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La Sentinelle de Thibodaux,
JOURNAL DU r * district; senatorial.
JOURNAL OFFICIEL DE LA PAR0I88E DE LAFOURCEE ET DE LA VILLE DE Till B ODA UX.
YOL. 20
THIBODAUX, Ln e, SAMEDI, NOVEMBRE 29, 1884.
No. 18;
AV RENDEZ TOUS SES HABITANTS
11* Rne de i'hnrlrea.
NOUVELLE-ORLEANS
Mr. .1. U«»SIO, iir<*vi«ut «th noiulireux an»
ue la Miu|utKne iju'il a prt vi»oir«-iu«:iit feruié
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juin-ül-84.
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XXXIII.
Le Mulot eut alors un mystérieux
sourire.
•—Eh bien ! moi, «lit-il, je con
nais des gens plus malins que vous.
—Comme in ça ï
—Et qui ont trouvé le moyen de
se faire transporter la ciéuuuo sans
un sou de pot-de-vin.
(''est impossible ! exclama M.
Jouval.
—C'est vrai, dit froidemeut It
Mulot.
—Ou vous aura conté une histoi
re, dit eucore M. Jouval.
—Oh ; pouz ça non, tit le Mulot,
car celui à qui on a transporté la
créance, a est moi !____
M. Jouval fut si abasourdi qu'il
faillit renverser sou verre et la ta-«
bte qui le supportait.
—Et cela, pas plus tard qu'avant
hier lit le Mulot.
—Mais comment avez-vous fait !
Le Mulot en avait trop dit pour
reculer, et il aima tout autant se li
vrer entièrement à M. Jouval.
11 ne lui cacha rien.
Ni sa haine Distinctive et féroce
pour M. Anatole, ni la pensée qu'il
avait eue tout d'abord d'acheter le
château pour le faire partir du pays,
ui la manière dout il avait été reçu
par lui, ui la pensée qu'il avait eue
d'acheter cette eréauce, et corn meut,
prévenu par le maître Jacques de
M. de Saint Julien, il avait si bien
joué sou rôle que le père Jaubert
avait été dupe de sa buuhoutie.
—Malheureusement,dit-il eu ache
vaut, je ue me suis trompé que pour
une chose.
—Laquelle t
—Je pensais que ma sœur me prê
terait les six mille fraucs.
—Et elle vous les a refusé !
—Oui.
—Tant mieux, dit M. Jouval qui
parut charmé de ce résultat.
—Pourquoi f
—Mais parce que si votre sœur
s'est mal couüuite avec vous; vous
u'aurez plus de motif pour la méua
ger plus tard, quand vous aurez
épousé la maitresse d'école.
—Mais, mousieur, dit le Mulot,
avec tout ça je u'ai pas les six mille
tiaucs.
—Je vous les prêterai.
—Vous!
—Parbleu / mais vous itoursui
vres sur-le-champ et j'achèterai le
château, par exemple!
—Et vous croyez que M. Anatole
ne trouvera pas d'argeut f
—Pas uu radis dans les environs.
Et puis, jé vous enverrai à mon
huissier. C'est un gaillard qui mèue
loudeuient les affaires, et M. Ana
tole n'aura pas le temps de se re
connaître ; il sera exécuté avaut
d'avoir crié ouf l
Le Mulot regarda M. Jouval. M.
Jouval était sérieux.
—Ne jasons plus de tout cela
pour aujourd'hui, dit-il, on finirait
par se douter de quelque chose.
Mais venez déjeuuer chez moi de
main uiatiu. Et puis donnez tran
quille relativement à la petite mai
tresse d'école ; si je me mets ea tête
que vous l'épouserez, vous pouvez
dès aujourd'hui regarder la chose
comme faite.
Le Mulot tressaillit d'aise par
toute sa hideuse persoune.
M. Jouval lui séria la main, ajou
ta ut : "A demain T' et il s'en alla.
Et il s'en allait, eu effet, l'esprit
calme et tout entier â de nouvelles
machinations ténébreuses.
Maiutenant il n'avait plus besoin
de la Martine ; il se moquait même
d'elle ; sans compter qu'il lui ferait
P*"" .fl"« 1 ««« moments
lorsqu'il aurait épouser mademot
selle Paumelle.
Du moment OÙ M. Jouval, dont
la tortuue était trois fois tilus coû
---7"" " • r - . '
]a fortune était trois foi8 plus COQ
gl( j£ ra ble q 0e ce J| e (] e | a Martine,
se mettait dans sou jeu, le Mulot
voyait la partie gagnée.
11 revint donc chez lui en sifflos
taut et so dandinant, aussi joyeux
que toute à l'heure il était triste et
découragé.
Il voyait déjà M. Anatole quit
tant piteusemeut le pays, mademoi
selle Paumelle conseutaut à l'épou
ser. la Martine épouvantée do voir
attaquer le testament, faisant tou
tes les concessions pour arriver à
une transaction amiable, et il ter
mina son monologue intérieur par
te« moi m ;
—Je me fiche joliment de ses cin
quante mille flaues, à présent !
Néanmoins il n'est pas dt félicité
sans bornes, de bonheur saus inqui
étude, pas plus qu'il n'es« de ciel
saus nuage. Le Mulot, devait, com
me ou va le voir, en faite i'expéri
euce immédiate. Comme il entrait
dans la cour de Bellevue, il aperçut
un être humain accroupi dans une
posture bestiale, devaut le seuil de
la porte.
C'était la Chevrette.
Elle avait pris goût à l'hospitali
té de son homme , comme elle disait,
et elle y revenait.
Elle se dressa même nn peu ti
mide, en le voyant, car elle était
partie en se moquant de lui, et elle
craignait qu'il ne fût fâché.
Mais, outre que le Mulot était
couteut, il fit tout de suite un petit
caleul qui dénotait uu homme pra
tique et qui le poussa à bieu rece
voir la Chevrette et à se laisser em
brasser de bonue grâce.
—Ah! te voilà, ma chèvre, dit-il,
tu tombes joliment bien aujourd'
hui.
—C'est-y vrai f fit la Chevrette
avec joie.
—J'ai flanqué la Dorothée à la
porte.
—Pourquoi doue ça f
—Oh / des histoires..je te dirai
ça.
—Ca fait que tu es tout seul f
—Oui, et j'ai pensé que si tu vou
lais être ma servante, ça irait tont
sent.
Le Mulot en parlant aiusi se di
sait .*
—Il n'y aura pas de gages à lui
donner, à celle lâ.
La Chevrette ue se formalisa
poiut de la proposition, mais elle i
répomlit :
—Ce u'est pas pour ça que je
suis venue.
—Je le pense bien.
—Je voulais te parler.
—De quoi f
—Rapport â Rossignol l'Ecureuil.
A ce nom, le Mulot tressaillit.
La Chevrette coutinua :
—Voici trois fois de suite que je
le rencontre dans les Malzigues.
Les Malzigues étaient ce canton
de la forêt où ou avait retrouvé le
cadavre du malheureux Sauriu.
—Il braconue dont par la, main
tenant f
—Je ne crois pas qo'il braconne,
vu qu'il n'a pas de fusil.
—Alors il pose des collets f
—Tu sais bien que c'est la niebe
aux marcassins, et ou ue prend pas
de ce gibier là avec des collets.
—Alors que vient-il y faire 1
—Je ne sais pas, dit la Cbevtet
te, mais quand il m'a vue, il s'est
éloigné à tontes jambes seulement..
La Chevrette hésita.
—Mais parle done ! fit le Mûlot
avec impatience.
—Ta sais que c'est lâ que..la
chose est arrivée f
—Oui.
—Eh bien ! je crois bien qu'il est
en doutance que c'est nous qui avons
fait le conp.
Le Mnlot tressaillit, son tremble
ment nerveux le roprit. Mais il fit
benne coutenanee :
—Bah! dit il, s'il parvient jamais
à le t prouver, il sera malin. Mais
il es temps de dormir, voilà qu'il
est minait....
Et il nut la grosse clef dans la
serrure.
XXXIV
Quinze jours s'écoulèrent.
Ceux qui ont mené la vie solitai
re des champs et des grands bois
ont remarqoé bien souvent que le
calme le plus absolu précède tou
jours la tempête.
Le vent se tait, le ciel est ronge
a l'norizon.
Pas un souffle d'air, pas nn bruit.
L'oiseau s'est réfugié daus les
buissons et n'en bougeas ; le lièvre
frissonue dans le sillou qui lui sert
de gite. Quelques corbeaux traver
sent l'espace et ne coassent plus,
planant à des hauteurs si considéra
blés que leurs ailes mêmes sont
muettes.
Ce silence a quelque chose de si
nistre.
La nature recueillie épronve une
morne épouvante. L'orage qne rien
n'annonce en apparence, est pro
che, et chacnn le cfevine.
Enfiu, dans les bois, s'élève un
murmure eoufus d'abord et si va
gue qu'on ue saaiait le définir^
puis le murmure s'eufle et s'emplit
et devient sonore, comme un roule
meut lointain de tambours mêlé à
des éclats de claiion.
Puis encore, tout â coup, le ciel
qui était bleu au zénith se couvre
de nuages gris d'aboid, plombés en
suite, et qui deviennent bientôt
noirs. Le corbeau qui fuyait à tire
d'aile, oiseau de sinistre augure, la
fauvette muette en sou buisson, le
lièvre grelottant eu sou gîte ne s'é
taient pas trompés.
L'orage rugit et se décbîne, l'é
clair succède, â i'eclair; le veut fait
euteudre sa grande voix ; la pluie
tombe soudaiu à torrents et bientôt
la forêt ee jonche d'arbres déraci
nés, et la plaiue devieut une tuer
immense.
Aiusi de la vie.
Le calme est précurseur de la
tempête, l'heure «lu repos précède
l'heute affolée des touruiets du cœur
et- celui qui s'est endormi paisible
et confiant dans l'avenir s'éveille eu
proie aux plus moines désesperau
ees.
Ces quiuze jours qui viennent de
s'écouler, â la suite de ee pacte
mystérieux conclu outre M. Jouval
et le Aiulot, avaient eu cette tran
quillité du sombre présage.
L'hiver s'était adouci et le soleil
de janvier avait la chaleur U'cu so
led d'avril.
Les travaux des champs, repris
peu â peu, absorbaient assez les
plus oisif «le Saint Florentin, pour
que le soir, le café de l'Univers fût
veuf de ses plus beaux esprits.
Ulysse, le tonnelier, achetait du
gaulis eu forêt pour faire des eer
des ; le père Boutteville avait quit
qu'elle était.
té Saint Florentin pour uue de ses
fermes, M. Jouval étuit à Orléans,
et on ne voyait plus le Mulot.
Le drôle chassait du matin an
soir avec les bassets achetés aux
Jaubert.
M. Auatole et sa vieille tante re
cevaient (ieux ou trois fois par se
maine la jeune maîtresse d'école, et
le bon curé Duval avait repris sa
vie toute de charité et de dévoue
ment.
Enfin on avait plus entendu par
ler, même à la Grenouillère, chez
Rose Métivière, de Rossiguol, dit
l'Ecureuil.
Miguonue et M. Auatole continu
aient à tougir eu se regardant ; et
cependant le jeune et timide gentil
homme n'était jamais sorti avec la
jeuue fille des homes du pius pro
fond respect.
Mademoiselle Paumelle c'avait
parlé à personne, pas même an cu
ré de ce daugereux tête à-tête qu'
elle avait eu avec le Mulot, et elle
avait fait jurer â la veuve qui lui
servait de femme de tnéuage de u'en
jamais ouvrir la bouche.
Néaumoius, bien que le Mulot
u'eût pas reparu, semblable à la
fauvette qui craint l'orage, Mignon
ne avait des pressentiments et des
tristesses sans nombre.
Pressentiments et tristesses va
guement partagés par M. Anatole
de Misseny, qni n'avait jamais été
plus uiélaucolique.
La Renardière était également
devenu uu foyer d'appréhensions
mystérieuses.
La Dorothée, chassée par le Mu
lot, y était revenue.
La Martine, en apprenant cet
acte d'éuergie de son ftère, avait
éprouvé une violente colère qui n'é
tait pas dépourvue d'inquiétude.
Le Mulot u'avait plus reparu.
La Maitiue, ombrageuse comme
toutes les couscieuces timorées, se
disait depuis quiuze jours Il ma
nigauce quelque chose contre moi !
Si le Mulot était revenu un bean
matin, il aurait eu peut-être les six
mille francs et antre chose avec.
Mais le Mulot paraissait ne pins se
souvenir de sa sœur. Il partait à la
chasse de grand matin, ne reveuait
qne fort taid et n'avait pas repris
de servante.
La Chevrette était revenue deux
on trois fois, par bouds et sauts,
comme nue véi liable fille sauvage
Mais elle s'en était allée comme
elle était venue, satisfaite d'avoir
vu son homme, d'avoir maugé dans
des assiettes avec une cuiller et nue
fourchette et ue demandant rien de
plus.
On continuait â voir le Mnlot de
temps en temps an cafe de l'Uni
vêts.
Mais il faisait uu détour pour ne
point passer devaut la tnaisou d'éco
le.
Mais, si Ulysse le tonnelier ou le
pèle Boutteville, toujours flatteur,
engiigt-aieiit la conversation sur
mademoiselle Paumelle ou M. Aua
t«de «le Misscuy, il leur tournait le
dos.
Ce calme anuonçait une tempête
prochaine, et la tempête devait bien
lôt éclater.
Elle commença comme tous les
orages, par uu signe percurseur.
Les corbeaux fuyant à tire «l'aile
sont les hérauts des bouleverse
ments de la nature.
Uu petit homme vêtu de noir,
poitaut tuyau de pocle graisseux sur
la tête et iiortc-feuille «le maroquin
sous le bras, couduisaut uu uié
chaut tilbury attelé d'uu maigre
cheval, fut le premier messager de
cette tempête ino.ale.
Cet homme entia dans Saint Flo
reutiu â quatre heures de relevée,
comme disenc les gens de justice, et
prit le chemiu du château.
Cela se passait le samedi, jour de
marché à Saint Floreutiu.
Comme ou avait gagué la fin de
janvier, les jours avaieut grandi et
la nuit était loin eucore.
Le vieux tilbury, le maigre che
val et le petit homme passèreut de
vaut le café de l'Uuivers.
M. Jouval était sur la porte.
Il échaugea uu salut avec le pe
tit bomrne.
Uu salut amical et on soorire à
faire frémir.
Pendant sa marche à travers la
grauü'rue. eucore encombrée de
bestiaux, de sacs de graius et de
cbiarettes à fourrage, le petit hom
me reçut vingt coups de chapeau.
Mais ces saints u'avait rien d'a
tuical, iis étaient plutôt la manifes
tation d'une terreur secrète.
En même temps, fermiers, valets
de charrue, bourgeois et marchands
murmuraient tout bas :
—Chez qui va-t-il doue, M. Loi
seau f
Et ou le suivait des yeux avec
anxiété.
Jamais homme jouissant du tris
te reuom de jettatore et traversant
une ville de l'Italie méridionale
u'avait été regardé avec plus d'é
pouvante. ;
—Où peut-il doue aller, M. Loi
seau f répétait-on.
Et cette qnestiou* retentit aux
quatre coius du caté de l'Univers.
Eu même temps, on regardait M.
Jouval avec uu redoublement d'in
quiétude, comme s'il y eût en entre
lui et le mystérieux personnage
quelque accoiutauce plus mystéri
euse eucore.
Mais M. Jouval qui tenait beau
coup à sa popularité, devina le sen
timent public et répondit :
—Ma foi! Je u'en sais rien..ce
u'e8t pas pour moi qn'tl travaille.
Ou respira pins â l'aise dans le
café.
M. Jouval poursuivit :
—Ce pauvre Loiseao, il ne se fait
pas jeu ne tont de même.
—Puisse-t-il crever comme un
chien, et le pins tôt serait le meil
leur ! grommela uu paysan dans un
coin.
C'était nn campagnard qn'on ne
voyait à Sait Florentin qne les jours
de marché.
M. Jouval haussa les épaules :
—Chacun son métier, dit—Tl.
— Oh ! c'est égal, monsieur Jou
val, et sauf votre respect, voyez
vous, dit le père Boutteville, ce bri
gaud de Loiseau fait sou métier an
peu trop bien. Là où lesaatrea
metteut trois mois il aboutit eu trois
semaines. C'est uu coquin fieffé,
entre nous.
—Mais pourquoi donc ça f
— Parue que tous les moyens lui
sont bons, reprit le paysan, et pour
cinquante francs il n'est pas gêné
de vous faire deux cents francs de
fiais.
—Ils faut que les huissiers vi
vent, dit M. Jouval. S'il n'y avait
pas de débiteurs, ii u'y aurait pas
de huissiers.
Le grand mot était donc lâché.
Cet homme devant lequel on s'in
clinait avec uu sentiment de terreur,
et qu'ou accompagnait ensuite de
malédictions et de sonrdes menaces,
était uh huissier.
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