La Sentinelle de Thibodaux,
JOURNAL DU <>" E DISTRICT SENATORIAL.
JOURNAL OFFICIEL DE LA PAROISSE DE LAFOURCHE ET DE LA ' VILLE DE THIBODAUX.
YOL. 20
.THIBODAUX, Lne, SAMEDI, MAI 16, 1885. ■■
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LA MERE MIRACLE
j
DEUXIEME PARTIE
Des Drames du Village .
| XVIII
i Entîii, un matin, c'était denx on
, trois jours après le mariage de Jo
! sepli Noël, le petit groom du cbâ
| tea U de Keuil vint au presbytère «le
Saint Douât, porteur «l'une «lettre
de la baronne.
Le curé l'ouvrit et lut :
"Monsieur le curé,
Auriez-vous l'aimabilité d'aceep
ter à diner au château de Reuil, ce
soir f C'est une pauvre feuiuie bien
triste, bien seule, bien tourmentée
et résolue de s'ouvrir à vous, qui
vous fait cette prière.
Votre paroissienne,
Marthe Meicier.''
—J'irai, répondit le curé au petit
groom, qui remouta sur sa pouliche
et partit au galop.
—Eh ! Bigorne, dit le curé à son
sacristain, n'ai-je pus uue malade à
la Pou lard ière T
—Oui, monsieur, dit Bigorne.
—Eh bien, selle Coco.
—Monsieur le curé m'emmène-t-il
avec lui f
—Non, c'est inutiie.
—Monsieur le curé, dit Manon
entrebâillant la porte de la cuisine,
qui donnait dans le cabinet même
de l'abbé, est-ce qne vous allez eu
core revenir dîuer â onze heures «lu
soir!
—Je ne reviendrai pas dîner dn
tout, répondit le curé en souriaut.
Quelques uiiuu tes après, il mon-1
tait à cheval et prenait la route de
la Poulardière, qui était en même !
temps la route du cbàteaade Reuil. !
La Poulardière est une ferme qui
appartient à l'assistance publique.
Elle est entourée d'un lot de bois
qui forme uue enclave de la forêt.
Les hospices louent la chasse de
ces bois à quelques petits proprié
taires, a demi bracouuiers, qui eu
profitent pour chassa dans la forêt.
Les tempers de ce droit de chas
se étaient alors au nombre de qua
tre : deux de Saint Douât, deux de
Saint Floreutiu.
Ces deux derniers,—uous les cou
naissous déjà,—n'étaient autres que
lu père Boutteville, le vendeur de
Bellevue, et ce bon M. Jouvul, l'u
surier par excellence à qui tout le
pays devait de l'argeut.
Or, comme M. le curé Duval en*
trait «laus les bois de la Poulardiè
uu "■ "*■ V '"'"* V "V 1
* «e, il eilteudlt deux eOUpS de fusil
' tout près de lui, et, eu même temps,
M. Jouval lui apparat au bord du
chemin, suivit d'un chien d'arrêt
qui portait daua la gueule uu lièvre
tout gigotant encore.
XIX
Le curé Duval connaissait par
faitement M. Jonval et savait, com
me on dit, ce qu'en valait l'auue.
Il u'avait iguore auenue des viles
intrigues auxquelles le marchand
de bieus s'était livré soit eu vers le
Mulot, soit envers M. Anatole de
Misseny.
M. Jouval, dans les rues de Saint
Floreutiu, affectait de passer à côté
du curé et de ne point le saluer.
Le curé u'y prenait garde et ren
contrait M. Jouval avec la plus
grande indifférence.
Cependant, eu se trouvant face à
face avec lui, ce jourslà, dans les
bois de la Poulardière, M. Duval
éprouva un sentiment de bizarre ap
préhension.
Le marchand de biens n'était pas
a seul.
t Un jeune homme s'avançait der*
I rière lui daus la ligne forestière,
ayant également un fusil sur l'é
paule.
Ce jenne houime, le viens prêtre
ne l'avait va qa'ane fois ; mais ou
lui eu avait beaucoup parlé,surtout
la mère Miracle.
C'était M* Henri.
Le curé Duval s'intéressait à lui
déjà, comme ou s'intéresse à tous
ceux qui sont la victime des fautes
paternelles ; aussi fit-il nu tnouve
I
meut de surprise en le voyant en
compagnie de M. Jouval, 1 homme
sans foi ni loi et généralement mé
prisé autant qu'il était craint.
M. Heuri salua le curé et passa
son chemin.
M. Jonval regarda insolemment
le vieux prêtre, et prenant le ' jeune
homme par le bras, il l'entraiua
8 u* r 'lâ, emporter les confidences Jde
j i 0 *' 1 ' veuve,
! La vieille demoiselle qui servait
! dame «le compagnie à la baron -
! •** était une personne insignifiante.
ue s'occupait que de l'enfant;
! 0,1 l'appelait mademoiselle Préau
! c ' t>rc -
! Un type, du reste :
sons bois, i-t inns «k-ux dispui tirent
aux yeux «i*- M. Duval, «jpi conti
nua sa loute tou 1 pensif.
I! arriva à la L'o i laittière, la fer
me où il y avait un malade.
Dans tout «:,* pa\s-hî, «jnanti *mi
est malade, e'esi qu'on a. les fièvres ;
il n'y a gnèie d'autres maladies. .
j Le malade que le cilié allait voir
j était un pauvre garçon «le charme,
j venu «le la Re.uiee, qui «*.s; une tei
! re saine et en bon ait. et qui puy
: ait sou nibut au climat morbide de
\ la foiêt «l'Orléans.
f Le lion curé lui donna «lu sulfate
i «le quinine à prendre par doses, lui
j prescrivit «le se tenir chaudement,
et. remontant à cheval, il prit le
j chemin du château «le Reuil.
j La tiarounc attendait le vieux
| prêtre avec une sorte d'anxiété.
| Quanti les domestiques aux
j aguets signalèrent et le billet flenr
de-pêclier et le monsieur tout uoir,
à l'extréiuité dt« l'avenue, elle eut
comme un battement de cœur.
Puis elle prit sou fils par la main
et s'avança à la rencontre de l'abbé
Du val.
L'abbé mit pretl â terre, passa la
bride à son bras ; pais, après les
compliments d'usage, il se mit à
marcher aupiès d'elle.
La baronne avait une certaiue
volubilité «le paroles qui ne lui était
pas ordinaire.
M. Du val crut remarquer chez
elle un peu de fièvre et d'auxiété,
et il pensa «ju'il pourrait bien, ce
Vieille, laide, bavarde, elle par
lait à chaque instant de sa famille,
qui tenait, disait-elle, un rang daus
le Blaisois.
Mademoiselle Préau clerc n'était
doue pas uue ressource pour la ba
ronne Mercier.
Mais elle ne la gêuait pas [beau
coup non plus.
Cependant la conversation, «lu
rant le dîner ne put s'étendre que
sur des banalités.
Ce ne fut «pie lorsque la vieille
demoiselle se fut levée pour aller
coucher l'enfaut, que madame Mer
cier conduisit le vieux prêtre dans
le petit salon du rez-de-chaussée,
où elle se tenait «l'ordinaire.
Alors sa physiouomie fiévreuse
meut enjouée jusque-là, devint tris
te et rêveuse, et M. Duval lui dit :
—Madame, vous m'avez appelé.,
je suis venu.. Dites, que puis-je fai
re T Avez-vous besoin, comme on
dit, dn médecin du l'âiue 1
—Oui, mousieur le curé, ré pou dit
elle.
Alors, simplement, naïvement, la
jeuue femme s'ouvrit tout entière
au vieux prêtre.
Elle lui parla de son eufauce so
litaire derrière les grillesd'uu cou
veut, et de l'abandou moral où son
père, homme de plaisir, l'avait lais
sée jusqu'à sou mariage.
Puis elle lui peignit sou éphé
mère bon heur coujugal, sitôt brisé
par la urort
Et ensuite, les douleurs morues
de son veuvage, et ce besciu ar
dent d'affection qui l'avait rappro
chée de sou père ; enfiu la fiu tra*
gique de celui-ci.
Sa voix tremblait bien fort, lors
qu'elle en arriva à ce bizarre ser
ment qu'elle lui avait fait an lit de
mort.
Alors seulement le curé Dnval
tressaillit et devina. Mais son pa
ternel et denx visage inspirait si
bien une confiance absolue, qne la
baronne s'épancha librement, et
pent être même à son insu, tant il
est vrai que souvent le cœur hu
main s'ignore lui-même. Elle racon
ta avec chaleur l'üéroiqoe dévoue
meut «le M. Henri; elle s'accusa
d'une voix émue, de l'avoir pour
ainsi dire humilié....
Que devait-elle faire !
Ses paroles, presque sévères,
étaient à chaque instant détneuties
2 par l'acceut ému aves lequel elie
les prououçait.
Chaque phrase se terminait par
le mot impossible, et, ce mot pro
noncé, son émotion redoublait.
Enfin le vieux prêtre osa Ini preu
dre la main :
—Madame, loi dit il, je n'ai pas
toujours été uu pauvre curé de cam
;
pagne, ignorant «les choses «lu mou
I «le el ue sachant que ce qu'on ap
i prend an séminaire. Hélas/ j'ai
connu les orages «le la vie, et «test
un «h' «tes orages qui m'a jeté dans
i les Inas «I« Dieu.
1 Elle le regardait avee une sorte
| il'effioi.
—Madame, coutimia-t il, votre
j âme est plus malade que vous le ero
yez.
Et comme elle levait sur lui un
œil éperdu :
—Ce jeuue*homine, dit-il, ce pay
san, ce pauvre garçon élevé aux !
«thamps et o'ayant conservé «le son ;
origine que cette fièrté de sen tinrent
«pie nous appelons volontiers «le la.
race, vous l'aimez !____
La baronne Meicier jeta un cri
et couvrit sou front rougissant de
ses «leux mains.
—Mon Dieu ! murmura le prêtre,
vous «lont les vues sont parfois - im
pénétrables, ue viendrez-vous pas à
notre aide?____
Que se passa-t-il alors entre le
vieux prêtie et la jeune femme f
Nul ue le sut ; mais, quand l'abbé
Duval quitta le château de Reuil,
la baronne était plus caltnt; et sans
doute que la parole dn vieillard
avau pénétrer daus son âme trou
blée uu mystérieux apaisement.
XX
Taudis que le curé Duval rece
vait au château de Reuil les confi
dences de la baronne, M. Jouval,
notre ancienne connaissance de
Saint Florentin soupait à la ferme
de la Poulardière eu compagnie de
M. Henri.
M. Henri était uu pauvre diable
«pii u'avait ni sou ui maille, et 31.
Jouval n'avait pas pour habitude
de fréquenter ces geus-lâ.
,, , - . . , .
Cependant, depuis plus de huit :
IU.4. M .ImilMl l'AiliuiI DlmufittP lima I
jours, M. Jouval veuait chasser tous
les matins à la Poulardière et ue j
s'eu allait que lorsqu'il était bien !
certain qu'il u'y rencontrerait pas !
M. Henri.
Six jours de suite, le marchand j
de biens eu avait été pour ses frais, j
Le septième, il avait trouvé le
jeune homme au bord «les terres, et !
il lui avait proposé de chasser avec i
lui.
M. Heuri ne connaissait guère 31.
Jouval ; ruais ce dernier avait uu
air si jovial et si rou«L qu'il savait
séduire sou monde à première vue.
Avant, midi, le marchand <ie biens
et M. Henri étaient les meilleurs
amis du irroude.
Les gens de la Poulardiè. e tien
neut auberge à l'occasion pour les
chasseurs.
M. Henri se laissa entraîner par
31. Jouval, qui demanda une orne
lette au lard et fit mettre à la bro
ehe deux perdreaux qu'il avait daus
sa carnassière.
Ou chassa de nouveau après dé
jeûner, et ou reviut souper à la
Poulardière.
Dès le premier jour de son instal
latiou aux Ormes, comme maîtres
se de maisou, la Roquilloone avait
été si peu aveuante pour 31. Henri,
que celui-ci partait le matin, reve
nait le soir, évitait de rencontrer la
nouvelle châtelaine; et vivait le plus
souvent, toute la journée, d'uu peu
de pain et de fromage.
M. Hemi était de plus en plus
décidé à se faire soldat et à quitter
le château des Ormes.
Et cependant il remettait tou
jours son départ au lendemain, et
chaque jour, son fusil sur l'épaule,
il s'eufouçait sous bois, jusqu'à ce
qu'il eût vu poindre â l'horizou les
tourelles de Reuil.
Alors il soupirait et revenait
brusquement sur ses pas, comme
s'il eût eu honte de sa propre faibles
se.
Or donc, cesoir-lâ, M. Henri, qui
avait empli sa carnassière, ne s'é
tait pas trop fait prier pour accep
ter le souper de M. Jonval.
Il est vrai que ce dernier était
venu le matin, jusqu'à la ferme des
hospices, dans son cabriolet. M.
Henri avait soulevé le coffre et
avait glissé dedans uu lièvre et
quatre perdreaux : c'était sa ma
nière «le pa>er sa part du souper.
Ou se mit donc à table.
Le coffre du cabriolet renfermait
deux bouteilles de vieux viu.
C'était un cru de Bourgogne,
chaud à l'estomac et capiteux en
diable.
Les deux bouteilles y passèrent.
M. Jonval \ersait à boire à M.
Henri, qui commençait ân'être plus
I très sûr «le lui ; et, tout en lui fai
!
;
saut raison, il l'appelait M. le com
te. C'était la première fois peut
être que le titre «le ses aieux réson
nait a ses oreilles.
M. Henri tiouvait M. Jouval d'u
ne aménité parfait«*.
Mais il se sentit attiré vers lui
complètement, lorsque celui-ci lui
eût «lit :
-Savez-vous, monsieur, que j'ai
beaucoup connu M. votre père ?
—Vous l'avez ceuuu 1 fit Heuri
avec émotion.
—Et s'il avait écouté mes con
seils____
Henri baissa la tête et ue put
s'empêcher de rougir ; il avait si
gratid'peur que la uiéruoitb de sou
(ière fût attaquée !
Mais, d'un mot, M. Jouval le ras
sura.
—C'était bien le meilleur et le
plus honnête des hommes que M. le
comte, dit-il.
Henri respira.
—Mais trop bon, trop facile, prê
tant de l'argent à tout ,1e monde et
ne le faisaut jamais rentrer, conti
nua le marchand de bieus.
Henri le regarda aveu étouue
ment.
—Tenez, poursuivit M. Jouval, je
vais vous dire uue chose qui vous
etouuera peut-être.
—Parlez, dit M. Henri, en proie
à une vague curiosité.
—Eh bien, quand votre père s'est
cru ruiné, il ue l'était qu'à moitié.
—Comment celaf
--Ab! si j'avais é'é chargé de
ses affaires, moi, je lui aurais fait
lentrer plus deceut mille francs.
A ce chiffre froidement éuoucé,
M. Henri regarda M. Jouval. Cet
homme se moquait-il de luit Mais
M. Jouval continua avec nn calme
: parlait et uu grand accent desiucé
I |.j|^
j
!
!
j
j
!
i
—Voyez-vous, mousieur le comte,
ce n'est pas tout à fait par hasard
que je vous ai reucoiitré aujourd'
hui.
—Vraiment! dit 31. Henri.
—Il y a longtemps que je cher
chais une occasion.
L'élounemeut du jeune homing
redoubla.
<
!
j
j
i
j
j
'
i
j
:
31. Jonval posa ses deux coudes
sur la tab.e, prit son air le plus
bonasse et continua :
—Je suis un hounête homme, moi,
voyez-vous, et quand bien même M.
le comte, votre père, ne m'aurait
pas honoré de son amitié, je croi
rais de mon devoir de vous dire la
vérité.
—Expliquez-vous donc, dit 31.
Henri, à qui le vin bourguignon
montait de plus en plus à la tête.
—Eh bien ! vous vous croyez pau
vre---
—Oh ! comme Job.
—Et c'est uue vraie hospitalité
<]ue vous recevez aux Ormes f
—Sans doute, puisque mon père
a tout vendu.
Un sourire passa sur les lèvres
de M. Jouval.
—Ah! monsieur Henri, dit il,
pardouuez-moi de vous appeler
comme ça ; ou voit bien que vous
ue savez pas la vérité.
—Oui, mais je veux la savoir !
—Vous avez plus de deux cent
raille francs à vous, monsieur|Heu
ri.
Le jeuue homme regarda M. Jou
val d'un air hébété.
—Deux cent mille francs ! répéta
le marchaud de biens. Seulement il
s'agit de les faite rentrer.
—Ab/
—Et si vous voulez que je m'eu
charge!....
—Deux cent mille francs ! mur
murait M. Henri, abasourdi, deux
cent mille francs !---
Et le château de Reuil dansait
devant ses yenx troublés, avec sa
Mare au uoyé, toute rêspleudissaute
des clartés de la lune....
Et il lui semblait voir en même
temps, se penchant à l'une des fe
nêtres pour interroger l'horizon,
cette femme si loin de lui par l'édu
cation et la fortune, et dont peut
être....quand il aurait ces deux
ceut mille francs que M. Jouval
faisait sonner dans son imagination
affolée....
M. Henri ent le vertige, et il se
jeta sans défiance et sans défense
dans Ihs bras dn terrible usurier.
Quel était donc le bat ténébreux
de M. Jouval.
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