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La Sentinelle de ïhibodaux, JOURNAL DU T* DISTRICT SENATORIAL' JOURNAL OFFICIEL EE LA PAROISSE EE LAFOURCHE ET EE LA VILLE EE TH1B0EAUX. VOL. IS THIBODAUX, Lxe, SAMEDI, JUIN 30 1SS3. No. 4.8 UNE I COLONIE FEODALE EN AMERIQUE U AC A DIE, 1603-1710 Konrellrii Seigneurie»— Les Capitaines de Sauva ges. Beaubassi -, Trois ans après survint un grand I» désastre daus ce quartier : daus les premiers jours de septembre 1096, mie croisière anglaise de sept uavi res, commandés par Church, péné tra daus la baie et débarqua 400 boni tues dont 50 ludieus du Mas»a ebusetts. Le vieux Bourgeois, qui était revenu à Beaubassin, avait souvent traité avec les négociants de Boston ; il avait même, en 1690, échangé des relations amicales avec William Phips, le commandant an glais qui était Port Royal à cette épo que; les habitants le prièrent doue de^négocier avec l'escadre ennemie, et malgré son graud âge, montant daus uue chaloupe, il alla trouver Church, pour lui montrer uue sorte de saut-conduit, dilivré par I*liips, six ans auparavant. Eu cousidéra tiou de cet écrit, les Anglais, pa raît-ils, épargnèrent la maisou de Bourgeoia et plusieurs autres, mais ils brûlèrent et pillèrent la plupart des habitations qui se trouvèrent à leur portée, ils tuèrent beaucoup de bétail, et après neuf jours se rem barquèreut avec leur butin et quel qoea prisonniers. La colonie ne sc trouva point ce-1 pendaut détruite ; presque tous les habitants s'étaieut réfugiés dans les bois avec leurs bestiaux et leurs objets les plus ptéuieux, et comme ils étaient armés, les Anglais s'ar rêtèrent à uue certaiue distauce du rivage; d'après la distribution très espacée des habitants en ces con trées, ils n'atteignirent doue point les fermes éloignées de la mer, et telle était la fertilité du pays que deux ans après, en 1698, non-seule ment tontes les perles étaient répa rées, mais le nombre des bestiaux M montre déjà plus élevé qu'au re censement de 1692 on y trouve trois ceut cinquante bêtes à corues, cent soixante dix huit moutons, oent soixante cochons, toujours sans compter le troupeau du ma noir seigueurial. Bien plus, le nom bre de colons est notablement accru : il s'élève â cent soixaute quatorze, et pent être à près de deux cent, en y joignant les habitants du manoir. Il semble, par la comparaison des deux recensements, que ce fnt sur tout la partie de la colonie créée par Bourgeois qui souffrit de l'iuvasion des Anglais : s'il parviut lui-même à préserver sa propre demeure et celles de quelques voisins, plusieurs de ses parents et de ses gendres, ete., perdireut uue partie notable de leur bétail, surtout eu inonton. Si l'on compare la situation de ces familles avec l'état de celles qui échappèrent an désastre, on peut aisément eu conclure que les bes tiaux eussent doublé de nombre en cinq aus, saus l'iuvasion des An glais. Ce fnt là le dernier service que le vieux Jacques Bourgeois reudit é la colouie de Beaubassiu ; il y était sans doute revenu depuis le recensement de 1698, car non-seule ment nous le -trouvons dans sou bien, au moment de la descente des Anglais, mais il y figure encore dans le receuaemeut de 1698 : il de meurait alors, avec sa vieille et fi dèle compagne Jeanne Trabau, chez son fils Germaiu Bourgeois, auquel il devait laisser sa ferme principa le ; il avait soixante dix-sept aus et sa femme atteignait à pen près la même âge. De quatre fils qu'ils avaient eus, l'aîné, Charles, était mort à Beaubassin, laissant une nombreuse famille qui vivait sur nue des antres fermes créées par I leur grand père ; le second, Ger main, était celui qui leur donuait l'hospitalité ; le troisième, Guiflau me, avait fixé sa demeure à Port Royal, snr la vieille ferme patrimo niale où il fit souche, sous le sur nom de Beaupré ; le quatrième, François, ne reparaît pluo dans les recensements, soit qu'il tût mort naos s'être marié, soit qu'il eût été s'établir dans ces campements de l'intérieur, dont nous avons déjà sigualé l'existence. La postérité de Bourgeois devint extrêmement nombreuse, surtout à Beaubassin, et ont pourrait compter aujourd'hui ses descendants par milliers, tant dans l'Acadie que daus le Cauada où plusieurs d'entre eux se réfugié rent 1755. Ces deux vénérables doyens de la famille acadienne étaient encore deux anciens témoins des premiers jours d'Aulnay et peut-être Razilly, ainsi que Charles de Latour ; ils avaient ' ,ouc v écu avec d'anciens compa 8 ,,,,U8 de Biencourt, de Poutriit' du la colonie ; ils avaieut vu court et de Lescarbot, avec les der niers restes de cette colonie noma de qui s'était per|>étuée de Poutiin court ^ Razilly, et ils possédaient **i****i directement la tiadition des temps héroïques, où ces pionniers généreux fondaient la société euro po-eméricaiue. établissement. Il ne venait plus presque aucun immigrant de Port Royal} de 168G à 1700, c'est à peine 8 * 0,1 eM compte ciuq. D'où venait ce ralentissement subit t L'txpédi tion de Church en 1696 avait montré, 6 est vrai, que cette côte était plus Us étaient du reste les derniers représentants des premières géné rations de ce petit peuple, mais au recensement de 1707 nous ne trou vons plus leurs noms. La tradition vivante de tout un siècle était dé sonnais éteinte, pour ne plus laisser place qu'à l'histoire ! Apiès l'invasion des Anglais le développement des cultures et du bétail reprit sou cours avec intensi té, et neuf ans plus tard, en 1707, leur importance avait plus que dou blé. Quant â l'accroissement de la population, il fut presque exclusive ment le résultat du dédoublemeut qui commence à se montrer dès 1693, vingt àns après leur premier accessible à l'ennemi que celle de Port Royal ; d'autre part, M. de La Vallière s'était retiré au Cauada, et son neveu M. de La Vallière se ren dait insupportable par sa hauteur et sa dureté. Mais une raisou bien plus grave encore arrêtait l'émigra tion des Acadiens, ou plutôt eu dé tournait le cours : nous voulons par 1er de îa fondation d'une seconde eolouie acadienue daus le bassin des Mines, qui pendaut plus de trente ans eut le privilège d'attirer exclu sivement presque toutes les famille^ de Port Royal qui désiraient former de nouveaux établissements. Nous venons d'observer dans cet te colonie de Beaubassin les résul tats d'uue entreprise privée formée par quelques-uns de ces pauvres colons acadiens, abandonnés à eux mêmes depuis quarante aus ; mais cette eutreprisese trouva soutenue par l'actiou du seigneur tenieu qui cherchait en même temps qu'eux â peupler et défricher son fief. Nous allons maintenant étudier daus l'é tablissement des Mines plusieurs groupes de ces mêmes Acadiens agissant seuls, par leur propre ini tiative, et saus aucun appui exté rieur. Les Bines. De même que Jacques Bourgeois, beaucoup d'habitants de Port Ko- j yal poussaient souvent leurs excur sions maiitimes le long des côtes de I la baie Française ; montés daus de* petites barques pontées, et souvent I même sur de simples cauots, les uns j allaient à la pêche faire d'amples j provisious de poissons salé, d'autres j poussaieut sur les rivages pour'tité échanger avec les ludieus, contre j des fourrures, les produits de leur, industrie domestique ou, quelques ( meuues marchandises, apportées \ par les rares navires qui venaient ! d'Europe en Acadie; ils explorai-1 ent en même temps les côtes, et souvent, en séjournant à terre, ils j se joignaient eux mêmes aux chas- j ses des Indiens, leurs amis anciens [ et traditionnels. Quand ils parvenaient jusqu'au fond de la baie, ils rencontraient deux hanches qui la terminaient eu manière de fourche ; l'uue à gau ehe formait le bassin^de Ckignitou, que M. de La "\ allière avait nom mé le Beaubassin, l'autre a droite formait le bassin des Mines. On en tre dans ce dernier par une sorte de détroit, en laissaut sur sa gau che ie cap Chignitou qui sépare les deux branches de la fourche; puis ou pénètre daus une baie intérieur assez vaste qui reçoit plusieurs ri vières et uue foule de petits cours d'eau: les uns se jetaient directe ment dans le bassin, les autres se léuriissaietit avant d'arriver à la mer. La tivière des Vieux-Habitants et celle des Canards, la Grandt' Prie où se réunissaient plusieurs ruisseaux, la rivière îles Gasparcaax, celles de Saint Antoine , de Sainte Croix, de I' Ascension, de Keneskou et, formaient au sud du bassin un véritable delta où s'accumulaient depuis des siècles des alluvions li moneuses toujours refoulée par les marées énormes qui se précipitent au fond de la baie Française. C'é tait en réalité uue seule et iranien se prairie, sillonnée par une multi tilde de petits canaux daus lesquels s'engorgeaient et se dégoigaieut les marées. Aussi les Acadieus dans leurs excursions, avaient-ils nom mé ce district la Grande 1 Préc des Mines, et c'est dans ce magnifique estuaire, si souvent remarqué par eirx. qu'ils songèrent â s'établir, quand leurs familles, devenues trop nombreuses, sentirent le besoin de s'étendre. Il uc faudrait point croi re d'ailleurs que ce nom des Mines provint de quelque gisement de mé taux ; mais les premiers explora teurs avaient cm trouver des tiaces de cuivre: de là le nom qui fut duu ué à la contrée. Ce fut vers 1680 que deux habi tauts de Port Royal, Pierre Mêlait sou et Pierre Terriau, conçurent chacun de leur côté le dessein de se reudre aux Mines. Pierre Mélansou, dit La Verdure, était ce colon de 1671, qui, cumulant l'office de tail leur avec celui de cultivateur, avait déclaré d'uue manière fort incivile au fière Laurent Molin qu'il refusait net de ré|K>udre aux questions du recensement ; il pouvait avoir alors quarante-sept aus et l'ainé de ses sept eufants était un garçon déjà Âgé de quinze aus. Il possédait un troupeau considérable de bêtes à comes, et probablement un certaiu approvisionnement de blé, laborieu sement amassé pendant les anuées de paix qui suivirent le traité de 1667. Il put d'ailleurs réaliser quel ques ressources eu vendant des ter res de Port Royal ; ces terres avai ent déjà acquis une certaine valeur, ainsi qu'on peut le constater par les actes passer par M. Courant, qui remplissait les fonctions de notaire et de procurer fiscale de fa seigneu rie ; Mélansou figurait lui même figure daus un de ces actes, en 1679: Quoi qu'il en soit, il quitta sa fer me patrimoniale sans esprit de re tour avec toute sa famille ; mais bien différent de Bourgeois, à Beau bassin, il ne parait pas qu'il ait mi traillé aussitôt â sa suite aucun au tre émigrant, à moins que ce ne soit nn uoinmé Noël Labauve, hom me nouveau dans le pays et pauvre, que nous trouvons établi près do lui dès le principe ; il est possible que Mélansou l'ait pris â ses gages, on lai ait fuit quelques avances pour l'établir â sa proximité daus ce lieu alors complètement désert. 11 avait pourtant de nombreux pa rents à Port Royal c-t aux environs : son frère Charles était un des colous les pins aisés ; les frères de sa fera me, MM. Mius d'Entremont qui étaient seigneurs de Pobomcoup, Jacques de Latour qui avait épouse sa tille, etc.; mais nul ne songea â s'associer â ses projets. Ce pays paraissait cependant offrir des avan tages considérables, qui ne tardè reut pas â attirer une grande qnan d'autres émigrauts ; mais cet isolement s'explique par le carac tère de Mélausou qui paraît avoir été sombre, bourru et peu sociable ; il possédait néanmoins les qualités nécessaires pour réussir dans ses travaux, et par son labeur joiut à sou écouomie il parvint en peu de temps à créer â la GrandeTrée nue ferme considérable et les rudiments d'une colonie qui devait devenir un des plus riches district de l'Améri que du Nord. Presque eu même temps que lui il est vrai, un autre habitant de Port Royal, Pierre Terriau, entre prit aussi de s'établir dans la baie des Mines, mais dans cette entre prise, complètement indépendante de celle de Mélanson, il n'eut rien de commun avec lui ; loin de là, il paraît, par diverses contestations qui s'élevèreut entre eux, qu'ils ue vécurent poiut en bonne iutelligeir ce. Il dirigea d'ailleurs ses travaux vers un quartier différent de celui qu'avait choisi le premier, et ce fut sur la rivière Saint Autoine qu'il se porta avec les compagnons qui sui virent sa fortune. Pierre Terriau en effet, quoiqu'il fut bien plus jeune que Mélansou (vingt-six ans en 1680) entraîna un graud nombre d'Acadiens avec lai. Il était d'une nature diamètrament opposée à celle que nous venons de décrire. Actif et intelligent^ il par vint jeune encore à ramasser üe forts approvisionnements de blé, qui servirent de base â sa colonie ; doué d'un caractère ouvert, gai et géné reux, il aimait à rassembler ses pa rents et ses amis, â se réjouir avec eux, et à les aider de ses conseils et de ses ressources. Il quitta Port Royal un peu plus tard que Mélau sou, peu de temps après .ivoir épou sé Céline Landry, qui sortait com me lui d'uue vieille famille acadien ue. (Le père de Terriau, Jean, était en 1671 un des patria.ckes de la colouie, âgé de soixante-dix ans ; il paraît être venu daus le pays avec un trère et peut-être 6es pères et mère.) Pierre Terriau fut accompagné dans sa colonie par deux frères et sa femme, Claude et Autoine Lan dry, dont l'ainé aussi veuait de so marier, par René Le Blau, un cama rade d'enfance, et probablement aussi par Etienue Hébert et par Claude Boudrot ; il emmeuait un domestique et peu de temps après il fit veuir nn de ses neveux, Jean Terriau. Tous étaient mariés et à peu près du même âge ; ils se fixè rent tous autour do lui, sur un des plus jolis ruisseaux du bassin des Mines, la rivière Saint Autoine, où ils furent rejoints peu après par Martin Ancoiu, Philippe Pinet. François Lapierre ; ces deux der niers étaient nouveaux venus en Acadie. Ce tut Terriau qui avança à ces jeunes ménages uue grande partie uu blé nécessaire aux premiers temps de leur établissement, et probablement aussi quelques bes tiaux ; ils le lui rendirent quelques anuées après, sans intérêts, observe Desgouttius. Lui-même créa de sui te uue terme considérable, avec ses polders bieu endigués et bien plan tés. Une partie de ces jeunes gens, auxquels il avauçait du -blé, l'ai daient dans ses travaux ; il avait amené avec lui 9 vaches, et eut promptement euclos 16 arpents de terre. En 1686, trois ou quatre ans après la première immigtation, ils étaient déjà 35 eu sept familles sur la rivière Saint Autoine, taudis que sur la Graude'Prée il n'y avait eu core que deux ou trois familles avec le vieux Mélansou ; mais la richesse prodigieuse du sol leur donna bien« tôt de telles récoltes, que les émi grants affluèrent de Port Royal vers cette terre de promission. Dans les anuées qui suivirent 1686, ou vit arriver d'abord les parents des pre miers colous, quatre Terriau, deux Landry, un Boudrot, quatre Hé bert, deux Leblanc ; puis le mouve ment s'étendit, et dans un grand nombre de familles, dès qu'un jeune homme se mariait, il allait prendre des terres aux Mines. C'est ainsi qu'en sept ans, de 1686 â 1693, la population sextupla. Le progrès appelle le progrès: cette afflueuce d'émigrants nécessi ta bientôt l'installation des indus tries rudimentaires de toute civili sation. On vit arriver au meunier, François Biuibaut. fils lai-mêine d'un ancien meunier de Port Royal ; un forgeron, Célestin André, venu roœimneut de FrauCe, ainsi que trois ou quatre matelots, dont l'ex istence eu ce lieu avec leurs famil les dénote un cabotage assez actif pour l'exportation des produits de la coutrée ; il s'établit jusqu'à un chirurgien, Armand Bugeaut, nou veau venu lui aussi eu Amérique, qui épousa une fille de Pierre Mé lansou et s'établit près de lui. Celui-ci n'était plus isolé comme daus le principe; le flot des émi grauts se portait maintenant de tous côtés, et la Grande'Prée, qui était le plus riche territoire des Mines, sc peupla rapidement ; on vit même des fermes se créer en de hors des deux centres primitifs, snr la rivière aux Canards et snr celle des Gaspareaux ; il convient de no ter que tous ces immigrants, excep té les matelots, le forgeron, le chi rurgien et trois on quatre autres, appartiennent tous aux anciennes souches acadiennes. Plusieurs même de ces émigrants possédaient à Port Royal une certaine aisance, et c'é taient les familles récemment éta blier en Acadie, ainsi que les enga gés d'Europe, qui restaient généra lement an centre de la colouie. Non-seulement le mouvement d'émigration sur Beaubassin se trouva ainsi tout à fait arrêté, mais on voit nue famille de Beaubassin envoyer aax Miues un de ses mem bres, Gabriel Cbiasson. Tout ce quartier du bassin des Mines, comprenant la Graude'Pree et les rivières voisines, formait une seigneurie qui avait appartenu en propre à d'Aulnay, et que possé daient maintenant les héritiers de Le Borgne de Belle-Ile. Mais il ne nous parait pas, jusqu'à présent, que ces derniers aient coopéré à la colonisatiou des Miues ; ils se con tentaient de concéder les terres à rentes et ceusives â ceux qni les de mandaient ; peut-être cependant Pierre Mélansou fnt-il leur agent, car il figure toujours dans la suite comme le représentant de l'autori té, et comme capitaine de milice daus le quartier des Miues. Néanmoius, il pourrait se faire que, taudis qu'ils restaient ainsi in actifs eu ce lien, ils se soient occu pés avec une certaiue sollicitude d'attirer des colons de France poor remplacer à Port Royal les nom breux émigrants qui partaient pour les Mines ; nous trouvons en effet, comme nous l'avous meutionné, uue permission accordée eu 1705 an sieur Le Borgne du Condray d'en gager des familles pour PAcadie ; et comme il arriva en ee même temps uu certain nombre d'immi grants à Port Royal, ou peut suppo ser que ce fut par sou inflaeuce, an uioius en partie. L'accroissement des Mines, avons nous dit, est très rapide. Sur le nombre de fusils receusés en 1686, douze se trouvent dans la maisou «le Pierre Mélansou, et c'est une des raisons qui nous font pré sumer qu'il était l'agent et le repré tants des seigneurs ; sa maisou dans ce cas aurait teuu lieu de ma noir, et servait alors de cbel-lieu et d'arsenal pour la milice, aiusi que nous l'avous observé a Beaubassiu pour le muuoir des La Vallière. Bien que Port Boyal eût plus do soixante aus d'existence agricole, tandis que les Mines ne dataient que d'une vingtaine d'anuées, ou trouve en 1701, dans les deux en droits, à peu près le même état de richesse en bestiaux et en cultures. C'est sur la rivière aux Cauards et sur la rivière Saint Antoine, c'est à-dire autour de l'établissement de Terriau, que l'on trouve les fermes les plus considérables ; non seule ment on y produisait du blé et du bétail, mais la culture du lin y prit une grande extension, et il est fré quemment question, dans les cor respondances, des étoffes que l'on fabriquait durant i'biver, en mélan geant les laities du pays avec le lin que l'on récoltait aux Mines. Les nombreuses fiiinilles qui af fluaient aux Miues depuis vingt ans ue purent se contenter long temps des territoires primitivement choisis par Mélanson et par Terriau daus la Grande'Prée et sur la riviè re Saint Antoine ; la Gramle'Prée, telles que la rivière des Gaspareanx, la rivière des Cauards, celle des Vieux-Habitants, celle de l'Ascen sion, etc., se trouvaient envahies par les immigrants. Et nous voyons même qu'en 1701 la rivière de Ke neskoët, appelée plus tard Pigignit (aujourd'hui Windsor), à 5 lieues au nord do la Graude'Prée, était déjà occupée par six familles acadiennes. Eufin à ce moment même, au fond du bassin |les Mines, à 13 lieues au nord de Pigiguit et â 18 lieues de la Graude'Prée, sur le territoire de Wecobeguit (aujourd'hui Truro), surgissait one nouvellé seigneurie, dont il convient d'énoncer la singu lière histoire : parmi les colons ame nés par M. de Razilly était un nom mé Pierre Martiu, accompagné de sa sa femme Catherine Vigneau, et d'un jeune enfant nommé Pierre comme son père; peu de temps après leur installation en Acadie naquit an second fils nommé Ma thieu, qui se trouva le premier en fan c de pure race blanche né en Acadie. A Continuer,