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•Sentinelle Thibodaux, •JOURNAL DU 9" B DISTRICT SENATORIAL. DE LA PAROISSE LAFOORCRE y Oh. 33 J. BUC. GAZZO EI O AERIEN RES INTERETS RE LA VILLE. THIBODAUX, Lxe, SAMEDI, 1 22 JANVIER 1898. feuilleton No 2J feuilleton No. 18 i 1 f lit pi un til fill I fit! |i*;l -Par ELIE BEIiTKET.— — L'ANGLAIS JOBSON. --- Suite - Au moment où le jeune garçon avait parlé d'un récent voyage en Angleterre, Jobson avait enveloppé la mère d'un regard avide. Il sembla lu comparer mentalement à un signalement gravé dans sa mémoire ; puis il dit, en désignant le poney qui, serré de trop près sans doute, continuait de regimber : —Prenez garde, mes belles dames; ce nabot de roussin n'est pas com mode. Aussi, comme l'a demandé le bou vieux monsieur, je vais vous le ramener h la maison. -—Oui, répliqua Mme Deluzy, teucz-le bien......et à la maison, on vous donnera un coup de vin pour votre peine. L'Anglais marcha modestement derrière la compagnie. Victoire soutenait son père, qui semblait à bout de forces ; Joséphine avait pris par la main son neveu, qu'elle réprimandait d'un ton d'indulgence. On atteignit ainsi le château, et un domestique se chargea de conduire le poney a l'écurie, pendant que Léon remplissait la maison de ses plaintes au sujet de Xoirot. Julien, à qui Mme Deluzy venait de dire un mot en passant, engagea Jobson à Entrer dans la cuisine du rez-dv-elmussée où l'on servit une bouteille Je vin. Le dome,«,«, ,lc | oooùoo.e ,,e .W'bugoa point rie tri». | tjiHf avec l'Auglais, et celui-ci, lie ! son «ôta, ne jugea pas H propos de j se souvenir eu ce moment, de ses j vœux de tectoialisme, Comme tous les deux vidaient leurs verres, De- : luzv, qui sortait des bâtiments de la forge et qui avait l'air plus sombre ! que de coutume, vint à traverser la i cour. j —Qui est-ce Monsieur-là ? deman da Jobson à Julien. -C'est M. Deluzy, notre maître.! Deluzy continuait son chemin quand, en jetant uu regard distrait dans la cuisine, la figure très carac térisée de l'étranger le frappa et il s'empressa d'entrer. —Quoi donc ! dit-il avec un mé lange d'étonnement et d'inquiétude, un Anglais chez moi ? Julien expliqua par suite de quelles circonstances cet homme se trouvait là. —Fort bien, reprit le maître de forge ; mais comment un Anglais porte-t-il le costume des gens du pays 7 Et il 1 continuait de dévisager Jobsou. Celui-ci ne se troubla pas. —C'est vrai, répliqua-t-il, je suis un sujet de Sa Gracieuse Mxjesté la reine d'Angleterre .... Mais, pour l'avoir reconnu si vite, il faut que vous ayez vous-même passé long temps dans le Royaume-Uni 1 —Moi ! dit Deluzy brusquement. | je n'y ai jamais mis le pied. Celte affirmation contredisait les paroles prononcées naïvement par Léon peu de minutes auparavant. Néanmoins l'Anglais demeura impassible. —Et quel motif vous amène en France ? ajouta Deluzy. —C'est tout simple ; je fais le commerce des bestiaux pour l'An gleterre, je vais de fermée en ferme acheter des bœufs et des moutou> ......Si vous aviez quelques bêtes i à me vendre, je m'en aceom modérais volontiers et je payerais en bonnes gui nées. Ici, répliqua sèchement Deluzy, oo*t une forge et non pas une ferme .... Cherchez ailleurs. Il quitta la cuisine et entra dans la maison. Après son départ, Job- j |Son ne resta pas longtemps. Il . échangea encore quelques paroles, ; insignifiantes en apparence, avec ' Julien, puis i! s« leva, remercia j poliment et s'éloigna, sans même j achever son verre. Deux heures j plus tard, il arrivait à l'auberge, ; <1 ou le docteur venait de partir pour , se rendre à Mâcon. Il ne trouva que Robillard causant et riant avec la ' veuve-Martin, dans la salle eommu- ' ne - | — Eh bien ! monsieur l'Anglais, : demanda le pît.e, vous paraissez j tout joyeux ---- Je gagerais que j vous avez déjà acheté un charge- ! ment de bœufs et de .moutons----j — Ca marche, dit Jobson, quoique i le plus difficile reste à faire. Ah ! j si je pouvais enfin découvrir cet lit Jobson, malgré ses effort», ,.;. ussit pas ar „ ( . her pins e„ r „et iatéressant »„jet. introuvable Eusèbe Blanchet .... — \ o us y tenez donc beaucoup ? Vous verrez qu'on finira par vous douuer un coup de main pour cette besogne. —Vous ? —Peut-être......et si nous ne découvrons pas l'oiseau, je crois du moins savoir où est le nid. —Quel nid ? je vous supplie de m'apprendre...... —0 est bon ; j'en causerai avec mon maître .... Jusque-là, reposez vous ; M. le docteur assure vous en avez besoin. que j X V.-marcks kt contre-marches. : Deluzy, loisqu il Avait aperçu VA "S'™* da »* 1» cuisine du château. ! reve " ait > ^mme nous l'avons dit, i *' at '» ie » t <le ' a ^ or 8 e i °» était le j l°g e,ü 0nt de Blaisot et où il avait j ' étÙ appelé pal ' UD me8Sft S e P res3aut ! J du soi-disant teneur de livres. Ce io 5? emc » t ' autrefois '^stiné à i ••Tl HfintfH.malh'a l'neinn r,» ' I UU contie ma * tie de 1 usine, se com- j j l )OSalt l,e l,eux P etlte8 pièces, situées j 'dans les combles du bâtiment et! dont 1 une pienait vue sur 1 intérieur ! d. la balle. Blaiiot avait voulu y | demeurer, ear là ,1 pouvait entrer et ! sortir, le jour et la nuit sans être observé, ce qui était pour lui vou | a ^ une considération de haute importance. Blaisot, ou s'en souvient, avait été rudement maltraité la veille par Robillard, et il était resté, une partie de la journée, étendu sur son maigre lit. Cependant, lorsque le maître de forge, qu'il avait fait prier par une viuille pavsanue à son service de venir le trouver sans délai, eutra dans cette espèce de taudis, il trouva Blaisot debout. Toujours empaqueté de linges, il allait et Venait eu geignant. Deluzy, mécontent d'avoir été dérangé, lui demanda d'un ton d'humeur "ce que diable il lui . ■ Blaisot alors lévéla ce qu il av "'* ■ vu, car c était bien lui que Robillard avait découvert regardant par l'ou- j verture pendant que le docteur parlait à Joséphine. II finit par demander que Deluzy lui fasse préparer une voiture pour le conduire au chemin de fer afin qu'il puisse s'enfuir. Deluzy qui voulait faire finir la planche pour les billets russes, finit j par le tranquiliser, mais ce n était i P a * s * n * inquiétude de son côté, i Comme il se disposait à partir Blaisot lui ditd un ton farouche : —Si nous ne sommes pas trompés, noua tuerons le maître et le valet, »'est-ce pas ?----et lions les jette rons dans ljAin tous les deux ! j Deluzy se détourna par un rnouve . ment brusque et sortit saus répon ; dre. U était encore absorbé par ' ses réflexions, lorsque, en traversant, j la cour, il avait interpellé le soi-j j disant marchand de bestiaux. En j tout autre momeut. la présence d'un | ; Anglais à la forge ' lui eût certaine-! , ment causé quelques alarmes ; mais il n'eut pas le temps de songer à la ' gravité possible du Lut et ' entra dans le salon. Joséphine »'y | trouvait avec son père qui, à la : suite de sa course au soleil, s'était j endormi, épuisé de fatigue, dans un j grand fauteil. ! Mlle Jolivet, assise à l'écart, la tête appuyée sur sa main, »'avait i pas entendu entrer sou beau-frère, j II fallut que celui-ci toussât légère amélioration » est produite da » s retat du pauvre bonhomme? Cetie fois, Joséphine ne put se contenir. Elle regarda Deluzy bien en face. ment pour annoncer sa présence. Eu le voyant, elle se leva, pâle et frémissante, mais sans prononcer une parole. —Chère petite, demanda Deluzy, est-ce que je vous fais peur ? —Non, répliqua-t-elle sèchement, en allant s'asseoir à côté du vieil lard endormi. Le maître de forge se pencha vers elle et «ajouta, presque à voix bawse, eu désignant. — A-t il pris un petit .paquet ce matin ? —Oui, répondit Joséphine dont les yeux s'eullammèront. Cependant elle eut la. force de ne pas éclater. — tort bien......alors nous eu sommes déjà au troisième et le médicament doit commencer à opérer ...... Remarquez vous -Est-ce vraiment là, dit-elle, le résultat que vous espériez, en me . chargeant de faire prendre cette poudre à mon père ? _Eh! quel autre résultat pour mis-je en attendre ! _Mi.dr.ble !.... C'est moi nue • vous aven chargée de cette abomL ble besogne ! ' Le maître de forge ricana. —Joséphine, réprit-il, est es donc pour consulter le docteur Jean sur les effets de sa médication, que vous lui avez accordé ce matin nu rendez vous dans la grande halle de la forge V —Ah ! l'on vous a déjà dit .... Eh quand eeki serait ! Ne suis-je pas majeure et maîtresse de mes actions ? Ne puis-je recevoir ouver tement ou eu secret qui me convient? —Pardon ! quand un scandale se produit chez moi...... — Cette maison est-elle bien la vôtre ? quoique étrangère aux questions d'intérêt, je n'ignore pas 1 ! que, mon père et moi, nous pouvons exercer des recours considérables sin . ce ^ e propriété qui, sans cela, eùt ét é déjà saisie par vos créau 0 j tI . s —Tiens! c'cfl un véritable pro cureur que cette belle eufant ! dit Deluzy en essayant de plaisanter : du reste, vous n avez pas des goûts bien relevés, ma chère pour amoureux un charlatan de carrefours ! Joséphine se contenta de dire il f . ' t'homir | , . , " ™ 'T 1 "T, Je * ktatl0D- U Anglais portait tou avec fermeté : —Sans doute je n'ai plus ] ODg _ temps à résider ici ; mais souvenez vous bien de mes paroles : si. pen lU,nt le te,u D 3 qu'il nous reste à J passer, il arrivait malheur à mon père, je ue vivrais plus que pour le venger, dusse-je vous dénoncer moi meme à la justice comme empoison neur et assassin ! - —Que voulez-vous dire ? -Je connais maintenant l'histoire de cette poudre blanche que vous avez eu l'infamie ...... Encore une fois, u oubliez pas mes paroles, car je Tfcrais, le cas échéant, tomber voire tê'c sans pitié et sans crainte ! Le maître de forge était atterré ; il ne s attendait pas à trouver dans une jeune fille tant de décision, et il balbutia avec effort : —Ecoutez donc, ma chère, j'i gnore quel effet a pu produire déjà le médicament ; et si cet effet était mauvais, vous auriez à eu répondre, vou* qui avez administré la drogue, comme moi qui l'ai achetée, comme le bateleur qui l'a vendue. —Chacun répondra de ses actions devant Dieu et devant les hommes. — Si cette '•chose ' vous paraît d'un usage dangereux, i! faut me la rendre et je tâcherai de m'assurir .. —Non, je la garde. Deluzy crut qu elle avait l'inten tion de conserver la poudre suspecte, pour s'en faire en temps et lieu, une arme contre lui. —Joséphine, nnirmura-t-il, ne soyez pas trop sévère à mon égard, quand je sms accablé déjà par une fatalité cruelle. Souvenez-vous que, dans ma chute, j'entraînerais inévi tablement votre sœur que vous aimez tant, et votre petit neveu .... Joséphine fondit en larmes. —Ma sœur ! ...... TJn enfant innocent ! murmura-t-elle ; ah ! ▼oùs avez raison d'abriter votre scélératesse derrière ces pauvres créatures ! Elles seules peuvent vous protéger contre ma colère et mon mépris .... Néanmoins, il faudra que ce que j'ai décidé s'accomplisse ! En ce, moment, le vieux Jolivet, que ce murmure de voix inquiétait, finit par s'éveiller, et Deluzy s'em pressa de remonter dans son cabinet où il s'enferma. Le lendemain, dans la matinée, Jobson et le docteur Jean mine. jours «ou costume de paysan juras si»u, avec le fouet en sautoir ; le docteur, ses vêtements simples, mais convenables de la veille. Cependant l'un et l'autie nfe se reconnurent pas d'abord ; le docteur n'avait plus cette longue barbe blonde, si cclèbre dans les foires d'une partie de la France, et il se présentait sous l'aspect d'un homme de trente-six ans environ, aux traits nobles èt distingués. Jobson, de son côté, avait coupé ou fait couper ses longs favoris tombants qui donnaient à sa figure un caractère trop britannique; un cosmétique noir, passé sur ses cheveux, achevait de changer sa L'Anglais paraissait venir de Saint-Siméon : quant au docteur, il descendit du tfrain qui, après s'être arrêté quelques minutes à la station, s'éloignait en sifflant. Tous les deux, s'étant envisagés, se mirent à rire. —Eh ! eh ! doct» 1.1, dit Jobson, il me semble que vous vous êtes déguisé aussi ? ~ —Ne pourrait-on pas dire plutôt que j'ai repris ma figure naturelle,, au lieu que vous .... A continuer. \n\n Mrs. J. BUC. GAZZO Cures Cancer, Palsy, Rheu matism. Bright's Disease, Dropsy. Medicines alone charged for. »Midence 10 miles below TlilKniiaux, Right " bunk of Bayou Lafourche, UCELAND I*. O., - - LOUISIANA Wm Saloon W. H. FROST, Prop. (Jor. Market ami Green S THIBODAUX. la. billiard room, bar room & R F STA TJ RANT Centrul ^lamifatiiring and Lumber Go. Limited. 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[toücular ^attention given to ROOF IN G AND GUTTERING.!— 1 ®IUtÖÄDir MARKEÖ [OCTAVE Z. TOTJPS, PROPRIETOR. «ice fresh beef, pork, veal, mutton and Mwaonstaiitly on hand. —Ol'EN EVERY MORNING. It»*«! onthe Railroad, corner St. Mary pt,and of easy access from all parts in Ftowa, • Shoe Co's. 'Own Make • WBSMZm m $ m m PULE J. BRtiUl), rw.p SOLE AGENT. .»R.MAIN a ST-PII1LIPSTS.. - . . l„o. ^Posite Danseit-ttu's Drug Store.) Orders QPrcrrifiljFiUed.