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La Sentinelle ibodaux. JOURNAL DU r* DISTRICT SENATORIAL. !» jar w r n JOURS AL OFFICIEL DE LA F A ROI SSE LAFOURCHE ET CALIFES DES 1ST FRETS DE LA VILLE. VOL- 32 THIBÜDAUX, Lne, SAMEDI, MAI *0 LS97. S o 11 'Tie srE("TREFJAsn:. msTOlllK l'K VOVA.iF.lK --i'Alt-- WASHINGTON IS-VING. (Traduction par Tu. Lkkkbvkko _ S ji if* - Vnf' antr<* i<»t fai itiro connu, réjt-téo par les échos il* 1 « vieilles cenrs du chfd<'"n : le cardiun y répondit des murailles. Le baron se lllta de deaecutiie pour recevoir son futur gendre. Le post-'.' vis avait été Laissé, Véti anger était devant la porte. . t un grave* • t Lean cavalier. B9i ,té sur un cl t val noir. Sa tiguie é,,;. ,m-B» o>n oui était brillent ttrêveur, et i! avait un air de noble „fljncnüe. Le Laron fut un peu mortifé qu'd fut arrivé seul et dans „„ équipage au — i modeste. S. jj fn ité fut froissée pendant un issturt, et il se sentit d'humeur à y vf , ; un uuLli des égards dus. dan* m oecnsinn aussi solennelle, à l'iirportant • fa ir.il le à laqueUe i; «levai* s'allier. 11 s'apaisa cependant d il eut corn n pue ce devait é'a'une un pat ieu. e ■juvénile qui lui it fait donner de 1 éperon et ,j.' v .,,v i h u escorte. _j . ,.,- H dé s o te, dit l'étranger, ^tond an milieu de vous aussi ma! à propos. Ici le baron l'interrompit par une anltitude de compliments et de poil tes $ >'S, car il se pnpmit. à diie vnu, d eloquence et d * courtoisie. Le' anger e~snvn bien une fois on i j j (Wu\ u :, ri ' ■ > t ; torrent de paroles, mi. on vain. d. sorte qu il baissa ia tf-.. et le i o sa c outer. >ar ces «Refaite-. V baron avait fait une pause, et i'- av: ,ô atteint la coût intérieure du cio. lean. L étrang *i était encore sur le po nt de pallet, lorsqu'il fui d. ■ m> ;\ eau interrompu par l'uirivée de ia partie féminine de lafauiilio. amenant la frémissante et mugissante fiancée. Pendant uii instant, il ia contempla d un ail d'exci- ; on eût dit que son Ame tout entière rayonnait dans ses ttgatds ci »c reposait sur ce beau corps Une des vieilles filles lui murmura quelque chose à l'oreille ; eüe fit un etlort pour par er, leva aiintivc sou teil b! ai tout Inimitié, jeta rapidement s ir 1 étranger un coup d ldi timidement interrogateur, et Its ram t na «i-- nouveau vers la terre. Les pandts xpirêieutiuaehe rées ; ma.s 1 • , >ux sourire qui ; ma.s , jouait sur s s \reset la ravissante petite fosse' e qui » reusait chacune dese> joues prouvaient qu elle avait Mwz vu pour cire satisfaite. il était impossible qu'une jeune fine, à rebel Age le dix l ait ans. grande ment préparée i our l'amour et le ■»riaa«*, ne • - contente il un si cWüiaut e.ividi .. L heure uv,un . t laque le le eon vive était y bannissait toute tdée de convci» .. Le baron ne voulut 1 il eut. ud: ■ et remettant au leiidcui . . a tout entretien pir ia l'exempte et fe s'asseoir ... é- vi-rge sal itOUK' >U •s portraits d. s de lv iu 1 ii - * i il ils avaient rie ou de la e. l'échés UlllCcs .s et bannières al au x dép ouiih > . aes l e >ies forêts : tps, defenses A. iiOl 1 !•>.. Î*.U - s s et de haches l ; j j i I j j j d'armes, et juste au-dessus de la tête du jeune fiancé, figurait une paire d'andouiller3. Le cavalier ne prêtait pas grande attention à la société ni à la eonvci - ulion. A peine touebait-il aux iuct>; il semblait absorbé dans son admira tion pour la fiancée ; parlant à voix L ose, de manière à »'être point j entendu—car le langage de l'amour . n'est jamais bruyant ; mais où donc . est-il une oreille de femme assez | eu subtile pour ne pouvoirsaisir an vol j le plus léger soupir de son amant ? | Il y avait dans ses manières un nié-j lange de tendresse et de gravité qui j paraissait produire une puissante j impression sur la demoiselle. Ses couleurs venaient et s'en allaient pendant qu'el'.e écoutait avec une attention profonde. i>e temps à autre, elle faisait quelque rougissante i épouse, et quand son regard a lui »e détournait, elle lfnçuit un oblique et rapide coup d'œil sur sa contenance romanesque, et poussait un tendre soupir tout chargé de houheur. Il était évident que le jeune couple était entièrement sous le charme ; et les tantes, profondément versées dans les mystères du cœur, déclarent qu'ils étaient, a premiere vue, tombés amoureux l'un de l'autre. La fête se prolongea joyeusement, ou du moins bruyamment, car les convives étaient tous doués de ce robuste appétit que donnent une bourse le__ère et la brise lies mont: - ones. Le baron dit ses meilleures et ses plus iongu. histoires; jamais n si bien racontées, ou du ne les avait si bien racontées, ou du moins avec autant d eilet. I" Y trouvait-ii quelque chose de merveil leux, ses auditeuis s abîmaient dans la stupéfaction , quelque chose de facétieux, on peut être sur qu îoujouis ils éclataient de rire a l'endro:t convenable. Le binon, il est vrai, comme beaucoup de grandis hommes, était trop grand seigneur pour, loisqu il plaisantait, ne pas plaisante! iouiiiemeut; mais il versait toujours a l'appui une rasade d'e.x ceiieut a . liciiucr ; et la plaisanterie lu ulus lourde est irresistible quand on la sert a sa table, qu'elle est arrosée ci uu bon vin vieux. l)e liés bonnes choses furent dites par de plus pauvres qt de pius brillants génies, qui ne pourraient se répéter qu'en de semblables occasions ; plus d un discours malin jeté mystérieiisc iinmt dans l'oreille des dames, lors quelles essayaient de eompr.mci l eiu -, rires et tonrèaieut presque dans des convulsions ; et un cousin du baron, pauvre diable a la joviale et iutge figure, hurla une ou deux chansons qui forcèrent positivement les deux vieilles filles à se couvrir de leurs éveutails. Au milieu de tout cet entrain, le convive étranger gardait la plus singulière, la pins inconcevable gta\i té. Sa physionomie icvêtait un air d'abattement plus piofond à mesure ; que la souée »'avançait. et que.que j étrange que cela puisse paraître, les j plaisanteries du I arou sefhl laient i le rendre f.'lus mélancolique encore. Pal fols il se perdait dans scs pensées; part' is il y avait dans scs y... part' is il y avait dans scs y... quelque chose d'agité, d impie'.A ,i't.a« rtai; -, qui < notait un < i j. , à i'ais»*. ■ - nversatiou a e a \um ce devv - U d • plus en plus serrée, mj-têil ■ 9e sombres; ia noble sérénité d - son front a elle. e - p,-soudains tu mbu meutsc in leant 1 0 , . de ses meiubu - délicats. Tout ceci ne pouvait échapper a p ; : t ion <h'S a-sistaiits. Le ité fut glacée i-g' 1 iuexplicaho j . . j | j j à Il et ce - tristesse du fiancé ; leur feu s'étei gnit ; îles chuchotements, des coups ;i'(cil s'échangèrent, accompagnés de hajusseinculs d'épaules et d obv eurs bralliement. de tête. Les chair sons et les lires devinrent de plus en plus rares ; il se fit dam? la couver satiojn de dé-olanPs pauses, aax <;uelies succédèrent enfin des contes bizarres et des histoires surnaturelles. Un récit lugubre en enfantait un autre plus lugubre encore, et le baron fit presque tomber en syncope, de peur, quelques-unes des dames avec l'histoire du cavalier-fantôme qui emporta la belle Lénorc ; histoire effrayante, niais authentique, que l'on a depuis mise en vers excellents, et que tout le monde a lue sans qu'elle ait jamais rencontrée il incré dules. Le fiancé écoutait cette histoire avec une attention profonde. I! tenait ses yeux obstinément fixés sur le baron, et quand h* récit approcha de sa fin, il se leva graduellement de dessus son siège, grandissant tou jours, ju-qu'à ce qu'a l'uni ébloui du baton i! semblât presque atteindre la taille d'un géant. Au moment où l'histoire finissait, il poussa un pro fon 1 soupir, et prit solennellement congé de ia compagnie. Les con vives ne revenaient pas de leur étonnement. Le baron était positi vement frappé de la foudre. —Comment ! vouloir quitter à minuit le château ! Mais on avait ; ' j 1 I ! J j tout préparé pour le recevoir ; une chambre était toute prête pq ,r lui. i s'il désirait se retirer. L'étranger secoua mélancolique ment et mystérituseimnl la tête : —Je dois, cette nuit, dii-ii, placer ma tête sur un autre oreiller ! Ii y avait dans cette répons lans le ton dont eile était proférée, quel que chose qui fit que le cœur de barou l'abandonna ; mais ii rallia ses forces et réitéra ses offres liospi talif res. L'étranger secoua silencieuse men', mais éloquemment la tête, et. faisant de la main ses adieux à la compagnie, sortit d - ia salle à pas lents et ma jestueux. Les vieille- tantes étaient complètement pétrifiées—la flanc* *■ penchait ia têrte ; une larme rou nd sans bruit sous sa paupière. Le binon suivit l'étranger jusqu'à la grande cour du château : le noir coût su r frappait du pied ia terre et s'ébrouait d iu patience. Lors ju'i!. eureiit atteint la grande porte, cachée sous une voûte profonde obscurément éclairée par un .fand, l'étranger s'arrêta, et s'adressant au baron d'un ton de voix funèbre, que !e peu de hauteur de la voûte rendait p u- sépulehral encore : ^Srih au prochain numéro.) l'OlÿSOX D AVRIL. j J (.' était une. véritable procession qui, depuis ie matin, dédiait dans l'étude où cinq <>u »ix der s griîfon n:i'< ..t s ir des pupitres en luiis noir -u ib; (icurs et plaideuses, clients cl ,-i; . I; te-, avocats -tagraires et nia i*-n d.i barreau, tous el.argés «le prqie ia>'*s. traversaient la premièie .-aile :i,..ntaient les trois marches con fuisant an eabinet '-prineip <>:i . t, : /',»u?. Ce pers-►nuage i - - v:..i u i * mettait it-s d«»s t -. n::,; chivjue aimiie en <j . ! p ; ,i - claires et nettes, et. dans ie c. *s nigeuis. introduisait le visiteur d. c.s ie sanctuaire du ••patron." A onze heures tapant, toute f nie - éclipsa subitement. L- l. -u le principal, le chapeau sur les . . sortirent eu gens pussés. Les c.cics relevèrent le nez en s'éiuun i les 'tuas, et M. Anatole, le xtroiu/, consulta du regard le calendrier fixé contre le mur. Le jeune Rruno fit son entrée. portant avec précaution une serviette gonflée de provisions de bouche, b en délit-les nœuds, et il posa sur le bureau de ?d. Anatole, les deux a -"leurs qui contenaient un bsftccx au cresson, luxe indiquant la prépon dérance d'uue situation acquise. L ■ autres n'eurent que de ia cha-uterl.v galantine, jainhon fumé ou boudin grillé. (biaud il eut dnt i uie u-y petits pains et les deuii-b »uti, i* - de ; v u réglementaires, Driiuo s assit a s >n tour sur un haut tabouret, puis il tira des poches de sa veste un gros morceau de pain, une saucisse longue, de deux -oils, et ie bouquin c.a-siqu** qu'il "potassait"' daus se- uum.i. i.;. dc loisir. — Bruno ! jeune Bruno ! lit M. ie second. —M'sieu ? dit i'eeîuit. — A partir d'nupiu'.'d hui, e est vous qui •■j iit<sir J\t!oE. — Bien, m'sieu. — i'ren -z la servi -tie et pi'.ilez tout d suite. Vous rléjeuiu-ien; route. —( ) i. m'sieu î fit h sseau eu rainns.-rlit sou liiiae. —Ce n'est pas cela, reprit en s ••»u riant M. Auato'e. La -serviette" est le grand portefeuille en cuir dans lequel on range tous h ■> papiers relatifs a l'étude. Fib z vile au greff- et vous demanderez...... la pi, du juc/i mnt il -rnn r. Bien, m'sit-u ! dit ie ! — Bien, m'sit-u ! dit ie gamin en sifflant d'un trait sa demi-bouteille. Puis, bourrant dans une poêle- de la vieil e s *r vielte son pain, sa sau cisse et son bouquin c.a-ss'.*(«:<•. il partit en courant. J,es six clercs se mirent a lire. Uuir.ze ans, petit, maigre, avec* des cheveux bouclés (pii couvraient ie f.ont, de grands yeux bleu foncé, doux et lianes, une bon -iie bit n arquée et un menton résolu v-Ma !t type. Son père ruiné pur la -Ié'-Ac-'e d'un banquier, avait dû le retirer du Ivcée et, depuis quinze jours, Bruno était petit clerc dans l'étude de M. Paulin, avoué. (' était la première fois qu'il venait au Palais. Gravissant qua :*' a quatre le» marches de l'escalier monu mental de la pince Dauphine, il pénétra Sous le magnifique ve-t;hulé de ia Pour d assises. I n garde, a pas comptés, promenait son t rit orne, -on épée et son indiSiéreucc dans | cet le vaste solitude. L'enfant le j questionna : —Monsieur, auriez-vous ia com i plaisance de m'indiquer le greffe où ! je pourrais avoir la copie du juge ! meut dernier ! C'e-t pour l'étude de 31. Paulin. —Le jugement dti nier, dit le garde jugement en tortillant sa moustache, le dernier j '...'ment .... hum ! hum ! cost celui d'hier ; deux condamné- a aioïi, t * ois a perpétuité .... c'est •• la ! Quels gr uns ! Eh bien, mon p.*;;*, ami. prenez c* eoub-ir, et, u ;.re:'.*i: r. a gauche, voir viitez une p -rî c- * c est ia. Une pièce carié -, a-siz grau* te. avec une toiture vitré-et de> tend: qui donnent sur mie Cou - <i C«»:i -i'-rgei ;f. b ■ 'i. pan* t te ' : arièts *i renvoi, le» act* - d e. • ;- ■ lions et les citations aux lé;;.* , le soir, après cette b - _ port -ut eus citations a domicile. *' . . to : - I ;aa de Pans. Q. ..n-1 Bruno ouvrit la p<).t* I vi.-.î de bureau était absent «•: expéditionnaires proiltaieul de : ; . j ; | i ; instant de répit pour écouter, !a plume en l'air, ie récit de lu bataille de Soltérino. Le îiamiteur, ancien sergent, au nez rouge, a 1 œil éméril lonné a la moustache en brosse, criait cil tapant - ;r la table : —(J était dans le ravin. Ma com ptujni' si fronçait u'nn - nu champ de nittcai i : i* </. /d murs, 1 ennemi, qui se doutait d'une ruse, nous envoyait coup sur coup des décharge» elicoy ables de iiiiii'ailie. Tout crépitait, ! craquait, gnny iit avec un vacarme dont vous n'a*ez pa» l'idée .... — L'arrivée du commis givîaer nterrompit l'oiateur : — Monsieur Louis, «lit il, eu mon trant un papier, avez-vous porté hier soir cette citation rue de» Abbesses ? — Oui • :,-'.i*nr. mais la personne i h dem . ■ ; ..ü- la et. 1 on ignore son nouveau domicile. —Quel oui P et mips ! Il s'agit d'un témoin indispensable dan» la grande alutiie qui aient demain. __R i • des Abbesses, murmura Bi unu. -Qu • deiuaum z vous, jeune hom —Je vi .rirais la copie du juge ment dernier. i.e commis fronça les sourcils, pui» i; ?••';t les yeux sur le liloc des éphémerides. —Ce n'est pas ici qu'il faut vous adresser ; nous n avons que les arrêts de la cour. La copie dos jugements est au greffe du tribunal civil. Puis, se tournant vois l'ancien sergent : —31. Louis, faites-moi le plaisir (1 aller saisir ia mi■ * t A < I a net Cl Vit aOmjn il, la cour. — Comm* nt fuir, il faire ? — L'andiencier vous renseignera. En revenant, voie chercherez dans cet atlas le» frontières des Ltnt* de Frais. Pan» un angle de la salle des Pas Perdus, le jeune Félicien, avocat stagiaire, étalait »m un lihne de chêne les nombreuses pièces d uu dossier. R a toque »ur l'oreille, le crayon entre les dents, il ouvrait chaque chemise, lisait ia procédure et traçait vivement quelques lignes sur de grandes feuilles de papier blanc. Jusqu ici, il n'avait plaidé qu au criminel, aux assises ou au correctionnel, causes de • n îice importance. Demain il plai dait au civil, une affaire de sépara tion de corps, du plus vif intérêt, qui lui avait été confiée par le princi pal de Me Paulin. Cette fièvre intense s'expliquait doue de la façon la plus naturelle du monde. _Le greife du tribunal civil, s'il vous plaît monsieur ? ■ Félicien contempla le saute-ruisseau d'un air effaré, niais »on regard s'adoucit en voyant le nom de Me Paulin inscrit eu U-lues d or Sur la vieille serviette. __Ah ! ah ! vous êtes de i étude, mon ami. Eh bien allez au fond, a droite, et au deuxième étage, dans la tour qui donne sur !e quai, vous trouverez le greffe. L * greffier en chef, un vieiliaid : charmant, ne »étonna point quant reniant lui demanda la copie du jugement dernier. Je vais vous donner moi-meme ce précieux document. i! écrivit une lettre, qu i; mit »oua m veloppe, et Bruno la plaç a soigneu» -•-ment dans un compartiment de son ; portefeuille. Un expéditionnair?, lâchant sa . copie, écoutait tout stupetiie. ' j__Monsieur Raoul, fit le greffier, j v ms avez été militaire ? Suite a la page G.