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jSetttinrUc At Shibodaux Journal du 9rae. District Senatorial PUBLIEE TOCS LES SAMEDIS. F. SANCAN, - Editeur Gerant Bureau : Rue Main, entre St. Philippe et St. Louis. ABONNEMENT. Un An—d'avance............. Un Nusér*................... ANNONCES. $3 00 10 ün cerré de 1C '.Ignés : lere. insertion, $1.50 " " •* 2me. *• 75 " " " Insertion add 50 Tenta aar.ecce indiquant In prolessien avec l'adresse et n'excédeut pas quatre t.gies. par an. d'avance.................$5 00 Aanence de candidats, d'avance,.....10 00 Nérrelegie. par ligae.................. 10 Taute annance cemmarcialc publiée à l'an née sera iasérée au taux de 50 cents par pouce paar la première insertion et *35 cents pour les îesartians subséquentes. Taute aunanca deut le nombre d'insertions ■ est pas spéciK sera insérée jusqu'à nouvel ordre au taux ordinaire. ATBLTKR TYPOGRAPHIQUE. Ayant tout le matériel nécessaire, nous sommes à même d'exécuter tous les ouvrages typographiques qui u «us seront confiés. Les brefs d'avocat, cartes d'affaires, eotêtes de iaetures, tickets d'iiabitation. blaues, circu laires. etc., seront imprimés daus le plus bref délai et à des prix qui détient toute concur LE BAC. Par F. DU BOISGOBEY. | Suite.] Maître Yaurinet, fila d'un huis sier que le parquet avait forcé jadis à vendre sou étude, passait pour rechercher les mauvaises causes et pour se mêler clandesti nement d'aftaires véreuses. Il ne faisait pas partie de ce qu'on appelle en province la société, et eu sa qualité de radical à tous crins, il affectait de ne pas saluer M. du Pomméval qui, de son côté, preuait plaisir â ne pas l'houorer d'un regard quand il le rencontrait. Aussi, l'élégant Arthur ne fut il pas peu surpris de voir ce cuistre eu cravate blauclie ôter poliment son chapeau et l'aborder. Peu s'en fallut qu'il ne se jetât de côté pour l'éviter, mais Yauiinet était tenace, et il lui barra le passage, eu lui disant : —Mousieur, j'allais chez vous. Mais j'aime autant vous rencontrer ici, car vos domestiques raconte raient partout que je suis venu vous voir. On ferait des commen taires daus lu ville, et si je parviens à m'entendre avec vous, je ne tiens pas à ce qu'on sache que nous sommes d'accord. — M'entendre avec vous! répéta du Pomméval eu toisant avec mépris son interlocuteur. Sur quoi, s'il vous plaît f —Sur une affaire qui vous touche de près. Yous savez sans doute que la succession de Mme Yignemal ne peut pas vous erre dévolue aux termes de l'article 722, comme le croient nos imbéciles concitoyens d'Arcy. Cet article ne s'applique pas aux dispositions testamentaires et votre oncle u'était héritier de sa femme qu'en vertu d'nn testament. —Alors c'est pour m'offrir une consultation que vous vous per mettez de m'arrêter f —Nou, c'est pour vous offrir de vous assurer une fortune que vous perdrez, si je n'interviens pas dans le procès que vous allez être obligé d'intenter pour obleuir d'être en voyé en possession des biens de votre tante par alliauce. —Yous croyez que votre élo quenee me le fera gagner, dit ironiquement dn Pomméval. Vous avez bonne opinion de votre talent. ..mais cette opinion j'ai le malheur de ne pas la partager. —Vous ne me comprenez pas du tout, répliqua sans s'émouvoir maître Yaurinet. Je sais parfaitement que je n'ai pas l'oreille dn tribunal ot je serai le premier à vous conseiller de confier votre cause fi on avocat du barrean de Paris. Mais poor qu'il la plaide avec chance de succès, il faudra qu'il s'appuie sur des preu ves. C'est fi vous d'établir que votre oncle Vigueuial a survécu fi sa femme. Commeuty parviendrez, vous T Si vous vous Imaginez que les juges admettront les théories médicales que votre ami le docteur Subligny expose à qui veut l'eu teudre, vous vous trompez absolu ment. Dans les cas comme le vôtre, la jurisprudence n'a jamais varié. Elle a toujours été favora* ble aux héritiers naturels que le testament a dépouillés, et il n'y en a jamais eu de plus intéressante* que les cousins de Mme Vignemal. Ce sont tous de pauvres travailleurs! qui gagnent leur pain â la sueur de leur front, tandis que vous... Moi, je suis uu inutile ; j'ai des chevaux, des voitures et des laquais. C'est pour cela saus doute que vous venez m'offrir votre précieux concours, â seule tin d'enlever â ces malheureux, dont le sort vous touche si fort, la fortune qui leur leviendrait si vous ne vous mêliez pas de cette affaire. —Il ne tieut qu'à moi, en effet, de la leur assurer, répoudit impu demment l'avocat. Il me suffira, pour arriver à ce résultat, de me taire. •—Cela signifie sans doute que vous êtesen mesure de produire des preu ves qui mettront à néant leurs pré tentions et que ces preuves vous voulez me les vendre î Yous pour riez tout aussi bien vendre votre silence à mes adversaires. —Je ne vous cacherai pas que j'y ai pensé. —Mais vous vous êtes dit que ces gens-lâ n'ont de quoi vous payer assez cher. —Je m'étonne qu'un homme intelligent comme vous l'êtes s'arrête à ce raisonnement super ficiel. Les collatéraux de Mme Vignemal n'ont pas le sou, c'est vrai, mais ils seront riches quand ils auront gagué leur procès, et comme pour plaider iis obtiendront facilement l'assistance judiciaire, rien ne les empêcherait de me signer un engagement condition nel... — Qui, s'il était connu, vous ferait rayer du tableau, car ce serait votre conscience qu'ils achèteraient. —Si je traite avec vous, cela reviendra au même, au point de vue où vous vous placez, et ce point "''f« > >as le ** e prtteuds q uu ,, homme n ret jamais obligé de témoigner dans uu procès civil qui ue le regarde pas. Je serais coupable, si je cherchais â égarer la justice, mais je n'ai pas mission de l'éclairer. ..â moins qu'il ne s'agisse d'une affaire au criminel. Je suis parfaitement libre de garder pour moi ce que je sais ou de le racouter. —Et vous en concluez qu'il vous est permis de trafiquer d'un secret que vous possédez...ou que vous prétendez posséder. —Je le possède si bien que le jour où vous me promettrez par écrit de me payer, après le gain de votre procès, une somme de...une somme dont le chiffre est à débat tre entre nous, je vous livrerai un renseignement dont l'effet sera décisif sur le tribunal, uu rensei gnement dont nul ne contestera l'athenticité. —S'il vient de vous, je doute fort qu'oo y croie. —Il ne viendra pas de moi. Je ne paraîtrai pas dans cette affaire. —C'est déjà quelque chose, dit du Pomméval avec insolence ; mais cela ne suffit pas pour que je me lie par ma signature avant d'être édifié sur les moyens que vous comptez employer. —VOU8 ne supposez pas, je pense, que je vais vous montrer mes atouts. Mais je vais préciser davantage. Il y a deux façons d'établir que que votre oucle a pu | hériter de Mme Yignemal, et, par ! conséquent, vous transmettre ses droits. La première, c'est de profiter que sa femme est morte avast Ini; la seconde, c'est de , prouver qu'il a survécu fi sa femme, —N'est-ce pas absolument la même chose ? Quant au lésultat, oui ; mais pas quant au fait. Un témoin a pu constater par exemple, que Mme Vignemal ne vivait pins, lorsqu'elle est venue échouer sur la rive trois minutes après l'accident. Un autre a pu constater qu'on quart d'heure plus tard, M. Vignemal virait encore, —C'est impossible, puisqu'on ne Va retroové que , e | eü demain. _ Et bieri) moi je puis V0Q8 ln( i iquer , e8 ra0 yens de fournir les deux preuves. Mais, je ne puis pas vous en dire plus long avant d'avoir votre engagement écrit Vous ne risquerez rien en le pre liant, puisque vous ne vous exécuterez qu'après avoir été en voyé en possession. Ce colloque intéressant se tenait dans un chemin solitaire et il aurait pris tin beaucoup plus tôt s'il était survenu uu passant, car aucune considération n'aurait déci dé Arthur du Pomméval à causer publiquement avec eet avocat taré que tous les honnêtes gens d'Arcy teuaieut â distance. Mais, en l'écoutant il en était venu à penser que cet homme ne mentait pas et que ses propositions n'étaient p.as â rejeter sans exameu. —Monsieur, dit il sans se dépar tir de sa raideur, vous trouverez bon que je ne vous réponde pas ici. Les négociations de ce genre ne se traitent pas en plein vent. A enez souner â ma porte demain soir, à onze heures ; mes domesti ques seront couchés et je vous ouvrirai moi-même, car je ne tiens pas plus que vous à ce qu'on sache que noos avons quelque chose à démêler ensemble. —Tiès bien, répondit froidement maîtTe Yaurinet. Je vois que je puis compter sur votre discrétiou. Je serai exact demain et, en alten daut l'honneur de vous revoir, j'ai l'houueur de vous saluer. Il passa eu rasant les murs et du Pomméval continua son chemin sans se retourner. Cette rencontre imprévue et l'entretien qui s'en était suivi avaient uu peu changé le cours de ses idées. Il se disait que tout espoir n'était pas perdu s'il exis tait quelque part un témoin qui avait vu M. Y ignemal vivant, un quart d'heore après iLiâû'fràgè dû batea „ 0( , n était moBté _ avec sa femme. C'était invraisemblable, _______________ r ____ w car, lorsque sa mère lui permettait d'aller â Paris, il n'était jamais à mais ce n'était pas impossible ; et cette chance valait bien le sacrifice de ses répugnances. —Je recevrai ce marchand d'in formatiofts, murmura t-il, et je saurai ce qu'il a dans le ventre. Raison de plus pour aller voir d'abord !e président Lestrigon qui est un brave homme et qui me dira ce que je puis espérer. U marchait d'un bon pas et il arriva bien vite an cœur de la ville, â cette grande rue qui était le rendez vous liabitnel de tous les oisifs. Par hasard, ce jour-lâ, il u'y avait pas de batteurs de pavés et le balcon du cercle était désert lorsque du Pomméval déboucha devantJa maisou où ses amis du cru passaient souvent leurs units. Mais an moment où il abordait le trottoir opposé, une voix qui venait d'eu haut l'appela par sou uoui. Il leva la tête et il vit, â une fenêtre du premier étage, le jeune Alfred Daudierne qui lui faisait signe de monter. Dans l'état d'esprit où il était, du Pomméval se serait bieu passé de rencontrer le frère de Germaine. 11 ne l'avait pas vu depuis plusieurs jours; Alfred était parti quelques heures avant l'acci dent funeste qni avait troublé le repos des habitauts de la Germo uière et on ne l'attendait pas si tôt, coort de prétextes pour y rester le plus longtemps possible. —Quelle veine de vou* piger ici / cria, de la feoétre, ce gommeux eu herbe. Je me tfitais pour savoir si j'irais chez vous avant de rentrer au domicile maternel. Yous voi là...ça me décide à rester ici jusqu'à demain rnatiu. Moutez doDc, cher ami. —Impossible en ce moment, répondit du Pomméval ; je vais faire une visite... —Une visite! vous coupez encore daus ces balançoires là, vous, ur boulevardier fini!...moi, je m'er prive...Vous la ferez plus tard, votre visite. —Non, uon, je suis attendu, et il s'agit d'une affaire importante. —Moi aussi, j'ai à vous parler d'eue affaire importante...pour moi. —Ne pourriez-vous descendre i J'aime autant ne pas me montrer au cercle. —Descendre / jamais de la vie/ Mou oncle n'aurait qu'à passer. Je recevrais nn abatage à tout casser. Et puis, dans la rue, ou 11 e peut pas causer tranquillement. —Et là-haut, encore bieu moins. Noos serons dérangés â chaque instant. —Mais non...il try a pas un chat...cinq ou six vieux daims qui font uu mort ou qui lisent les jouruaux, voilà tout. Moutez, je vous en prie. —Non, décidément, ce ue serait pas convenable. Je suis eu grand deuil. —Ah ! oui, l'oncle Yignemal a éteint son gaz .. .et la taute Yigne mal aussi...on vient de m'appren dre ça. ..et vous héritez d'au joli tac sur lequel vous ne comptiez pas. Yous êtes veinard, vous. Voilà nue chance qui ue m'arrivera jamais à moi, et pourtant, j'aurais rudement besoin d'une succession pour me refaire. Au nom de vos raillions, mou cher du Pomméval, je vous adjure de mouter. J'ai un service à vous demander.. .uu grand service. Du Pomméval donnait à tous les diables le jeune Daudierne et sou insistauce, mais il ne voulait pas perdre une occasion d'être agréable au frère de Germaine, et il se dit qu'après tout il ep serait quitte pour dix minutes de conver sation dans un coiu. —11 n'est rien que je ne fasse pour vous obliger, et puisqu'il s'agit d'un service à vous rendre, je suis à vous. Après avoir lancé, sans trop élever la voix, cette réponse que sa situation de préteudant lui imposait, du Pomméval se glissa dans l'allée sombre qui servait de vestibule au cercle que les aucieus d'Arcy s'obstinaient â appeler la chambre littéraire, quoiqu'on s'y occupât fort peu de littérature. Ce cercle ne rappelait que très vaguement les clubs de Paris. L'antichambre n'était point peu plée de valets de pied eu livrée et l'ameublement ne brillait que par la simplicité. Cinq pièces lambris sées, beaucoup da chaises de paille et une douzaine de fauteuils cannés, des tables de jeu dont le tapis manquait de fraîcheur et un billard acheté à la veut« d'un café oui avait fait faillite. Ce local peu luxueux n'en était pas moins très fîéquenté, et les gens les mieux posés d'Arcy tenaient à y avoir leur entrée, tout autant qu'un fils de famille qui débute daus la vie élégante tient â être admis an Jockey. Et on n'y recevait pas tout le moude, à telles enseignes qu'ou y avait refusé l'avocat Yaurinet. La suite au prochain numéro. HOTEL et RESTAU] DE LA LO UI SIAM - KEPT BT - LOUIS BEZAUJ 107 cSe IO© Customhouse Street, Near NEW ORLEANS, LA. Antoine's Restaurant. Elegant Furnished Hoorns For Travellern : BOARD BY THE DAY, WEEK OR MO^.H. -AT Moderate Prices* Nos. 65,66 anl 67 St, LOUIS STREEi NEW ORLEANS. WIDOW ALCIATORE Proprietress. —-*f)* _ SALONS AUX PREMIER, Chambras legates four Voyageurs. PENSION AU JOUR, A LA SE MAINE, AU CACHET. -A. IFIRIX MODEES. Dec 5 35 \n\n Smith's Hotel Main St. Houma, La. C. P. SMITH, Proprietor. Billiards, Liquers and Choice Cigare OTALWAYS ON HAND^q JTOn American end European plan. Lara* alry roms far familles and Commercial Trav eler». Special attention given ta Fri va ta Bin aers. Traoipartatlaa af passengers free. OTIS KNOBLOCH -»BALES IK Groceries, Wines, Liquors, CI0A8S, TOBACCO, ETC. Green street, Thibodaux, La. 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