Newspaper Page Text
Lia sentinelle de Thibodaux. •Journal du 9" b district senatorial. ,1 /lhNAL OFFICIEL DE LA PAROISSE LAFOURCHE ET O AUDI ES DES ISIERETS DE LA VILLE. VOL.33 THIBODAUX, Lne, SAMEDI, 25 DECEMKBE 1897. No 2 FEUILLETON No. 14 .JillS|i\ liil allL y 1 life -Par ELIE BEETHET. XII.— LE RETOUR. --- State - — U suffit, Monsieur ; la lettre lui J sera remise avant que nous soyons I plus vieux de quelques heures .... j Comment je m'y prendrai, je l'ignore | encore ; il n est pas facile de parler secrètement a une jeune fille dans une maison où il y a tant tie monde; mais dusse-je escalader des murailles, je vous promets .... — Encore une fois pas d'impru dence ; évitez toute entreprise incon sidérée ...... vous êtes adroit autant que résolu et certainement vous réussirez à remplir votre tâche —A bientôt donc ! répliqua llc billard ; aléa jacta <st ......Je me tiendrai sur mes gardes, et j'avalerai le papier plutôt que de le laisser voir a d'autres qu'a la demoiselle en question...... N'ayez aucune ir. quiétude à mon sujet ; je suis me débrouiller et j'ai bon pied, bon œil au besoiu. 11 prit congé et en quittant l'au berge de la station n'eut pas de peine à s'orienter. li connaissait assez bien le pays environnant et »«•«•gagea daus des sentiers écartés, où U ne risquait guère de faire des rencontres embarrassantes. Cependant la journée était avancée et le soleil touchait déjà la cime des montagnes, lorsque le pitre arriva en vue du château de la Forge. D'un. hauteui. qui dominait 1 haoitatiou, il put se rendre compte des difficultés à craiudie, s il essayait de pénétrer dans le château autrement que par la grande junte. Le3 bâtiments et le» jardins étaient entourés de mu railles ; on voyait uncertain nombre de personnes aber et venir dans les cours, tandis que de nombreuses feuêtres du corps de logis principal restaient ouvertes, comme pour en surveiller les approches. Robillard, se couchant au milieu des genêts et des fougères, essaya de — - combiner un plan pour s introduire dans l'enceinte si bien défendue. —Diable ! pas commode ! mar mottait-il ; je ne croyais pas qu i! fût si difficile de glisser un billet doux à une jolie tille......Mais est-ee bien uu billet doux que j'ap porte ? Tout en promeuaut les yeux autour de lui, il remarqua, au milieu d'uu massif d'arbres, à quelques pas seulement de la muraille du jardin, une construction basse, d'apparence ancienne, dont la toiture grise était couverte de mousses et de joubarbes. Après examen, il ne douta pas que cette construction solitaire ne fût celle où il avait vu un mystérieux travailleur, pendant la nuit qu'il avait passée au château de la Forge. _Si, comme je le suppose, pen sait-ih l'individu qui vient là chaque nuit habite le château, il doit y avoir dans le mur, deriière ces touffes de feuillage, uue petite porte cachée, afin qu'il puisse se îendre â son a toller saus faire uu long détour.. .. Asstirons-uous-cn......Les messa gers tels que hmji n'ont de chance que par les portes dérobées. Pendant qu'il étudiait la direction à suivre pour atteindre le bâtiment isolé, il vit deux dames sortir de la maison et s'avancer, côte a côte dam le jardin, sans doute pour prendre l'air, à cette heure agréable de la soirée. Autour d'elles, allait et venait un enfant qui jouait avec un cerceau et dans lequel Robillard reconnut son ami Léon. 11 reconnut également, dans l'une de ces dames, Mlle Joséphine Jolivet. L'autre ne pouvait être que 31 mo Deluzy, sa sœur, arrivée à la Forge le jour même où Robillard et sou maître eu étaient partis. —Vraiment, reprit-il, le hasard me sert mieux que je u osais l'espérer. Si je pouvais pénétrer, daus le jardin, je profiterais tie ht première occasion pour absorder Mlle Joséphiue .... Il se glissa eu bas de sou obser vatoire, et se mit ;t longer extérieu rement le mur d enceinte, en prenant des précautions pour n'être pas aperçu. U u sentier frayé à travers les mauvaises herbes partait du seuil du pavillon. Robillard le suivit, malgré, l'obscurité croissante et au bout de quelques pas, il découvrit, dans le unir du jardin, la porte dont il avait deviné l'existence. Cette porte semblait lie servir qu'a rejeter au dehors les détritus de la culture ; Robillard y ayant porté la main, s'aperçut qu elle était ouverte. Robillard, encouragé et laissant la porte béaute, afin de se ménager une retraite en cas de danger, marcha avec précaution à travers le taillis. Joséphiue et Mme Deluzy conti nuaient leur promenade et »'appa raissaient plus que comme des ombres noires sur le sable clair des allées. Cependant, elles ne mon traient aucune velléité tie se séparer, ! et Robillard se demandait av j iüqu j étlllle uommcnt il pourrait ! s acquiUer de fcü u message, quand le j hasard vint encore à sou secours, j Le petlt Léon, ne voyant plus « j <R r ;<r ei - son cerceau, s'était jeté sur j un aI buste en Üetns, qu'il avait cassé âans rtmède. Sa mère impatientée, , lui commanda de rentrer à la maison, j L'enfant gâté se mutina, et Victoire j j e p r R p Ur | a main pour le ramener j au cbâleau . Léon se laissa eutruî . Ilt:r> mais u £aifealt retentir l'air d e j 8es crU- Le m0 ment était favorable, j ÿ e i uu toute apparence, Victoire ne quitterait pas son fils saus être j'**» ■*•••« j w, vu uvuvmiuuij Joséphiue restait seule. Robillard parvenu à l'apaiser, et, eu attendant, profita de l'occasion et s'approcha, sans bruit, mais rapidement, de Allie Jolivet. —N'ayez pas peur, Mademoiselle, lui dit-il avec volubilité ; vous m'a vez vu déjà ici, et je vous apporte, de la part de mon maître, le docteur Jean, une lettre qui, paraît-il, est d'uue haute importance. Joséphine, surprise, fit d'abord un mouvement pour s'enfuir ; toutefois elle se rassura eu reconnaissant Robillard. — Le docteur Jean ! répéta-t-elle ; que dites-vous, Monsieur ? Je croy ais que le docteur avait quitté le pays. —Il est revenu, et il attend...... pas bien loin de la Forge .... la réponse au billet que voiei. Joséphine hésitait à prendre le papier. —Que peut-il me vouloir? deraau. da-t-elle. —Je ne sais; seulement je lui ai entendu dire qu'il s'agissait de vie et de mort. —De vie et de mort ! ...... Grand Dieu ! s'agirait-il de mon pauvre père ? En effet, le docteur Jean a été consulté .... Donnez, donnez. Et elle saisit la lettre. Le crépus cale devenant de plu» «n plus sum >re, il était douteux que J osé pim è ■ht encore lire ; mais clic ava't l'excel'cnt* ytux et, d'ailleurs, le Gilet se composait seulement de piciques ligues. Elle en prit donc rapidement connaissance. — Le docteur m'annonce, dit-elle, qu'ii désire me communiquer, de vive voix, certaines choses fort graves et me demande de le recevoir en secret demain____Pourquoi ne m'a-t-il pas fait celle communication dans la lettre ? — Parce que sans doute. Mademoi selle, il s'agit de choses trop impor tantes pour qu'il ose les écrire .... Je vous eu conjure, hâtez-vous de me donner votre iépouse. Gu va venir et, si l'on me trouvait ici .... C est juste ; certaines personnes • le la maison doivent ignorer .... En bien ! \ oursnivit-elle le docteur Jean est un homme d honneur, et je ne repousserai pas sa demande. Dites-lui qu'il se trouve demain, vers mivii dans la grande halle de l'.-u cientie forge, dont un ne ferme jamais les portes, car il n'y a rien à dérober. Là, je pouirai entendre ce qu'il veut me dit e. —Fort bien, Mademoiselle ; de main .... à midi .... dans la grande halle de la forge......, le docteur s'y trouvera. —Et vous ne soupçonnez pas, monsieur Robillaid, vous 1 ami et le confident du docteur, de quelle nature peut, être cette communica tion ? Au lieu de répondre, Robillard lit un saut eu atrière et se mit a courir vers le bosquet. Joséphine chercha la cause de cette fuite précipitée, et aperçut \ ictoire qui revenait. Elle s'tmpressa d'aller au-devant de sa sjeur ; toutes deux ne taillèrent pas à rentrer. Robillard, qui avait regagné l'abri des arbres, s'était arrête pour res pirer et aussi pour s'assurer s'il n'avait pas été vu par Mme Deluzy. n'avait pas vu par Deluzy. Tout en demeurant calme, il ne songea plus qu'à îepitndie le che min île la station, afin de rapporter son message au docteur, et il se glissait déjà vers la petite porte, quand il dut faire halte de nouveau. On parlait à haute voix près de lui, et deux personnes, «pu i arrivaient dans uu autre sens, paraissaient se diriger du même côté. Robillard se blottit dans une touffe de bois et demeura immobile ; à moins d'un hasard extraordinaire, il croyait ne courir aucun risque d'être découvert. Les voix se rap prochaient ; bientôt il entendit quelqu'un qui disait, sur le tou de la réprimande : _Encore uue fois, je désire juger par moi-même du point où en est votre interminable travail. Vous allez me montrer celle planche, qui vous occupe depuis plus de six mois ...... Je soupçonne qu'au lieu de travailler une partie des nuits, vous vous livrez volontiers à la fainéantise .... Que diable ? vous trouvez ici assez d'avantages pour que vous me fournissiez quel ques compensations ! —Allons donc 1 répondit uue autre voix d'un tou rogne, on est si mal encouragé ! .. .. Vous promet tez beaucoup, Monsieur, mais vous ne tenez guère ......Enfin vous allez voir ma plauche, puisque vous le voulez .... Croyez-vous qu'avec mon talent je ne pourrais gagner ailleurs l'asile et le morceau de pain que vous me donniez ici ? _C'est possible, mais si vous exerciez votre talent partout ailleurs fiooumru n eu entendit pas u a t^e. Les mois n'arrivaient que confusément à son oreille, et , causeurs venaientde sortir in jard. Lui-même >e remit en marche avec précflntn u «t sortit à sou tour. Dans 1 espèce d'enclos, ombra e d ai bivs rabougris a hérisse de mauvaises herbes, qui entouraient le pavillon, ü un R | ea deux prome neurs, mais sans pouvoir distinguer m leur costume ni leur visage. L un deux, ayant tiré une clef de sa poche, ils enuèreut dans le bâtiment et comme ils ne îedoutaitnt aucun espionnage en pareil lieu, ils laissé lent la pinte entrebâillée. Nous le savon.-, le pitre du charla tan avait une sorte de curiosité espiègle, qui s'était développée dans sa vio de bohème. Redevenu main. <le lui même, a p-ésent que sa com mission était faite, il s'arrêta devant la maison et écoula. Les gens q : il épiait n e!aient pas restés eu bas . on les entendait causer et s'agiter nu premier étage. Ils avaient même allumé une lumière, dont le relief rougeâtre s échappait par les fentes des volets. Robillard avançait la tête dans 1 inteiienr de la maison. Le rez-de chaussée était à peine éclairé par le faible rayon lumineux, qui partait du haut d'uu escalier en bois mal équarri. Le pitre finit néanmoins par y distinguer, comme dans la pièce supérieure, des appa ! reils qu il jugeait être en usage j pour la photographie, des bocaux de j verre, et, ce qu» le frappa le plus, j une petite presse a bras, semblable à celles employées par les imprimeurs j avant l'invention des presses rnéca : niques. Tout cela excitait-son désir | d'en voir davantage. Du reste, les deux inconnus ne se gênaient pas ' pour parier haut, et l'un d'eux j disait, sur le ton oe l'admiration : ; —Mu foi ! vous aviez raison, i Bluisot ; c'est un travail superbe ! Quelle exactitude ! quelle finesse de détails ! Cette ''planche" ne peut manquer de vous faire honneur .... Peut-être y avait il de l'ironie dans ces dernières paroles, car l'autre répliqua vertement : —Honneur ! vous appelez ça de l'honneur, vous ! C'ette planche pourrait plutôt me faire pendre, si l'on pendait encore pour ça, comme dans l'ancien temps. Robillaid, qui n'entendait qu'im parfaitement, se glissa dans la maison et voulut monter quelques marches de l'escalier, afin de jeter, s'il était possible, un regard furtif dans la pièce d'en haut. Cette fois, sa har diesse ne fut pas couronnée de suc cès. Comme il errait au milieu des ténèbres, son pied rencontra une dame-jeanne de veire, qui se brisa avec fracas. Le bruit lit bondir un des hommes qui se trouvait à l'étage supérieur. —Il y a quelqu'un chez nous, s'écria-t-il impétueusement ; on nous épie .... Prenez mon revolver sur la tablette ; moi je vais .... Et sans attendre de réponse, il s'élança vers l'escalier, dont il des cendit les marches quatre à quatre. L'autre s'égosillait a le rappeler. A continuer. Un homme très gourmand faisait sa toilette devant un oe ses amis qui était venu le voir de bon matin. Il se rasait ; tout à coup il s'ar rêta, et interpellant son ami : _Vois ! mes cheveux sont eneore tout noirs et mes favoris soat déjà gris. Fais-moi le plaisir de me dira d'où cela vient ? -Mon cher, c'est sans doute que la mâchoire a plus travaillé que la tête. \n\n tflts. J. B. C. GAZ Z) Cmes Cancer. Fnl' y, lUien matism. might's dsease. Dropsy. Medicines alone charged for. •«.Idenre W tuilc« below Tl T< a rj-, Right ■** " batik of Bayou Laf< ureko LOUISIANA yCELANO I'. O., (ÉM Sal W. H. FROST, Trop. Oor. Market and Green S THIBODAUX, LA. BILLIARD non'-. BAR ROOM & jiKSTAT H A TVT ''aimfaUirîne- and Lumber ( o. Limited. (MANUFACTURERS OF SASE, DOORS and BLINDS, Ü1 kink« of Store aud Office Fittings, rough and dressed t i mber. n haOKNEY, Brc«. and Gi n'l Mnnai/n NEW ORLEANS. 1,3 For Sale a! a Sînr»:ûis. One t ft. by 26 indies, threetoller mill at »tine. One No. S Ki.owles T'nmp, and one able engine, ■ »isoone 15 inch »ifhon. good as new â ' Apply to OZKMK NAQUIN, Thibodata,La «eine. C Atea«' 1H *' P" 1 litble engine, on skids «idonelï it eh pirns] inc : Juice En nip. 1.1 h Ä?w 0BÏSZÎÏZÏZ-I - ZZZZZZZZ3HKE S N. T. BOURG, Market Stand, AABFr. THIEODAUX, LA --AI.WAl S HAND THF. H*T t)F l'I T. VX 'HCN, :oKK. VEAL iSD BAUS A LE» OK ALL KINDS 0j»S':-X2Z-2'222-:'232X222S'Z-X2 John W. Trotter. Copper, Tin and, Sheet Iron Worker. Ift Philip, between Thibodaur and Main street», Thîbodaux, La., Keep» on lïüiid a full line of COOK AND HEATING STOVES -- Also Agent tor the HAETIE CAE and FAME STOVES. Particular 'attention given to ROOF ING AND GUTTERING. gMlLRÖÄD~«rMABKELl l OCTAVE J. TOUTS, PROPRIETOR. Choice fre-h beef, pork, veal, inutton and i (instuiitly mi hand. "—OPEN EVERY MORNING. Situated on the Railroad, corner St. Mary yuet, and of e;*a\ access from all parts of thitown. *k£) ÖHOEUOS. •Own Make • e 9% mssma HS21"i3 m nés Æ mile j. SOLE AGENT. COR. MAIN & ST-PHILir STS., '"Iboilu ,, v ... l.K. (Opposhe Dan.sere au'« Drug Store.) M*Ü Ord;rs (prcmjAl, y Filled■