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La sentinelle de Thibodau.v. JOURNAL DU 9" DISTRICT SENATORIAL. tac&xsaj&Txæssjiïiîs mtrctamcas t i— t-n- ......... . JOVIAL OFFICIEL DE LA PAROISSE LAFOURCHE ET GARDIEN DES INTERETS DE LA VILLE. VOL. 33 THIBODAUX, Lne, SAMEDI, IS DECEMKBK 1897. No FEUILLETON No. 13 1 j « \ ü 19 il il L - I ! -Par LLIE BERTHET .— — Ers PETITS PAQUETS --- Suit? - Deiuzy, quels que fussent 9 es sentiments secrets, laissa tomber eon verte, qui se brisa sur la dalle de marbre. Qu est-ce ? demanda Victoirs en tressaillant. —Rien, rien, répliqua son mari avec distraction ; un méchant verre de Bohême ! Joséphine n'avait pas remarqué ce léger accident, elle était occupée à calmer son père qui, aussitôt qu'on eut enlevé sa tnsse vide, s'écria avec impatience : —Pourquoi ne me donne-t-on pas le café qu'on m'a promis ?...... C'est lui ......lui sans doute qui en est cause I Et il jetait des regards sombres sur Deluzy. Celui-ci avait déjà repris sou sang-froid et sa gaieté. Comme il passait dans le salon, en même temps que Victoire, il dit à l'oreille de sa femme : » —Toute réflexion faite, ma chère, ne parlez pas A Joséphine de l'em prunt de cent mille francs...... J'ai trouvé une combinaison bien meilleure .... Qu'il n'eu soit plus question 1 Et il partit en se frottant les mains. XII.— LE RETOUR. Le surlendemain, dans la matinée, deux voyageurs montaient, à la station de Maçon, dans une voiture du train de Paris à Genève. Ces voyageurs, simplement mais conve nablement vêtus, et dont l uu se distinguait par une magnifique barbe blonde, ne devaient pas aller bien loin, car tout leur bagage consistait eu une mince valise de cuir, qu'ils avaient glissée sous la banquette. Aussitôt qu'ils furent installés, ils regardèrent qui le hasard leur don nait pour compagnons de route. Dans le compartiment où ils venaient de prendre place, il n'y avait qu'un autre voyageur, qui, renfoncé dans sou coin, semblait A moitié endormi. Le docteur Jean (car c'était lui qui, après avoir quitté ostensiblement Saint-Siméon, y revenait eu secret avec Robillard) semblait trop absor bé par ses propres affaires, pour accorder beaucoup d'attention à ce voyageur : mais son aida qui n'avait pas les mêmes motifs de distraetiou, se mit à observer l'inconnu. C'était un homme d'une ciuquan quantaine d'années, assez petit et fort obèse dont les favoris roux et tombants trahissaient une origine britannique. Il avait aussi un ha billement complet, d'étoffe et de coupe anglaise, qui ne pouvait laisser aucun doute sur sa nationalité. J^e bras passé dans une des bretelle» eu passementerie qui pendaient à la paroi du wagon, ii s'abandonnait au mouvement du tiain. Il avait Iss yeux à demi-clos ; son visage était boutlî, enflammé : et s'il ne dormait pas complètement, du moins ses sens devaient être fort appesantis. Tout à coup, un cahot de wagou secoua si rudement le voyageur qu'il tomba à demi sur l ; siège capitonné. Il avait la face convulsée, de couleur cramoisie, et poussait des gémisse ments auxquels se mêlaient des paroles inarticulées. Le docteur, avait l'instinct j •■f.— sionnel, ae pencha vers lui, autant pour le soutenir que pour lui tätet le pouls ; au bout de quelques secondes d'examen, il dit précipitam ment : —Je m'an doutais .... c'est une apoplexie déterminée par la chaleur ou peut-être par l'ivresse ...... Diable ! la congestiou a i'uir de marcher au galop. —Que ferons-nous, maître ? dt manda Robiilard. —J'ai ma trousse sur moi, et je vais pratiquer uue saignée...... C'est peut-être risquer beaucoup .... Mais, si nous n'agisson», ut homme est perdu saus ressources .... aidez-moi. —Voilà monsieur. Les préparatifs de l'opération furent bientôt achevés. Le docteur tira la tiousse, muni de lancette)- et d'autres instrument» de chiruigie ; Robillard, qui paraissait lui-même suffisamment expert dan» les choses de te genre, déchira un mouchoir pour en faire de» bandes. Un bourrelet en caoutchouc que l'on éventra devait servir & recevoir le sang. Avec un bistouri, on fendit dextrement la manche et la chemise de l'Anglais ; et on lui mit le bras à nu jusqu'au-dessus du coude ; pais, pendant que l'aide maintenait I« membre dans la position necessaire, le docteur ouvrit largement la veins. A mesure que le sang s'échappait, un changement visible s'opérait clans le malade. La face, de rouge îoucé qu'alla était, revenait à sa couleur naturelle, La bouffissure disparais sait ; l'œil commençait à redevenir clair et intelligent. Aucun de ce» symptômes rassurants n'échappait au docteur, qui ne cessait d'avoir ;e doigt sur le pouls du malade. —Assez, Robillard, dit-il enfin. Robillard s'empressa de jeter pRr la portière 1« récipient qu'il avait a la main, au risque de donner plus tard le soupçon d'un crime à l'iur peeteur de la voie. La saignée fut recouverte d'un quadruple linge, qu'eu asnijétit soigneusement, et on rabattit la manche que l'on ferma avec des coidons. Tout cela fut l'affaire de quelques minutes ; et l'opération avait été conduite avee tant d'habilitô, que, malgré la vi tesse du train, pas una goutta île sang ne souillait le beau drap gris du wagon de la compagnie P.-L.-M. L'étranger avait repris ses «sprits, mais on supposait que la faculté de parler ne lui était paa revenue encore quand il dit d'une voix nette, sans aucun accent britannique : —Je vous remercie, messieurs.. .. —Je vous remercie, messieurs... Vous venez de me sauver la vie. —Paix ! monsieur, répliqua le docteur, qui avait pris place en face de lui ; je vous en conjure, ne vous pressez pas de parler......Repo sez-vous, calmez-vous .... Vous u ou s remercierez plus tard. L'inconnu fit un signe d'assenti ment et demeura quelques instants immobile, cependant il ne tarda pas il se redresser et dit en souriant : —C'est fini ; je ma sens tout à fait bien. —Vous avez été vraiment en danger, répliqua le docteur Jean, et de» secours immédiats vous étaient necessaires ; c'est ce qui m'a décidé ] à recourir aux grands moyens. —Pour les avoir employés avec tant de seience et d'à-propos, il faut que vous soyez médecin ? —En effet, je suis le docteur Jean, de la Faculté de Paris, et voici M Robillard, mon aide. — Wery ta U .... Eh bien ! moi, je suis M. James Jobson, un gentle man fort connu à Londres...... et bien votre obligé, messieurs. En même temps, il donna une vigoureuse poignée de maiD au docteur et A son aide. La présenta tion ainsi faite, la conversation continua sur un ton presque amical. — Mais vraiment, M. Jobson, dit le docteur, vous parlez notre langue avec autant de facilité que nous mêmes ? —C'est, que mes affaires m'appel lent souvent en France......Et tenez, je suis eu ce moment chargé d'une mission importante qui, si elle réussit, doit me rapporter mille guiuées. —Mille guinéts ! répéta Robillard à demi-voix ; fitchtre ! roilà ur.e jolie somme. Mais déjA l'Anglais, qui avait obéi à l'entraînement de la recon naissance, se repentait de s'être montré si communicatif. — Bah ! chacun ses affaires ! reprit-il ; ah ! ça monsieur le doc teur, poursuivit-il en tirant de sa poulie un porte-monnaie bien garni, je vais être obligé de vous quitter A 1 h prochaine station, et il est temps que nous réglions nos comptes .... Vous m'avez donné des soins, vous m'ai z saigné ; que réclamez-vous po i vos honoraires ? L<* docteur eut beaucoup de peine à faire comprendre à l'Anglais qu'uue pareille cure »ur la voie publique, daus un cas rlo force majeure, n'exigeait aucun salaire. Comme Jobson insistait, le tram ralentit sa marche, et un employé du chemin de fer annonça la station de Saint Simêon. Jean et Robillard firent aussitôt leurs préparatifs pour descendre ; ils furent très surpris de voir l'An glais se disposer lui-même a quitter le convoi. —Quoi, Monsieur, demanda le docteur, est-ce ici le terme de votre voyage ? —Oui, mes affaires m'appellent A Saint-Siméon, qui, ra'a-t-on dit, se trouve encore à une lieue d'ici .... Vous avez la même distillation, je crois ? —Pas tout à fait ; je compte m'arrêter ici même au village de la station, si nous trouvons A nous y loger. —Alors il faut nous séparer, à mon grand regret. On mit pied à terre, Robillard portait la valise de bon maître, et M. Jobson, chargé de la sienne, se dirigeait vers la sortie de la station. De l'autre côté de la barrière, appa raissait un affreux coucou jaune, destiné A transporter les voyageurs A la ville. L'Anglais faisait bonne conte nance ; il se disposait à prendre congé de ses compagnons de routo et s'avançait vers l'omnibus, quand tout à coup il devint très pâle et laissa échapper sa valise. Lui même fût tombé à la renverse, si Jean ne l'eût soutenu. —Ah ! ali ! dit le docteur, vous êtes faible et la tête vous tourne.... Vous avez besoin d'un pou de repos après une si rude atteinte .... Ma foi ! si vous m'en croyez, vous ne vous embarquerez pis dans celte patraque de voiture qui vous secoue rait effroyablement pendant trois quarts d'heure encore .... l'eus vous arrêterez ici, re fût ce que jusqu'à demain, et je vous donnerai des soins le cas échéant. V<us avez raison, répliqua 1 Anglais, véritablement tout danse autour de moi......Mais où aller, je ne connais pcisontie ici. — ht moi da même...... Rnb.il iard va "e mettre en quête d'une auberge convenable où, pour notre paî t, nous ne nous arrêterons que fort peu de temps. — Poit .... je suis toujours votre obligé ...... Seulement, ajouta Jobson en baissant la voix, je ne voudrais pan être dans une maison trop en vue, eoimne il s'en trouve ici .... Il passe tant de monde sur ces grandes lignes de chemin de fer. —Tiens ! nous avons justement les mêmes sciupules ! répliqua le docteur. I! s'approcha de sou aide et lui fit quelques recommandations à voix basse. Robillard se mit e* devoir de s'éloigner, tandis que Jean et l'Anglais deiaient l'attendre A la gare, assis mit leurs paquets. Au bout d'un quart d'heure, Robillard retint <« annonça qu'il avait trouvé une auberge telle qu'on pouvait la souhaiter. Elle était tout A fait en dehors du village, proprette, blanche et d aspect comfortable. Elle appartenait A la veuve d'un employé du chemin de fer, employé qui avait péri par accident, et.cn u'y recevait que des gens paisibles. Le docteur et son aide pouvaient/ loger,, en même temps qu'une chambre serait mise A la disposition du voy ageur anglais. Robillard se chargea des deux valises, pendant que Jobson s'ap puyait, avec force excuses, sur le bras de l'obligeant docteur, et on se rendit à l'auberge. La maîtresse était une femme jeune encore et d'un air avenant, qui, avec une servante et une espèce de jardinier qui pouvait au besoin servir de valet d'écurie, formait tout le personnel de la maison. Les voyageurs furent accueillis avec beaucoup de politesse et de bonne volonté. La veuve apprenant que l'un d'eux était malade, se hâta de le conduire dan» une jolie chambre munie d'un excellent lit. Le docteur Jean, de son côté, s'ôtait retiré dans la pièce affectée a son usage. Il chercha dans sa valise ce qu'il fallait pour écrire, traça quelques ligues sur un papier et le glissa dans une enveloppe. Alors il appela Robillard, qui prenait son repas dans la cuisine et qui, sans doute, donnait carrière à sa jovialité, car on entendait la veuve et sa servante rire aux éclats. Le pitre se hâta d'accourir. —Mon brave garçon, lui dit le docteur Jean, voici une lettre qu'il s'agit de porter à la Forge, cette maison où nous nous sommes arrê tés une nuit, et vous la remettrez à Mlle Joséphine dans le plus grand seerot. Même si vous étiez décou vert dans sa maison, il ne faut pas qu'on sache dans quel but vous y venez. —C'est bien i maître, répliqua Robillard d'un tou où, malgré son affection respectueuse pour le doc teur, perçait quelque chose de narquois, < Peut-être cette nuance n'échappa t-elle pas à Jean, car il reprit avec gravité : —Il s'agit d'une affaire importante, d'une affaire de vie et de mort...... la moiedre imprudence pourrait avoir des conséquences funestes. A continuer. \n\n Mrs. J. B 1 C. GAZZO Otir; - Cancer. Palsy. Rheu tnalism. Bright's Disease, Dropsy. Medicines alone charged fer. ilcs below 'I blboiliuijt, Right «»•iflence 10 unies imc® ' mnoiinv ßeB lmnk of Bayou Lafourche RiCELANl> F.O., LO CIST AS A Gem Saloon W. H. FROST, Prop. Oor. 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