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oe utinelie de înioot" JOURNAL DU 9 MB DIS TRICT SENATORIAL. JOURNAL OFFICIEL DE LA PAROISSE LAFOURCHE EI O ARMES DES INTERETS DE LA VILLE. VOL. 33 i ciiiiim. —Par ELIE BERTKET__ LE MAKI ET LA FEMME. --- Suite - — Le beau Monsieur est un charla tan qui vend des petites boîtes dans les marchés ; l'autre, le maiin, le farceur, le conteneur de balivernes est son paillasse chargé de faire rire les badauds. —Voilà donc pourquoi ces gens ne se souciaient pus de décliner ici leurs noms et qualités !____Eh bien ! a cette heure, Blaisot, vous devez vous sentir rassuré au su'jetde e«s bohémiens. —Hum ! qui sait ? Toutà l'heure je suis allé rôder à l'auberge de la < roix-d'Argent où la bande est des cendue. Le charlatan, à ce qu'il parait, fail U excellentes a Mai tes. Il s'appelle le docteur Jean et on le connaît sur tout les marchés de Irance; il a, ciit-cn, des secrets pour guérit mille sortes de muludies. — Eu tuant les malades, répliqua Deluzy avec un sourire ; car tous ces marchands de lemèdes secrets ......Mais ssiciebltu ! ajoute-t-il, vous m y laites penser ! Ne serait-il pas possible (i'obttnir de ce docteur Jean...... —Quoi donc ? —Rien, rien ...... Continuez, Llaisot ...... L'autre, le farceur que vous soupier nez de vous avoir épié pendant que vous étiez à votre atelier, qu'avez-vous appui sur son compte ? —Pas grand'ekose, Monsieur; c'est un original, on ne Bait jamais s'il parle sérieusement ou par plai santerie ----li paiait dévoué corps et âme à sou maître, qui lui aurait rendu dans le temps un grand service ---- Mais peut-être Mlle Joséphine vous apprendi ait-elle aussi quelque chose au sujet de ce docteur Jean, car elle a causé ce matin avec lui. — Joséphine, tn effet, n'a guère pu se dispenser dechanger un mot avec cet homme, qui a passé une n uit chez nous. Elle est de si bonne pâte...... -Excepté envers moi, 3Ionaieur, dit Blaisot ; c'est à peine si elle daigne laisser tomber sur moi un regard. Et il poussa un gros soupir : le maître de forge partit d'un éclat de rire. —Ah ! ça mon pauvre Blaisot, reprit-il, veus êtes donc toujours amoureux transi ? Je vous ai préve nu cependant que vous vous adres siez mal : aussi bien n'êtes-vous ni jeune, ni séduisant.... —Ne riez pas, Monsieur ! inter rompit Blaisot d'un ton farouche. Il ajouta, en soupirant de nouveau: —Un a toujours le cœur tendre .... et puis on s'ennuie tant ici ! —C'est possible : mais n'oubliez pas qu'il pourrait être imprudent pour vous de cheroher une retraite ailleurs. Qui soupçonnerait dans le bonhomme Blaisot, teneur de livre* aux ferges du Saut, l'habile et in saisissable .... Mais laissons cela ......Ne songez qu'à travailler, à finir votr* ouvrage. Quant à ce charlatan et à son pîtte, ne conser ! vez aucun souci ; je suis décidé a les voif bientôt moi-même et je I m'informerai adroitement...... — Hein! vous voulu:- voir u docteur Jean et Robiliard ? — Pourquoi pas' Puisque IV.u sait où les trouver, ne faut-il pas que je les remercie pour le servies qu'ils ont rendu à Léon ? C'en men père tie (»mille. Et par la même occasion, je ferai certaines tentatives ...... Suffit ! cela ne j regarde que niui. J Il s'était levé et congédiait Blai-1 sot du geste. —Ah ! dit le prétendu teneur de lu res d un air de défiance, vous manigancez des choses que vous voulez me cacher ? Soit...... Seulement, mon cher et respectable patron, marchez droit !......sinon vo is vous apercevrez que je ne suis boni o urne qu'eu apparence. Et il sortit brusquement. X. —LA VISITE. Le lendemain matin, Dcluzv par tait en -tilbury pour Saint-Simeon. Julien conduisait et, chemin faisant, le maître questionna le domestique de confiance au sujet du charlatan. Julien qui, comme les autres habi tants de la maison, recueillait tous les commérages relatifs aux anciens hôtes du château, lui donna sur eux force détails plus ou moins authen tiques. A Saint-Siméon, le tumulte de la veille s'était beaucoup apaisé. Quoi quu la circulation fût encore très active dans les rues, les baraques du champ de foire restaient closes, les musiques se taisaient. Ce n'était qu'un peu plus tard, aux approches du soir, que le vacarme habituel devait recommencer. Deluzy jugea le moment favora ble pour rencontrer le charlatan ^ l'auberge et causer en particulier avec lui. Aussi, ordonna-t-il de! diiiger le cheval vers la Croix d'Argent, où d'habitude il descendait lui 'uâme quand il venait à la ville. Dans la cour, il eut la satisfaction de voir, sous un hangar, la «alèche du docteur et un énorme fourgon qui semblait faire partie de l'équipage. Sûr de u etre paz venu en vain, il sauta à bas du tilbury; puis entrant dans la maison, il demanda le docteur Jean. L'hôtesse, vieille femme reehignée, répondit que 1* docteur Jean ne recevait personne et qu'il avait expressément défendu qu'on le dérangeât. Il insista, et envoya porter sa carte au Docteur qui finalement consentit à le recevoir, et envoya Robiliard pour le conduire. On monta au premier étage et Deluzy fut mtroduit dans une grande pièce, qui semblait être la chambre du docteur. Il y régnait beaucoup d'obscurité, car d'épai* rideaux couvraient les fenêtres. Par une porte entrouverte, ou voyait une seconde chambre où plusieurs per sonnes étaient assises autour d'une table chargée de boîtes multicolores, et Robiliard s'empressa d'aller les rejoindre. Dans l'ombre, se tenait debout le docteur Jean, vêtu de sa redingote à brande-bourgs. Il était immobile, e t ses yeux brillaient comme deux escarboucles. 11 s'inclina sacs rien dire e* dési gna un siège. Deluzy, dont la curiosité semblait un peu déconcer tée, s'écria avec gaieté en s'asseyant: —M'y voilà et ce n'* pas été sans peine ! Ma foi! monsieur le docteur, si vous n'êteà pas plus accessible pour vos malades .... —Mes malades ne viennent pas chez moi, répliqua le docteur froide ! meut ; eu revanche, j a- à me défeu dre contre les importunités de gens ! qui veulent voir de près l'opérateur, ! i le vendeur de drogues sur la place ! 1 publique. ~ | -Tel „'est pa, mon ca. ; voa. j savez que j'ai des raisons suffisantes j pour justifier mon insistance ? J —Il eut été mieux de respecter des scrupules ____ Mais soit : je reçois vos remerciements, puisque vous avez voulu me les exprimer en personne .... A présent, Monsieur, votre conscience doit être satisfaite et je ne mérite pas d'attirer votre attention davantage. Deluzy. qui ne s'attendait pas a un accueil aussi raide, avait peine à cacher son malaise. Néanmoins il ne bougea pas et reprit, en affectant toujours une rondeur joviale : —Voyons ! . docteur, c'est trop d humilité .... On m'assure que vous êtes un savant homme, et vous n'avez pas sujet de vous ravaler parce que vous faites ouvertement ce que tant d'autres foui, avec hypocrisie......Charlatan ! Eh ! mon Dieu, qui ne l'est pas plus ou moins, au temps où nous vivons ? Eu haut et en bas, dans la politique comme dans les sciences, les lettres, les arts et partout, ou ne rencontre que charlatans----La grande af faire est de réussir ; beaucoup croient que les moyens importent peu .... Vous réussissez, vous, a ce qu il parait, et vous gagnez plus d'argent que certains docteurs qui soignent des duchesses ! —Les hommes comme moi, répon dit Jean avec quelque amertume ne ! peuvent as P iier ni aux honneurs, ni j a hi considération, cl iis doivent se ! coutenter d argent, —A la bonne heure ! .... Nous j ®utres industriels nous poursuivons le même b,lt 11 est donc facile de ! nous entendre----Et tenez, pour j raon compte, je veux recourir à votre ' science. j —Vous ? demanda le docteur I avec surprise. | —Moi-même .... Mais d'abord, permettez-moi de vous demander si vous avez eu à vous plaindre de quelqu'un ou de quelque chose pen dant le court séjour que vous avez fait au chateau de la Forge, avec votre aide M. Robiliard ? N'avez-vous pas été, par exemple, dérangés pendant la nuit, d'une manière bizarr* ? Et Deluzy se penchait vers le charlatan, comme pour épier l'ex pression de ses traits. Le docteur ne 8ourcilla pas. —Il s'agit sans doute, répliqua-t il, d* la visite que nous reçûmes d'un vieillard en enfance, dont nous n'avons tiré que des divagations incompréhensibles...... —Eh bien ! c'est de lui que je veux parler, dit Deluzy d'un air étrange en baissant la voix, ne pourriez-vous, docteur, me donner "quelque chose" pour le délivrer de ses maux ? Le charlatan tressaillit. Son re gard qui, jusqu'à ce moment, avait paru éviter celui du maître de forge, se fixa sur son interlocuteur. —Je .... je ne comprends pas, balbutia-t-il. —Allons donc ! Je gagerais, moi, que dans l'exercice de la médecine ambulante, pareille proposition vous a été faite bien des fois et que vous l'avez acceptée .... quand ou y mettait le prix. Toutà l'heure, vous avouiez que vous aimiez l'argent : il se présente une occasion leu gagner. lout en pariant. lu -y. sou porte t«-...;, t. ' ;,-t u ;, a , , i Qu q. „„ .. . ! doiaf« n * ' et0Ur0er en 1V 8Us ! du charlatan l " '. iHU * ,,âme ! mi'il h o « put croire d abord & ait ref * oussei ' avec iudigna mécoan.LTll 'crilili™ mais son hésitation dura peu. Un sourire d'un caractère énigmatique effleura ses lèvres, et, se penchant à a *V ,M,r v, - rs Deluzy, ils échangèrent rapidement quelques mots tout bas. Rien lût le docteur Jean se leva et entra dans un cabinet voisin, où se trouvaient plusieurs bocaux phnrma ceutiques. U prit dans l'un une pondre blanche, qu'il pesa avec h'i.n-1 s,-in e t dont il forma six tK ' !Uÿ paquets égaux; il apporta le tout à Deluzy. — homme vous avez souhaité, IVi "' |, ' l1 s:,,!s lü regarder, que le medicament n'ngUse pas trop vite, vous ufiminii-irerez au malade un mod de ces peins paquets chaque jour, soit dans sa nourriture, soit dans sboissons. Après le qua trième paquet, il sera possible que 1° reM,ital he relié soit obtenu ; dans o tas contraire, vous administrerez les deux autres, eu observant les mêmes intervalles. toit bien, répliqua Deluzy qui serra précieusement dans sa poche le papier contenant les six paquets ; la difficulté sera de faire prendre ce ... médicament au bonhomme qui est très soupçonneux. Cette poudre n'a aucun goût ; le malade l'avalera sans s'eu douter. -C est au mieux----Seulement, docteur, dit le maître de forge en clignant de l'œil, la chimie médicale a fait bien des progrès, ces derniers temps ! Ne serait-il pas à craindre, f i l ,lus ----par des circonstan ces malencontreuses .... s agit, répliqua le charlatan, d'une substance végétale qui ne hiisse aucune trace dans l'organisme. A merveille ; alors, docteur ; ceci vous appartient. Et Deluzy lui présenta le billet de banque, qu il u avait cessé de tenir à la main, comme un appât. Le doc teur le repoussa. —Quoi ! reprit Deluzy avec défi ance, vous refusez mon argent ? Qu'est ce que cela signifie? Est-ce donc pour l'honneur que vous êtes —J'ai mes scrupules, Mousieur, répliqua le docteur Jean avec un grand sang-froid. Si, comme vous dites, la chose tournait mal, je n'en tends pas que l'on puisse invoquer contre moi l'énormité de la reçue Je n'accepterai de vous que cinq francs, le prix ordinaire de cette drogue. Le maître de forge ne pouvait croire à un tel désintéressement et conservait sa défiance. Enfin, il dit, en posant une pièce de cinq francs sur la table : — Où diable l'originalité va-t-elle se nicher ? Ma foi ! puisque vous avez des idées si......particuliè res, il n'y a qu'à les respecter .... Cependant c'est bien drôle ! A continuer. -Est-il peureux ? demandait-on à un homme, en lui pailant d'un cheval qu'il venait d'acheter. —Oh ! pas du tout ; voilà trois nuits qu il touche seul dans son écurie. Le juge.—Accusé, avez-vous quel que diese à dire avant que la Cour prononce son jugement ? L accusé.—Tout ce qu* j'ai à dire, mon président, c'est que le uibuuai <on*i lèrera. je l'espère, /-»trênae jeunesse de mon défenseur. \n\n Cures Cancer, Palsy. Rheu matism. Bright's Disease, Dropsy. ?/■ Medicines alone charged for. gesldencc 1» wiles lielnv: Tlilljodaus, Right liHiik of Bayern 1 afouriiie. BACELAND l\ O., - - LOUISIANA W. H. FROST, Prop. Cor. Market and Green THTBODAUX. LA. billiard room, bar room RESTAI^ RANT Central Manufaîiirlng and Limitier Co. 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