment propres à etre! iverties en pu t (- s- ^es . c.u eus wuvaieiit donc lâ, sur une écliel bien plus considérable, les memes énomenes et les memes avant a ges que .dans la \ allée de I ort al, e. ils y cherchèrent naturel nt un agrandisse...eut, qui de sait plus difficile et moins avau bux dans la seigneurie primitive. Ces colouies nouvelles que forma far ses propres ressources une po sition encore si faible et si pau présentent on spectacle aussi intéressant qu'utile â étudier ; c'est nue »les plus curieuses chroniques coloniales que 1 oil puisse consulter, et sur laquelle »nous demanderons au lecteur d arieter quelques tu •tant* son attention. L une et au-, tre furent établies loinides incur •j 008 euiieniis, au fond de la baie française ; Ex premiere fut appelée Beaubassin et la seconde les Mines, et j Beaubassi „ , . . .. . . , I Célui qn, parait avoir inanganS pmniére» nuangratioua hors d, Port Royal fut :iu nommé Jacque Bourgeois : établi eu Acadie eu -qualité de chirurgien par M. d'Aul il était devenn an des notables Port Royal ; il figurait dans la capitulation de 1654, comme beau frère et lieuteuant de Doucct de La 'Verdure, tuteur provisoire des eq fants de d'Aulnay et commandant de Port Royal ; il fut un des otages «unis aux Anglais, et sou fiere Hoheit Bourgeois est un des signa taires de la capitulation. Eu 1671. il est porté en tête dn recensement comme possédant tren te-trois bêtes â cornes, un petit troupeau de moutons, et 5 arpents de blé; il avait alors cinquante ans et dix eufants. L'atué de ses garçons, figé de viugt-sept ans, était né dn vivant de d'Aulnay. Il nous parait probable, d'après les documents postérieurs, que cet homme intelligent et inilnstrieux pratiquait depuis longtemps le (rom ^ merce avec les Indiens sur les cotes de la baie Française (baie de Fiin dy) ; et lorsque M. Leneuf de La Vallière établit â Chignitou ses pos tes de traite, puis son mauoir seig nenrial de Beaubassin, nous pen sons qu'il trouva le sienr Bourgeois déjà installé et y possédant même des constructions et des cal tores, car son titre de concession renfer me nue réserve expresse en faveur des colons déjà établis snr le lieu. Nous pouvons donc considérer comme certain qne pen d'années après le cens de 1671 Bourgeois fonda sur le territoire de Cbiguitou un établissement demi-commercial et demi-agricole où il installa ses deux fils aînés, Charles et Germain. Charles mourut pen de temps après en laissant deux fils, Charles et Claude, et sa venve épousa an nom mé Jean Ânbin-Miguaut, qui parait être venu da Canada avec M. de La Vallière. Jacques Bourgeois fit de grands ' sacrifices pour former et consolider cette création : H vendit uue partie des terres qu'il possédait près de ; Port Royal, uotamuient l'ilmux Co ' chons , qni fut achetée par Etienne Pèlerin. Il avait déterminé deux de ses gendres. Pierre Sire et Germain Girouard, à suivreetou exemple et es enfants ; Germain Gçi celai de ses rouard entraîna avec lai ses deux beau-frères, Jacques Belon et Tho mas Cormier ; enfin nn antre colon ^ de Port Royal, Pierre Arsenant, Ve • no dass ie paya depuis 1671 et qei | était principalement adonné â la navigation, seconda énergiquement I Bourgeois dans cette entrepsise ; i! prit lui même des terres à Chigiti tou, mais il ne s'v fixa que plus tard, ainsi que plusieurs autres ha bitants de Poit Royal, qui y possé daient des terres comme lui. II pa rait aussi par la correspondance de Desgoutlins que les prêtres des Missions étrangères, récemment établis eu Acadie à la place des Ré collets, favorisèrent beaucoup cette l * titc én,i S r ' ltiou * Ce canton de Chigniton fut con cédé le 24 octobre llwti à M. Leneuf cédé I»* L'4 octobre 1070 à M. Leneuf de La Vallière, sous le nom de sei ! •'««aWta.iw.t ainsi à l.ur» risqué» et perils dans ce pays qui devint resta pas inactif i de ses compagnon», dont la prosen ce étajt ér W™i.t nuisible à sot, Ul0 | l0 p 0 | e eomsierciale ; mais -sen taJ|t - n él it forcé liar so „ lUu? n ^ mo \ de u „ iut tro ,l bler | es „a j bitMIltll tle la province qui se trou : verai ,. llt eI1 possession de terres et ^'héritages, qu'ils cultivent, habi j teut et v ^ ojr et fo „ t cuI ' tlver u il chaugen de visées et résolut, puis il ne pouvait exclure les émigrants, de développer autant que possible à Beaubassin la culture et la popu lation, afin d'y créer une seigneurie modelée sur celle du Canada, dont il sortait. Il transforma son poste , t ,. a p e en „„ manoir seigneurial : sur j es ua vires qui commerçaient avec |„j p ar j e golfe Saint Laurent, ! ^ ßj. ve „j r j n Canada des engagés t ( est j u £,, à travailler sur ses terres, , j es us tensiies de toute sorte, et es us toute sorte, et p arv j ut même à amener do ce pays quelques familles qui prireut des ttjrres dans sa seigneurie. De 1676 â 1606, il fit exécuter des travaux cousidérabies autour du son ma , j gneurial . H „ fandwlt pa. t que C e mot |aao|i«ua de manoir seigneurial tic naître trop d'illusions dans l'esprit du lecteur ; eu de telles entreprises, le manoir consistait, comme les autres habita* tions. en une construction massive de poutres superposées, et qui, as semblées par leurs extrémités, for maient les quatre murailles, le tout surmonté d'uue charpeute couverte eu bart i eaox • 6 cette forte maison .... a.» était attenant au enclos de palissa des formées par de gros poteaux fi chés en terre et réunis par le som met ; cet enclos renfermait la cour et quelquefois le jardiu. Autour du logis principal étaient disposées quelques autres maisons plus gross sières encore, où demeuraient les fa milles et les engagés attachés aux cultures du mauoir, puis les étables et les grauges, construites quelque fois en planches, Quelquefois en bois massif comme les maisons ; la gran de aboudance du bois, qui souvent étaaic abattu sur le lieu même où l'on bâtissait, facilitait singulière ment ce genre de construction. M. de La Vallière ne se borna pas â édifier un manoir : il amena des bestiaux, fit enclore des défri chements et des pâturages, - et à l'imitation des colons de Port Ro yal il créa des polders, eu -faisant entourer de digues une quantité considérables «le marais. Tous ces travaux ne l'em(léchèrent point d'ailleurs de continuer se$ opéra tions de troque avec les sauvages, et il possédait un petit navire appe lé le Saint Antoine , qni faisait le cabotage sur les côtes de la baie Française ; ce fut ce navire qui con duisit à Port Royal M. de Meulles ' en 1685, et l'évêque de Québec qui vint donner lu confirmation en Aca die eu 16S9; il transportait en même temps diverses marchandises venues du Canada par le golfe Saint Laurent et la baie Verte, uo tammeut de l'eau-de-vie. Parmi les familles amenées du Canada par M. de La Vallière étaient les Chiassons, les Cottard, les Anbiu-Mignaut, qui plus tard retournèrent dans ce pays ; parmi les engagés, nous trouvous Mercier, l Lagassé, l'aimurier, Perthnis, et nn jeune homme actif et intelligent nommé Haché Gâland, qni était sou facteur de commerce, sou sergent d'armes et son homme decoufiancc^ Au bout de quelques anuées, ce jeune homme, comme la plupart des engagés, se fixa daus ce paya en épousaut uue AcaQteune, Anne Cormier , et il devint la souche d'uu» famille, qui a joué un rôle notabb sur les côtes du golfe Saint Laurent, où ses descendants se comptent aujourd'hui par ceutaines de famil les Il se trouva donc ainsi à Beau* bassiu deux centres d'origine diffé rente, l'un fonde par le vieux Bour geois et ses parents, produit spon ta né de la colouie primitive de Port Royal, et l'autre groupé autour de M. de La Vallière avec des élé ments salariés, provenant du Cana da et. de la France ; les Acadiens 11:1 er ,lL ' la f lance , œs Acauiens dominaient .néanmoins^ et presque toutes les femmes sortaient de leurs familles, île sorte que le» deux élé ments ne tardèrent pas à se foudre. Ce qui accroissait beaucoup l'im portance de la situation de Beau bassin, c'est que cette colonie de vint (i cette époque le point de i c ^ le ? 0,1 abandonna* eoniplcccment >e vieux chemin de Keiiucbec, qui avait si fort préoccupé la»on et M. de Gra.ulfontai.ie, et les communi I «'établirent entre Quebec et ! 1'«»« Uoyal, au moyen d'une nav, i g»tion M u b traversant le guile Saint Laurent, atteignit ce dernier port par la baie Française, au moyen d'uu tranrbordemeat sur l'isthme de Shédiak. Ce fut cette voie, coin me nous l'avons indiqué plus haut, que suivit M. de Meulles, intendant du Canada, lorsqu'il vint visiter l'Acadie eu 1685 ; ayant débarqué an foud du golfe Saint Laurent, I dans la baie \ erte, âjpeu près où est ~~ ' aujourd'hui Tatamigouche [Tête à ma gauche ), il trouva sur le rivage M. de La Vallière qui, l'attendant avec des chevaux, l'emmena immé diatement au manoir de Beaubassin, où l'on s'embarquait sur ia baie Française pour se rendre à Port Royal. La visite de M. de Meulles en Acadie commença donc par la séi ueiirie de Beaubassin, et il a consi gné les premières impressions de son voyage, daus le rapport qn'il écrivit à cette occasion : "La baie de Beanbassin, dit il, a an qnsrt de lieue dans son entrée, deux lieues de profoudeor et une de large ; »1 y h tout autour de Beaubassin uue si grande quantité de prairies qu'on y pourrait nour rir eent mille bêtes à cornes ; l'her be qui y x ient s'appelle si isette, très ' propre pour engraisser toutes sor tes de bestiaux. Au deux côtés des dites prairies, se sout de douces côtes toutes coq vertes de bon bois frais ; ou y a déjà sait pin» de vingt deax habitations, sor de petites éminences que les habitants y ont choisi pour avoir communication dans les prairies et dans les bois. Il n'y a aneufi de ces habitants qui n'ait trois ou quatre corps de logis as&z raisonnables pour la «am pa gne ; la plupart ont déjà douze à quinze béteé à cornes et même vingt, dix à douze coebons, et au tant de bêtes à laine. Ils ne se don nent point la peine de les faire ve nir daus l'étable, hors deux ou trois mois daus l'auuée et lorsqu'ils eu ont affaire ponr les tuer, ce qui est cause qu'ils en perdent beaucoup par les chiens sauvages qui les mangent. "Ils n'ont pas encore grande quantité de terres labonrées, mais lorsqu'ils seront parvenus d'en avoir assez ponr recueillir leurs provisions de bled, ils seroattrès heureux, et se poarrout passer des étrangers La plupart des femmes fout elles mêmes des étamines dont elles s'habilleut et leurs maris au.ssi ; elles fout presque toutes des bas - pour leurs familles, et se passent J d'en acheter ; ils ne se servent tous qne de souliers sauvages qu'ils font eux-mêmes. Il vient tous les ans dans ce lieu noe barque anglaise au mois d'avril, qui leur apporte le reaU de leurs petites nécessités, qu'ils achètent pour des pelleteries qu'ils ont en des sauvages : il s'y fait aussi de la toile de lin. "Le portage d'une lieue entre la baie Verte et Beaubassin se peut facilement, cooper par un fossé, par coque toutes les terres y sout bas ses ; en ce cas, on ferait une com munication de la baie Française avec le golfe de Saint Laurent, qui abrégerait le chemin de Québec, ponr aller an Port Royal, de deax cent lieues an moins, et douuerait lien par cette communication à plu sieurs habitations qni se formerai *nt eu peu de temps ; et cela per mettrait aux gens de Québec de taire tout le commerce que les An glais font sur ces côtes, et qui est assez considérable, puisque tous les étés il y vieut au inoius trots ou quatie barques de Boston, qui ven dent, â tel prix qu'elles veulent, toutes leurs denrées aux habitants de l'Acadie...................... Ce lieu de Beaubassin est si hen rcussmeiit situé pour taire des nour ritures de bestiaux, que si l'on éta blit à Port Royal des relations ié , uni .i îmi ; gulieres avec nos îles de 1 Amen que, il s'y trouverait assez de bes tiaux pour faire le commerce des îles, et leur fournir leur provision de bœuf, que l'on tire des pays étrangers. Les bestiaux actuels sont méchante espèce, qu'il faudrait changer, faisant la dépense d'y eu envoyer une trentaine seulement, que l'on donnerait à autant d'habi tauts. qui en rendraient une pareil le quantité au bout de dix huit mois ; ce que l'on donnerait à d'au très, et de cette manière le pays se rait bientôt garni____M. de La Val lière en est le seigneur, lequel, de puis six ou sept aus qu'il s'y est établi, y a attiré par sa considéra tion beaucoup d'habitauts ; il y a fait bâtir un moulin à ses dépens, etc., etc----'' etc., etc----'' Lorsque M. de Meulles quitta l'Acadie, il donna des ordres pour qu'il fut opéré un recensement gé néral, lequel fut dressé en 16S6.—. Ou trouva dans ce receuseinent que Beaubassin contenait alors vingt deux familles, dont dix-neuf seule ment étaient résidentes ; les trois autres, Pierre Arsenaut, Guillaume Bourgeois et Charles Dugas, parta geaient leur temps entre Port Ro yal et Beaubassin, faisant soigner leurs fermes et leurs bestiaux par des engagés ou par lenrs enfants, quand ils s'absentaient. Les dix-neuf familles résidentes comprenaient 129 individus ; le sieur de La Vallière s'y trouvé en personne avec tons les siens, savoir : boit enfants, trois engagés, one ser vante et l'armnrier Perthnis. Tout cela logeait dans le manoir ; plu« sieurs engagés précédemment ame nés dn Canada et qni s'étaient ma riés dans le pays demeuraient au tour ; le seigneur avait déjà défri ché 60 arpente de terre, mais il ne possède qne dix-nenf bêtes à cornes ; snr cent deux fusils qui se trouvent dans tout le qnartier de Beanbas sin, il y en a soixante-dix dans le manoir, qni sert évidemment d'ar senal et de réserve pour tont le fief, et peut-être ponr les sauvages des ponr sauvages environs. On comptait en tont dan» la co lonie 260 bêtes â cornes, 118 mou tons, ISO cochons et 516 arpents de terre en culture. Jaeques Bourgeois ne figure pas dans ce recensement, soit qu'il se partageât comme pin sieurs autres entre ses bien de Port Royal et ceux de Beaubassin, soit qne, parvenu à nn certain âge (il avait alors soixante-cinq ans), il eût senti le besoiu de se reposer. II avait donc à cette époque quitté Beaubassin après avoir divisé entre ses enfante ses enfants les proprié' tés qu'il y avait créées: l'ainé Char les, était mort, mais sa venve, qni s'était remariée avec le Canadieu Aubin-Mignaut, avait en de son premier mari trois enfants auxquels elle conservait l'héritage de lenr père, 8 arpente de terre en culture, et vingt bêtes â cornes ; Germain Bourgeois, le fils cadet do vieux Jacques, possédait 5 arpents de ter re et S bêtes â cornes ; enfin le troi sième, Guillaume Bourgeois, Je plus riche de la famille, qui faisait le commerce entre Port Royal et les côtes, comptait â Beanbassin 30 ar pents de terre en valeur et 8 bêtes à corues. Les antres eufants de Jacques Bourgeois paraissent être restés â Port Royal. Mais une de ses filles, veuve de Jean Boudrot, avait épouser un Portugais des îles Açores, nommé Manuel Mirande, qui parait avoir été un des colous les plus actifs et les pins laborieux de Beaubassin ; il avait alors 25 ar pents de terre en valeur et 18 bêtes â cornes, et deviut la souche d'une famille nombreuse ; c'est de lui ou de l'uu de ses fils que viut le nom. de la Butte à Mirande , hameau si tué près de Beaubassin, qui a joué un rôle dans les guerres de l'Aca die. Le plus riche de tous les colous de Beaubassin était alors Thomas Cormier, apparenté aussi à la fa mille Bourgeois, et qui figure pour 40 arpents de terre eu culture, 30 bêtes à cornes et 10 mou tons. Une des premières nécessités de ces colonies naissantes était les moulins, tant pour moudre la farine que pour mettre promptement *en œuvre les bois de charpente beaux et abondants que l'on trouvait sous sa main ; M. de La Vallière en fit construire un ; mais déjà, plusieurs années auparavant, Beanbassin | m ., rvu d'uu moulin à fas * * pt d'un moulin à scie uar les rine et d'un moulin à scie par les soius de Jacques Bourgeois, qui les fit venir de Boston .par l'intermédi aire d'un négociant nommé Nelson qui venait fréquemment commer cer dans lu baie Française. Une graudo partie des ustensiles et du fer que l'on employait arrivait ainsi par l'intermédiaire des Anglais, et M. de Meulles nous lecoufiruiedans. son sapport ; il est vrai qu'il venait j directement quelques vaisseaux de ; l'rance a I ort Royal,jnais e est a peine s'ils subvenaient à la consom mation ordiuaire du .pays, et Bean* bassin recevait uue grande partie de ses marchandises européennes, soit du Canada par la baie Verte, soit de Boston. Ce fut aussi de Port Royal que vinrent à Beaubassin les premiers arbres fruitiers ; il y avait long temps déjà que cotte culture était intronisée en Acadie, et il est pro bable qne ce fut d'Auluay qni rap porta les premiers plauts ; dorant tous ses voyages qu'il fit (l'Acadie en Touraine pour y chercher des colons, des ustensiles et approvi. siouuemêiits de toutes sortes, on doit croire qu'il amena en même temps des bestiaux et des plants d'arbres de tonie espèce ; quoi qu'il eu soit, nous savons par la descrip tion du fort de Peutagoët qu'il s'y trouvait des arbres fruiliereen 1655, et daus le recensement «le 1698 on trouve â Port Royal seul 1,584 ar-. bres fruitiers repartis entre 54 fa milles, dont plusieurs avaieut des vergers de 75 à 100 arbres, ee qui • suppose ces plantations déjà ancien nes dans le pays, surtout lorsque l'on songe qu'il ue pouvait exister dans ce climat qae des pommiers et peut êtte quelques poiriers. Celui qui parait avoir importé les arbres fruitiers de Port Royal Beaubassin fut un iiomtné Robert Quessy, jeune Irlandais, qui peut être avait été capturé daus quel ques courses contre les Anglais et élevé à Port Royal, s'était ma qui. élevé à Port Royal, s'était ma rier à nue Acadienne, -Marie Poi rier. (I! se trouve aussi au Canada nu grand nombre de familles qui ont eu uue origine analogue.) Ce Quessy, qui naturellement n'avait poiut d'héritage patrimonial à Port Royal, se joignit voloutiers aux émigrauts qui allaieut â Beaubassin dont il fut un des premiers cotons ; laborieux, industrieux et économe, il y devint promptemeut un des ha bitants les plus aisés. Eu 1686, il avait 8 arpents de terre eu culture, 18 bêtes â cornes et 6 moutons ; en 1693, 26 bêtes à cornes et 32 mon tons. Eu 1698, après avoir établi fia fils et une fille (deux aus après l'iu cursiou désastreuse des Auglais de 1696) nous le trouvous encore ave& 17 bêtes à cornes et 20 montons. C'est en cette année qde fat fait le recensement des arbres fruitiers ; il en avait 30, et un autre colon eu avait 3 ; e'est tout ce qui en existait alors à Beaubassin. La sqjgneurie fut dès lors consti tuée eu paroisse, sous ia direction d'un missiounaite récollet appelé le père Claade, qui dirigeait â la fois les colons et les tribas sauvages des environs, servant comme toujours de trait d'union entre les Européens et les Indiens, qui vécurent toujours dans une parfaite intelligence (tait notable quand on compare cet état do choses avec celui (les colonies anglaises.) Cette jeune colouie continua à prospérer : en 1693, le nombre de bêtes à cornes était de 309, les mon tons 280, les cochons 146 ;—â ce nombre il faudrait joindre le bétail du manoir seigneurial, qui ne figu re pas dans ce recensement, ce qni nous donnerait environ 350 bêtes à cornes et à peu près autant de montons. Les bestiaux s'étaient donc accras dé plus d'an tiers. A Continuer .