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Lei * ? i à me i h i '(3 Ut* oduii .1 JOURNAL l)ü i) ME DISTRICT SENATORIAL. JOURNAL OFFICIEL DE LA PAROISSE LAFOORCHE ET GARBLES DES INTERETS DE LA VILLE. VOL. 33 THIBODAUX, Lne, SAMEDI, 8 JANVIER I89S. No 24 feuilleton No. 1C 1 il tsimi -Par ELIEBEKTHET. XII. — LF. RKTOVlt. --- Suite - XIII. —LA H ALLE. —Et moi, s'écria Jo-épbine avec entraînement, si j'ai fait prendre sans hésiter ce médicament à mon père, c'est qu'il venait de vous .... C'est que malgré de lointains et douloureux souvenirs, malgré l'hu milité de votre situation présente, j'étais sûre qu'on pouvait mettre une aveugle confiance dans le doc teur Alfred Beleourt. Belcouri, que ilcj ui« longtemps les leeteurs ont deviué élans le dooteur «mui, n'essaya pas de nier, cette fois, son identité. Ses larmes coulèrent avec abondance. —Ah ! Joséphine, dit-il eu lui prenant les mains qu'il porta convul sivement à sea lèvres, c'est vous ......vous seine......qui après la castatrophe que vous rappeler, m'avez donné le courage de vivra. Vous n étiez alors qu'une enfant pleine dt candeur, obéissant sans téttt .un n ses généreux lustiucts ; mais ç ; 'i :.d tou» m accablai!, quand ceux dont j n»p>«.-rais la pitié m e . ru» >n i l de leur mépris et de leur e*> Au-, quand je me faisais honeui a moi-méme, c'est, vous qui m'avez rattaché a l'existence .... Malgré cette unique faute commise dans un moment d'entraînement et de folie je n étais pas tombé si bus, puis qu'uu ange, tel que vous, m'accor dait sa compassion, versait une larme sur moi. Lorsque plus tard, j dans cette carrière si dédaigné* que 1 je parcours, j'avais mes moms ni.« de j faiblesse, de misanthropie, de déses. poir, je croyais encore entendre votre voix argentine me crier : "Courage !" Soyez beide, chère enfant, car vous êtes ce que j'ai rencontré de plus beau, de plus noble et de plu» pur sur cette misérable terre ! Le» sanglots le suffoquaient ; Joséphine paraissait a peine moins émue que lui. _Pauvre Alfred ! reprit-elle ; lors de cette rupture je m étais déjà habituée à vous ccnaidértr comme mou frère, et «'était une affection fraternelle que j'avais pour vous. Quand le faux bruit de votre mort répandit, il me sembla que mou cœur se brisait......Mais vous ue m'avez pas dit encore comment vous vous êtes déterminé à adopter--- votre profession présente. — Qu'importe ! mademoiselle, répliqua le docteur avec malaise ; j'avais la tète perdue, je ressentais du mépiis et de la haine pour le monde entier comme pour moi-même. Dans mon horreur de l'humanité, j'aurais pu faire du mul, s'il eût été dans ma nature d en faire Au Heu de cela, j'»i trouvé souvent dan» mon triste métier l'occasion de de faire uu peu de bien......Mais, de grâce, oubliez cc que je suis deveuu ; il vois semblerait peut être trop ditHoile de me traiter en ami! ...-I —Kt pourquoi ne vous . J je pas eu ami loisqi e ^ouj^ ^ ' >H No-'^ eus-'uLS véritablement ? tear, njoutu Joséphine, eu baissant la voix, »i coupable que vous vous jugiez, tous les miens, mon malheu reux père le premier, ont regretté de s'Otre montrés »jadis impii<*ya: !os envers vous rlainement évité les misères, les i douleurs, les hontes qui nous noea- j blent î | —Ah! vous convenes donc, ma-1 demoiselle, que j'avais deviné juste | et que vot»e sort à tous n'est rien j moins qu'enviable ? —J'en conviens, répliqua José phine en baissant la tâte ; et notre situation s'aggrave de plus en plus par la faute du mari de ma soeur ......Vous savez, ou plutôt vous avez deviné, ce qui s'est passé après votre brusque disparition d'Orléans. M. Deluzy, qui, aveo l'aide de son ami Aubertiu, avait réussi à capti ver l'esprit de mon père, demanda et obtint la main de Victoire. L'affec-. tion, je crois, ne fut pour rien dans ce mariage, mais mon père le voulait, Depuie oe temps, Alfred, nous sommes tombés sous la domination de Deluzy. ''Eu dehors de certaines spécula tions téuébreuses dont lui seul a le secret, il ne songe qu'a s'emparer de ce qui nous reste à mon père et à moi ; pas d'obsessions et d'artifices il n'emploie pour atteindra ce but. M, u père n'a pas tardé à reconnaître ivs odieuses convoitises et il a entamé une lutte dans laquelle il a succombé......Ce sont les émo- ; tions do cette lutte qui ont produit l'état mental où il se trouve, et, si misérable que soit la condition pré sente du pauvre vieillard, 6on exis tence est encore importune, puisque vous voyez qu'on a osé tenter A ce souvenir, Joséphine se cacha le visage. Beleourt brûlait de faire une i question qu'un sentiment inconnu retenait sur ses lèvres. Enfin, il dit j d'une voix sourde : -Et Victoire, Mademoiselle ? j Comment Victoire supporte-t-elle son j sort ? —Comme une épouse et une mère doit le supporter, Beleourt ; elle est calme, résignée en apparence ; mais elle ne me dit pas tout et il y a dans son existeuce des mystères que je n'ose essayer tie pénétrer .... Oh ! plaignez-la, car, si dure qu'elle ait été pour vous, elle ne mérite pas moii)9 votre pitié ! Les yeux de Beleourt s'allumè rent ; toutefois, il reprit saua amer tume : —Vous avez raison, Joséphine, quoique cette pitié que vous récla mez, elle me l'ait refusée à moi--- Enfin, coutie le despotisme que vous subissez Ici. vous ne pouvez être entièrement désarmée, et sans doute vous avez des protecteur»? —Nous n'en avons plus. Naguère encore uu ancien notaire d'urléans, homme expérimenté et honnête, prenait soin de nos intérêts, nous donnait les meilleurs conseils pour résister à 1 influent« ennemie ; mal heureusement, il est mort, il y a dix huit mois, et son successeur ue nous inspire aucune confiance...... Depuis ce temps, mou père, qui est mon tuteur naturel, a été pourvu d un conseil judiciaire, dont Deluzy fait partie, et dont les autres mem bre» sont à l'entière dévotion do mon indigne beau-frère .... J ai atteint tua majorité et suis en droit de réclamer mon émancipation; mais, | livrée à moi-même dans cette solitu- ! rte, attachée par le devoir à un père ! vieux et infirme, par la compassion: ù ma malheureuse sœur, sans amis, : sans appui d'aueuue sorte, j'assiste avec désespoir an mal que je ne nçux empêcher .... Néanmoins. ; iiontc-t-elte eu se redressant, ce que , venez de m'apprendre ne me.vi .permet pus de rester davantage dans une inertie, coupable peut-être--- Je ne veux pus que Deluzy accorn plisee ses infâmes projets ! —Eli bien! Mademoiselle, dit Beleourt avec chaleur, pourquoi ne trouveriez-vous pas en moi le protec teur dont vous avez besoin ? Je suis bien peu de chose ; j'ai une profes sion basse, cruellement décriée. Mon existence est errante, mon crédit ne saurait excéder celui des plus humbles ... En revanche, j'é prouve pour vous une affection sans bornes, et si vous osiez mettre votre confiance duns un homme qui a manqué une fois .... —Je vous la donne tout entière, docteur Beleourt, répliqua Joséphine j avec entraînement ; vous avez expié j «ette unique faute par tant de senti ments généreux, tant de nobles actions, que votre conscience elle même ne saurait plus vous la repro cher .... Tenez, Beleourt, c'est lu Providence qui vous amène ici dan» un pareil moment .... La nécessité est tellement impérieuse que je ne pourrais refuser vos lions offices, même si j'en avais la pensée...... Vous êtes mon seul ami ; venez-moi eu aide ! Les traits de Beleourt rayonnèrent ; d'orgueil. que —Chère enfant, s'écria-t-il, dois.je faire ? —Hélas ! le sais-je ! Ec'nirez moi, couseiHez-moi. Le plus pressé serait peutêtie de quitter cette maison avec mon père, dont les j jours sont menacés .... Mais je *e j veux aucun bruit, aucun scandale ; le moindre éclat aurait sans doute j des conséquences terribles, —Que craignez-vous doue, Made moiselle ? --Je ne pourrais le dire ; cette maison, je le répète, présente bien des mystères, et la position de Victoire m'inspire surtout vie vives appréhensions. — Vous ne pouvez pas grand' ebosè pour votre soeur, Joséphine ; aussi est-ce seulement de vous et de M. Jolivet qu'il faut d'abord s'occu per ......Et voici ee que je vous propose. En même temps, Beleourt exposa un plan,dont l'xéeutron devait mettre le père et la fille à l'abri de coupa bles tentatives. Il était lié a Mâcon, ville voisine, où il faisait un séjour chaque année, avec un avocat dont il avait éprouvé l'honnêteté et qui passait pour être d'une énergie et d'une habileté extrêmes dans les revendications judiciaires. Cet avocat, sur la demande du docteur, se chargerait, sans aucun doute, de la procuration de Mlle Jolivet et réclamerait par les voies légales, l'émancipation de Joséphine, après quoi il ne serait pas difficile d'obtenir, par les mêmes moyens, que la garde du vieillard fût accordée à sa plus jeune fille. Tout cela pouvait s'aeeomplir dans ua très court délai, et Beleourt proposait de louer a Mâoou ou dans les environs, une maison convenable où Joséphine et son père vivraient paisiblement de leurs revenus. Ce plau était »impie, d'une exé cution si facile, que Mlle Jolivet | l'approuva entièrement, et il fut ! convenu que le docteur s'occuperait ! sans retard de l'exécuter. —Je partirai aujourd'hui meme : par le cluiinin de fer, reprit Beleourt; demain ; dans la matinée, je serai de retour a l'aubeige de la station, ; où je demeure en cc moment avec , mon aide ltohillurd. D ici la. j aurai me.vi M. Dcruou.tier, l'avocat dont je parle, et je me serai fuit remettre un modèle de la procuration, que vous aurez à signer, afin que l'on pi isse demander une émancipation légale. —Merci pour votre zèle, dit José phine attendrie ; mais le temps que vous allez consacrer à mes intérêt* sera perdu pour......votre pro fession ! — Ne songez pas à cela, mademoi selle, répliqua Beîcouit avec un sourire amer ; aussi bien, uns pro visions de "petites boîtes'' sont épuisées et je suis dans l'obligation d'attendre, pour continuer mes tour nées, les nouveaux médicaments que l'un prépare elans l'usine dont je suis possesseur près de Paris. Je me trouve donc condamné à l'inac tion et je ne puis mieux employer mou temps que de vous le consa crer. On s'entendit sur des moyeu» de communication secrète, chaque 1 is qu'il en serait besoin. Mlle Jo net indiqua une roche, en face ih es fenètijs, sous laquelle on cacueiait les lettres qui lui seraient desto ées, et où elie déposerait elle-même se» réponses. Robiliard devait, chaque jour, visite» la cachette et on con vint, en outre, de certains signaux dont le sens était déterminé d'avan ce, s'il surgissait quelque événement inattendu. Ce» arrangements réglé», Jo»é phiue et le docteur ne Bougeaient pas encore à se séparer. Ils con tinuaient de causer é voix ba»se ; ils semblaient trouver tin charme infini dans cette conversation ami cul* sur le présest et le passé, quand llobitiani qui, pendant oette conver sation, s était tenu derrière un pilier, s'approcha précipitamment s'approcha précipitamment —Maître, et vous aussi, Mademoi selle, dit il, mille pardons, si je vous déraugo......Je dois vous avertir qu'il y a là-haut un Individu qui vous espionne depuis un moment. Et il défignait du doigt une espèoe de lucarne vitrée, pratiquée dans lu mur, â une grande hauteur, au bout de la halle. Sans doute cette lucarne permettait a un sur veillant ou au maîtrede l'usine d'ob sevver en secret les faits et geste» des ouvriers, lorsque la forge était en activité. Beleourt et Joséphine levèrent la tête ; mais, derrière le vitrage terni de la lucarne, on ne distinguait plus aucune forme hu maine. —Cette fenêt»e, dit Mlle Joliveê avec inquiétude,dépend du logement occupé par M. Blaisot, l'ancien teneur de livres de la maison. Je ne crois pas pourtant que ce soit M. Blaisot qui essaye de nous épier ; il a fuit, hier au soir, une chute douleureuse et aujourd'hui il est à peu près incapable de quitter le lit. _Ah ! ah 1 il a fait une chute, hier au soir ! répliqua Robiliard, pour qui cette explication était un trait de lumière ; alors, poursuivit-il â'un tou railleur, il sera tombé sur la joue et ça lui aura causé une fluxion, car j'ai cru voir une tâte empaquetée de linges .... Dan» tous les cas, mademoiselle, défiez vous ; ce teneur de livres n'était pas ià pour faire de la calligraphie et des additions ! —En effet, dit Joséphine avec inquiétude, il serait fâcheux que Blaisot eût reconnu .... Eli bien ! je retourne au château, où l'on a peut-être déjà remarqué mon ab sence ...... Adieu, docteur, pour suivit-elle plus bas ; n'oubliez aucune de nos conventions et quoi qu'il arrive, soyez assuré de notre éternelle reconnaissance. A continuer. \n\n fÜF.s. J■ G. C. GAZZO Cures Caiv *r. Palsy, Rheu matism. DrndJ's Disease, Dropsy. Medicines alone charged for. „-irtenoe JO mile» I t ibrnlnux, Right W* ,u tmnfe of llayou I afouri-lie. UCKLAND P. O.. • - I.' ilTlSIAN A SEM S /. L 09 H W. H. F r -!DKT, Prop. Cor. Market htvI Green S r//rnoi> ir x. la. billiard room, rar room & pKST.vrif a x r r j^jirol ^nmifîJMirîmr and lumber *'o. 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